Niveau 19 – blinds 3000/6000 ante 6000 – 153 joueurs sur 1227 inscrits
Moyenne : 240 000
Il aura fallu un petit niveau et demi pour atteindre le cap de la bulle. Toutes les tables jouent désormais en main-par-main. La clock est arrêtée et chaque main est arbitrairement décomptée pour deux minutes sur le temps restant dans le niveau en cours.
C’est toujours un moment de grande excitation et parfois de confusion. Les joueurs se lèvent et tels des prédateurs chacun flaire l’odeur du sang dans le voisinage immédiat. Qui n’a plus beaucoup de jetons ? Qui est le faible assis au milieu des requins ? Le tout pâtiné d’une certaine compassion. On souffre avec le collègue, ne souhaitant pour rien au monde être à sa place. Probablement parce qu’on l’a déjà connue, cette place.
C’est aussi l’occasion de discuter. Le stress aide bien à délier les langues, et les conversations sont finalement un bon moyen de relâcher un peu la pression.
De passage à la table de Lucas Sfez, je le vois montrer à son voisin de table son écran de smartphone, sur lequel est affiché l’article illustré avec sa photo. Il semble content de ce qu’il a lu. En même temps, c’était plutôt flatteur.
« C’est bien de lire les bonnes références » glissé-je en guise d’introduction.
L’entrée en matière le fait sourire et on entame la discussion sur son parcours poker. Lucas est très jeune, tout juste 18 ans, mais affiche déjà une maturité.
« C’est mon deuxième tournoi de ma vie. J’étais eu BPT Bordeaux, chipleader pendant un gros moment et à 50 left j’ai genre 1 800 000 pour un average à 600 000. Et puis j’ai un gros bluff qui ne passe pas et finalement je saute 33ème. »
On lui fait alors remarquer qu’il est pour le moment sur du 100% ITM (on se reprend tout de suite en espérant que ce constat ne va pas lui porter la poisse…).
« Oui c’est vrai. » admet-il dans un sourire.
« Je joue beauoucp online. Depuis que j’ai 12-13 ans. Mais je préfère le live. Tu sens plus le jeu, les gens, je préfère. Online, tu es derrière un écran, en live tu ne peux pas faire n’importe quoi pendant le jeu. »
Son père lui donne beaucoup de conseils.
« Il est toujours dans le tournoi aussi. L’objectif c’est un heads-up en famille. Et j’espère qu’il me laissera gagner ! ».
C’est bien tout le mal qu’on lui souhaite.
Lucas Sfez, lors du dernier BPT Bordeaux, sa seule référence sur le circuit live avant Barcelone
C’est au terme d’une longue finale que Yoann Kaminisky s’est finalement imposé et a décroché l’épée dédiée au gagnant de cette compétition. Peu d’observateurs auraient misé sur ce joueur discret, passé par des montagnes russes de coinflips au Day 3, et ayant frôlé à plusieurs reprises l’élimination. Il aura également bénéficié d’un étonnant play d’un short-stack à six joueurs restants, lorsqu’il relance avec K-10 offsuit, et fait coucher un short-stack (6BB) qui tenait A-10 en main…
Le fort sympathique Patrice Espinasse, qualifié lors d’un freeroll et journaliste à Midi Libre de son métier, finit runner-up, après avoir pratiqué un poker solide et plus agressif qu’on ne l’aurait imaginé. Le chipleader, Tahar Said, ainsi que le champion 2024, Jérémy Cauchard, n’auront pas réussi d’exploit, finissant respectivement 5ème et 6ème.
Il faut saluer l’excellence de l’accueil assuré par les équipes locales du Pasino Grand, ainsi que de l’organisation assumée par tout le personnel de Texapoker. Alliés à Winamax, ils ont créé un festival sans aucune fausse note, populaire et extrêmement professionnel.
L’attente a été longue, très longue puisqu’il était 1h30 matin passée lorsque que trois éliminations d’affilée ont scellé le sort des neuf survivants de la grande finale. Parmi eux, le champion 2024 WiPT, qui arrive avec le plus petit tapis, mais surtout un solide chip leader, grand habitué du live midstakes, qui aura marqué les esprits après un fold AA étrange en demie finale face à son poursuivant, le très agressif et très chanceux PL Quandalle…
Le stream de la finale est bien sûr à retrouver sur Winamax.fr à partir de 14h !
Au retour du dinner-break, toujours dix-neuf joueurs en lice, et dix éliminations à attendre pour déterminer la table finale. Parmi eux, la belle histoire continue pour les deux qualifiés freeroll des étapes live, qui jouent solidement, ainsi que pour le vainqueur de l’an dernier qui a perdu la majeure partie de son stack avant la pause contre Paul Pirès-Trigo, notamment lors d’un bluff manqué à la river avec… rien contre top-paire, pour près de 5 millions de jetons…