Portraits / Interviews
Interview Poker52/Ilan Boujenah : "Je ne partirai pas avant d'avoir une armoire remplie de trophées"
Published
12 ans agoon
By
BorisIlan Boujenah a signé il y a quelques jours l’une des plus belles performances de sa carrière en remportant le WPT National Gruissan face à Paul-François Tedeschi. Un succès attendu qui lui donne un surcroît de motivation pour la suite. Le jeune homme a faim de victoire et veut le faire savoir à tout le monde.
Poker52 est parti à sa rencontre afin d’en savoir plus. Rencontre avec un joueur qui n’a pas sa langue dans sa poche.
Poker52 : Quelles sont tes premières impressions après cette victoire ?
Ilan Boujenah : Je suis rassuré. Ca faisait presque un an que je n’atteignais plus les places payées en live et que je n’arrivais pas à faire la différence sur les fins de tournois online. Et toujours avec l’impression de me faire « voler ». Les symptômes sont classiques. On se pose des questions sur son jeu et on doute. Mais le plus drôle, ce sont les gens qui vous font douter en vous demandant de raconter des coups tout en étant à la recherche d’éventuelles erreurs (très souvent avec un réel manque d’objectivité). Le but est de se rassurer en se disant : « Si je gagne, c’est que je joue bien et non que je good run ».
Donc cette victoire, de plus avec la manière selon moi, ça me rassure. Je me dis : « Ouf, le poker marche encore et j’ai le droit d’avoir parfois la main gagnante au showdown ».
Poker52 : Tu signes ta première victoire majeure sur le circuit. Une saveur particulière ?
Ilan Boujenah : Non, pas du tout. Certes le trophée est beau et c’est un WPT, mais c’est avant tout un tournoi à 1500 € avec moins de 200 joueurs et un niveau assez faible. La seule saveur particulière est que j’ai l’impression de remettre les choses à leur place (du moins dans la tête des gens « result oriented » ou simplets). Ne pas faire de résultats sur la trentaine de tournois que j’ai pu jouer cette année n’a rien d’anormal. Tout comme faire deux ou trois tables finales en un an n’a rien d’extraordinaire. J’ai eu l’impression que j’étais condamné à perdre toute l’année. Certains de mes amis (même ceux à qui j’ai appris à jouer et qui eux, de leur côté, gagnent) doutaient de moi. Cela m’a vraiment vexé. Les gens ont la mémoire courte et à ce jeu, le meilleur ne gagne pas toujours. Un seul coup suffit à t’éliminer. Le poker est bien plus cruel qu’on ne l’imagine.
Poker52 : Tu disais il y a peu que le poker avait moins d’importance dans ta vie. J’imagine que cette victoire te donne une motivation supplémentaire pour la suite ?
Ilan Boujenah : Je disais que j’étais moins passionné et tout cela ne va pas changer grand-chose. Par contre, j’ai soif de victoire comme jamais. Je suis passé assez proche de nombreuses belles performances online et live qui se sont jouées à une carte. Cette victoire va me remettre sur les rails. La confiance en soi est un atout essentiel pour gagner au poker. Mes plus belles années sont à venir et paradoxalement j’ai l’impression d’avoir franchi un palier en 2013 qui est pourtant ma plus mauvaise année. Je ne partirai pas avant d’avoir une armoire remplie de trophées.
Poker52 : Quel a été le moment décisif selon toi dans le tournoi ?
Ilan Boujenah : Il y en a eu plusieurs, mais le plus marquant d’entre eux est le début du Day 3 à 20 left lorsque je me suis retrouvé à gauche du chipleader (un fish americain). Il avait 750k au départ de la journée et moi 400.
Lorsque sur un raise UTG il a défendu T4o, j’ai compris que je tenais ma poule aux oeufs d’or. Une heure plus tard, il restait 16 joueurs et il était out. J’avais alors devant moi 1.5 million soit plus de trois fois la moyenne. Il a craqué avec une paire de valets sur K8286 pour un pot total de 100bb alors que l’action preflop était juste un raise et un call. Après une longue réflexion, j’ai finalement payé avec mon KT. J’avais dès lors les clefs du tournoi en main.
Poker52 : A quel moment as-tu senti que tu allais l’emporter ?
Ilan Boujenah : Précisément à ce moment-là. Avoir autant de jetons à l’approche de la table finale, c’était largement suffisant pour terrasser n’importe quel adversaire. Tedeschi, le seul vrai danger, est arrivé à notre table avec 800k en jetons. En moins de 20 minutes, il était retombé à 200k soit 8bb au départ de la finale.
