Portraits / Interviews
Interview Poker52/Alexis Laipsker : Le Directeur de la Maison du Bluff se met à table
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11 ans agoon
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BorisAlors que les FPS battent actuellement leur plein au Cercle Cadet, Alexis Laipsker a pris les temps de répondre à nos questions afin d’en apprendre un peu plus sur la prochaine édition de l’émission de poker par excellence à la télévision, la Maison du Bluff.
Directeur depuis quatre ans, il prend un immense plaisir à encadrer chaque année un groupe de joueurs amateurs impatients de franchir la frontière qui les sépare du circuit professionnel. Les règles sont simples : une aventure où poker et téléréalité s’imbriquent l’un dans l’autre, avec à la clé, un contrat de 100 000 € pour disputer les plus belles épreuves internationales.
Au cours de ce 4ème volet, qui sera diffusé sur NRJ12, les candidats seront mis à rude épreuve avec de nouveaux challenges qui risquent d’enflammer la Maison. Rencontre avec l’une des têtes pensantes de l’émission.
Alexis Laipsker
Poker52 : Bonjour Alexis. Première question. Comment expliques-tu un tel succès ?
Alexis Laipsker : Bonne question. C’est la seule émission toutes catégories confondues où n’importe qui peut à n’importe quel moment rentrer dans l’aventure. Ca permet donc d’attirer deux types de public. Le public poker qui se rend compte qu’il y a 100 000 € à prendre dans des conditions qui ne sont pas désagréables. Et un public beaucoup plus large qui découvre le poker et se rend compte finalement que c’est très loin des clichés habituels. C’est donc intéressant de se qualifier. L’émission est également plutôt réussie. En répondant aux canons de la téléréalité, on touche donc un public beaucoup plus large que celui du poker pur.
Poker52 : Aviez-vous imaginé qu’il y aurait un tel engouement ?
Alexis Laipsker : Au départ, on est toujours très ambitieux, mais l’évolution a été très progressive. La première année, on a fait 650 000 téléspectateurs pour arriver cette année à 10,5 millions. On a quand même mis le temps pour y arriver. Quand tu lances un concept comme celui-ci, c’est difficile d’imaginer que tu vas cartonner.
Poker52 : Aucune lassitude dans ton rôle de Directeur ?
Alexis Laipsker : Non. Ce serait une lassitude d’enfant gâté franchement. C’est génial. Je dis toujours que c’est une aventure humaine. C’est au-delà de ce qu’on peut voir à la télé pour les candidats et pour l’équipe.
Poker52 : Quel impact a ce genre d’émission pour le poker en ligne – PokerStars en particulier ?
Alexis Laipsker : On va commencer par les effets négatifs. Il y a quelques années, la communauté poker nous accusait d’entacher l’image du jeu. Aujourd’hui, cette communauté a fait machine arrière et a compris l’essentiel. A savoir que ça donnait une bonne image du poker à un public novice. Pour ce public, le poker, c’est un jeu joué par des gangsters où l’on peut perdre tout ce qu’on a. Tous ces clichés-là existent. Nous, on présente des gens heureux d’être dans un endroit de rêve pour gagner de l’argent sans risquer d’en perdre. Ca les prend à contrepied et ça montre quelque chose de radicalement différent. Je pense que c’est un aspect très positif pour le poker. Cerise sur le gâteau, l’audimat est là.
Poker52 : Que pouvez-vous espérer de plus avec cette nouvelle édition ?
Alexis Laipsker : Ca, c’est la grande question. On va innover avec des choses totalement inédites. Je ne peux pas tout dire, mais on va encore plus se rapprocher du poker. Nous allons essayer de coller les activités, les défis et le jeu avec toute la stratégie du poker. Désormais, pour arriver au bout, il faudra faire des choix intelligents.
Poker52 : Avec une part de manipulation ?
Alexis Laipsker : On peut parler de manipulation. Il y a un autre aspect qu’on va mettre en place, c’est l’injustice. L’injustice du poker. On va introduire la notion de bad beat dans l’émission. ‘Ce n’est pas ton jour et tu dois faire avec.’
On va mettre à l’épreuve le calme et le sang froid des candidats. On ne touchera jamais au poker, mais par contre certains se retrouveront dans des situations difficiles alors qu’ils n’ont rien fait.
On va également se rapprocher de ce qu’on avait fait les premières années et qu’on avait un petit peu abandonné. On avait lancé certains challenge et défis sur les émissions précédentes, puis on s’était un peu dispersé par la suite. Là, on va vraiment repartir au cœur du poker.
