Event #55 : Pot-Limit Omaha World Championship – 10 000$
L’une des épreuves reines de ces WSOP a rassemblé un field de 346 joueurs pour un prize pool de 3 252 400$ à répartir entre les 36 premières places de ce tournoi.
Dernier jour du tournoi et surprise de taille : Ludovic « Sir Cuts » Lacay(photo) est éliminé à la 4ème place du tournoi. Il remporte tout de même 262 208$ qui devient la plus grosse performance des Français en gains cette année devant la récente 3ème place de Guillaume Darcourt et le bracelet de Vanessa Hellebuyck.
C’est finalement l’Américain Daniel Alaei qui s’impose et remporte 780 599$ qui le placent aux alentours de la barre des 5 millions de dollars de gains cumulés. Habitué des High Stakes Poker, Daniel possède déjà un titre WPT, 20 cashes WSOP dont 2 bracelets.
Toujours du côté français, en plus de Cuts, Fabrice Soulier finit à la 32ème place pour 19 839$ qui est son 1er cash cette année contre 9 l’année dernière.
Les autres joueurs à se classer sont : Alex Kravchenko (8ème) pour son 6ème cash cette année, Jason Mercier (10ème), Phil Hellmuth (15ème) pour son 79ème cash, Tom Durrrr Dwan (17ème), Blair Rodman (18ème), Devil Fish David Ulliott (20ème) ou Nenad Medic (31ème).
Le Jour 3 avait repris avec 35 joueurs et a été le théâtre d’une bataille pour la place de chipleader entre Ludovic Lacay et Tom Dwan. Après les élimination de Fabrice Soulier, Nenad Medic, Michael Binger ou Devil Fish, c’était finalement au tour du jeune prodige de s’effondrer et de subir une Durrrr sortie à la 17ème place du tournoi.
Phil Hellmuth et Jason Mercier seront les suivants et la table finale sera enfin définie. Ludovic « Sir Cuts » Lacay du Team Winamax finira ce Day 3 à la 2ème place et pourrait bien créer l’exploit après sa 16ème place du Main Event 2009.
Chipcount de la table finale :
1- Miguel Proulx 2 440 000
2- Ludovic Lacay 2 295 000
3- Daniel Alaei 1 800 000
4- Dmitry Stelmak 1 285 000
5- Matthew Wheat 745 000
6- Stephen Pierson 570 000
7- Ville Mattila 440 000
8- Trevor Uyesugi 435 000
9- Alex Kravchenko 325 000
Le Jour 2 de cette épreuve avait réduit le field de 115 joueurs à 35, la bulle avait déjà éclatée. Tom Durrrr Dwan était chipleader avec une avance confortable sur tous ses poursuivants et espérait bien remporter son tout premier bracelet qui pouvait lui rapporter bien plus que le prix du vainqueur si l’on en croit tous les prop-bets. Le chemin vers le titre n’était cependant pas encore tout à fait tracé : il restait de nombreux sharks ! Ludovic Lacay bien placé en 6ème position et Fabrice Soulier 27ème.
Chipcount à la fin du Jour 2 :
1- Tom Dwan 910 000
6- Ludovic Lacay 475 000
10- Michael Binger 375 000
12- Daniel Alaei 330 000
12- Phil Hellmuth 330 000
17- Jason Mercier 256 000
19- Alex Kravchenko 245 000
23- David Ulliott 210 000
27- Fabrice Soulier 158 000
34- Nenad Medic 82 000
La première journée a eu raison de bien plus de la moitié des joueurs et s’était donc arrêtée à 115 parmi lesquels des noms prestigieux et notamment Fabrice Soulier à la très bonne 6ème place. Dans le clan français, David Benyamine, Thomas Bichon et Ludovic Lacay étaient eux aussi très bien positionnés. Plus loin dans le classement, Patrick Bruel et Anthony Lellouche seront bien présents au Jour 2.
Comme l’indique le chipcount, de nombreux sharks sont bien là et il faudra se méfier de Tom Durrrr Dwan toujours à la conquête de son premier bracelet.
(Durant l’édition 2023 des WSOP, nous tiendrons, à distance, un « journal off » comme nous le faisons depuis plusieurs saisons, afin de raconter à notre manière une autre vision du plus grand évènement poker de l’année)
L’épreuve a longtemps été un des rendez-vous phare des WSOP : le Championship de heads-up, désormais à 25 000$, a accueilli en ses rangs les plus grands noms du poker au fil des éditions, de Tom Dwan à Phil Ivey en passant par John Duthie ou Jason Koon. Le field, mathématiquement, doit être un multiple : 2-4-8-16-32-64-128-256… En 2023, il s’est arrêté à 64, pour un tournoi 6 étapes, avec 8 places payées. A ce jeu là, tout le monde observait à distance Doug Polk, une des figures les plus bruyantes du TwitterPoker, actif à la fois en ligne avec sa chaîne YouTube faussement polémique et en live puisqu’il possède un des plus gros clubs de poker texan, The Lodge, à Round Rock. Polk a écrit sa légende en étant l’un des joueurs de tête à tête les plus redoutés des tables high stakes en ligne, puis a continué à imposer son nom via les nombreuses polémiques qu’il fait et défait au gré des vidéos YouTube. L’homme n’a que peu de foi, peut planter des couteaux dans le dos de ses amis de la veille ou encenser ses ennemis du lendemain : peu importe l’avis, tant qu’il y a du click.
