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Portraits / Interviews

Interview Poker52/Ilan Boujenah : "Je ne partirai pas avant d'avoir une armoire remplie de trophées"

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Ilan Boujenah a signé il y a quelques jours l’une des plus belles performances de sa carrière en remportant le WPT National Gruissan face à Paul-François Tedeschi. Un succès attendu qui lui donne un surcroît de motivation pour la suite. Le jeune homme a faim de victoire et veut le faire savoir à tout le monde.

Poker52 est parti à sa rencontre afin d’en savoir plus. Rencontre avec un joueur qui n’a pas sa langue dans sa poche.

Poker52 : Quelles sont tes premières impressions après cette victoire ?

Ilan Boujenah : Je suis rassuré. Ca faisait presque un an que je n’atteignais plus les places payées en live et que je n’arrivais pas à faire la différence sur les fins de tournois online. Et toujours avec l’impression de me faire « voler ». Les symptômes sont classiques. On se pose des questions sur son jeu et on doute. Mais le plus drôle, ce sont les gens qui vous font douter en vous demandant de raconter des coups tout en étant à la recherche d’éventuelles erreurs (très souvent avec un réel manque d’objectivité). Le but est de se rassurer en se disant : « Si je gagne, c’est que je joue bien et non que je good run ».

Donc cette victoire, de plus avec la manière selon moi, ça me rassure. Je me dis : « Ouf, le poker marche encore et j’ai le droit d’avoir parfois la main gagnante au showdown ».

Poker52 : Tu signes ta première victoire majeure sur le circuit. Une saveur particulière ?

Ilan Boujenah : Non, pas du tout. Certes le trophée est beau et c’est un WPT, mais c’est avant tout un tournoi à 1500 € avec moins de 200 joueurs et un niveau assez faible. La seule saveur particulière est que j’ai l’impression de remettre les choses à leur place (du moins dans la tête des gens « result oriented » ou simplets). Ne pas faire de résultats sur la trentaine de tournois que j’ai pu jouer cette année n’a rien d’anormal. Tout comme faire deux ou trois tables finales en un an n’a rien d’extraordinaire. J’ai eu l’impression que j’étais condamné à perdre toute l’année. Certains de mes amis (même ceux à qui j’ai appris à jouer et qui eux, de leur côté, gagnent) doutaient de moi. Cela m’a vraiment vexé. Les gens ont la mémoire courte et à ce jeu, le meilleur ne gagne pas toujours. Un seul coup suffit à t’éliminer. Le poker est bien plus cruel qu’on ne l’imagine.

Poker52 : Tu disais il y a peu que le poker avait moins d’importance dans ta vie. J’imagine que cette victoire te donne une motivation supplémentaire pour la suite ?

Ilan Boujenah : Je disais que j’étais moins passionné et tout cela ne va pas changer grand-chose. Par contre, j’ai soif de victoire comme jamais. Je suis passé assez proche de nombreuses belles performances online et live qui se sont jouées à une carte. Cette victoire va me remettre sur les rails. La confiance en soi est un atout essentiel pour gagner au poker. Mes plus belles années sont à venir et paradoxalement j’ai l’impression d’avoir franchi un palier en 2013 qui est pourtant ma plus mauvaise année. Je ne partirai pas avant d’avoir une armoire remplie de trophées.

Poker52 : Quel a été le moment décisif selon toi dans le tournoi ?

Ilan Boujenah : Il y en a eu plusieurs, mais le plus marquant d’entre eux est le début du Day 3 à 20 left lorsque je me suis retrouvé à gauche du chipleader (un fish americain). Il avait 750k au départ de la journée et moi 400.

Lorsque sur un raise UTG il a défendu T4o, j’ai compris que je tenais ma poule aux oeufs d’or. Une heure plus tard, il restait 16 joueurs et il était out. J’avais alors devant moi 1.5 million soit plus de trois fois la moyenne. Il a craqué avec une paire de valets sur K8286 pour un pot total de 100bb alors que l’action preflop était juste un raise et un call. Après une longue réflexion, j’ai finalement payé avec mon KT. J’avais dès lors les clefs du tournoi en main.