Poker52 : Quelles sont les personnalités que l’on pourra retrouver cette année dans l’équipe ?
Alexis Laipsker : Au niveau des présentateurs, Caroline Receveur et moi-même. Du côté des coachs, il y aura ElkY qui va rester un petit peu plus longtemps que prévu. Julien Brécard sera le coach personnel des candidats toute la durée de l’émission. En ce qui concerne les VIP et le reste des profs, on ne les a pas encore.
Poker52 : Où se déroulera l’aventure cette année ? Un indice ?
Alexis Laipsker : Si on connaît le pays, on ne sait pas encore où précisément. En tout cas ce sera une belle destination. Et il fera plus chaud qu’en France (rires).
Poker52 : Comment déterminez-vous le statut d’amateur ? A partir de quand certains joueurs considérés comme pro peuvent-ils être recalés au casting ?
Alexis Laipsker : On s’est demandé si on devait introduire un pro cette année. Personnellement, je pense que c’est une émission qui doit être réservée à des amateurs. C’est à partir du moment où tu n’es pas sponsorisé et que tu n’a pas remporté un grand tournoi. On a quand même eu des bons joueurs. Justice, l’année dernière, avait fait de bons résultats notamment au PPT. Les portes restent tout de même assez ouvertes.
Après, le casting ne constitue qu’une toute petite partie des gens qui intègrent l’émission. Si un pro se qualifie, il est le bienvenu.
Poker52 : Les téléspectateurs, désormais avertis, ne demandent-ils pas justement à voir plus de joueurs pros au sein de la Maison du Bluff ?
Alexis Laipsker : Je pense que s’ils veulent voir du poker de qualité, entre guillemets, avec des coups sophistiqués, ils ont de quoi faire avec l’EPT qui est diffusé plusieurs fois par semaine. Je pense que ce public-là ne va pas regarder la Maison du Bluff.
En revanche, ce qui est sympa, c’est d’aimer détester quelqu’un et de voir s’il va sauter ou pas. Ou encore de soutenir quelqu’un parce qu’on a aimerait bien qu’il aille loin.
Poker52 : Quels sont les commentaires les plus amusants que vous avez pu entendre à propos de l’émission ?
Alexis Laipsker : Il y a un truc qui m’énerve parfois, ce sont les gens qui disent : ‘Je ne joue pas online, mais je veux être casté’. Tous ceux voulant rentrer dans l’émission sans l’avoir mérité alors qu’il y a tellement de gens qui font tout pour se qualifier.
Poker52 : Ce n’est pas trop difficile parfois pour les vainqueurs de bien gérer un contrat aussi important ?
Alexis Laipsker : Il y a plus difficile dans la vie (rires). Il faut savoir que c’est tout de même assez cadré. Dans les semaines qui suivent, ils reçoivent un contrat dans lequel figure l’ensemble des tournois auxquels ils vont participer. Ca implique les WSOP, les EPT, les FPS et un portefeuille pour Internet. Tout ça se fait en fonction de leurs habitudes de jeu. Donc on ne leur impose rien.
Ensuite s’ils ont des questions, quelqu’un est présent pour y répondre. Nicolas Lambert nous avait dit qu’il se sentait un peu perdu quand il arrivait sur un tournoi. Mais bon, ils ont le statut de joueur professionnel et un pro se débrouille tout seul, même un ElkY.
Poker52 : Des surprises au niveau du casting ?
Alexis Laipsker : On ne sait pas encore. On pense à des gens qui sont capables de faire du buzz. Peut-être moins connu du grand public, mais avec une large communauté derrière eux.
Ah si, il y a une nouveauté. Ca nous concerne pas directement, mais c’est une news. L’Italie va faire la Maison du Bluff juste après nous.
Poker52 : Est-ce que vous continuez d’entretenir des liens avec les anciens candidats ?
Alexis Laipsker : Obligatoirement. Entre eux, il se passe un truc vraiment dingue et avec l’équipe aussi. La meilleure preuve, c’est l’après émission. Ils continuent à se voir entre eux. On passe des soirées ensemble et on fait du poker caritatif. Rien ne nous y oblige, mais on prend du plaisir à le faire.
Le lien est vraiment fort. Je crois que Cathy avait dit un jour : ‘En une journée, c’est une semaine de vie.’ C’est pas faux. En étant à l’extérieur, je le ressens. C’est vraiment une aventure à part. Lors de la première édition, je m’étais dit que tout le monde devrait le vivre au moins une fois dans sa vie. Même si tu ne gagnes pas, tu as une montagne d’histoires incroyables à raconter.