Poker52 : Que peux-tu nous dire sur lui ?
Ilan Boujenah : C’est un garçon vraiment gentil et sympathique. Il a beaucoup de gnaque et joue bien. Il est complètement fearless. Il a encore une belle marge de progression. Néanmoins, je pense qu’il y a encore certains aspects de son jeu où il n’est pas au point techniquement.
Mais il est intelligent et il apprendra vite. Il a peu d’expérience en tournois et déjà de beaux résultats. Pour s’améliorer, il devra jouer encore beaucoup, partir de France et grinder le .com. Sans cela, son jeu sera capé et il ne pourra pas atteindre le plus haut niveau même avec le talent incontestable qu’il possède. Si tu veux être le meilleur, il faut les affronter et comprendre leur manière de réfléchir. Et les meilleurs jouent sur le .com.
Poker52 : Avais-tu changé ta préparation pour ce tournoi?
Ilan Boujenah : Pas du tout. Je n’avais pas dormi la veille du Day 1 en raison d’une 18ème place sale et tardive la veille lors des FCOOP. Puis j’ai manqué mon train par deux fois pour des raisons à dormir debout. J’ai finalement terminé assis par terre entre deux wagons à côté des toilettes car le train était plein. Je suis arrivé à Gruissan à 20 min de la fin des inscriptions du Day 1. Heureusement que Pierre Barthelemy a eu la gentillesse de venir me chercher à la gare. J’ai pu m’inscrire in extremis. Il aurait dû me laisser à la gare… hahaha…
Poker52 : As-tu l’intention d’étoffer ton programme poker du coup ?
Ilan Boujenah : J’avais l’intention de beaucoup jouer donc non. On reprend les mêmes et on recommence.
Poker52 : Quel regard portes-tu sur le poker en France ?
Ilan Boujenah : Il y avait un potentiel énorme avant que l’Etat ne parte en sucette par cupidité. Cela va leur couter cher vu que tous les joueurs se sont exilés. Le trafic sur les sites est sur le déclin alors que les joueurs sont parmi les plus gros consommateurs de la société. Je pense que la France a perdu de l’argent à long terme en augmentant le rake et en voulant VOLER les joueurs « pro » en les surtaxant rétroactivement (autant dire en les brokant). C’est quand même aberrant que certains joueurs emblématiques ou jeunes talents ne jouent plus le circruit parce qu’on leur a demande toujours plus d’argent. Un argent qu’ils n’ont jamais eu.
J’ai 1.3 millions d’euros de gains et je suis presque raide car les tournois contrairement au cash comportent un énorme aléa. Si les meilleurs joueurs ont un leger edge, ils peuvent perdre durant un laps de temps indéterminé. Sans oublier que seulement 5% des joueurs sont gagnants overall (je ne parle même pas des frais). Donc qui sont les pros ? Définissez le mot « pros ». Ce « métier » est bien plus dur que l’on pense et peu de gens y peuvent y survivre. Mentalement comme financièrement. C’est en partie à cause de cela que le poker français a été stoppé dans son élan alors qu’il y avait beaucoup de potentiel.
Poker52 : Peux-tu nous dire comment tu as découvert le poker ?
Ilan Boujenah : Entre amis tout bêtement.
Poker52 : Si tu devais changer quelque chose dans ta carrière de joueur, ce serait quoi ?
Ilan Boujenah : Sans hésiter, mon premier gros tournoi, le WPT a 10k en mai 2010. J’étais mauvais et inexpérimenté, mais j’avais quelque chose chose. A neuf left, après avoir déroulé pendant quatre jours, j’ai littéralement jeté 500 000 euros (une des seules fois où j’avais pourtant 100% de mon action) avec A9hh face à Theo Jorgensen qui a ensuite remporté le tournoi. Il était alors chipleader et moi deuxième avant ce spew monumental.
Poker52 : Quel est ton rêve en tant que joueur de poker ?