Poker52 : A quel moment as-tu senti que tu allais l’emporter ?

Ilan Boujenah : Précisément à ce moment-là. Avoir autant de jetons à l’approche de la table finale, c’était largement suffisant pour terrasser n’importe quel adversaire. Tedeschi, le seul vrai danger, est arrivé à notre table avec 800k en jetons. En moins de 20 minutes, il était retombé à 200k soit 8bb au départ de la finale.

Poker52 : Que peux-tu nous dire sur lui ?

Ilan Boujenah : C’est un garçon vraiment gentil et sympathique. Il a beaucoup de gnaque et joue bien. Il est complètement fearless. Il a encore une belle marge de progression. Néanmoins, je pense qu’il y a encore certains aspects de son jeu où il n’est pas au point techniquement.

Mais il est intelligent et il apprendra vite. Il a peu d’expérience en tournois et déjà de beaux résultats. Pour s’améliorer, il devra jouer encore beaucoup, partir de France et grinder le .com. Sans cela, son jeu sera capé et il ne pourra pas atteindre le plus haut niveau même avec le talent incontestable qu’il possède. Si tu veux être le meilleur, il faut les affronter et comprendre leur manière de réfléchir. Et les meilleurs jouent sur le .com.

Poker52 : Avais-tu changé ta préparation pour ce tournoi?

Ilan Boujenah : Pas du tout. Je n’avais pas dormi la veille du Day 1 en raison d’une 18ème place sale et tardive la veille lors des FCOOP. Puis j’ai manqué mon train par deux fois pour des raisons à dormir debout. J’ai finalement terminé assis par terre entre deux wagons à côté des toilettes car le train était plein. Je suis arrivé à Gruissan à 20 min de la fin des inscriptions du Day 1. Heureusement que Pierre Barthelemy a eu la gentillesse de venir me chercher à la gare. J’ai pu m’inscrire in extremis. Il aurait dû me laisser à la gare… hahaha…

Poker52 : As-tu l’intention d’étoffer ton programme poker du coup ?

Ilan Boujenah : J’avais l’intention de beaucoup jouer donc non. On reprend les mêmes et on recommence.

Poker52 : Quel regard portes-tu sur le poker en France ?

Ilan Boujenah : Il y avait un potentiel énorme avant que l’Etat ne parte en sucette par cupidité. Cela va leur couter cher vu que tous les joueurs se sont exilés. Le trafic sur les sites est sur le déclin alors que les joueurs sont parmi les plus gros consommateurs de la société. Je pense que la France a perdu de l’argent à long terme en augmentant le rake et en voulant VOLER les joueurs « pro » en les surtaxant rétroactivement (autant dire en les brokant). C’est quand même aberrant que certains joueurs emblématiques ou jeunes talents ne jouent plus le circruit parce qu’on leur a demande toujours plus d’argent. Un argent qu’ils n’ont jamais eu.

J’ai 1.3 millions d’euros de gains et je suis presque raide car les tournois contrairement au cash comportent un énorme aléa. Si les meilleurs joueurs ont un leger edge, ils peuvent perdre durant un laps de temps indéterminé. Sans oublier que seulement 5% des joueurs sont gagnants overall (je ne parle même pas des frais). Donc qui sont les pros ? Définissez le mot « pros ». Ce « métier » est bien plus dur que l’on pense et peu de gens y peuvent y survivre. Mentalement comme financièrement. C’est en partie à cause de cela que le poker français a été stoppé dans son élan alors qu’il y avait beaucoup de potentiel.

Poker52 : Peux-tu nous dire comment tu as découvert le poker ?

Ilan Boujenah : Entre amis tout bêtement.

Poker52 : Si tu devais changer quelque chose dans ta carrière de joueur, ce serait quoi ?

Ilan Boujenah : Sans hésiter, mon premier gros tournoi, le WPT a 10k en mai 2010. J’étais mauvais et inexpérimenté, mais j’avais quelque chose chose. A neuf left, après avoir déroulé pendant quatre jours, j’ai littéralement jeté 500 000 euros (une des seules fois où j’avais pourtant 100% de mon action) avec A9hh face à Theo Jorgensen qui a ensuite remporté le tournoi. Il était alors chipleader et moi deuxième avant ce spew monumental.