En arrivant au Heads-Up Championship des WSOP, Polk sortait d’une éprouvante session de cash-game télévisé, diffusé par le Hustler Club Casino. Rincé par les nuits blanches et les « million dollar buy-in » déposés sur la table à force de recaves, il ne semblait plus avoir le jus pour faire grande impression dans une compétition qui demande plus que jamais concentration et analyse de son adversaire. Il venait de louper, en streaming, quelques calls contre des bluffs de riches cryptomillionaires, de se faire essorer par Tom Dwan, ennemi non avoué depuis bien longtemps, et même s’il ne jouait qu’un quart de « sa main » —information révélée à Rob Yong, sur Twitter, qui se demandait combien de pourcentage de leur stack jouaient ces millionaires du cash-game—, Polk semblait à bout. Mais au fur et à mesure des rounds, et des flips 20/80 qui passent (un heureux QQ>>KK pré-flop en demie finale), il a finalement réussi à atteindre le dernier duel, contre le Canadien Chanracy Kuhn. Une dernière marche trop haute pour l’Américain aux 4 bracelets WSOP, qui aura succombé aux calls judicieux de son adversaire aux moments-clés de ce dernier affrontement, front contre front. Polk passera vite à autre chose : un autre gros cash-game, de préférence médiatisé, un autre clash sur la plateforme Spaces de Twitter, une autre polémique sans lendemain. Le clickbait est encore plus addictif que le jeu.
Le vainqueur, en septembre 2022, de l’APO 2500 au Club Circus à Paris, fait la route largement en tête à 9 joueurs restants de l’Event #2 des WSOP, un tournoi à 25 000$ qui a déjà rassemblé le who’s who du poker international, avec 207 entrées au total.
Pour le moment, Hallay a deux fois le tapis du deuxième en jetons et semble se diriger tout droit vers une belle performance…
(Durant l’édition 2023 des WSOP, nous tiendrons, à distance, un « journal off » comme nous le faisons depuis plusieurs saisons, afin de raconter à notre manière une autre vision du plus grand évènement poker de l’année)
Tout est prêt pour l’édition 2023 des World Series Of Poker : des salles immaculées sises au Paris et au Horseshoe (feu Bally’s), en plein Strip de Las Vegas ; une légion de croupières & croupiers, de chefs de partie, de serveuses & serveurs, le doigt sur la couture, attendant les premiers inscrits au tournoi à 25 000$ qui vient ouvrir ces quasi deux mois de compétition ; les hustlers en tout genre qui remontent Las Vegas Boulevard, hantent les bars à vidéopoker des casinos ou exécutent quelques tricks dans les ruelles perpendiculaires, au hasard de l’ombre et de la nuit. Tout est prêt, comme au générique d’une grosse production de cinéma, mais il manque encore le frisson du gamble, celui qui fait chavirer les têtes des pros les plus aguerris ou fait naitre des rêves fous chez les grinders low-stakes d’outre-Atlantique.
Il faut aller un peu plus loin, en Californie, du côté de Los Angeles, pour remonter aux sources de ce qui fait vibrer les observateurs du poker : c’est dans un casino connu uniquement depuis le « scandale du J-4 » qu’ont lieu actuellement les plus gros cash-game de l’histoire du poker télévisé. Le streaming du Hustler Casino Live fait le plein de vues dans le monde entier, malgré un casting un peu redondant, qui force le trait sur les personnalités clivantes —Nik Airball, en gambleur fou ; Doug Polk, en jock énervant et pénible ; des millionaires asiatiques aux fortunes supposées en cryptomonnaie ; Tony G, qui semble parfois jouer scared money ; le très sympathique Rob Yong, en grande gueule humaniste—, la nuit du 30 mai a été riche en émotions avec le retour d’un éternel revenant, Tom « durrr » Dwan. C’est autour de lui que se sont joués les plus gros pots : un call interminable face à un tirage raté de Doug Polk, pour plus d’1,2 millions de dollars ; un bluff contre Polk qui passe tout juste ; et surtout un call incroyable face à Wesley, un gambler d’origine chinoise aux poches sans fond, pour plus de 3 000 000$.
Dès lors, comment se motiver pour le poker de tournoi qui demande rigueur pendant plusieurs jours et de « passer entre les balles » des coinflips à plusieurs reprises ? Ces joueurs high-rollers prendront pourtant surement bientôt un jet privé (où les parties continueront) afin de se poser quelques jours au Big Game du Bellagio, de l’Aria ou du Resorts World ; ils flamberont quelques bullets à 25 000, 50 000 ou 100 000$ (le One Drop For One Million est désormais passé sous l’égide du WPT, organisé en parallèle du WPT Championship de fin d’année), multiplieront les prop-bets afin de pimenter les prizepools à six chiffres qui correspondent à un petit pot de cash-game. Pourtant, à voir la ferveur des vainqueurs des WSOP, à vibrer avec eux au rythme de leur survie et leur triomphe d’un Event pour la première ou la dixième fois, on aura tendance à se placer du côté de ces amateurs et ces professionnels —comme l’indéboulonnable Phil Hellmuth— qui placent l’exceptionnel (la victoire, les bracelets, la singularité, le symbolique) avant le business as usual : ces quelques millions de dollars de plus.