Ilan Boujenah : Le seul véritable rêve que j’avais en commençant était d’être respecté par ceux pour qui j’ai de l’estime. Le reste c’est pour faire joli. Un titre EPT m’excitera tout autant qu’un bracelet WSOP. Mon rêve est aujourd’hui exaucé. Les meilleurs joueurs du monde me connaissent et me respectent pour mon jeu et mon caractère, Certains sont même devenus des amis proches. Pour moi c’est une satisfaction personnelle énorme. Evidemment le but premier est l’argent et je n’en ai pas pour le moment (je suis stacké intégralement depuis 2013 et mon downswing à 250k avec mon propre argent), mais je sais que c’est une question de temps. Quand j’aurai gagné la somme que je me suis fixée, je ne jouerai que de temps en temps et je me lancerai dans certains business que j’ai déjà en tête. Je gagnerai de l’argent régulièrement et je ne dormirai pas en me demandant de quoi sera fait demain. J’espère que j’aurai à payer un maximum d’impôts.
Poker52 : Merci Ilan et bonne chance pour la suite.
You may like
Portraits / Interviews
Interview : Davidi Kitai, le génie à plein temps
Published
3 semaines agoon
23 mai 2025Nous n’avions jamais rencontré de génie dans notre vie, c’est désormais chose faite : Davidi Kitai, l’homme aux 11.5 millions de gains nous a accordé un entretien en marge du Sismix, compétition qu’il a déjà remporté lors de la toute première édition en 2014.
- Comment se passe le festival ? Vous restez jusqu’au 26 ? Grosse remontada hier sur le Main, non ?
Oui, je reste jusqu’au 26, tout se passe très bien, j’ai réussi à me qualifier pour le Day 2 et à monter des jetons sans avoir à re-entry. D’habitude, je re-entry un maximum pour pouvoir me qualifier, mais là, j’ai pu passer le Day 1A sans avoir à remettre la main au portefeuille, donc je vais pouvoir me prendre deux jours off.
Effectivement, j’étais descendu très bas, en passant du starting stack (50k) à 20k jetons en tout début de Day, mais on était encore assez deep donc tout est relatif. J’ai réussi à remonter 80k juste avant le dinner break, et ensuite, ça s’est très bien goupillé ! J’ai été patient, et finalement, je clôture le Day à plus de 800k.
- Vous serez aux WSOP cette année, à quelle fréquence allez-vous jouer ?
Oui effectivement j’y serai ! Je ne vais pas tout jouer, mais quand même, je vais rester plus d’un mois, du 15 juin au 17 juillet, donc ça va être quand même assez intense. Je suis très motivé et je le sens bien cette année ! D’ailleurs, j’ai fait le break le plus important de ma carrière cette année, j’ai pris 3 mois de pause entre janvier et Mars étant donné que l’EPT Paris a été annulé, et en dehors de ça, il n’y avait pas de tournois très excitants. J’en ai donc profité pour travailler mon jeu, que ce soit la technique, mais surtout le mental ! Je me sens vraiment bien !
- On parle souvent de vous comme étant un “joueur instinctif”. Comment définissez-vous cet instinct ? Est-ce inné ou ça se travaille ?
Je pense que c’est un peu naturel chez moi. Tout le monde a de l’instinct en réalité, mais certains l’ont plus développé que d’autres. J’ai vite compris que l’instinct, le côté psychologie, et l’analyse des tells faisaient partie de mes qualités et que je devais appuyer là-dessus pour avoir un avantage sur les autres. La plupart des joueurs de poker sont globalement plus attirés par le côté mathématique, et délaissent souvent le côté instinctif.
Enfaite, selon les personnes, je conseille parfois de ne pas trop écouter leur instinct, surtout quand je sens que ce n’est pas spécialement leur qualité. Moi je ressens quelque chose dans les décisions importantes, un instinct assez fort, alors avec l’expérience, j’essaye d’écouter cet instinct de plus en plus, surtout si j’arrive à mettre un raisonnement derrière. Parfois, on a envie de payer un bet à la river, mais ce n’est pas toujours pour les bonnes raisons, donc prudence.
- Quel est le plus grand défi que vous ayez rencontré dans votre carrière ? Vous êtes vous déjà senti distancé techniquement par de jeunes joueurs ? Quelle adaptions avez-vous réalisées pour rester compétitif ?
Au fil de ma carrière, j’ai réalisé pas mal d’adaptations pour pouvoir rester au top niveau. La dernière adaptation a surtout été en rapport avec la GTO. Maintenant, les jeunes réussissent à rattraper très très vite le retard grâce aux logiciels et autres. À l’époque, il était impossible de rattraper le niveau d’un joueur d’expérience en si peu de temps, alors que maintenant, c’est tout à fait possible. En travaillant beaucoup, un jeune joueur peu réussir à devenir très bon techniquement.