Poker52 : Quel est ton rêve en tant que joueur de poker ?

Ilan Boujenah : Le seul véritable rêve que j’avais en commençant était d’être respecté par ceux pour qui j’ai de l’estime. Le reste c’est  pour faire joli. Un titre EPT m’excitera tout autant qu’un bracelet WSOP. Mon rêve est aujourd’hui exaucé. Les meilleurs joueurs du monde me connaissent et me respectent pour mon jeu et mon caractère, Certains sont même devenus des amis proches. Pour moi c’est une satisfaction personnelle énorme. Evidemment le but premier est l’argent et je n’en ai pas pour le moment (je suis stacké intégralement depuis 2013 et mon downswing à 250k avec mon propre argent), mais je sais que c’est une question de temps. Quand j’aurai gagné la somme que je me suis fixée, je ne jouerai que de temps en temps et je me lancerai dans certains business que j’ai déjà en tête. Je gagnerai de l’argent régulièrement et je ne dormirai pas en me demandant de quoi sera fait demain. J’espère que j’aurai à payer un maximum d’impôts.

Poker52 : Merci Ilan et bonne chance pour la suite.

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Portraits / Interviews

Rencontre exclusive : Barny Boatman, vainqueur de l’EPT Paris

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Barny Boatman, « One for the good guys »

Il est des figures du poker dont on apprécie la seule existence. Des personnalités qu’on aime suivre sur les réseaux sociaux pour leur intelligence, leur modestie, leur humour et leur humanité. Et quand on les retrouve en table finale d’un tournoi majeur du circuit international, on peut passer sa nuit à le soutenir, anonymement, sur les streaming des compétitions. En finissant vainqueur du fabuleux EPT Paris, organisé conjointement par les casinos Barrière et PokerStars, Barny Boatman a fait plaisir à tous les vrais amoureux du poker. Quelques jours après son succès incontestable en terres parisiennes, le champion anglais nous a accordé un entretien exclusif.

Vous venez de remporter l’une des compétitions les plus relevées de la saison poker, l’EPT Paris. A quel moment pensiez-vous que ce titre était pour vous ?

Je pense que la plupart des joueurs de poker sont plein d’optimisme lorsqu’ils s’inscrivent à un tournoi, autrement ça ne vaut pas le coup de s’acquitter du buy-in ! (rires) En tout cas , c’est mon cas… Ce n’est cependant qu’à mi-journée du Day 2 où j’ai compris que j’arriverais sans doute à la bulle du tournoi avec un joli tapis devant moi, même si j’ai attendu le Day 4, à son début, pour visualiser plus clairement ma place en table finale. A la fin de cette journée-là, j’étais même persuadé que la gagne était envisageable.

Quels ont été les moments pivots de votre tournoi ?

Il y en a eu quelques-uns… J’ai eu plusieurs mains où je suis tombé sur le flop avec une overpaire, et où j’ai réussi à faire coucher la main de mes adversaires en représentant quelque chose de plus fort qu’en réalité. Dans au moins l’une de ces situations, je n’aurais même jamais tenté cela si j’avais su ce que l’autre joueur avait en face ! Il y a eu deux grosses mains qui m’ont assuré le tournoi. La première, à la fin du Day 4, où je paye un bluff avec une main faible dans un très gros pot qui me donne le chiplead, et une autre en finale, où je pousse Kauffman à se lancer dans un énorme bluff alors que j’avais un full contre ses deux paires. Nous n’étions plus que trois, et j’ai été à nouveau propulsé en tête. Ensuite, je n’ai jamais regardé derrière moi ! (rires)

Comment avez-vous fêté cette victoire ?

