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Portraits / Interviews

ElkY, la légende ne meurt jamais

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Véritable légende du poker français et international, ElkY a tout connu, depuis ses débuts comme pro-gamer et apprenti joueur de poker, à son explosion au devant de la scène, notamment lors du PCA Bahamas ou d’un bracelet prestigieux décroché aux WSOP. Désormais ambassadeur de PartyPoker, celui qui a quasiment tout vécu autour du tapis vert —virtuel ou réel— est plus que jamais concentré sur ses tournois à venir. A l’heure des World Series à Las Vegas, nous avons eu la chance de faire le point ensemble.

 

Quel bilan tires-tu sur tes débuts sous les couleurs de partypoker ?

Le bilan de ma première année avec partypoker est extrêmement positif, même si je n’ai pas vraiment eu les résultats espérés au niveau poker.

 

partypoker est un site en pleine expansion, aussi bien en live, qu’en ligne… sur sa plateforme .com, et sur sa plateforme EU… mais également sur les différentes chaînes Twitch du groupe… C’est très motivant de travailler en étroite collaboration pour un site aussi innovateur et réactif. Bien que party soit en pleine croissance depuis quelques années, je pense que ce n’est que le début d’une très grande aventure.

 

Comment as-tu construit ton année de tournois ?

partypoker a tellement de partenariats dans le circuit live, et organise tant de magnifiques événements, que j’ai la chance de n’avoir que l’embarras du choix. Etant donne que nous ne sommes que deux à représenter la France, avec Bruno nous essayons d’être présents sur les tournois orientes .eu. toutes les fois où c’est possible. Ensuite il y a évidemment les Millions, WPT, WSOPC, sans oublier les WSOP à Las Vegas, bien sûr. Pour autant, je m’assure d’avoir des périodes nécessaires afin de pouvoir jouer en ligne.

 

Quel est ton programme aux WSOP ? Tes objectifs ?

Cette année, je vais avoir un programme assez chargé à Las Vegas et j’y vais avec l’espoir de décrocher le second bracelet. Etant donné que la majorité des tournois auxquels je vais participer sont des événements en NL avec des fields énormes, l’objectif de décrocher un bracelet n’est pas forcément très réaliste… pour autant, je ferais tout ce qui est mon pouvoir pour y parvenir.

 

Es-tu toujours aussi actif en ligne ? Quelles parties joues-tu ? As-tu fait de belles perfs online ?

Je joue très souvent en ligne, sauf lorsque je suis en déplacement live bien sûr. Cela dépend évidemment du calendrier et des Series en cours, mais je me concentre principalement sur les MTT’s, aux buy ins compris entre 20$ et 5 000$… même si la majorité des tournois sont des buy ins de 100$, 200$ ou 500$. Le niveau en ligne étant vraiment très bon, je trouve que c’est parfait pour aiguiser son jeu et se préparer aux gros tournois du circuit.

 

Que penses-tu du logiciel partypoker ? Ses avantages et ses qualités ?

Le logiciel partypoker est en évolution constante ! Rien que depuis mon arrivée en tant qu’ambassadeur, j’ai eu la chance de voir le logiciel de jeu subir un grand nombre d’évolutions. Ces mises à jour sont rendues possibles par une équipe de développement qui est vraiment à l’écoute de ses joueurs afin de leur proposer un logiciel de jeu qui colle au plus près à leurs attentes. Une de mes fonctionnalités préférées est de pouvoir automatiquement convertir tous les jetons en équivalent big blind. De nombreux changements majeurs vont continuer à arriver cette année, avec notamment des mesures visant à protéger un maximum l’écosystème et les joueurs dans leur ensemble, qu’ils soient récréatifs ou pros.

 

Peux-tu présenter les autres joueurs sponsorisés PartyPoker avec qui tu es en contact ?

Etant donné que la Team partypoker s’agrandit en permanence, je suis en contact avec un grand nombre de joueurs du player panel. Il y a tout d’abord les joueurs qui ne requièrent pas de présentation, tels que Bruno Fitoussi, Fedor Holz, Sam Trickett, Isaac Haxton, Jason Koon, Philipp Gruissem, Mike Sexton, … sans oublier des noms tels que Nikita Badziakouski, Timofey Kuznetsov, Joao Simao et Patrick Leonard qui sont peut-être moins familiers du grand public, mais chaque membre est un expert incontournable dans son domaine, et nous nous consultons fréquemment afin de donner nos avis sur les projets a venir de party.