À titre personnel, maintenant que je suis père de famille, j’ai naturellement moins de temps à consacrer au travail du jeu, en comparaison avec des jeunes joueurs qui peuvent consacrer 100 % de leur temps au poker. J’ai donc un petit désavantage face à eux de ce côté-là, mais par contre, j’ai tout de même 20 ans d’expérience en tant que joueur de poker, du coup, j’ai quand même confiance en ma technique. Le challenge est donc de réussir à optimiser mon temps, et de travailler moins, mais mieux. Je ne vais pas travailler 10h par jour, mais quand je bosse, j’essaye de travailler intelligemment.
L’année dernière, je n’ai pas fait une très bonne année, donc je me suis beaucoup remis en question. J’ai surtout travaillé mon mental avec Stephane Matheu. Le poker est un jeu très cruel, avec beaucoup de variance, donc il est absolument crucial d’être solide mentalement. Il faut accepter les coups durs et être capable de revenir sans être trop affecté, que ce soit par les mauvais résultats, ou même les bons d’ailleurs !
- Avez-vous déjà pensé à coacher ou à écrire un livre sur votre vision du jeu ? Vous êtes quand même le joueur le plus titré d’Europe ! Vous auriez des choses à raconter !
J’y ai vaguement pensé effectivement, des gens sont venus vers moi pour me proposer des choses, mais je pense que le temps n’est pas encore venu. Je pense que ça viendra, mais en fin de carrière. Puis en dehors de ça, je pense que ça n’est plus forcément un format idéal pour transmettre de l’information. C’était plus le cas il y a 20 ans. Je partage à ma manière, en faisant du stream, des interviews, en échangeant avec les joueurs, ou même en réalisant des blogs etc…
Mon temps est important et limité, je ne peux pas tout faire, donc j’essayer de prioriser.
- Avez-vous une routine mentale ou physique pour rester au top, notamment lors des gros tournois ?
Je n’ai jamais vraiment eu de routine, mais effectivement, avec l’âge, ça devient un peu plus dur, surtout par rapport à la concentration et à l’aspect physique. Durant le Main Event, il y a deux ans, j’avais fait Day 5 et j’ai vraiment ressenti la fatigue. J’éprouvais le besoin de me lever régulièrement et J’avais un peu mal partout physiquement. Ce sont des journées de 12h, c’est assez éprouvant !
Maintenant, j’essaye de m’imposer quelques petits exercices, même si je ne suis pas un grand sportif. Avec Stephane Matheu, j’ai pas mal travaillé pour optimiser ma concentration. J’ai appris à m’économiser et à me déconcentrer entre les mains. Il m’a enseigné des techniques qui me permettent de tenir toute une journée, et de gérer au mieux mon énergie. Maintenant, je laisse un peu passer quelques informations à la table pour pouvoir être à 100 % quand je joue une main.
- Comment travaillez-vous votre jeu ?
J’ai un coach mental qui est Stephane Matheu, que je fréquente depuis très longtemps. On s’entretient une fois par semaine et on bosse plus la théorie. Il est très fort dans ce domaine, et il a d’ailleurs sorti un livre qui s’appelle « vous avez les cartes en main ». Il explique tout sur le coaching mental en général, et il est vraiment très très bon. Son coaching est très personnalisé, en fonction de mes besoins.
J’ai aussi un mentor, qui est un peu mon coach stratégie, qui est dans le milieu des affaires. Il m’aide beaucoup et a une vision très utile pour le milieu du poker. On sort de la technique pure, et on travaille le côté stratégique de manière globale. D’ailleurs à mon sens, cet aspect du jeu est encore très largement sous-estimé par les jeunes joueurs. Moi, j’appuie plutôt là-dessus, même si je continue de travailler la technique à ma manière, en regardant par exemple des tables finales ou en faisant un peu de solver deux ou trois fois par semaine.
Je vais par exemple essayer d’aller trouver des solutions sur des spots qui me posent problème. Je n’ai jamais eu recours à un coach technique, j’ai toujours préféré être indépendant dans ce domaine.
- On ne vous voit pas encore sur des festivals comme les Tritons, est-ce que vous seriez tenté de les jouer dans le futur ?
À vrai dire, je ne me presse pas. Je me dis que si ça doit se faire, ça se fera naturellement. Pour l’instant, je suis à l’aise sur les buy-ins jusqu’à 25.000 €. Pour les tournois plus chers, je pourrais vendre des parts, mais j’ai un peu peur de ne pas être 100 % confortable sur ces buy-ins. Il y a 7 ou 8 ans, j’avais déjà joué ces buy-ins pendant un ou deux ans, et ça ne s’était pas spécialement bien passé, donc j’avais décidé de stopper.
