Pour s’imposer dans un monde hyper-concurrentiel, les leaders du e-gaming (les salles de poker en ligne) ont mis depuis plusieurs années des stratégies de conquête de ce (jutueux) marché très différentes.
Chez FullTilt, par exemple, la part belle est donnée aux stars américaines du cash-game high-stakes et aux idoles en tous genres. De plus, les joueurs faisant partie de la Team Pro à plein temps sont bien souvent actionnaires du groupe (Howard Lederer ou Phil Ivey sont riches de plusieurs centaines de millions de dollars uniquement grâce à leur participation au capital de FullTilt), et n’ont rien à voir aux centaines de joueurs « Red Team » qui peuplent les rangs des tournois avec les logos FullTilt.
Du côté de PokerStars, concurrent devant l’éternel, une autre approche avait été privilégiée depuis le « boom Moneymaker » : ‘acheter’ tous les champions du monde, quelque soit leur impact médiatique, et les garder ensuite dans la Team. Mais, au bout de quelques années, ces champions du monde WSOP ne ‘servent’ plus vraiment, et les contrats sont vite revus à la baisse… C’est la désagréable surprise qu’a connu une figure connue de tous, Greg Raymer, le champion WSOP 2004.
Cet habitué des grosses tables de cash-game et joueur de tournoi reconnu par tous n’était pas spécialement ‘bankable’ pour le marché international : en surpoids, typiquement américain en short-sandales, il ne fait rêver aucunement la jeune génération. PokerStars l’a donc ‘éliminé’ de sa Team, comme il l’avait fait il y a deux ans seulement lorsqu’Isabelle Mercier était partie chez un autre sponsor plus accueillant, Betclic. Il faut dire que le sponsoring d’un joueur peut coûter très cher, et que si sur le marché français, les premiers contrats débutent en dessous de 100 000€, on atteint facilement le demi-million de dollars chez les moins connus des joueurs étrangers.
En France, le problème est différent : qui sponsoriser ? Le marché est en pleine explosion, mais il est difficile de distinguer une graine de champion à un(e) jeune joueur/se qui a eu de la chance pendant 2 ou 3 compétitions… Le recrutement se fait alors de plus en plus difficile : des jeunes sharks autoproclamés du online chez Eurosport, une Team bigarrée chez FullTilt (Alexia Portal, ex-Winamax, l’excellent Jean-Paul Pasqualini, un Pascal Perreault rescapé de la Team770, etc.), une équipe menée par Guillaume Darcourt chez PMU, un grand joueur français chez PokerStars.fr (Arnaud Mattern) accompagné de semi-pros peu convaincants ou de ‘people’ anecdotiques, etc. Seuls Winamax et Everest semblent cohérent à 100% dans leur approche du marché français, avec une Team reconnue et menée par quelques têtes de listes charismatiques chez le premier (Lellouche, Lacay, Dhorasoo, Skripchenko, Lévi) ou un ambassadeur facilement identifiable chez le second (Fabrice Soulier, désormais seul sans Antoine Saout, lui aussi ‘dégagé’ de la Team à cause de demandes peu raisonnables). Dans les semaines à venir, l’écrémage devrait continuer, et de nouvelles Team apparaître. A suivre de très près…
Sylvain Neyroud est le héros de ce Main Event, Il a commencé la journée un peu léger et a connu des « rushs de malade » selon mon collègue Ragnar, qui l’a suivi depuis le début. Il a d’abord doublé avec paire de 2 contre paire de Rois, avant de doubler à nouveau et de commencer à relancer quasiment toutes ses mains et quand ses adversaires le payaient « il était systématiquement devant ». Il est maintenant chip leader et son épaule gauche représente fièrement la France. J’apprends de Sylvain de Winamax qu’il a en fait gagné un tournoi étudiant il y a plusieurs années pour un package d’entrée dans un Main Event Wina, qu’il n’a jamais utilisé pour cause de covid – il n’a donc rien payé pour arriver dans ce Main Event – incroyable comme il y a des gens qui ont de la chance, alors qu’il suffit que je vois une carte (même pas forcément la mienne) pour perdre impitoyablement.
Christian « Alpachinois » Ly nous a quitté, à la 32ème place, après un beau run sur ce Main. De manière générale, les leaders du jour ont connu des parcours chaotiques, nombre d’entre eux montant des gros tapis pour mieux les éventrer en quelques coups – aucun stack énorme tenant la dragée haute au reste du field n’a vu le jour.