Tout cet argent va changer la vie de ma compagne et moi-même. Cela tombait bien, on cherchait une maison avec l’eau courante, cela devrait être possible désormais… On a fêté ça avec un très bon repas au Fouquet’s, sur les Champs-Elysées, et ensuite je trouverai bien l’occasion de fêter avec des amis cette belle victoire à Londres, Dublin et même Madrid. Je voudrais partager cette joie avec autant d’amis que possible. Et maintenant que j’ai goûté à la victoire sur l’EPT, je devrais sûrement avoir encore plus envie de remettre ça…

Comment avez-vous débuté le poker, en Grande-Bretagne ?

A l’école, tout simplement. Et ensuite, le circuit classique des parties privées, puis des casinos, mais aussi des cercles de jeux et des cash-games plus élevés avec des hommes d’affaires. J’ai joué dans à peu près tous les endroits possibles au monde : des pubs qui sentaient la bière chaude, des arrière-salles et des clubs luxueux. Où qu’il y ait de l’action, j’y vais, et je franchissais même la Manche souvent afin de voir mon ami Bruno Fitoussi à l’Aviation Club de France, à l’époque.

Quel est l’état de la scène poker britannique en 2024 ?

La culture du poker a toujours été très présente en Grande-Bretagne. De gros circuits sont toujours actifs, comme l’UKIPT qui va débuter à Dublin très prochainement. C’est surtout la scène tournois qui fonctionne très bien, ce qui permet à de jeunes talents de se révéler et de faire de belles performances à l’international.

Vous faites partie du quatuor qui a créé le fameux site de classement HendonMob, qui a changé le monde du poker…

Au début des années 1990, mon frère Ross —qui est un acteur assez connu en Grande-Bretagne— et moi-même avions une partie privée vers le quartier d’Archway, tandis que Joe Beevers et Ram Vaswani en avaient une autre, bien plus chère et sérieuse, dans un autre quartier du nom de Hendon. On est allés jouer là-bas, et uqelques mois plus tard, on s’est retrouvés à faire le tour du monde ensemble. On nous a surnommés à l’époque « The Hendon Mob » (la bande de Hendon, ndlr) même si je suis persuadé encore aujourd’hui que « The Archway Mob » aurait mieux sonné ! (rires)

Pourquoi aviez-vous choisi le poker comme mode de vie ?

C’est la liberté, tout simplement. Seul le poker pouvait m’offrir cela : les voyages, les amis, les défis incessants. Cela vous pousse à toujours réfléchir et apprendre, sans cesse.

Le poker est un jeu d’argent —comment vous en accommodez-vous à un niveau personnel et politique, vous qui êtes très engagé dans le social ?

Il existe bien des façons de gagner sa vie, certains sont plus productives et socialement enrichissantes que d’autres. Je n’ai jamais passé ma vie à simplement jouer au poker. J’essaie toujours d’être impliqué dans des projets plus créatifs, comme l’écriture, mais surtout d’utiliser mon temps et mes ressources financières pour soutenir et aider les personnes et les causes qui me tiennent à cœur. A certains moments de ma vie, lorsque mon indépendance financière et ma disponibilité étaient au mieux, j’ai ainsi pu vraiment être là auprès de mes amis et ma famille.

Comment avez-vous su vous adapter au fil de toutes ces années ?

Vu que je viens de devenir le plus vieux des champions EPT, je suppose que je n’ai pas tout perdu ! (rires) Ce jeu, c’est un jueu d’adaptation, autant face à des joueurs individuels à votre table, mais aussi aux changements de dynamiques d’un jeu ou d’un tournoi, mais aussi aux évolutions des concepts, des styles de jeu et des stratégies qui régissent le poker. Le plus important, je pense, c’est de relever le défi en y prenant du plaisir, de toujours apprendre, et surtout d’improviser selon les circonstances. Je n’étudie pas à proprement parler le jeu, même si je devrais sûrement, et je ne me considère absolument pas comme un des top joueurs de mon époque, mais à certains moments, mon expérience me permet de m’en sortir assez pour que je n’aie pas envie de me mettre à étudier formellement le poker. On me parle souvent du « bon vieux temps du poker », comme si c’était il y a des siècles, mais franchement, gagner un des plus beaux tournois de la saison, dans une des plus belles villes du monde, en magnifique compagnie, ce ne serait pas ÇA les bons vieux jours ? (rires)

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Dans La Tête d’un Pro revient en force sur Winamax !