Et puis il faut dire que les rendements sur ces tournois ne sont pas énormes, donc je n’ai pas spécialement envie de gamble dessus. Les organisateurs des Tritons ont annoncé qu’ils proposeraient des buy-ins un peu moins chers, donc si ça devient le cas dans le futur, je pense que j’irai les jouer plus souvent.
- Si on devait faire un film sur votre vie de joueur, qui jouerait Davidi Kitai ? (question un peu fun pour clôturer)
Question intéressante ! Pendant un temps, beaucoup de gens disaient que je ressemblais un peu à Adrien Brody. En plus, c’est un excellent acteur ! Ce serait un honneur qu’il puisse jouer mon rôle, pourquoi pas !
Portraits / Interviews
WithMyCap : le défi de la saison WiPT 2025
Published
6 mois agoon
26 décembre 2024A 29 ans, le Streamer Etienne Brault s’est lancé un défi sous l’œil de sa caméra : décrocher une qualification 100% gratuite au Main Event du Winamax Poker Tour. Défi relevé, et réussi, dès la première étape de la saison, à Lille ! Retour sur une aventure humaine qui n’a pas dit son dernier mot…Comment est né ce défi singulier ?
Trois raisons m’ont motivé au départ. La première : dans l’univers du streaming, le contact entre les viewers (notre public) et nous (les vidéastes) se fait surtout par écran interposé, de manière virtuelle. J’ai donc cherché un moyen de partir à la rencontre des personnes qui me suivent. Étant donné que je joue des petits buy-ins sur internet, je pense que mon audience fait en majorité partie du monde amateur. Il était donc évident pour moi que le meilleur endroit pour les rencontrer était le plus grand événement live amateur du monde : le Winamax Poker Tour. La deuxième : étant donné que je n’ai pas une grosse bankroll, j’ai rarement l’occasion de jouer en live. Je me suis donc dit que ce serait super de me lancer un défi « live » inédit : jouer toutes les étapes du Winamax Poker Tour et tenter de me qualifier sur l’une d’entre elles. De plus, j’ai streamé toutes les étapes en direct sur ma chaîne Twitch. Partager ma table, en live, sans délai, permettait à mon audience de vivre l’événement de l’intérieur. La troisième, enfin : Ma chaîne YouTube étant encore vierge, j’avais envie de créer du contenu pour la lancer. J’ai donc pensé qu’il serait sympa de réaliser un vlog par étape afin de partager mon aventure.
Comment s’est passée l’étape de Lille, où vous avez décroché tout de suite votre qualification ?
L’étape de Lille, c’était incroyable ! Déjà parce que c’était la première fois que l’équipe de streamers de la chaîne Winamax (le Streamgang) se réunissait presque au complet. J’ai passé un super moment avec eux.
Et bien sûr, c’était aussi incroyable car j’ai réussi à décrocher la qualification en passant les deux journées du tournoi sur la table télévisée commentée par PonceP et Damien.
Me qualifier dès la première étape a été un moment fort en émotions. D’une part, c’était une vraie perf’ pour moi en live. D’autre part, j’étais soutenu par toute l’équipe de streamers, ainsi que par de nombreux viewers, sur place et sur les réseaux. Enfin, mon défi WiPT ne pouvait pas mieux démarrer ! Cela m’a donné beaucoup de visibilité immédiatement et j’en garde un souvenir mémorable
Que pensez-vous de l’ambiance du WiPT ?
Je connaissais déjà le WiPT avant de lancer ce projet. Mais en le vivant de l’intérieur, comme je l’ai fait cette année, j’ai appris à le découvrir encore plus ! Les joueurs se sont qualifiés gratuitement et je pense que la majorité d’entre eux réalisent que c’est un « cadeau » que leur fait Winamax. Tout le monde est super heureux d’être là, l’ambiance à table est géniale. Pour une partie des joueurs, c’est leur première fois en live, et comme c’est du self-deal (sans croupiers), les joueurs s’entraident et apprennent parfois à se connaître. J’ai vu plein de personnes arriver seules et repartir avec des contacts, et c’est ça la beauté de l’événement. Mais l’ambiance du WiPT ne serait pas ce qu’elle est sans le staff et tous ceux qui travaillent énormément sur cet événement. Je tiens vraiment à les remercier car j’ai pu voir leur investissement de près : logistique, floors, team event Winamax, journalistes, photographes, team pro W, WIP… Et un immense merci à Jachara Ungell (Relations Presse) qui a tout mis en œuvre pour que je sois dans les meilleures conditions afin de créer mon contenu.