Poker52 : Tu te vois continuer longtemps encore ?
Alexis Laipsker : On a signé pour 17 ans (rires). Sérieusement, j’espère que oui. Tant que ça marchera, je serai là.
Poker52 : Un dernier mot ?
Alexis Laipsker : Bienvenue dans la Maison du Bluff.
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Portraits / Interviews
Rencontre exclusive : Barny Boatman, vainqueur de l’EPT Paris
Published
11 mois agoon
7 mars 2024Barny Boatman, « One for the good guys »
Il est des figures du poker dont on apprécie la seule existence. Des personnalités qu’on aime suivre sur les réseaux sociaux pour leur intelligence, leur modestie, leur humour et leur humanité. Et quand on les retrouve en table finale d’un tournoi majeur du circuit international, on peut passer sa nuit à le soutenir, anonymement, sur les streaming des compétitions. En finissant vainqueur du fabuleux EPT Paris, organisé conjointement par les casinos Barrière et PokerStars, Barny Boatman a fait plaisir à tous les vrais amoureux du poker. Quelques jours après son succès incontestable en terres parisiennes, le champion anglais nous a accordé un entretien exclusif.
Vous venez de remporter l’une des compétitions les plus relevées de la saison poker, l’EPT Paris. A quel moment pensiez-vous que ce titre était pour vous ?
Je pense que la plupart des joueurs de poker sont plein d’optimisme lorsqu’ils s’inscrivent à un tournoi, autrement ça ne vaut pas le coup de s’acquitter du buy-in ! (rires) En tout cas , c’est mon cas… Ce n’est cependant qu’à mi-journée du Day 2 où j’ai compris que j’arriverais sans doute à la bulle du tournoi avec un joli tapis devant moi, même si j’ai attendu le Day 4, à son début, pour visualiser plus clairement ma place en table finale. A la fin de cette journée-là, j’étais même persuadé que la gagne était envisageable.
Quels ont été les moments pivots de votre tournoi ?
Il y en a eu quelques-uns… J’ai eu plusieurs mains où je suis tombé sur le flop avec une overpaire, et où j’ai réussi à faire coucher la main de mes adversaires en représentant quelque chose de plus fort qu’en réalité. Dans au moins l’une de ces situations, je n’aurais même jamais tenté cela si j’avais su ce que l’autre joueur avait en face ! Il y a eu deux grosses mains qui m’ont assuré le tournoi. La première, à la fin du Day 4, où je paye un bluff avec une main faible dans un très gros pot qui me donne le chiplead, et une autre en finale, où je pousse Kauffman à se lancer dans un énorme bluff alors que j’avais un full contre ses deux paires. Nous n’étions plus que trois, et j’ai été à nouveau propulsé en tête. Ensuite, je n’ai jamais regardé derrière moi ! (rires)
Comment avez-vous fêté cette victoire ?
Tout cet argent va changer la vie de ma compagne et moi-même. Cela tombait bien, on cherchait une maison avec l’eau courante, cela devrait être possible désormais… On a fêté ça avec un très bon repas au Fouquet’s, sur les Champs-Elysées, et ensuite je trouverai bien l’occasion de fêter avec des amis cette belle victoire à Londres, Dublin et même Madrid. Je voudrais partager cette joie avec autant d’amis que possible. Et maintenant que j’ai goûté à la victoire sur l’EPT, je devrais sûrement avoir encore plus envie de remettre ça…
Comment avez-vous débuté le poker, en Grande-Bretagne ?
A l’école, tout simplement. Et ensuite, le circuit classique des parties privées, puis des casinos, mais aussi des cercles de jeux et des cash-games plus élevés avec des hommes d’affaires. J’ai joué dans à peu près tous les endroits possibles au monde : des pubs qui sentaient la bière chaude, des arrière-salles et des clubs luxueux. Où qu’il y ait de l’action, j’y vais, et je franchissais même la Manche souvent afin de voir mon ami Bruno Fitoussi à l’Aviation Club de France, à l’époque.
Quel est l’état de la scène poker britannique en 2024 ?
La culture du poker a toujours été très présente en Grande-Bretagne. De gros circuits sont toujours actifs, comme l’UKIPT qui va débuter à Dublin très prochainement. C’est surtout la scène tournois qui fonctionne très bien, ce qui permet à de jeunes talents de se révéler et de faire de belles performances à l’international.
