La quatrième journée du Main Event des WSOP est traditionnellement le théâtre d’un de ses moments les plus importants : l’éclatement de la bulle. En ce vendredi 13 juillet, 666 joueurs devaient atteindre l’argent (et doubler leur investissement de départ, le premier wagon d’éliminés ayant un peu plus de 19 000$ à la clé) et la bulle n’aura duré… qu’une seule main, à 669 joueurs ! Avec à la clé, un strike de pas moins de 4 joueurs d’un seul coup… Les quatre malheureux se partageront les 19 227$ réservés au premier ITM, ce qui devrait atténuer un peu la douleur de l’élimination.
Après, tout ira très vite, comme à l’habitude dans ces tournois qui n’offrent pas une structure de paiement très intéressante dans les premières places payées. Un seul but : doubler ou sauter, pour viser les premières places en fin de Day 4 et aborder plus sereinement les dernières lignes droites. A ce petit jeu là, certains seront plus chanceux que d’autres. Gaelle Baumann, la pro Winamax, a repris du poil de la bête après son difficile Day 3, débuté en chipleader mais moins bien terminé, puisqu’elle pointe en fin de journée à plus d’1,4 millions de jetons, devant son coéquiper Tristan Clémençon, toujours aussi impressionnant de calme et de maîtrise. Eric Le Goff mène quant à lui le clan français de 13 survivants avec quasiment 2 millions de jetons, ce qui le place dans le Top 10. Parmi les autres valeureux combattants, Alban Juen (PartouchePoker) au dessus du million, ou Mesbah Guerfi (un des habitués des très grosses tables de cash-game de l’Aviation Club de France) juste en dessous de la moyenne, ainsi que Gilbert Diaz, très short-stack.
Le clan français s’est par contre séparé de quelques têtes de série comme Fabien Perrot (615ème), Thibavol (567ème), Stéphane Bénadiba (557ème), Bruno ‘Kool Shen’ Lopes (468ème) ou le fantasque Giuseppe Zarbo (363ème).
Parmi les grands noms internationaux toujours dans la course au plus beau des bracelets, l’Américaine Vanessa Selbst (Pokerstars) fait toujours le show avec près de 2 millions de jetons, sauvée par quelques miraculeuses cartes à la river —talent dont elle a le secret. Le très sympathique Freddy Deeb (ACFPoker.fr) est quant à lui toujours en course, fort de sa science du jeu et de son calme en toute circonstance. Daniel Negreanu continue quant à lui a batailler avec un short-stack (il était le 4ème plus petit tapis à l’entame du Day 4), mais peut envisager presque sereinement le Day 5 avec un peu moins de la moitié de l’average (300 000 jetons). Le « Hollandais Volant » Marcel Lüske confirme son bon comeback avec 600 000 jetons et une motivation d’acier, tandis que d’autres anciennes figures du poker old-school sont toujours en lice : Mads Andersen (Danemark) pointe à 1,6 millions, Gavin Smith (830 000), Dan Shak (420 000) ou le très bodybuildé Eric Cajelais (1,6 million). Les 282 survivants toucheront tous au moins 38 500$, le prochain palier étant à 235 joueurs…
La destination soleil et poker de l’hiver est enfin de retour pour la plus grande joie de toute la communauté poker… Les prestigieuses World Series of Poker s’invitent du 13 au 22 janvier 2023 au Casino de Marrakech avec le WSOP Circuit Maroc !
Avant d’y revenir en détail dans notre prochain numéro, les grands moments de ce 54e tournoi international de poker, qui a lieu au Casino Es Saadi de Marrakech : la fameuse franchise WSOPC offre des événements à « Rings » (des bagues pour chaque vainqueur des tournois principaux), avec un Main Event à 1 500 € à partir 19 janvier 2023, mais aussi un High Roller à 2 000 €, un Super High Roller à 3 000 €, et un Opener pour toutes les bourses, dès le 13 janvier, à 450 €. Immanquable.
Il est Norvégien, souriant, bien élevé et fort sympathique : le vainqueur du Main Event WSOP 2022 est au diapason de la qualité de tout l’été poker qui vient de se dérouler. Avec 10 millions de gains, décrochés au fil d’un heads-up assez court, l’homme qui n’était peut-être pas le plus fort de la table finale, a des projets plein la tête. On le reverra sûrement sur le circuit high-roller, « quand il se sentira prêt » !
Cette année, après cinq semaines souvent frustrantes pour les joueurs de l’équipe, qui ont alterné entre éliminations précoces, deep runs avortés et finales trop brèves, c’est encore une fois en toute fin de calendrier que la lumière est arrivée.
Ce n’est pas une, mais deux tables finales que l’on a suivies ce weekend… Et si celle de François « On_The_Road » Pirault, sa première sur les WSOP, s’est arrêtée en sixième place (un baptême bon pour 115 122 $ tout de même), Joao Vieira est bien allé au bout de la sienne pour remporter le second bracelet de sa carrière. Trois ans après son implacable prestation sur le 5 000 $ 6-max de l’édition 2019, le numéro 1 portugais s’est surpassé sur l’un des tournois de No-Limit les plus relevés au programme de l’été, le Highroller à 50 000 $.
Ce nouveau triomphe, Joao l’a acquis en suivant son modus operandi habituel. Tout au long de l’été, on l’a vu se battre jour après jour sur l’infinité de terrains de jeu proposés sur les WSOP. Omaha High-Low ou Razz, Tag Team ou 6-max, Dealer’s Choice ou Limit, live ou online : quel que soit le prix d’entrée, peu importe le jeu, Joao était là, à l’aise face à n’importe quel type d’adversaire et dans n’importe quel format. Comme en 2019, la patience et le travail ont payé : la quinzième ligne au palmarès de son été est la plus belle de toutes, lui permettant d’achever son été à Vegas avec le sentiment du devoir accompli.
Dominant un field de 107 inscrits parmi lesquels on comptait nombre des meilleurs joueurs de tournoi de la planète, Joao remporte près d’1,4 million de dollars, doublant presque le high score établi lors de sa première victoire WSOP. Arrivé en table finale avec l’un des plus gros tapis après avoir éliminé nombre de joueurs, le pro devait encore affronter plusieurs de ses pairs : un casting impressionnant de pros bardés de titres, des joueurs qu’il respecte mais contre qui il joue depuis longtemps à armes égales : Stephen Chidwick, Fedor Holz, Brian Rast, Galen Hall…
« Je suis très heureux. Je suis vraiment heureux de ce résultat. C’est la récompense de beaucoup d’efforts. L’automne dernier, je suis parti d’ici un peu triste, fatigué, épuisé. Beaucoup de semaines à jouer et les résultats n’ont pas été à la hauteur. Cette édition des WSOP semblait aller dans le même sens, mais heureusement, le résultat que j’attendais est finalement arrivé. Quand j’ai perdu avec paire d’As contre couleur, je me suis dit que si quelqu’un pouvait renverser la situation, c’était moi. J’ai décidé de rester positif et de me concentrer sur ce que j’avais à faire. C’était un tournoi difficile, très exigeant et je me suis retrouvé à la table finale avec certains des meilleurs joueurs du monde. Une victoire comme celle-ci a encore plus de valeur. »