Comment travaillez-vous votre poker ?
Cela fait un peu plus de deux ans que je joue. J’avoue que pendant longtemps, je n’ai pas du tout travaillé mon jeu. Je me considérais avant tout comme un streamer, plus que comme un joueur de poker, même si c’était mon jeu principal sur Twitch. Mais ces derniers temps, je m’y suis mis plus sérieusement en m’entourant d’un coach : Johnny Bambou (ancien joueur pro Hearthstone, aujourd’hui joueur pro de poker ABI 40/60). Avec lui, je réalise chaque mercredi un stream sur ma chaîne Twitch, où je partage mon coaching en direct avec ma communauté. L’idée est d’aider mes viewers à progresser en même temps que moi, pour permettre à ceux qui n’auraient pas les moyens de se payer un coach de quand même apprendre et progresser.
Avez-vous d’autres idées pour amener un plus large public au poker ?
Actuellement, j’ai un autre projet en cours, que je réalise pour la seconde année consécutive en collaboration avec Winamax sur ma chaine Twitch. L’idée est d’emmener gratuitement, tous frais payés, un abonné de ma chaîne Twitch tiré au sort à Las Vegas pour jouer plusieurs tournois des WSOP ! Avec ce projet Vegas, ajouté au WiPT, mon emploi du temps est déjà bien rempli ! Mais il y aura sans doute d’autres projets à venir. J’ai déjà des idées, mais il est encore trop tôt pour en parler. Tout ce que je peux dire, c’est que chaque projet que je réaliserai sera toujours dans l’optique de partager un maximum avec ma communauté. Ce que je veux, c’est qu’à la fin de ma « carrière » de streamer, je puisse me dire que j’ai fait des choses pour les gens et que j’ai partagé ça avec eux. Pour moi, le stream, c’est du partage, et c’est ce que je veux laisser derrière moi !
Quelle est votre stratégie et vos objectifs lors de cette finale ?
Déjà, le fait d’avoir fait toutes les étapes freeroll, j’ai l’impression que je suis beaucoup plus à l’aise en live à table, avec beaucoup moins d’appréhension. J’ai moins de difficulté à compter les stacks, à gérer mes émotions. Donc ma stratégie sera simple : jouer mon jeu, donner le meilleur de moi-même à table, être concentré sur chaque main, même celles où je ne suis pas impliqué, et recueillir un maximum d’informations sur mes adversaires.
Et pour les objectifs, je crois qu’on a tous le même : gagner la finale. Je rêve de pouvoir soulever l’épée (trophée du WiPT) et la ramener dans mon set-up de stream (rires). J’ai commencé ce projet en beauté en me qualifiant dès la première étape, alors je veux le finir de la même manière !
Alors que la fin d’année est chargée d’actualité pour PMU Poker, Poker52 a eu l’occasion d’échanger avec Hugo Seveste, Chef de Produit en charge des événements live PMU Poker et des partenariats. Rencontre.
Julien Martini vient de remporter la dernière étape du Hip Poker Tour, après également une victoire en FPO… Comment expliquez-vous la constance de votre joueur dans tous les formats ?
Effectivement, c’est la première fois qu’un team pro PMU remporte une étape du Hip’Poker Tour et pas des moindres car il s’agit de la finale à Vincennes, un tournoi ayant rassemblé 335 participants. Erwann Pecheux et Jonathan Therme s’étaient déjà hissés en TF sur des étapes de province mais en 10 ans de HiPT, la victoire de Julien reste un événement inédit pour un Team Pro PMU. Pour rajouter un élément de contexte, Julien a joué en sachant que la dotation était réservée aux clients sur le Hip’Poker Tour. Josiane, qui a fini deuxième de ce tournoi, a passé un moment inoubliable : disputer un HU avec un quadruple champion du monde de poker tout en étant certaine de remporter le premier prix financier. Cela en dit long sur la détermination de Julien sur chaque partie.
