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Journal des WSOP (25 juin) : Motel Nevada

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Dans l’architecture américaine, le Motel fait figure de repère commun, d’une expérience que tout le monde a déjà vécue —du Colorado aux Rocheuses, d’Aspen à la Nouvelle-Orléans, de l’Illinois au Nevada. A Las Vegas, la « Motel Alley » n’est autre que Fremont Street, étrange boulevard à quatre voies qui part directement du Downtown (continuité « logique » de la Fremont Experience), en tangente de Las Vegas Boulevard. Aucune façon de se tromper aux premiers abords : une pancarte lumineuse annonce déjà la couleur d’un « Crime-Free Area », ce qui en langage diplomatique sécuritaire laisse présupposer du pire.

Même les casinos n’osent pas peupler Fremont Street et désertent, à partir d’El Cortez (« The looser slots in town ! », énonce la publicité, comme pour insinuer qu’ici, les pauvres ne seront pas encore plus saignés à blanc). Les rares passants ? Quelques corner boys (en argot français, des chouffes) qui font le guet pour avertir les nombreux dealers des voitures de police qui rôdent en patrouille nuit et jour ; des clients, aux gestes souvent désordonnés, déjà minés par les effets secondaires de la Crystal-meth, ce mal du XXème siècle des centre-villes pauvres américains (à chaque décennie sa drogue, depuis l’héroïne dans les années 70s, la cocaïne dans les 80s, le crack dans les 90s) ; quelques joueurs usés et dépouillés qui n’ont plus la bankroll pour loger autre part que dans la Motel Alley.

« Quelle qu’elle soit, l’expérience d’une nuit passée dans un motel oscille sans cesse entre la sécurité et l’insécurité, entre la volonté de se recroqueviller et celle de s’exposer, de rester dans son lit et d’écouter aux portes, voire de les ouvrir pour faire l’expérience de l’intimité interdite, » résume l’essayiste Bruce Bégout dans son brillant livre sur les motels américains. « On s’y sent à la fois protégé par les cloisons blanches qui nous entourent et vaguement inquiété par l’environnement souvent désolé que l’on devine au-delà. On voudrait se soustraire au monde et l’on sent pourtant qu’il pourrait, un moment ou à un autre, frapper à la porte. » Car les portes et les fenêtres —par extension, les murs—, ne sont que des barrières symboliques guères respectés, des papiers de cigarette si fins que quiconque peut faire irruption.

Pour 20$, l’Oasis Motel propose des chambres « propres, avec le câble » ; au Bonanza Lodge, pour 5$ de plus, il y a jacuzzi dans les chambres, et terrasse commune dans le parking ; au Blue Angel, on est plus pragmatique : « Free XXX Movies in the room ». Tous proposent de bons deals à long terme : 99$ la semaine, 250$ le mois. Payable d’avance, bien sûr, car on ne sait jamais ce qui peut arriver…

Chacun des motels de Freemont Street possède son histoire. Chacun des néons branlants semble avoir vécu plusieurs ères, survécu à plusieurs apocalypses : celles, quotidiennes, de la misère humaine et de la perte, du soleil brûlant et des drive-by shootings des gangs qui vivent dans le quartier. Dans l’un, c’est Stu Ungar, la légende du poker, qui y est mort, avec 200$ en poche, d’une overdose, quelques jours après son dernier titre de champion du monde. Dans l’autre, c’est une prostituée, retrouvée décapitée le matin même, avant que la brigade K-9 (prononcez « Kay-Naine », pour brigade canine, spécialisée dans les homicides et les vols en effraction) ne fasse irruption, toute sirène hurlante. Un peu plus loin, un laboratoire ambulant de Crystal-meth qui carbure toute la journée avec l’accord du surveillant du motel, pour quelques billets de plus. Chaque établissement est finalement ce qu’il prétend être : un ilôt hors du temps, hors de la ville, avec ses propres lois —celles du propriétaire, avant tout, ou des gangs qui le contrôlent— et sa population à part entière, aveuglée par le rêve de Vegas, jusqu’à la cécité.

par Jérôme Schmidt

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3 Martin Kabrhel Czechia $288,775
4 Matthew Cosentino United States $204,808
5 Mark Aridgides United States $147,647
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