L’action s’est un peu calmée avec le retour de la pause, et les joueurs digèrent doucement, jouant plutôt passivement. Pierre Calamusa, qui était tombé assez bas il y a deux heures et maintenant à la tête d’une pile de jetons monstrueuse. Il demande à un ami qui s’est arrêté à sa table d’aller chercher des shots de tequila pour toute sa table, puisque ratisser peut tout à fait rimer avec bien se passer.
Cela n’empêche pas son voisin de table de choisir plusieurs fois de jouer hors de position contre lui, en limp, à croire qu’il essaierait de piéger le Viet Fou -mais ça ne prend pas, au-delà des petits banderilles occasionnelles flop et turn. L’ambiance reste au beau fixe jusqu’à ce que la table soit cassée.
Pendant ce temps-là, le floor annonce que l’action s’arrêtera à 71 joueurs left – ils sont actuellement 80. Gaëlle Baumann joue un coup avec Hadrien Gallois, alias zChance44. C’est elle qui est à l’ouverture en position et qui attaque le flop 2-8-6 tout à trèfle, payée par Chance en petite blinde. Elle double la mise au turn sur un 10 de carreau, engageant la moitié de son tapis restant. Chance revient sur elle à tapis après quelques instants de réflexion et Gaëlle finit par lâcher sa main.
Elle sautera quelques instants plus tard avec As-Roi de pique, contre As-Q, avec Q au flop et 2 piques, puis un troisième pique pour la couleur au turn, puis une dernière Q à la river qui fait full pour son adversaire. Terrible !
On s’attendait à une longue bataille de tranchées, mais le compte des joueurs est rapidement descendu à 72 joueurs. Même brutalement. C’est le moment de la bulle. A la table d’Anas, les choses ont pris un tournant délicat pour le bout-en-train, avec à sa droite le second au chip lead du Day 1A, Mehdi Lebbadi-Breteau, qui lui a pris une bonne part de ses jetons (il doit être à 1,1 M).
Comme l’important pour Anas reste le panache, il part à tapis et payé instantanément par Mehdi. Mais Anas va être privé de son action d’éclat : un tapis payé est pris en compte en premier à une table proche. Et là, les jeux, qui prouvent que le poker à la bulle a beaucoup évolué durant les dernières années (ou que les gens veulent aller au Theatro, la célèbre boîte de nuit du casino) : 3-2 de trèfle contre 9-2 de carreau. Un 2 et un trèfle au flop, un second trèfle au turn, et une brique à la river. Le nom du du bubble boy est connu : Hossam Mohamed Ahmed Ibrahim Ali. Pour l’anecdote, Leo Marget a sauté juste avant lui et Mustapha Kanit quelques places avant.
C’est lui
Revenons à la table d’Anas, qui dévoile avec fierté 6 et 4 dépareillés contre l’A-Q de trèfle de Mehdi. Le board vient J-2-2-4-5, et Anas double pour revenir à une quarantaine de blindes, l’air un peu déçu d’avoir été privé de sa sortie avec les honneurs. Le chip leader à la fin du jour 1A est Javier Tsunamy et Pierre Calamusa est troisième à 750k.
Demain, l’action reprend à 12h avec le Jour 1B, l’occasion peut-être de vérifier si l’approche expresso des bulles de tournoi est une nouvelle tendance ou ne représentait qu’un simple moment de folie passagère collective.
C’est au terme d’une longue finale que Yoann Kaminisky s’est finalement imposé et a décroché l’épée dédiée au gagnant de cette compétition. Peu d’observateurs auraient misé sur ce joueur discret, passé par des montagnes russes de coinflips au Day 3, et ayant frôlé à plusieurs reprises l’élimination. Il aura également bénéficié d’un étonnant play d’un short-stack à six joueurs restants, lorsqu’il relance avec K-10 offsuit, et fait coucher un short-stack (6BB) qui tenait A-10 en main…
Le fort sympathique Patrice Espinasse, qualifié lors d’un freeroll et journaliste à Midi Libre de son métier, finit runner-up, après avoir pratiqué un poker solide et plus agressif qu’on ne l’aurait imaginé. Le chipleader, Tahar Said, ainsi que le champion 2024, Jérémy Cauchard, n’auront pas réussi d’exploit, finissant respectivement 5ème et 6ème.
Il faut saluer l’excellence de l’accueil assuré par les équipes locales du Pasino Grand, ainsi que de l’organisation assumée par tout le personnel de Texapoker. Alliés à Winamax, ils ont créé un festival sans aucune fausse note, populaire et extrêmement professionnel.
L’attente a été longue, très longue puisqu’il était 1h30 matin passée lorsque que trois éliminations d’affilée ont scellé le sort des neuf survivants de la grande finale. Parmi eux, le champion 2024 WiPT, qui arrive avec le plus petit tapis, mais surtout un solide chip leader, grand habitué du live midstakes, qui aura marqué les esprits après un fold AA étrange en demie finale face à son poursuivant, le très agressif et très chanceux PL Quandalle…
Le stream de la finale est bien sûr à retrouver sur Winamax.fr à partir de 14h !
Au retour du dinner-break, toujours dix-neuf joueurs en lice, et dix éliminations à attendre pour déterminer la table finale. Parmi eux, la belle histoire continue pour les deux qualifiés freeroll des étapes live, qui jouent solidement, ainsi que pour le vainqueur de l’an dernier qui a perdu la majeure partie de son stack avant la pause contre Paul Pirès-Trigo, notamment lors d’un bluff manqué à la river avec… rien contre top-paire, pour près de 5 millions de jetons…