Cela faisait déjà plusieurs mois, voire années, que le poker semblait vivoter à Macau. Malgré les investissements gigantesques opérés par les grands opérateurs casinotiers (dont un « Venetian » encore plus démentiel que celui de Las Vegas) pour redynamiser cet ancien port tombé aux mains des marins portugais au XVIème siècle, Macau a souffert de plein fouet de la crise économique et la fréquentation de ses établissements n’a eu de cesse de baisser de plus en plus…
Côté tournoi de poker, les récents APT et APPT —deux nouveaux circuits créés par deux grands opérateurs occidentaux— ont eu eux aussi du mal à lancer le poker de tournoi : les joueurs chinois, encore peu connaisseurs du poker, préfèrent l’action des tables de casino (Punto Banco, Chinese Poker, Baccarat, etc.) que les longues journées attentives des tournois… Et le « Texas Hold’Em », comme le résume le joueur Phil ‘The UnaBomber’ Laak, est doté d’un nom trop clairement américain pour percer l’armure nationaliste.
Il y aura donc fallu attendre la fin 2011 pour voir un véritable déclic se déclencher : c’est en marge de l’APT Macau, dirigé de main de maître par le directeur de tournoi Matt Savage, qu’ont eu lieu les plus grands cash-games du moment. Si les années 2000 ont été sans nul doute marquées par le grand affrontement, au Big Game du Bellagio, entre le multi-milliardaire Andy Beal et la « Corporation » (un pool de joueurs regroupants les meilleurs high-rollers, de Phil Ivey à Doyle Brunson, en passant par Jennifer Harman), les années 2010 commencent en fanfare avec le heads-up épique mené par Tom ‘durrr’ Dwan ou Phil Ivey contre un milliardaire chinois resté anonyme.
Mi-novembre, les forums américains regorgeaient d’anecdotes distillées par Matt Savage lui-même : les grosses tables de cash-game passaient de blindes 750-1500$ à 4000-8000$ au fur et à mesure des journées, et le field de joueurs locaux, ruinés, se réduisait de plus en plus à peau de chagrin. Chau Giang, un joueur habitué des hautes limites de Vegas, y remportait d’ailleurs le plus gros pot de sa carrière, à full contre full, pour plus de 2,5 millions de dollars…
Depuis, les cash-game continuent de plus belle et en ce début décembre, Tom Dwan a décidé de retourner à Macau où le riche homme d’affaire chinois, plumé de plus de 15 millions de dollars lors des premières sessions, a décidé de prendre sa revanche.
Dwan a donc décidé d’abandonner les grosses parties californiennes pour reprendre « pendant au moins une semaine » son tête-à-tête fou contre le milliardaire. Avec, à la clé, des règles étonnantes : peu importe l’action de jeu, Dwan doit montrer ses cartes à la fin d’un coup sur deux, révélant ainsi d’éventuels bluffs à son adversaire du moment… Une décision qui n’avait pas pénalisé le jeune champion lors des premiers affrontements, mais qui est néanmoins un lourd handicap à terme… Une affaire à suivre car les sommes en jeu vont sûrement dépasser largement les dix millions de dollars…
Avant de partir manger, un coup a quelque peu marqué les esprits. Le Français Boubou Kane décide de partir à tapis avec ses 3.475.000 de jetons restants depuis l’UTG avec AKo. Pas de chance, il tombe sur un os, puisque Julien Vayssiere est en embuscade avec deux As depuis le bouton. Pas de miracle sur le board, Boubou Kane sera éliminé en 18e place et encaisse le dernier palier à 81.000 MAD.
À noter que celui qui terminera 17e rentrera chez lui avec encore un peu plus d’argent, soit 101.000 MAD.
Pour l’instant, le chipleader à 18 left est le Français Jean-Côme Haye qui dispose d’un tapis de 19.100.000 jetons ! Il est suivi de près par Jérôme Crantz avec 18.750.000.
Le jeune joueur français Mathis Livolant vient de partir à tapis avec un stack de 2.740.000 jetons depuis le bouton, suite à un open à 550.000 de Jean-Côme Haye. Avec AQo, Mathis Livolant était pourtant favori face à la main de son adversaire qui retourne A8o. Le flop viendra 8-7-9, et le run out 4 et 6. Mathis Livolant rejoint donc le rail et termine 23e pour 81.000 MAD (environ 8000 €).
Dans la foulée, un coup à trois joueurs a laissé deux autres participants sur le carreau. Patrick Faraut (KJ) part à tapis depuis l’UTG pour 500.000 jetons. Lucas Vervey (1010), quant à lui, reshove pour 4.335.000 jetons depuis le Hi Jack. Jérôme Crantz, qui couvre tout le monde, paye, et retourne AKo.
Le board affichera K-2-5-8-7, et s’en sera fini pour Patrick Faraut et Lucas Vervey, qui terminent respectivement 22e et 21e, et encaissent chacun 81.000 MAD !
Juste avant le break et le lâché de ballon au bord de la sublime piscine du Es Saadi, le Day 1C a d’ores et déjà dépassé les 1136 inscriptions. Sur les blindes 600/1200, certains commencent déjà à prendre de l’avance au classement. Autour des tables, on retrouve Shishi du Club Poker, Geraldine Maillet, Tahar Saïd, ou encore Daniel Riolo. J’ai également pu apercevoir Julien Sitbon, qui peine un peu à monter un stack et qui enchaine les re-entries. Aux dernières nouvelles, son stack actuel se situe autour des 10k jetons.
Tahar Saïd comptabilise environ 60k jetons avant la pause
Géraldine Maillet
Shishi se stabilise autour du stack de départ
Pendant le break, c’est la folie pure à la piscine ! Aujourd’hui, c’est Radio Cargo qui met l’ambiance avec un seul mot d’ordre : surprendre les joueurs, et les faire danser ! Juste après la prise de poste du DJ, un lâché de ballon a eu lieu. Des centaines de ballons virevoltent autour et au-dessus de la piscine, sur fond de musique techno, et animé par des mascottes et autres artistes danseurs !
En amont, le Sniper à 170 € de buy-in a débuté, et propose une structure plutôt turbo, avec des niveaux de 15 minutes. Pour l’instant, ils sont 125 joueurs en lice, et jouent sur des blindes 100/200. Nous vous tiendrons informé de l’avancée du tournoi au fur et à mesure.