Chers lecteurs,
En couverture ce mois-ci, un excellent lm récemment diffusé sur Netflix, Uncut Gems, avec un Adam Sandler méconnaissable. Le sujet ? Le gambling, l’action, le juice, tout ce qui coule brûle les veines de ceux qui vivent par, pour et à travers le jeu. Jusqu’à y sacrifier leur vie, ceux de leurs proches et n’avoir plus aucune autre parole que celle qui permet, par un tour de magie, de soutirer de l’argent pour placer une autre mise. Car, ils le savent par avance, ce coup-là est immanquable.
Si le film se déroule à New York, avec son lot de bookies clandestins qui offrent les meilleures cotes possible – et son lot de redresseurs de torts et de dettes qui n’hésitent pas à jouer du muscle ou du marteau pour retrouver l’argent indûment prêté –, on peut parfois voir chez certains high-rollers français des comportements similaires.
Des arnaques à la petite semaine, des prêts de plusieurs dizaines voire centaines de milliers d’euros avec des garants aucunement prévenus d’une telle opération, des pros de l’arnaque à la taxe carbone qui arrivent encore à soutirer des avances de jetons face à des professionnels pourtant roués à ce genre de situation. Car l’escroc fonctionne ainsi : il flaire la faiblesse comme un animal hume l’odeur du sang, s’engouffre dans le moindre interstice en laissant croire que, pour une fois, c’est lui qui se fait mener à la baguette, puis retourne la situation au dernier moment, lorsqu’il est trop tard, lorsque le tapis a fondu après un dernier all-in, lorsque les poches sont (momentanément) vides, en attente d’une future victime. Dans Uncut Gems, la fin est tragique ; de l’autre côté de l’Atlantique, le verdict tombe lui aussi un jour ou l’autre.