Celui de qui je suis le plus proche actuellement est bien évidemment Bruno. En effet, étant les deux seuls représentants de partypoker.eu, qui vient de fêter son premier anniversaire, nous sommes souvent amenés à discuter ensembles quand on nous demande notre avis sur différentes questions.

 

Quelle est ta « communauté » de joueurs dont tu te sens proche ? En France ? A l’Étranger ?

Je m’entends bien avec tout le monde, mais je suppose que je me sens naturellement plus proche des joueurs français avec une petite préférence également pour la communauté de joueurs MTT.

 

Comment concilies-tu ta vie pro et ta vie personnelle, avec ta compagne ?

Ce n’est pas toujours facile, mais j’ai vraiment la chance que Jenny soit patiente et s’adapte a mon emploi du temps qui peut être extrêmement chaotique.

 

On t’a vu la demander en mariage, quand aura lieu l’heureux évènement ? Est-ce difficile ou un plaisir de partager sa vie privée sur les réseaux sociaux ?

Nous n’avons pas encore fixé de date pour l’heureux événement, mais d’ici 1 ou 2 ans je pense. J’ai vraiment l’habitude de partager sur les réseaux sociaux, donc cela ne me pose pas de problème.

 

Comment te tiens-tu à la page des évolutions techniques et stratégiques du poker ? Penses-tu que toute nouveauté est bonne ?

Il y a énormément d’outils disponibles pour travailler son jeu, certains ayant plus ou moins d’intérêt. Les solvers GTO ont leur mérite, mais personnellement je pense que le but au poker est d’être capable d’exploiter au maximum ses adversaires, et pas d’être inexploitable. GTO s’avère plus important en cash game, ou pour les super High Rollers, surtout par rapport à la quantité de mémorisation nécessaire. Cela améliore notre jeu, bien sur, mais je pense qu’il y a d’autres aspects pour lesquels l’amélioration serait plus bénéfique.

 

As-tu vu un boom particulier du niveau des joueurs, récemment ? Pourquoi à ton avis ?

Même si ce phénomène n’est pas spécialement récent, la tendance est que les ressources disponibles sur internet sont de plus en plus nombreuses, et surtout d’une qualité qui s’améliore constamment grâce à la compétition qui s’installe entre les différents sites de coaching / vidéos. Entre Upswing Poker, Run It Once, Raise your Edge, … il y a vraiment de quoi améliorer son jeu.

 

A l’époque où j’ai commencé, il ne devait y avoir qu’une dizaine de livres disponibles sur le poker, et la plupart avec des stratégies extrêmement rudimentaires. Quand le poker en ligne est arrivé, la possibilité de jouer plusieurs tables en simultané permettait d’apprendre en quelques années, plus de connaissances que celles que les joueurs du live ont mis toute leur vie à apprendre. Et maintenant, avec tous ces sites pédagogiques, un nouveau joueur peut apprendre en quelques mois, ce qui nous a pris plusieurs années à intégrer.

 

 

Est-ce que le ElkY 2019 crusherait le ElkY 2007 ? Pourquoi ?

C’est évident ! A mon avis, le jeu évolue en permanence, et la technique également. Lorsque je revois certains coups que j’ai joue il y a plusieurs années, je me demande « pourquoi je l’ai joué comme ça ? » !

 

A mon avis, l’amélioration humaine dans tous les domaines est inéluctable, et même si le poker peut mettre plus longtemps du fait que c’est un jeu d’informations incomplètes, il y a de plus en plus de domaines du jeu qui ont une résolution mathématique : le fait qu’une IA ait pu battre les meilleurs joueurs de poker humains en HU en est la preuve parfaite.

 

Ma connaissance du poker est bien meilleure aujourd’hui qu’en 2007, mais c’est également le cas pour la grande majorité des joueurs.

 

A quel point l’hygiène de vie, le sport, est important dans le poker ?

Je pense que l’hygiène de vie et le sport sont primordiaux dans le poker. Même si cela pourrait paraître moins évident que dans d’autres sports / domaines compétitifs, pouvoir rester concentré aussi longtemps que possible à table et jouer son meilleur poker est bien plus difficile qu’il ne paraît, et ce d’autant plus lors de longues séries, comme les WSOP.

 

Comment abordes-tu psychologiquement un mois de tournoi à Vegas comme les WSOP ?