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Après la douloureuse élimination d’Alexane Najchaus sur le Freezeout à 3 000 $ lors des WSOP, la série mythique Dans La Tête d’un Pro de Winamax tourne sa caméra vers Mustapha Kanit. Dans cette série de 7 épisodes, le numéro 1 italien prend le relais pour remettre d’équerre cette nouvelle saison, sur l’un des tournois emblématiques des WSOP !

Après 13 ans d’existence, la série Dans la Tête d’un Pro reste fidèle à ses débuts avec un concept fort : transporter les passionnés et la communauté poker dans la peau d’un membre du Team Winamax sur les tournois les plus prestigieux et les plus difficiles de la planète poker.

Le thème WSOP de cette année pour le Team Winamax : surpasser les 3 millésimes précédents, durant lesquels pas moins de 6 bracelets au total ont été remportés.

Le jovial de l’équipe se lance sur l’emblématique 6-Max

Mustapha Kanit, élu clown officiel du Team Winamax est aussi redoutable cartes en mains qu’hilarant durant les pauses-dîner. Lors de cette série d’épisodes, les spectateurs pourront suivre le numéro 1 italien sur l’un des tournois les plus emblématiques de l’ère moderne des WSOP, le 6-max à 5 000 $ l’entrée, où plus de 1 000 joueurs sont attendus.

Retrouvez le premier épisode de la série DLTDP avec Mustapha Kanit dès aujourd’hui sur la chaîne YouTube de Winamax. 

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Apo, une équipe au service du poker

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En quelques années, la marque Texapoker, fondée parApo(stolos) Chantzis, est devenue un incontournable du poker hexagonal, jusqu’à devenir quasiment hégémonique depuis la reprise d’activité après la pandémie Covid. Entouré de François Lascourrèges, fidèle depuis des années, et Mickaël Lesage, nouvel arrivant dans la galaxie Texapoker, Apo crée, dirige et assure désormais plus de 1600 tournois par an. Rencontre du triumvirat qui fait battre le cœur du poker français.

Le poker a d’unique qu’il accueille sans différence aucune tous les profils de joueurs, mais aussi d’organisateurs. Souvent attirés par les sirènes du tapis vert, ceux qui en font désormais tourner le business ont un seul point commun, l’amour du beau jeu, et autant de destins que de personnalités. À tout juste 70 ans, Apo en est le plus pur produit: «Je suis un autodidacte qui s’est créé tout seul», confie-t-il. «Je n’ai même pas suivi de formation de casinotier, au départ je jouais pas mal au poker fermé (le Draw), et j’ai gagné quelques tournois en Espagne, avant de me mettre à pratiquer le Limit Hold’em début 2000, puis de fréquenter le casino de Barcelone… Je suis empirique, et j’ai toujours travaillé très simplement. À chaque tournoi, je me fais un petit tableau pour déterminer les besoins en ressources humaines : tant de croupiers, tant de chefs de partie, tant de TD, etc. Je détermine un budget prévisionnel qui me permettra d’atteindre l’objectif. En fait, c’est simple: le cœur de mon métier, c’est de remplir chaque jour les salles.» Bien lui en a pris puisque, depuis le début de l’aventure Texapoker, pas un tournoi n’a fini dans le rouge: «Ma devise, c’est “Un tournoi près de chez vous”, et je ne déroge pas à cette règle. C’est mon système économique, pour que les clients puissent s’y retrouver, sans dépenser trop d’argent dans les hébergements ou dans de la nourriture. Ils peuvent même rentrer chez eux, puisqu’avec le maillage de casinos partenaires sur tout le territoire, ils trouveront un casino à moins de 150km de chez eux.»

