S’il y a un adage connu par tous, et j’ai bien dit par tous, dans le milieu pokeristique, c’est bien celui apparu après la victoire de Jack Straus au Main Event des WSOP 1982, pourtant tombé à un seul et unique de jeton au cours du tournoi. Depuis, « a chip and a chair » a traversé les époques en s’imposant comme un dicton incontournable. Dicton qui s’applique d’ailleurs à l’aventure de Nicolas Plantin : le jeune grinder online également régulier des tournois middle buy-in du circuit tricolore a chuté à une seule et dernière blinde cette après-midi, après avoir concédé un coin-flip ô combien crucial (TT < AQ à pique) contre Alexandre Peschel.
Quelques heures tard, l’intéressé pointe tout bonnement à… cinq millions de jetons ! Comment ? Pourquoi ? Par quel sortilège ? Monsieur nous explique tout : « Après être tombé à une blinde, j’ai doublé avec une paire de neuf contre une paire de six, puis avec contre As-Valet, je touche un six au flop », débute-t-il. Et de poursuivre : « Un peu après, je double encore avec As-Valet contre le Roi-8 du chipleader de la table pour remonter à vingt grosses blindes. A partir de ce moment-là, j’ai pu me remettre un peu à jouer au poker. J’ai aussi eu une seconde flush nuts contre Julien Monthois, alors qu’il était en bluff », se rappelle-t-il.
Mehdi Saidi
« Dans la foulée, j’ai de suite bust Julien, avec As-Roi contre Roi-Dame, pour revenir ainsi entre trente et quarante BB », poursuit le vainqueur du High Roller WasopX de Namur, en juillet 2019. Et pour vous prouver tout son talent, jetez un œil au déroulé de cette main ma foi plutôt sexy. UTG, Nico’ ouvre à 130 000, et se fait 3-bet par Mehdi Saidi de grosse blinde à 350 000. Call. Sur le flop , le binôme check. Le entraîne une mise de 330 000 de Mehdi. Call. Action similaire sur la river , pour 630 000. Réflexion chez Plantin, qui annonce all-in au croupier ! Said gigote, touche ses jetons, regarde ses cartes puis fold pour découvrir un magnifique As-Roi retourné en toute douceur. L’histoire est belle : va-t-elle rejoindre celle de Jack Straus au cours du week-end ? C’est tout le mal qu’on lui souhaite.
Notons en revanche la sortie de Sacha Cohen : le commentateur de parties eSport s’est tout d’abord fracassé contre les Flèches d’Alexandre Blanc avec Roi-Dame pour perdre une très grande partie de ses seize grosses blindes, avant de disputer un dernier lancer de pièce contre Michel Barbato, en vain. Après son premier pèlerinage à Las Vegas cet été, le jeune de 21 ans savoure ce nouveau deeprun de choix ici à Dublin : « C’est magnifique, je suis trop content et je n’ai presque aucun regret. Je pense globalement avoir bien joué », analyse le caster. « Ça me motive pour la suite, il faut que je continue à bosser mon jeu. Je veux que mon père soit fier de moi (Claude Cohen, vainqueur WSOP en 1997, ndlr) », conclut « PyroSC », que l’on recroisera peut-être au BPT Cap d’Adge.
Sacha Cohen
Tableau de bord
Il reste 26 joueurs (sur 1 389 entrées)
Level 33 / Blindes : 30 000 – 60 000
Tapis moyen : 2 670 000
Prix assuré : 3 200 €
Ils remportent 3 200 €
26e : Mehdi Saidi
27e : Aidan Connolly
28e : Sacha Cohen
29e : Andreys Lawrence
Ils remportent 2 700 €
30e : Francklin Flory
31e : Aidan Hynes
32e : Theo Rebour
33e : Rémi Debord 34e : Martin Olali (photo)
35e : Alban Laborie
Ils remportent 2 300 €
36e : Anthony Boyer 37e : Ronan Sweeney (photo)
38e : Carlos Neves
39e : Antoine Fontaine
Ewen Trévidy aura tenu aussi longtemps qu’il aura pu sur un tapis famélique, mais il sort finalement à la 4ème position.
Reste alors Luis Cabello, le dernier espagnol, à un peu moins de 15 millions, Christophe Beyer, le Red Diamond, autour de 25, et Issam Benhaddou à plus de 55. Luis Cabello ouvre un coup en relançant à 1,2 million. Christophe tri-bet à 4 millions, Issam jette rapidement, tapis annoncé côté Luis, payé dans la seconde par Christophe. Les jeux : K-10 de carreau opur Luis, K-Q de pique pour Christophe.
