Souvenez-vous, c’était en 2003. C’est-à-dire un siècle, ou presque en temps « poker »… Un « average joe », un type au physique banal et venant de nulle part (enfin, si, d’Atlanta, gigapole pauvre des Etats-Unis, où il exerçait le métier de comptable), remportait le Main Event des World Series. En quelques secondes, ce quidam devenait l’idole de l’Amérique moyenne : grâce à un satellite de quelques dollars, ce smicard de Géorgie avait raflé un ticket pour le Main Event à 10 000$ des WSOP 2003, et avait vécu la semaine qui allait changer sa vie…
Car la victoire de Moneymaker était au delà du symbole : c’était le triomphe de l’Amérique redneck contre la flamboyance de son adversaire de heads-up, le gambleur Sammy Farha. Un type adorable, aux chemises voyantes et à la chaîne en or, au bagou inimitable et aux bluffs outranciers. Sauf que, ce jour-là, c’est Moneymaker, le visage fermé et inexpressif, qui bluffe Farha. Lui qui rafle le million de dollars. Lui qui devient une sorte de « rockstar ». Fait honneur à son patronyme. Et lance le formidable « effet moneymaker » : le boom du poker en ligne, l’explosion populaire du jeu.
Depuis, Chris Moneymaker a tout vécu : la gloire, la traversée du désert, les incertitudes du champion d’un jour qui n’a jamais renouvelé son exploit… Les mauvaises langues se délient et Moneymaker devient la risée d’une partie de la communauté du poker. On le dit alcoolique, dépressif, au bord du gouffre. Lui préfère revenir à ses amours de départ : les parties de cash-game entre copains à petites limites (au Palms, le casino des fêtards, on le croise à la roulette à 1$ et en Limit 2-4$ au creux de la nuit). Son sponsor historique, PokerStars, ne le lâche pas, comme par fidélité, dans un monde où les requins sont légion.
En ce Day 2 du PCA, le plus gros tournoi au monde après les WSOP, Chris Moneymaker s’est relevé. De ses cendres ou simplement de ce fardeau trop lourd à porter. Il finit cinquième en jetons, déjà dans l’argent, avec 171 joueurs restants. La marche est encore longue, mais pour Moneymaker, ce genre de « deep-run » signifie plus que l’argent… Il pourra rentrer tête haute dans la grande salle du casino des Bahamas à ce départ du Day3. Et revivre, le plus longtemps possible, l’extraordinaire rush d’adrénaline après lequel il court depuis près de 8 ans : sentir le souffle de la victoire.
Avec plus d’1,4 millions d’euros de gains au compteur, le pro français Thomas Eychenne signe la plus belle victoire de sa carrière et marque d’une pierre blanche le circuit European Poker Tour lors de l’étape de rentrée qui a eu lieu au Grand Casino Barcelona. En finale à 9, le premier Français est sorti très vite, tandis qu’Eychenne aura dominé son heads-up pour s’adjuger la victoire !
Avec sa victoire au PokerStars Open de Barcelone, le natif du sud-est Alexis Nicolai décroche la somme de 772 000€, de quoi oublier ses précédentes victoires sur le circuit mid-stakes français, lors du Championnat de France de Poker d’il y a deux ans, et en marge d’un Unibet Deepstack Open l’an dernier. Ce patron d’une société de transport de malades a dominé un field énorme de plus de 5000 entrants, et repart de la mégalopole espagnole avec le sentiment du travail bien fait…
Après une annulation en catimini de son édition 2025, l’European Poker Tour sponsorisé par PokerStars revient à paris, en partenariat avec le Club Barrière. La compétition aura lieu au Palais des Congrès, comme lors de sa précédente édition remportée par Barney Boatman, à partir du 18 février 2026.