L’EXPÉRIENCE POKER À PORTÉE DE TOUS

Ses débuts, comme François Lascourrèges, directeur de production chez Texapoker, Apo les a faits en province, bien loin du brouhaha parisien et des luttes de pouvoir entre casinotiers. Apo vient de Perpignan, d’où il continue de conceptualiser et d’articuler ses centaines de tournois, tandis que François Lascourrèges vient d’un peu plus au nord, en Gironde. C’est dans l’associatif que François Lascourrèges a fait ses premières armes: «Études à Bordeaux en BTS, et avec le temps libre qu’il me restait, j’écumais toutes les associations de la région en tant que jeune joueur passionné. Les casinos commençaient à organiser des tournois dans la région, jusqu’au moment où l’un d’entre eux m’a invité à travailler en tant que croupier extra. Les casinos recrutaient auprès des amateurs de poker pour former des croupiers, et j’ai débuté ainsi vers 2008-2009 en distribuant le jeu à table.» Parallèlement à ses études, il se frotte au cash-game, joueur gagnant aux petites limites, à Gujan-Mestras, puis découvre les tournois live, ne goûtant que peu au online. «J’étais très investi dans le poker associatif, notamment en tant que président du club d’Arcachon pendant cinq ans, jusqu’en 2011.Dans ce cadre, on a créé une sorte de ligue de poker, le 3+3, regroupant tous les joueurs amateurs, et organisé des tournois gratuits dans tous les casinos de la région. L’aventure s’est arrêtée sur le deuxième tournoi à Gujan, lorsqu’il m’a proposé de travailler pour eux. On a fini par se sédentariser à Gujan, qui avait un énorme potentiel, en organisant des freerolls sur place. On m’a ensuite proposé la place de MCD/directeur de tournoi, une énorme opportunité, et avec le travail, ça a payé…» Vient alors la rencontre avec le monde du poker professionnel: premier FPS en 2012 à Gujan, et grâce aux équipes locales, la collaboration avec Apo et Texapoker. La rencontre entre les deux hommes était actée ,et dès 2018, François Lascourrège rejoint à temps plein la structure, quittant un travail sédentaire pour une vie sur les routes, à passer de casinos en clubs de jeux, pour assurer le suivi de production parfait de la marque.

UNE ÉQUIPE COMPACTEET SOUDÉE

Malgré le nombre exponentiel de tournois organisés par sa structure depuis la sortie du Covid, Apo reste confiant quant au fonctionnement inhérent à Texapoker: «La sortie de la pandémie a été un moment clé et un défi vraiment fou pour l’entreprise. On voulait reprendre les tournois et initier le retour du poker le plus tôt possible afin de permettre aux croupiers et aux équipes des casinos de survivre au mieux», résumeFrançois Lascourrèges. «Ça a été un moment clé, où il y a eu beaucoup de débats en interne, mais on en est ressortis encore plus fort. Apo a été le premier à avoir le courage et la détermination de retourner au front, c’était impressionnant. Les croupiers, c’est le nerf de la guerre, car ils sont volatils et voyagent énormément.» Apo plussoie:«On fait travailler un peu moins de 100 croupiers en simultané, à partir d’un pool de 130 à 140, qui inclut le personnel étranger. Il ne fallait pas les laisser sur la touche.» Le facteur humain, depuis, est d’ailleurs devenu la clé de toute entreprise poker: la formation (en interne chez Texapoker, chapeautée par Élodie Martin), mais aussi la gestion humaine, prise très au sérieux avec deux employés dédiés à cette tâche: «L’équipe comprend également Nicolas Pinna, qui s’occupe de tout le back-office web et le suivi réservation, deux responsables des ressources humaines, François Lascourrèges en directeur de production, Florence Mazet à la communication et désormais Mickaël Lesage, directeur d’exploitation.» Mickaël Lesage, justement, vient de rejoindre le navire Texapoker (Apo, quant à lui, parlerait plutôt de voilier, en grand amoureux de la mer), après une belle carrière dans le poker parisien:«J’ai commencé en 2006 au sein d’un cercle de jeux, le Cercle Concorde en tant que croupier poker. Puis j’ai été appelé par unautre cercle, le Cercle Clichy-Montmartre, afin de démarrer une activité poker où j’ai évolué jusqu’au poste de MCD, directeur des tournois. J’ai eu ensuite la chance de pouvoir travailler avec la plupart des acteurs du marché (PMU, WSOP, WPT,DSO Unibet…) et même de voyager afin de me perfectionner dans mon métier. J’ai commencé à travailler avec Texapoker lors d’un Event WSOPC à Cannes en 2017. Ensuite nous ne nous sommes plus lâchés, nous avons travaillé en collaboration durant trois ans sur différents festivals lorsque j’étais MCD au Club Montmartre.»

