Apôtre de l’organisation des tournois live en France, le patron de Texapoker, Apo Chantzis, a bien voulu se confier à Poker52. Celui que les grandes franchises, et les moins grandes, s’arrachent pour gérer leurs événements poker, nous livre son analyse de la situation. S’il reste optimiste, il n’en est pas moins lucide et table sur un redémarrage très lent de l’économie du poker. La solution ? Améliorer la compétitivité des acteurs hexagonaux en baissant les charges.
Poker52 : Comment s’est passé le confinement pour Texapoker ?
Apo Chantzis : Ça n’a pas été facile, même si le confinement s’est passé pour moi plutôt tranquillement. J’ai essayé de passé le temps mais ça n’est pas évident, vous savez, quand vous êtes habitué à travailler quatorze heures par jour ! Pour les équipes avec lesquelles je travaille au quotidien, ça a été très dur professionnellement. Beaucoup y ont laissé des plumes et se sont retrouvés dans des situations critiques. Mais la reprise est là et on espère qu’elle va s’accentuer très vite.
Poker52 : Cette reprise de l’activité des tournois en live, comment se profile-t-elle ?
Apo Chantzis : Dès ce soir (entretien réalisé le mardi 16 juin, ndlr), nous reprenons les tournois en live au casino de San Remo. Le préfet de Ligurie a demandé certains aménagements et a conditionné l’ouverture au strict respect de clauses sanitaires, comme la distanciation sociale par exemple. Les tournois se dérouleront donc avec six joueurs par table. C’est un premier pas important pour nous, car on craignait de ne pas pouvoir installer autant de joueurs à la table, ce qui aurait rendu encore plus difficile le modèle économique de ces tournois de reprise.
Nous avons dû poser des parois de plexiglas de haute qualité, assurant un isolement optimal entre les joueurs assis.
La reprise se déroulera avec six tables (de six joueurs chacune) et d’ici trois semaines, nous passerons probablement à douze tables. C’est un joli format. Malheureusement, nous sommes incapables de pouvoir le proposer en France.
En France, pour pouvoir s’en sortir financièrement avec ces formats, il nous faudrait proposer des tournois de 400 euros minimum.
Poker52 : Quelles autres mesures ont été prises ?
Apo Chantzis : Toutes celles que l’on peut retrouver dans les lieux accueillant du public : la température de chaque visiteur est prise à l’entrée du casino, des masques et du gel sont à disposition des joueurs,
Poker52 : Comment anticipez-vous l’avenir à court et moyen terme du poker en France
Apo Chantzis : Je pense que l’on devrait pouvoir retravailler dans des conditions acceptables à partir du 14 juillet. Le déconfinement est en marche. L’Etat nous a bien aidé, avec l’activité partielle mais il ne peut pas tout et nous devons reprendre chacun notre activité économique.
Je fonde beaucoup d’espoirs sur la réouverture prochaine, et dans de bonnes conditions, des clubs de jeu parisiens. J’ai des contrats avec trois clubs. Des tournois sont prévus, à un rythme d’un tous les quinze jours, et ce dès le mois de juillet, avec un événement du 23 au 26 juillet au Club Montmartre puis au Circus.
Poker52 : Quelles sont vos prochaines étapes des grandes franchises du circuit hexagonal ?
Apo Chantzis : Le calendrier est déjà bien avancé et je peux vous citer entre autres l’Unibet DSO prévu du 20 au26 juillet au Pasino de la Grande Motte, puis le DSO à Gujan-Mestras du 26 au 30 août. J’enchaîne avec le Circus Texapoker Series du 17 au 23 août avec un tournoi à 500 et à 1000 euros.
Du 2 au 13 septembre, sous réserve des conditions de déconfinement, il y aura un grand événement au Pasino de la Grande Motte à nouveau, avec le Mégapoker Festival (un tournoi à 100k de jetons pour un buy-in à 200€). Tout de suite après auront lieu les FPO et enfin le DSO Cannes fin septembre. Voilà à quoi devrait ressembler mon été poker !
Poker52 : Quelles ont été les conséquences du confinement pour Texapoker ?
Apo Chantzis : On a supporté un coût très élevé, malgré l’aide du gouvernement par le biais du chômage partiel. Notre perte en chiffre d’affaire est énorme : ce sont nos meilleurs mois qui ont été annulés. A cette époque, je rassemblais 5400 joueurs à San Remo l’année dernière (pour l’Italian Poker Open). J’ai aussi perdu le WSOP-C Cannes et deux FPO ont été annulés (Gujan et la Grande-Motte).
