A l’entame de ce niveau 5, on retrouve Omar Lakhdari en bien meilleure forme, avec un stack conséquent. On le savait, on se l’était dit. Mais à croire que je ne lui porte pas chance, il suffit que j’arrive à sa table pour le voir perdre à nouveau un gros coup.
De big blind, il 3bet à 7400 sur une relance de 1600 en milieu de table, payée une première fois par son collègue de petite blind. Et sur le flop Dame et 10 de coeur et 5, c’est ce dernier qui donk-bet cher à 20 000, soit à peine moins que la taille du pot. Omar fold rapidement ainsi que l’open raiser initial.
Enervé ou pris d’un besoin de solitude, Omar quitte la table. Et en laissant traîner une oreille distraite dans les parages, je comprends que le stack de Lakhdari s’est construit en grande partie sur le dos du gagnant de la main précédente, avec notamment une paire de Rois craquée par un invisible brelan de 3. Ca sent la poudre dans le coin, voilà une adresse à ne pas oublier pour avoir un peu d’action !
De l’action justement, on en trouve un peu partout désormais. La table 1, celle de Brian Benhamou s’envoie gentiment en l’air sans prévenir personne, avec des calls à l’instinct et, admettons le, un peu à l’ancienne, mais qui portent leurs fruits et ont le don d’agacer au plus haut point les adeptes du jeu calculé et structuré de la new generation. Ces confrontations sont toujours amusantes et peuvent vite déraper. Du pain béni pour le spectacle et l’opposition de style !
En parlant du jeu à l’instinct, voilà un joli coup qui résume à lui seul la confusion qu’existe parfois dans l’esprit du joueur entre « instinct » et « chance ». A la manoeuvre, Dominique Potenza, un joueur français qui a la particularité d’avoir mincash un nombre incroyable de fois (jetez un oeil à sa fiche HendonMob) et exclusivement en France et en Belgique. On en déduit qu’il est un peu en terrain connu ici…
Dominique Potenza a également réalisé une de ses plus belles perf en live la semaine dernière en Belgique, à l’Unibet Poker Belgian Championship avec une 3ème place pour plus de 18 000 €. Autant dire que l’énergumène est en forme et ne semble pas avoir l’intention de laisser passer son rush. Ceci pouvant d’ailleurs peut-être expliquer son analyse dans le coup auquel j’assiste.
Au Cut-off, Potenza relance 2 000 et se voit payer par le joueur de small blind, qui de ce que je comprends à la table, à manger des coups toute la soirée. Sur le flop 7 5 Dame, avec deux Piques, Dominique pousse 6 000 après un check de SB. Mais loin de se laisser faire, celui-ci avait visiblement un plan et envoie son stack au milieu, pour plus de 20 000 !
Sans sourciller, Potenza, qui le couvre confortablement, prend la mouche et répond au défi de son adversaire en annonçant un call ultra rapide. On retourne les jeux pour un magnifique flush draw de part et d’autre. Roi Deux de Piques pour Dominique, dominé par As Quatre de Piques.
Mais sans souffrance, le croupier retourne tout de suite un Deux turn et brique river, qui envoie le malheureux, la corde au cou, vers la sortie, tandis que Dominique savoure, sûr de son fait et de son jeu.
Dominique Potenza, crâne rasé en siège 2, est le bourreau de sa table
C’est au terme d’une longue finale que Yoann Kaminisky s’est finalement imposé et a décroché l’épée dédiée au gagnant de cette compétition. Peu d’observateurs auraient misé sur ce joueur discret, passé par des montagnes russes de coinflips au Day 3, et ayant frôlé à plusieurs reprises l’élimination. Il aura également bénéficié d’un étonnant play d’un short-stack à six joueurs restants, lorsqu’il relance avec K-10 offsuit, et fait coucher un short-stack (6BB) qui tenait A-10 en main…
Le fort sympathique Patrice Espinasse, qualifié lors d’un freeroll et journaliste à Midi Libre de son métier, finit runner-up, après avoir pratiqué un poker solide et plus agressif qu’on ne l’aurait imaginé. Le chipleader, Tahar Said, ainsi que le champion 2024, Jérémy Cauchard, n’auront pas réussi d’exploit, finissant respectivement 5ème et 6ème.
Il faut saluer l’excellence de l’accueil assuré par les équipes locales du Pasino Grand, ainsi que de l’organisation assumée par tout le personnel de Texapoker. Alliés à Winamax, ils ont créé un festival sans aucune fausse note, populaire et extrêmement professionnel.
L’attente a été longue, très longue puisqu’il était 1h30 matin passée lorsque que trois éliminations d’affilée ont scellé le sort des neuf survivants de la grande finale. Parmi eux, le champion 2024 WiPT, qui arrive avec le plus petit tapis, mais surtout un solide chip leader, grand habitué du live midstakes, qui aura marqué les esprits après un fold AA étrange en demie finale face à son poursuivant, le très agressif et très chanceux PL Quandalle…
Le stream de la finale est bien sûr à retrouver sur Winamax.fr à partir de 14h !
Au retour du dinner-break, toujours dix-neuf joueurs en lice, et dix éliminations à attendre pour déterminer la table finale. Parmi eux, la belle histoire continue pour les deux qualifiés freeroll des étapes live, qui jouent solidement, ainsi que pour le vainqueur de l’an dernier qui a perdu la majeure partie de son stack avant la pause contre Paul Pirès-Trigo, notamment lors d’un bluff manqué à la river avec… rien contre top-paire, pour près de 5 millions de jetons…