Vous faites partie du quatuor qui a créé le fameux site de classement HendonMob, qui a changé le monde du poker…
Au début des années 1990, mon frère Ross —qui est un acteur assez connu en Grande-Bretagne— et moi-même avions une partie privée vers le quartier d’Archway, tandis que Joe Beevers et Ram Vaswani en avaient une autre, bien plus chère et sérieuse, dans un autre quartier du nom de Hendon. On est allés jouer là-bas, et uqelques mois plus tard, on s’est retrouvés à faire le tour du monde ensemble. On nous a surnommés à l’époque « The Hendon Mob » (la bande de Hendon, ndlr) même si je suis persuadé encore aujourd’hui que « The Archway Mob » aurait mieux sonné ! (rires)
Pourquoi aviez-vous choisi le poker comme mode de vie ?
C’est la liberté, tout simplement. Seul le poker pouvait m’offrir cela : les voyages, les amis, les défis incessants. Cela vous pousse à toujours réfléchir et apprendre, sans cesse.
Le poker est un jeu d’argent —comment vous en accommodez-vous à un niveau personnel et politique, vous qui êtes très engagé dans le social ?
Il existe bien des façons de gagner sa vie, certains sont plus productives et socialement enrichissantes que d’autres. Je n’ai jamais passé ma vie à simplement jouer au poker. J’essaie toujours d’être impliqué dans des projets plus créatifs, comme l’écriture, mais surtout d’utiliser mon temps et mes ressources financières pour soutenir et aider les personnes et les causes qui me tiennent à cœur. A certains moments de ma vie, lorsque mon indépendance financière et ma disponibilité étaient au mieux, j’ai ainsi pu vraiment être là auprès de mes amis et ma famille.
Comment avez-vous su vous adapter au fil de toutes ces années ?
Vu que je viens de devenir le plus vieux des champions EPT, je suppose que je n’ai pas tout perdu ! (rires) Ce jeu, c’est un jueu d’adaptation, autant face à des joueurs individuels à votre table, mais aussi aux changements de dynamiques d’un jeu ou d’un tournoi, mais aussi aux évolutions des concepts, des styles de jeu et des stratégies qui régissent le poker. Le plus important, je pense, c’est de relever le défi en y prenant du plaisir, de toujours apprendre, et surtout d’improviser selon les circonstances. Je n’étudie pas à proprement parler le jeu, même si je devrais sûrement, et je ne me considère absolument pas comme un des top joueurs de mon époque, mais à certains moments, mon expérience me permet de m’en sortir assez pour que je n’aie pas envie de me mettre à étudier formellement le poker. On me parle souvent du « bon vieux temps du poker », comme si c’était il y a des siècles, mais franchement, gagner un des plus beaux tournois de la saison, dans une des plus belles villes du monde, en magnifique compagnie, ce ne serait pas ÇA les bons vieux jours ? (rires)
Après la douloureuse élimination d’Alexane Najchaus sur le Freezeout à 3 000 $ lors des WSOP, la série mythique Dans La Tête d’un Pro de Winamax tourne sa caméra vers Mustapha Kanit. Dans cette série de 7 épisodes, le numéro 1 italien prend le relais pour remettre d’équerre cette nouvelle saison, sur l’un des tournois emblématiques des WSOP !
Après 13 ans d’existence, la série Dans la Tête d’un Pro reste fidèle à ses débuts avec un concept fort : transporter les passionnés et la communauté poker dans la peau d’un membre du Team Winamax sur les tournois les plus prestigieux et les plus difficiles de la planète poker.
Le thème WSOP de cette année pour le Team Winamax : surpasser les 3 millésimes précédents, durant lesquels pas moins de 6 bracelets au total ont été remportés.
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Mustapha Kanit, élu clown officiel du Team Winamax est aussi redoutable cartes en mains qu’hilarant durant les pauses-dîner. Lors de cette série d’épisodes, les spectateurs pourront suivre le numéro 1 italien sur l’un des tournois les plus emblématiques de l’ère moderne des WSOP, le 6-max à 5 000 $ l’entrée, où plus de 1 000 joueurs sont attendus.
En quelques années, la marque Texapoker, fondée parApo(stolos) Chantzis, est devenue un incontournable du poker hexagonal, jusqu’à devenir quasiment hégémonique depuis la reprise d’activité après la pandémie Covid. Entouré de François Lascourrèges, fidèle depuis des années, et Mickaël Lesage, nouvel arrivant dans la galaxie Texapoker, Apo crée, dirige et assure désormais plus de 1600 tournois par an. Rencontre du triumvirat qui fait battre le cœur du poker français.
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