En volume, ça représente entre 25 et 30 000 heures de travail !
Poker52 : Comment voyez-vous l’avenir ?
Apo Chantzis : Tout le monde va retourner dans les casinos et le déconfinement se fera rapidement. Je pense que l’on va redescendre en gamme en terme de buy-in, autour de 100 à 250 euros, pour anticiper la crise, qui s’annonce violente.
On ne retrouvera pas notre vitesse de croisière avant mi-2022.
Poker52 : Quelles solutions permettraient de juguler les conséquences de cette crise ?
Apo Chantzis : Il suffit de regarder ce qui se passe autour de chez nous. Tous les casinos frontaliers nous font une concurrence déloyale, car les taux horaires ne sont pas les mêmes. En France, pour un croupier en CDD, l’heure de travail chargée tourne autour de 22 euros. En Italie, la même heure de travail ne coûte que 12,5 euros. Le calcul est vite fait. A ce jeu, on ne peut pas rivaliser avec les casinos en Espagne, en Italie, en Belgique ou en République Tchèque.
J’ai la chance d’avoir des partenaires fidèles, comme PMU, et j’ai la plasticité pour m’adapter économiquement à tous les projets. Mais je prends souvent de gros risques quand j’organise des événements importants en France. Il faut que tout le monde puisse gagner sa vie.
La chute par rapport à 2022 est nette : il y a un an, 2 221 inscriptions étaient recensées sur le Main Event qui marquait notre première visite à Bratislava. Chez Winamax, on n’a pas encore eu vraiment de temps pour analyser en profondeur cette baisse – on est un peu occupés, là tout de suite. Mais quelques pistes évidentes nous viennent déjà à l’esprit.
En 2022, le poker en live s’est réellement réveillé de son sommeil covidien : la demande était forte côté joueurs. D’ailleurs, vous étiez littéralement des centaines de joueurs pressés d’utiliser des packages remportés en 2019, 2020 et 2021. En plus, Bratislava représentait une nouvelle destination à essayer. Arrive 2023 : nous avons annoncé dès le début de l’année l’intégralité de notre calendrier, avec le grand retour de Marrakech, l’une des destinations les plus…
Il y a un an tout pile, Maxime Large se révélait aux yeux des suiveurs de Winamax en prenant la 10e place du Main Event de ce WPO Bratislava. Sa première ligne Hendon Mob, qui lui avait rapporté 10 000 € tout rond. Et douze mois plus tard, le voilà de retour sur les terres de son exploit. Depuis, Max a fait du chemin. Ainsi, ce joueur de cash game a décidé de se mettre beaucoup plus sérieusement aux tournois live : « J’en ai joué entre 50 et 60 cette année, explique t-il. J’aime voyager, parler à des gens d’autres pays. Et j’aime les sensations que procurent les tournois live, c’est plus fort qu’en cash game. » Durant un an, Maxime a ainsi ajouté 12 nouvelles places payées à son palmarès, pour culminer aujourd’hui à 36 000 $ de gains en tournois live.
Mais surtout, celui qui travaille dans la recherche pour la lutte contre le cancer est véritablement tombé amoureux de Bratislava, en tout cas en ce qui concerne le poker : si la moitié de…
La bulle du premier des six « Flights » du Main Event m’a quelque peu rappelé ce dernier invité à la fin d’une soirée à la maison. Vous savez, cet ultime soûlard que l’on n’arrive pas à décoller du canapé, celui qui réclame encore un verre malgré nos tentatives de moins en moins subtiles de lui faire comprendre que cette fois ça y est, la fête est finie, il est plus que temps d’aller pioncer. Vous l’avez compris : la période de « main par main » du Day 1A s’est étirée beaucoup plus longtemps que ce qui était raisonnable. La faute à des short stacks ne trouvant rien de mieux que de doubler, doubler et doubler, encore et encore. Ne vous méprenez pas : à chaque fois, j’étais ravi pour eux, rien n’est plus délicieux que de voir l’espoir rejaillir dans le regard d’un joueur qui se désespérait une minute plus tôt. Mais chaque As-Roi qui tenait contre As-5 grignotait un peu plus sur le capital sommeil de la rédac…