
Loin des feux de la rampe, des contrats de sponsoring et des tournois médiatisés, dans les profondeurs
des grosses parties privées évolue depuis près d’un siècle une espèce particulièrement dangereuse de
requins du poker : Les road gamblers, des stars hors-catégorie et historiques du poker-business.
Tout a commencé à l’aube du siècle dernier avec le
développement du poker dans le sud des Etats-Unis. Des
joueurs itinérants ont commencé à sillonner le Middle West
Américain, le Texas, l’Oklahoma, le Kansas, à la recherche
des plus grosses parties et de son cortège de riches
amateurs. A une époque où les tournois n’existaient pas,
le poker était considéré comme un jeu de voyous pratiqué
par des voyous et par quelques riches hommes d’affaires
désireux de connaître le frisson du gamble. Il se pratiquait
généralement dans des arrière-salles enfumées, parfois
dans des cercles semi clandestins, plus rarement dans
l’opulente propriété d’un millionnaire. Les seuls spectateurs
étaient des gardes du corps lourdement armés,
parfois une fille de petite vertu, mais l’argent y coulait à flot
et le niveau moyen était d’une faiblesse rare, deux facteurs
qui allaient provoquer des vocations immédiates.
Parmi celles-ci des noms aujourd’hui célèbres : Johnny
Moss, Sarge Ferris, Nick Dandalos, Doyle Brunson, Amarillo
Slim, Jack Strauss, Doc Ramsey, Pat Renfro, Puggy
Pearson, Sailor Roberts. Mais à cette époque ces légendes
cultivaient la discrétion. L’anonymat permettait d’être
invité, ou tout au moins toléré, aux lucratives parties dans
lesquelles se mélangeaient, notables, capitaines d’industrie
et riches malfrats.
Pour les rounders, pas de domicile fixe, ni de sécurité de
l’emploi. A la moindre descente de police dans un tripot clandestin,
à la moindre colère d’un truand local excédé d’être
régulièrement plumé ou à l’annonce d’une nouvelle partie
plus lucrative, il leur fallait être prêt à un déménagement
immédiat pour une nouvelle destination plus accueillante
ou parfois moins dangereuse. Certains road gamblers
maniaient d’ailleurs aussi bien le colt que les cartes. Installée
à une table de poker, la célèbre figure du Far-West, Wild Bill
Hancock n’a jamais pu exploiter la force de ses deux paires
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