L’avantage de Las Vegas durant l’été, c’est qu’il y a toujours un nouveau tournoi à jouer. C’est très motivant et il ne faut donc pas relâcher sa concentration.

 

Ceci dit, un mois peut être long, surtout lorsque la variance nous joue des tours. Je médite tous les jours et essaie au maximum de garder en tête le long terme, sachant que patience et persévérance finiront par payer. L’hygiène de vie et la préparation psychologique prennent toute leur importance durant les WSOP. Après des jours, semaines voire mois de jeu, tout le monde dévie de son A game à un moment ou un autre. C’est là où la différence se fait : rester concentré sur l’objectif et dévier moins que les autres.

 

Tu es toujours ambassadeur pour Rozvadov ? Peux-tu nous présenter le casino et son offre ?

Oui, le King’s Casino est mon endroit préféré pour jouer au poker. Je pense que c’est le seul casino au monde construit POUR les joueurs de poker, et cela se sent des qu’on y entre. C’est la capitale européenne du poker, et il y a toujours des tournois / series / festivals… c’est vraiment impressionnant et inattendu pour une ville de 400 habitants comme Rozvadov. Il y en a absolument pour tout le monde, que ce soit les FPF, SPF, Grand Prix, … entre 200€ et 500€ le buy in ou encore le Millions de partypoker en Aout, les WSOP E en Octobre, …

 

Peux-tu nous donner des conseils aux joueurs qui voudraient vivre correctement du poker ?

Le poker est un jeu génial que j’adore, et qui m’a beaucoup apporté. Pour autant, se décider à en vivre n’est pas une décision à prendre à la légère. Il faut tout d’abord s’assurer d’être gagnant sur une période assez importante, en le pratiquant comme hobby. Si les gains arrivent naturellement et votre niveau s’améliore, alors possiblement songer a en faire son activité principale… mais pas avant.

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Portraits / Interviews

Rencontre : Fivebet, poker et vision d’avenir avec Thomas Gimie

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Alors que le poker live connaît un nouvel essor en France, certains acteurs se démarquent par leur énergie et leur volonté de dynamiser le milieu. C’est le cas de Fivebet, une jeune structure qui s’impose peu à peu comme un nom à suivre dans l’univers du poker live. À sa tête, Thomas Gimie et benjamin Camps, passionnés de la première heure, entendent proposer une expérience différente : plus humaine, plus structurée, et résolument tournée vers les joueurs.

  • Pouvez-vous présenter votre société et vos activités, ainsi que votre parcours dans le poker ?

Avec benjamin, mon associé et co-fondateur, on s’est rencontrés il y a plus de 15 ans, et on a eu une carrière qui nous a fait beaucoup travailler ensemble, même si on était dans des endroits différents. On travaillait dans les tournois, partout dans le monde, et un peu à tous les postes.

Benjamin a pris des postes à plein temps, et moi, j’ai toujours été très indépendant en étant sur des tournois dans un cadre plutôt événementiel ! J’ai finalement dirigé beaucoup de tournois avant de monter Fivebet avec Benjamin.

  • Comment interagissez-vous avec vos équipes, celle du casino et celles de Winamax ?

C’est une bonne question ! Mon rôle ici est d’être l’intermédiaire entre tout le monde. Légalement, l’organisateur, c’est le casino. Winamax est le sponsor propriétaire de la marque avec son cahier des charges et ses process, tandis que moi, je suis là pour que tout le monde puisse marcher main dans la main, et réaliser l’objectif qu’on a tous, c’est-à-dire régaler les joueurs et créer des événements qui fassent date !

Moi, j’amène tous les extras poker. Christophe (le responsable du casino) de son côté a aussi d’autres extras comme la sécurité, les barmans… Au niveau des employés de jeu, on a 250 personnes supplémentaires que je manage pour le compte de Christophe, en vue d’assurer l’événement de Winamax.

  • Quels autres grands évènements organisez-vous dans l’année ?

Ici, on a au moins deux rendez-vous importants par an, qui sont les Swiss Poker Series mais aussi les Kill Tilt Poker Series. Ce sont des festivals qui fonctionnent vraiment bien.

Aussi, il y a une stratégie d’événements qui se veulent très gros et très ambitieux, mais il y a aussi des ambitions plus humbles qui sont d’aller combler des territoires qui sont en manque de poker. C’est ce qu’on essaye aussi de faire avec d’autres marques dans d’autres endroits de France où il y a une demande, mais très peu d’offres.

