Niveau 6 – Blinds 200/400 ante 50 – 218 joueurs sur 280 entrées

Cui-cui

Mikaël Guenni s’est presque fait un nouvel ami. A la table de Jérémy Palvini, l’ambiance avait pourtant l’air plutôt détendue. Mais une première rencontre a mis le feu aux poudres. Dans un coup où les jetons volent au milieu préflop, Guenni retourne paire de Valets et va disputer un flip face au A K adverse. La main faite tient jusqu’au bout et Guenni empile ses jetons gagnés. C’est sans compter sur son adversaire qui refait le coup à haute voix. Avec moins de 10 000, il semble mal en point et ne comprend pas le call adverse.

« Avec les Rois, je fais pareil. T’es vraiment un oiseau ! Allez bon appétit ! » lance le perdant.

Mikaël ne se démonte pas et ne semble guère apprécier le qualificatif aviaire.

« Quel oiseau ? T’as laissé traîner des jetons, je me suis servi ! » rétorque-t-il le sourire en coin, tout en continuant à se faire masser.

L’échange en reste là. Pour le moment. Sentant un peu le potentiel explosif de la table, on décide de rester dans les parages, au cas où. Bingo. Quelques mains plus tard, l’acte deux est annoncé.

Guenni relance à 1 200 en UTG, et trouve un premier payeur avec son voisin de gauche. Son adversaire précédent décide de tout envoyer pour 5 800 avec Q J et voit les deux autres joueurs payer pour découvrir un flop 8 Q 9. Il aurait difficilement pu espérer mieux dans un spot pour tripler ! Guenni continue son agression et pousse un jeton de 5 000.

Et au cas où le message n’était pas assez clair, il prend soin de préciser à son adversaire disposant encore de jetons que le troisième larron étant tapis, sa mise signifie qu’il n’est pas en bluff et subit immédiatement un rappel à l’ordre par le croupier. Sa mise en garde a été entendue et provoque un fold. Mikaël retourne K Q, bien devant. Deux briques plus tard, il récupère les jetons et élimine le joueur local. Ce dernier quitte à contre-coeur la salle non sans échanger quelques politesses avec Guenni, qui ne se prive pas de le chambrer à son tour. Il faudra l’intervention de deux floors pour apaiser les esprits. Lucien Cohen, quelques tables plus loin, essaiera bien de souffler sur les braises en alpaguant à distance la table mais sans succès.

De belles histoires comme on les aime. Des histoires d’oiseaux qui font cui-cui.

Mikael Guenni