Il y a une grosse ambiance dans la salle, entre les supporters de Christophe et les Espagnols, également en nombre. Le board n’aide personne et les supporters du Français laissent éclater leur joie. Luis rejoint le rail, où il est interviewé par l’équipe Winamax.
Les deux finalistes sont connus et disparaissent rapidement pour négocier un deal – autorisé au Maroc. Ils décident de partager 787500 dirhams chacun et de se disputer 150000 dirhams (le restant) et le trophée.
Photo Winamax
Cette dernière phase va être expéditive, gagnée en quelques coups par Issam, qui aura finalement marché sur l’eau lors de cette 3ème journée. Avec cette victoire d’un local de l’étape, l’ambiance est à la liesse dans le casino. Tout le monde est très heureux de la manière dont ce Sismix – qui reprenait une tradition suspendue pendant un long moment – s’est déroulé et rendez-vous est pris pour remettre ça rapidement.
Le High Roller ne compte plus que 11 participants, parmi lesquels Mustapha Kanit, qui a bien gonflé son tapis famélique de début de journée. Il est à la gauche de nul autre qu’Anas Tadini, qui continue d’animer la table comme à son habitude. Mustapha dit que c’est un très bon joueur, très agressif.
Côté Main Event, le field a continué de se réduire (très) régulièrement toute la journée et ce grâce à un joueur en particulier : Issam Benhaddou (en accroche). Et ça commence avec Javier Ortiz (« ElGenio »), Red Diamond, sorti à la 15ème place, sur un bluff qui n’a pas fonctionné contre Issam. Enis Chetita, qui était arrivé assez short, a tenu jusqu’à la 14ème place. Il part avec 74000 dirhams.
Enis Chetita (photo Winamax)
Victor de Sa Camboa finit 13ème, avec 74000 dirhams également. Puis Icham Benhaddou ajoute un nouveau joueur à son tableau de chasse en éliminant Rachid El Yaacoubi (12ème place, 74000). C’est ensuite au tour d’Inigo Naveiro de prendre la porte à la 11ème place pour 91000 dirhams. Antoine Guidez, qui était bien remonté avant de prendre la pente descendante, est sorti par Mehdi Chaoui en 10ème place, suivi par Sylvain Neiroud, le chip leader de début de journée, sorti avec paire de Rois contre As-Q d’Icham Benhaddou qui font carré (!) à la river. Il sort avec 110000 dirhams, tout comme Mohamed Mehalleg, 8ème, également éliminé par Icham, qui est le bourreau officiel de la table.
Photo Winamax
Issam continue d’imprimer sa marque sur cette table finale en sortant Alexis Plumet (ci-dessus) en 7ème, avec As-J qui trouvent une quinte contre paire de 3 d’Alexis, malgré un brelan au board.
Après l’élimination de Gonzalo Serrano par Luis Cabello en 6ème position (200000 dirhams), c’est ensuite au tour de Mehdi Chaoui de faire les frais du rush d’Issam, qui le paye avec As-7 contre paire de 8. Qu’à cela ne tienne, Issam trouve deux 7 sur le board, et ils ne sont plus que 4 à table. Mehdi empoche 270000 dirhams.
Au High Roller, on compte parmi les survivants au Day 2 Antoine Goutard, en bonne position, Nicolas Dumont, Davidi Kitai, Mustapha Kanit (avec un petit tapis), Alexane Najchaus et bien sûr Anas Tadini, plutôt bien lui aussi.
Au Main Event, le plateau avec les trois derniers tables est malheureusement difficile d’accès, dans un espace étroit encombré de matériel et de photographes. J’ai quand même pu me faufiler pour ramener quelques photos. Ici, Ewan Trevidy (7,8M de jetons) et Rachid El Yaacoubi (3,5M). En accroche, « ElGenio » à gauche, puis Antoine Guidez, Mohamed Mehalleg et Issam Benhaddou (6M) au tout premier plan.
Il y a déjà des sortants : Adil OubAAous, qui peut repartir grinder on line, et Rui Tiago Pinto Campo qui passe un palier à la 17ème place avec 58000 dirhams. Le prochain palier est à la 14ème place, avec 74000 dirhams, puis à la 11ème avec 91000. SirJGarcia, un gros reg online espagnol (candidat à la Top Shark Academy ibère) sort à la 16ème place.
Comme il sera difficile pour moi de continuer à partager le déroulement des coups avec vous, vous pouvez suivre le stream sur la table 1, avec Mehdi Chaoui sur https://www.twitch.tv/winamax ou https://www.youtube.com/watch?v=QDdW02KoD_M