A quoi reconnaît-on une institution du poker ? A sa capacité à ouvrir en toute décontraction apparente une compétition qui accueillera plusieurs milliers de joueurs sans que le stress ou l’angoisse ne soit perceptible du côté du staff. Au bout de trois heures de jeu dans ce Day 1A de la finale du Winamax Poker Tour, on compte déjà beaucoup plus de 400 joueurs (une belle performance, pour un premier Day 1 « détaché » de trois journées de la suite de la compétition), et ce calme global semble avoir une bonne influence sur l’état d’esprit des joueurs présents.
Ici, « passer » le Day 1 équivaut à entrer dans l’argent, et ainsi se qualifier pour le Day 2 qui se tiendra… samedi prochain ! Autour des tables, pas de cris ni de longues mélopées de livetard comme les cercles parisiens nous ont habitués. Pas mal de qualifiés en ligne ou freeroll, et donc un field qui ne surjoue pas les émotions, mais a plus tendance à les intérioriser. Pour certains, c’est un saut dans le vide qui ne dit pas son nom —premier tournoi live, premier buy-in de 500€, premier field monstre—, et mieux vaut encore moins communiquer son désarroi à ses contyemporains tous assis à la même table. Un parfum de sérieux sans tension, de concentration sans exagération s’élève en tout cas de ce large field qui n’en est qu’au début de son aventure.
Giuseppe Zarbo est de la partie, dès le Day 1A ! (photos : Jules Pochy)
C’est au terme d’une longue finale que Yoann Kaminisky s’est finalement imposé et a décroché l’épée dédiée au gagnant de cette compétition. Peu d’observateurs auraient misé sur ce joueur discret, passé par des montagnes russes de coinflips au Day 3, et ayant frôlé à plusieurs reprises l’élimination. Il aura également bénéficié d’un étonnant play d’un short-stack à six joueurs restants, lorsqu’il relance avec K-10 offsuit, et fait coucher un short-stack (6BB) qui tenait A-10 en main…
Le fort sympathique Patrice Espinasse, qualifié lors d’un freeroll et journaliste à Midi Libre de son métier, finit runner-up, après avoir pratiqué un poker solide et plus agressif qu’on ne l’aurait imaginé. Le chipleader, Tahar Said, ainsi que le champion 2024, Jérémy Cauchard, n’auront pas réussi d’exploit, finissant respectivement 5ème et 6ème.
Il faut saluer l’excellence de l’accueil assuré par les équipes locales du Pasino Grand, ainsi que de l’organisation assumée par tout le personnel de Texapoker. Alliés à Winamax, ils ont créé un festival sans aucune fausse note, populaire et extrêmement professionnel.
L’attente a été longue, très longue puisqu’il était 1h30 matin passée lorsque que trois éliminations d’affilée ont scellé le sort des neuf survivants de la grande finale. Parmi eux, le champion 2024 WiPT, qui arrive avec le plus petit tapis, mais surtout un solide chip leader, grand habitué du live midstakes, qui aura marqué les esprits après un fold AA étrange en demie finale face à son poursuivant, le très agressif et très chanceux PL Quandalle…
Le stream de la finale est bien sûr à retrouver sur Winamax.fr à partir de 14h !
Au retour du dinner-break, toujours dix-neuf joueurs en lice, et dix éliminations à attendre pour déterminer la table finale. Parmi eux, la belle histoire continue pour les deux qualifiés freeroll des étapes live, qui jouent solidement, ainsi que pour le vainqueur de l’an dernier qui a perdu la majeure partie de son stack avant la pause contre Paul Pirès-Trigo, notamment lors d’un bluff manqué à la river avec… rien contre top-paire, pour près de 5 millions de jetons…