Les jetons de 500000 ont fait leur apparition, et ils sont de toute beauté :
Nous sommes maintenant à 26 joueurs. Julien Hufschmitt, dont je me rappelle très vaguement, est sorti en 27ème place. Il empoche 36200 dirhams, nouveau palier depuis la 29ème place. Mehdi Chaoui, toujours à la table télé, a sauvé sa peau sur un Q-J de pique envoyé à tapis contre As-Q et paire de Q (!) – il fait la couleur.
A côté de lui, Adil Oubaaous, qui a naturellement dans son nom les AA que la moitié des utilisateurs de Winamax utilisent dans leurs pseudonymes. Il n’a qu’à l’écrire OubAAous pour devenir une star online.
Nous sommes au niveau 34, les blinds sont de 50/100K, pour un average stack à 4M. Un long débat a lieu à la table de Juanito pour tenter d’expliquer la présence de son chapeau requin. Il ne reste désormais que 22 joueurs et le dernier sortant a pris 45000 dirhams.
A suivre demain matin, le résumé des 4 dernières sorties avant de passer au jour 3.
Henri Dupont fait partie des 76 joueurs restant, avec un tapis qui pourrait lui permettre d’aller facilement plus loin – mais c’est lui qui vient grossir l’impressionnante pile de jetons devant Juanito (en accroche), qui fait partie des chip leaders. Le tapis moyen est à 1,25 M, avec des blindes à 15/30K. Julien Hufschmitt est très bien aussi, à côté de Christian « Alpachinois » Ly, qui n’a fait que grossir toute la journée.
Christophe Beyer, qui se plaignait au dernier break d’être la victime de cartes malheureuses, s’est bien repris puisqu’il est maintenant à la tête d’un tapis conséquent.
Au rayon des sortants : Alexandre Réard a rejoint sa femme qui était sortie en début de journée, il finit 75ème. Raphaël Godard termine quand à lui 73ème.
Un coup entre Abraham et Flaviano Cammisuli : 2-10-Q-Q-K rainbow au board, une patate à 325K d’Abraham à la river, en overbet après un coup qui s’est déroulé de manière soporifique. Flaviano est suspicieux, il paye et Abraham lui montre une paire d’As qui prend. Flaviano reste avec une dizaine de blindes.
Flaviano et Abraham
Et puis les nouvelles sorties tragiques : Pierre Calamusa en 68ème et Kool Shen en 67ème. Coup sur coup, mais à distance, puisque Pierre était parti en table télé, alors que Kool Shen en était revenu – ils sortent tous les deux avec 19500 dirhams. Pierre s’est fait éliminer avec As-Roi contre As-10 de pique pour Alexis Plumet – qui l’a payé sans hésiter puisque le tapis de Pierre n’était plus que de 300k. Alexis fait couleur à la river et c’est la fin du parcours du Viet Fou. Reste Mehdi Chaoui pour porter les espoirs d’un titre de la team pro Winamax, avec l’avantage de jouer à domicile.
Sylvain Cisterna vient de s’asseoir à côté de Juanito
A trois minutes du diner break, les joueurs ne sont plus que 51, avec un tapis moyen proche des 1,8M de jetons. Les derniers sortants ont remporté 22400 dirhams.
Comme toujours, il est très facile d’oublier que le jour existe à l’extérieur, alors que règne un soleil triomphant sur les jardins du casino. Le rythme des éliminations s’est un peu calmé mais nous avons quand même perdu Cécile Ticherfatine (115) et Anas Tadini (111), qui est resté fidèle à lui-même jusqu’au bout (photos Winamax). Ils sortent tous les deux au pallier des 16000 dirhams, qui court jusqu’au 96ème.
Ils ne sont plus que 104 désormais, avec un tapis moyen à 913K. Et puis la broyeuse à joueurs reprend son rythme effréné : Sébastien Le Baron sort en 99ème, Jonathan Therme en 94, Alexandre Hobam en 93, Javier Tsunamy en 90.
Du côté des tables réserves de la table télé, Juanito n’hésite pas longtemps à pater la relance de Johann Greboval avec sa paire d’As – mais il devrait ! Greboval avec As-10 trouve deux 10 sur le board pour faire brelan et doubler.
A côté, Kool Shen s’accroche toujours, après avoir commencé le jour 2 avec un tapis étriqué – il fait même mieux que ça puisqu’il a monté 1,5 million en jetons. Jeremy Palvini est toujours bien. Dourbie est sortie – il y a un bon moment. Guillaume Darcourt, à la 3ème table réserve saute dans les instants qui suivent, à la 86ème place. Il prend 17600 dirhams, comme tous ceux qui finiront en deçà de la 71ème place.