Comme vous l’avez mentionné, Julien a remporté un Main Event FPO à Gujan-Mestras en 2022 mais il s’est aussi imposé sur le Highroller du FPO La Grande-Motte en 2023. Julien Martini est un grand professionnel, c’est quelqu’un qui travaille beaucoup le jeu ; il est très compétent en Cash Game et dans les variantes qu’il grind tout au long de l’année mais c’est aussi un joueur de tournoi hors pair. Je pense que son secret, qui constitue sa plus grande force, c’est sa soif de victoire et son envie de mieux faire à chaque échéance. C’est un éternel insatisfait, dès qu’il s’assoit à une table de Poker il donne le meilleur de lui-même avec pour seul objectif de gagner, peu importe qu’il s’agisse d’un tournoi WSOP, un EPT, un FPO, un Hip’Poker Tour ou même le tournoi interne des employés du PMU qu’il a remporté en 2022. Par-dessus tout, Julien est un amoureux du jeu, il est constamment dans une recherche de progression et d’amélioration de son niveau de jeu.
Comment avait commencé l’aventure avec lui ? Quelles sont les plus grandes fiertés dans votre histoire en commun ?
Après l’histoire forte vécue avec Erwann Pecheux et Sarah Herzali, nous avions besoin marquer le coup car Sarah et Erwann étaient des icônes de PMU Poker. Nous avons donc cherché un profil français avec un fort potentiel niveau poker mais capable également de faire rayonner dans les médias, ou encore dans le milieu du poker associatif qui est très cher à l’ADN du PMU. Julien Martini s’est imposé à nous comme une évidence, il a démarré le Poker dans le Club d’Achères dans le 78. Avant d’être le top joueur que l’on connaît, c’est quelqu’un qui a travaillé sur un métier plus classique et qui a des valeurs en adéquation avec celles du PMU. C’est Brewenn Cariou, le Responsable du Business Sport/Poker au PMU, qui en 2021 est parvenu à négocier avec Julien de sorte que ce dernier représente la room.
Sans hésiter, les plus grandes fiertés sont ses victoires sur le circuit PMU qui montrent l’investissement qu’il peut mettre dans son sponsor mais surtout, Julien a remporté 3 de ses 4 bracelets de champion du monde avec un patch PMU sur la poitrine en tant que joueur sponsorisé et c’est une immense fierté pour la marque de l’avoir accompagné lors de ces succès.
- Le 10K razz à Vegas en juillet 2022
- Le 2K 8 Game Mix à Rozvadov en décembre 2021
- Le 2 500€ Short Deck à Rozvadov en novembre 2021
Comment s’articulent vos compétitions live principales, Hip Poker Tour et FPO ?
Le Hip’Poker Tour est un circuit de tournois gratuits avec croupier et en hippodrome. Pour y participer, les clients doivent se qualifier gratuitement sur PMU.fr. En général, les qualifs démarrent 5-6 semaines avant l’événement à raison de deux satellites par semaine. L’objectif de cet événement est de faire découvrir les courses hippiques aux joueurs de poker puis pendant la pause dîner du tournoi, ces derniers ont l’occasion de parier sur les courses depuis les salons de l’hippodrome, bien souvent avec un cocktail offert par PMU Poker. L’année 2024 a marqué l’anniversaire des 10 ans du Hip’Poker Tour (8 saisons en raison du COVID-19 en 2020/2021) pour un total de 30 étapes, près de 5 500 joueurs cumulés, 700 croupiers, plus de 200 000€ redistribués et 8 hippodromes visités.
Concernant le FPO, il s’agit de notre circuit propriétaire, en marque propre. Le tour est coorganisé depuis sa création en 2017 avec Texapoker. Le tournoi phare du festival est le Main Event à 600€. C’est tout d’abord un événement d’image pour PMU ; l’objectif initial du circuit était d’ancrer la marque dans le paysage live du poker français. L’objectif est largement atteint puisqu’en 7 ans et 31 étapes, la fréquentation a explosé aussi bien sur le Main Event, qui rassemble régulièrement entre 500 et 700 joueurs, que sur les side events qui cartonnent avec le FPO 300, le PLO ou encore le Highroller. Outre l’organisation millimétrée par les équipes de Texapoker, le succès s’est aussi construit via les satellites onlines. Sur des étapes comme Lyon ou Pornic, nous avons recensé plus de 50 joueurs directement qualifiés via PMU.fr. À La Grande-Motte, la magie a opéré pour Mickael Martin, un client qui a obtenu son ticket via les sous-satellites : il a transformé 10€ en 50 000€.
Quels sont les grands moments de la saison 2024/2025 à venir ?