  • Avec la prééminence de Texapoker dans le live, comment avez-vous trouvé votre place et qu’apportez-vous comme savoir-faire ?

Le but était de développer une nouvelle part de marché, plutôt que d’essayer d’en grignoter à TexaPoker, et je crois que c’est ce qu’on a fait ! Soit on est allé faire du poker d’une autre manière dans des établissements qui en proposaient déjà, soit on est allé en faire dans des casinos qui n’en faisaient tout simplement pas. Tu vois par exemple, on ne travaille pas sur des casinos qui travaillaient avec TexaPoker avant qu’on arrive, ce qui fait que la concurrence est bénéfique pour le marché puisqu’on fait grossir le gâteau ! C’est notre approche des choses…

Nous ne sommes pas sur la multiplication du volume, et nous n’avons pas non plus pour objectif de décliner des produits qui sont les mêmes partout. Comme on est une jeune entreprise, on essaye de valoriser notre flexibilité et de développer des produits sur mesure en fonction d’un site. Le but est de mettre un peu d’âme dans tout ça !

 

 

 

Crédit photo : Caroline Darcourt 

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Portraits / Interviews

Rencontre : Christophe Guerin, au cœur des opérations du casino d’Aix-les-Bains

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À l’occasion du WPO d’Aix-les-Bains organisé par Winamax, nous avons pu nous entretenir pendant quelques minutes avec Christophe Guerin, responsable du Casino Grand Cercle. Entre tradition, innovations et passion pour le poker, il nous partage sa vision du métier, et les coulisses de l’organisation d’un événement d’envergure.

  • Pouvez-vous nous présenter votre casino, son offre de jeu et plus particulièrement de poker pendant l’année ?

Au niveau du poker, on a un tournoi mensuel en partenariat avec Fivebet. On s’occupe de l’organisation et de la communication par rapport à ce tournoi. On travaille avec Fivebet depuis deux ans et demi à peu près. Niveau cash game on a trois tables à l’année, et c’est principalement ce qu’on propose chez nous niveau poker. On a reçu aussi Pokerstars, et le Swiss Poker Series.

Notre société existe depuis 1824, et le casino a été construit en 1849, il fait entre 12.000 et 13.000 mètres carrés de surface développée. En offre de jeu, on a 223 machines, et 8 tables de jeu !

  • Comment s’est noué votre partenariat avec Winamax pour le WPO ? Dans quelle stratégie locale et nationale cela s’inscrit-il ?

Grâce à des contacts que Thomas avait déjà chez Winamax, on a discuté de manière ouverte avec eux pour savoir s’ils avaient de la place dans leur calendrier pour pouvoir organiser un tournoi majeur chez nous.

Ça a pris quelques mois, et on a fini par rencontrer les propriétaires de Winamax (Alexandre et Christophe). On a essayé de mettre en avant notre ville qui n’est pas une très grosse ville de province, mais avec un fort potentiel. Après avoir argumenté et plaidé en faveur du casino qui est l’un des plus beaux de France, de par sa localisation, son accessibilité et son architecture, les responsables de chez Winamax ont finalement été convaincus.

Je savais que ça pouvait être un succès et qu’on pouvait mettre tous les moyens nécessaires pour organiser un événement comme le WPO, mais aussi avoir la capacité d’accueillir un très grand nombre de joueurs.  La qualité du site n’allait pas décevoir, c’était une certitude. On a donc tout mis en œuvre pour accueillir Winamax au mieux !

Pour la démarche nationale, on reste un casino régional et nous n’avons pas encore d’ambition nationale.

  • Quels sont les points forts de votre casino et son accueil joueur ?

Le point fort du casino, c’est réellement la qualité du bâtiment, mais aussi l’offre de jeux puisqu’elle est quand même très conséquente au niveau des machines. On a une diversité de jeux qui arrive à satisfaire 95 % des joueurs.

De plus, on dispose d’un restaurant qui est tout à fait exceptionnel. On a plusieurs salles de réception et nos salariés sont parfaitement formés à l’accueil et à l’orientation des clients. On a également une offre hôtelière qui est plutôt très satisfaisante, avec SPA et piscine. On profite aussi du plus grand lac naturel de France qui se trouve juste à côté, donc on a une qualité de vie qui est très intéressante, même pour quelqu’un qui voudrait juste venir quelques jours, c’est vraiment sympa !

