Niveau 7 – 400/800 ante 100 – 123 joueurs – Moyenne 70 300
Alors que Potenza vient de rendre les armes et se dirige vers la salle de cash-game, très active en cette période de tournoi, on se délecte du spectacle que nous offre la table 13, et notamment Omar Lakhdari et Stéphane Giancola.
Le premier est bien connu pour être un sacré animateur de table, avec son jeu hyper agressif et ses swings dantesques. Comme un boxer en cage, le joueur se lève constamment, se dirige vers des amis ou converse au téléphone, fréquemment agité de tics nerveux qui semblent incontrôlables. Un naturel anxieux, un acting remarquable ou un état proche du tilt. Tout est possible avec un joueur de poker, surtout du niveau de Lakhdari. On est loin du calme olympien affiché par les Réard et autre Benhamou. Mais Omar a du stack. Beaucoup. Enormément. Le temps de regarder quelque action à une autre table, et Omar se retrouve en perdition. Et le cycle haussier reprend. Jusqu’au prochain krach.
Et des krachs, il vient d’en connaître quelques-uns. La faute à son collègue de table Stéphane Giancola, qui montre depuis un bon niveau que lui aussi sait manier les masses et que lui non plus n’a pas peur de jouer long ball et high variance.
Après un coup à plus de 200 000 où Stéphane sort un joueur et déstack Omar (avec quinte max floppée contre paire de Rois contre straight draw raté chez Omar), Stéphane met une pression incroyable à sa table et seul Lakhdari a les jetons et, semble-t-il, le niveau pour le jouer.
Ainsi les coups à deux s’enchaînent. Tout est relancé et sur-relancé et quand l’un des deux combattants ne rentre pas dans l’arène, l’autre remporte un combat sans gloire, faute d’adversaires.
Avec pourtant une bien maigre page HendonMob comparé à celle de l’ogre Lakhdari, Giancola prend crânement sa chance et marche sur la table pour le moment. Mais attention au faux-pas, car lors de ses fréquents passages devant la table média, Omar glisse dans un demi sourire crispé entre ses dents serrées qu’il va tout casser. Et on le croit bien volontiers vu son profil de joueur et la compétence du bonhomme !
Le siège de Lakhdari, souvent déserté, avec ses piles soigneusement rangées
Stéphane Giancola semble parfaitement manoeuvrer cette table bouillonnante
C’est au terme d’une longue finale que Yoann Kaminisky s’est finalement imposé et a décroché l’épée dédiée au gagnant de cette compétition. Peu d’observateurs auraient misé sur ce joueur discret, passé par des montagnes russes de coinflips au Day 3, et ayant frôlé à plusieurs reprises l’élimination. Il aura également bénéficié d’un étonnant play d’un short-stack à six joueurs restants, lorsqu’il relance avec K-10 offsuit, et fait coucher un short-stack (6BB) qui tenait A-10 en main…
Le fort sympathique Patrice Espinasse, qualifié lors d’un freeroll et journaliste à Midi Libre de son métier, finit runner-up, après avoir pratiqué un poker solide et plus agressif qu’on ne l’aurait imaginé. Le chipleader, Tahar Said, ainsi que le champion 2024, Jérémy Cauchard, n’auront pas réussi d’exploit, finissant respectivement 5ème et 6ème.
Il faut saluer l’excellence de l’accueil assuré par les équipes locales du Pasino Grand, ainsi que de l’organisation assumée par tout le personnel de Texapoker. Alliés à Winamax, ils ont créé un festival sans aucune fausse note, populaire et extrêmement professionnel.
L’attente a été longue, très longue puisqu’il était 1h30 matin passée lorsque que trois éliminations d’affilée ont scellé le sort des neuf survivants de la grande finale. Parmi eux, le champion 2024 WiPT, qui arrive avec le plus petit tapis, mais surtout un solide chip leader, grand habitué du live midstakes, qui aura marqué les esprits après un fold AA étrange en demie finale face à son poursuivant, le très agressif et très chanceux PL Quandalle…
Le stream de la finale est bien sûr à retrouver sur Winamax.fr à partir de 14h !
Au retour du dinner-break, toujours dix-neuf joueurs en lice, et dix éliminations à attendre pour déterminer la table finale. Parmi eux, la belle histoire continue pour les deux qualifiés freeroll des étapes live, qui jouent solidement, ainsi que pour le vainqueur de l’an dernier qui a perdu la majeure partie de son stack avant la pause contre Paul Pirès-Trigo, notamment lors d’un bluff manqué à la river avec… rien contre top-paire, pour près de 5 millions de jetons…