Sur le Live, il va y avoir plusieurs événements pour lesquels PMU est partenaire via Texapoker. Par exemple, en décembre, au moins un joueur sera qualifié sur PMU.fr pour jouer le WPT World Championship au Wynn Las Vegas. Ce fut le cas également l’an passé où Maryline, cliente PMU Poker, après avoir remporté un satellite à 125€ puis le super satellite à 1000€, s’est retrouvée dans l’avion avec la Team Pro PMU pour aller jouer ce WPT à 10 000$. L’histoire fut magnifique puisqu’elle a fait sauter la bulle de ce tournoi et a terminé ITM pour plus de 20 000$.
Dans le même registre, nous aurons la promotion Las Vegas Experience/Super Crown qui permet aux clients qualifiés de jouer des tournois WSOP à Las Vegas pendant les championnats du monde.
Enfin, à une date encore à déterminer, un client PMU sera couronné Pro Dream afin d’intégrer la Team Pro le temps d’une saison comme ce fut le cas pour Dylan Chechowski par le passé ou plus récemment pour Jeremy Surinach qui forme un duo complémentaire avec Julien Martini.
Comment fonctionne votre partenariat avec Apo et Texapoker pour le live ?
L’association Texapoker x PMU est en vigueur depuis 2016. Les équipes dirigées par Apostolos Chantzis s’occupent de la logistique, de la promotion et de l’exploitation du France Poker Open en lien avec les casinos qui accueillent les étapes. Texapoker s’implique au-delà de ses aspects et investi avec nous sur le dispositif de l’évènement pour proposer aux joueurs la meilleure expérience possible.
Ce partenariat est surtout un modèle gagnant-gagnant qui permet aux joueurs de cumuler des tickets TPS 250 via les satellites online sur PMU.fr (initialement le tournoi phare de l’opération « un tournoi près de chez vous » de Texapoker). Ainsi, les clients peuvent cumuler des tickets afin de construire une bankroll live utilisable sur tous les tournois Texapoker en partenariat avec PMU. Le solde de la bankroll est visible quasi en temps réel sur Texapoker.net avec votre compte client. Il y a deux satellites par semaine avec 6 tickets GTD 250€ le mardi et le jeudi et un 5 tickets 100€ le dimanche. Ces tournois, accessibles depuis 3€, rencontrent un tel succès qu’ils doublent très souvent leur garantie jusqu’à fournir plus d’une vingtaine de tickets par semaine. Et cette belle histoire a encore grandi avec le soutien de PMU Poker sur les évènements WPT prime que Texapoker organise en France et à San Remo qui permettent d’enrichir les qualifications live de la room.
Le parcours d’Hugo Seveste dans l’industrie du gaming
Diplômé d’un Bachelor en commerce international et d’un Master 2 en management des organisations sportives, je suis passionné par le Poker et l’industrie des jeux d’argent depuis l’âge de 18 ans. Après mon Master 2, j’ai vécu un an et demi en Angleterre (Manchester et Leicester) où j’officiais en tant que croupier jeux traditionnels dans le groupe de casinotiers Grosvenor. Au PMU depuis bientôt 8 ans, je m’occupe des produits live majeurs de la room comme le circuit live PMU, le France Poker Open. J’ai également en charge la mise en place de la saison Hip’Poker Tour ; des tournois gratuits en hippodrome ayant pour but de faire gagner de la dotation à une cible de joueurs associatifs/récréatifs et de leur faire découvrir le monde des courses hippiques. J’ai en charge également les partenariats et c’est moi qui suis en relation directe avec Texapoker, notre partenaire majeur qui effectue un énorme travail sur les synergies live et aussi online via les satellites pour jouer des TPS près de chez vous ou de gros festivals siglés PMU.
Le 3eme Championnat de France de Poker débute le 3 septembre au Pasino Grand d’Aix !
[WSOP 2025] Isildur1, Negreanu et Joao Vieira en tête du 10 000$ PLO8 !
[WSOP 2025] 1 million de dollars de bounty pour un joueur déjà chanceux
Buzz
-
Classements12 ans ago
Abonnez-vous à Poker52 et recevez le livre Macao Men de Gabriel Guillet
-
Online12 ans ago
Viktor Blom remporte le Main Event des SCOOP 2013
-
News8 ans ago
François Pelletant, alias« PEPEL56», nouveau Champion de France RedCactus Poker !
-
Classements9 ans ago
Cyril Mouly et Arnaud Mimran à la Une de… Mediapart
-
Magazine1 an ago
L’incroyable come-back de Gus Hansen
-
Magazine2 ans ago
Quand naissait le web poker français, il y a 30 ans : l’incroyable saga !