2023, TOUJOURS PLUS HAUT

Le poste de Mickaël Lesage, qui vient d’être créé en décembre 2022, était indispensable au bon développement de l’entreprise pour l’année qui débute: «Apo m’a proposé d’être directeur d’exploitation de Texapoker en sachant que j’avais quitté mon poste au sein du Club Montmartre. J’ai effectué quelques événements pour Texapoker en ac-ord avec mon ancien employeur et cela s’est toujours très bien passé. Dans l’entreprise, je garde mon poste de directeur de tournoi, mais je suis également en charge de la programmation et de la coordination des événements avec François. Nous collaborons tous les deux étroitement à l’exploitation des licences et partenariats qu’Apo a signés pour le compte de Texapoker.» L’année 2023 s’annonce assez folle en termes de développement et de consolidation du marché pour Apo: «Nous travaillons en France avec 22 casinos et clubs, et nous sommes complets pour toute l’année au minimum. Le seul développement immédiat supplémentaire concerne l’Europe, avecl a Belgique, à Namur peut-être, mais aussi l’Autriche, avec Baden. Notre concurrence est simple et saine: c’est le Barrière Poker Tour, et nous respectons beaucoup leur travail et leur offre. Je préfère avancer de notre côté, dans un écosystème poker qui est sain pour tout le monde.» Il faut dire que l’année 2022, qui vient de se clore, a été riche en émotions: «Les WSOPC à Cannes, par exemple, étaient hallucinants, avec la nouvelle salle à l’étage et sa cinquantaine de tables au lieu de vingt-cinq», se souvient, ému, François Lascourrèges. Une collaboration unique avec le casino cannois dirigé par Alain Fabre, figure attachante et charismatique parmi les casinotiers français: «Avec Alain Fabre,on se connaît depuis des années, et on travaille main dans la main. Les WSOPC 2023, du 12 au 25 avril, devraient aussi beaucoup faire parler d’eux!» sourit Apo. «Quant àSan Remo, on a confié la direction quotidienne à Alex Angossi, pur produit Texapoker, qui travaille depuis six ans en étroite collaboration avec moi. Cette année 2023 va être très belle là-bas: l’IPO, qui a lieu du 1er au 10 mai, mais aussi le WPT Prime, du 5 au 11 juin, ainsi que le DSO du 11 au 16 juillet.» À la clé de l’année à venir, le nouveau deal exclusif à Paris avec le Club Circus qui débute en fanfare dès janvier, avec le WPT Prime, une nouvelle signature qui réjouit toute l’équipe: «Le retour du WPT Prime en France et en Italie, par Texapoker, c’est une nouvelle extraordinaire», ajoute François Lascourrèges, tandis qu’Apo rêve encore et toujours plus haut. «Je veux faire revenir un WPT Global avec le Main Event à 3500€ à Paris. On va également lancer des qualifications dans toute la France avec douze qualifiés pour un package à 12000€ offrant le tournoi du WPT Championship de décembre 2023 au Wynn à LasVegas, à partir de tournois qualificatifs à quelques centaines d’euros.C’est du long terme, avec le WorldPoker Tour, comme avec tous les partenaires avec qui nous travaillons.» Car la force de Texapoker réside également dans sa fidélité à de nombreux acteurs du marché: PMU et Unibet côté online, qui ont vu leur fréquentation exploser depuis deux ans, mais aussi des franchises telles que le WPT, le FPO, les DSO, les satellites pour l’EPT ou les FPS, des casinotiers indépendants ou ralliés à des groupes. «L’important», conclut Apo, «c’est que tout le monde s’y retrouve. Et que l’on travaille tous ensemble dans la même dynamique positive qui nous anime depuis le départ.»

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