  • Quels sont vos prochains grands évènements pour nos lecteurs qui souhaiteraient découvrir votre établissement ?

Les chalets en décembre ! On monte une structure en extérieur pour l’hiver avec DJ, restauration, bar… C’est un immense chalet festif avec une offre alimentaire importante et plusieurs bars ! Il est possible de boire du vin chaud, ou encore de manger des huîtres, et ce, en étant à proximité du casino !

En dehors de ça, à l’année, on organise des pièces de théâtre, des spectacles, et il y a à peu près 150 jours d’animation par an au casino ! Un jour sur trois, vous pouvez donc profiter d’une animation chez nous.

 

 

Crédit photo : Gema Cristobal 

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Portraits / Interviews

[Rencontre] Isabelle « NoMercy » Mercier, 20 ans dans le tourbillon du poker

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Isabelle Mercier a été l’une des figures les plus médiatisées du poker, joueuse humaine et attachante parmi les joueurs old school des années 2000. Celle qui passe la majeure partie de son temps du côté de la crypto ou à théoriser l’Open Face Chinese Poker, un format qu’elle adore depuis une dizaine d’années, revient sur sa carrière riche en émotions, anecdotes et coulisses du monde du poker sur deux décennies. Avec son co-auteur David Nathan, elle livre des « Chroniques d’une joueuse de poker passionnantes. Rencontre, depuis Las Vegas où elle vient de renouer avec les WSOP pour quelques jours.

Presque vingt ans après le succès de ton premier livre, paru chez Flammarion et écrit avec Marina Rozenman, quelle était la volonté derrière ce projet d’écriture avec David Nathan ?
C’était avant tout une volonté de revenir sur mes années poker, mais de façon ludique, à travers un format (36 chroniques) qui permettait de raconter les coulisses d’une joueuse de poker professionnelle, mais avec une certaine légèreté. David Nathan, qui a écrit beaucoup de chansons, notamment pour Garou qui est un ami commun, a très bien su trouver le ton juste pour retranscrire avec beaucoup d’humour ce que j’avais envie de raconter. 

Ce livre c’est aussi une façon de dire que je reviens sur la scène poker. C’est vrai que j’ai mis mes activités de joueuse en live entre parenthèses pendant plusieurs années, je me suis tenue loin des casinos, et je dois reconnaître que ça m’a beaucoup manqué. 

J’ai passé beaucoup de temps à travailler l’Open Face Chinese Poker, qui est devenu un de mes jeux de prédilection (NDLR: Isabelle a remporté le premier championnat du monde d’OFC format progressif en 2015) et étrangement, l’intérêt pour le No Limit Hold’em, un format que je n’aimais plus vraiment, est revenu grâce à YouTube et à la série Dans la tête d’un pro que je trouve vraiment addictive. J’ai une préférence pour les épisodes avec Adrian Mateos, de loin mon préféré. Je ne jouais plus du tout au NLHE et petit à petit, je me suis mise à refaire des tournois en ligne et en live. Je rejoue les Sunday Million de PokerStars, j’ai joué le Moneymaker Poker Tour au Playground de Montréal et je vais même parfois faire des petits tournois au casino de Wôlinak près de chez moi, un bon plan au passage pour tous les européens qui sont de passage au Québec. 

Tu viens de participer aux WSOP à Las Vegas ; quel attachement portes-tu à cette compétition ? Quels tournois joues-tu ?

C’est une banalité de le dire, mais décrocher un titre sur un WSOP est un rêve absolu, c’est un des titres les plus prestigieux du circuit avec les WPT. Las Vegas, c’est aussi beaucoup de souvenirs, ça me rappelle évidemment la période de ma vie, que j’évoque d’ailleurs beaucoup dans le livre, celle où je vivais littéralement dans mes valises, d’hôtel en hôtel. Chaque été je passais plusieurs mois au Bellagio et Las Vegas était devenue ma troisième ville d’adoption après Paris et Monaco. En ce qui concerne ces WSOP, je n’ai fait qu’un passage éclair d’une semaine, j’étais là notamment pour mon travail avec CoinPoker. J’ai joué le 1 500$ Freezeout et j’ai mis une bullet dans le Millionnaire Maker, malheureusement pas d’ITM. En revanche, j’ai pu faire du Cash Game en OFC et rien que pour ça, ça valait le coup d’être là !

Comment réussis-tu à te maintenir à jour niveau « technique » ? Qu’est-ce qui n’a pas changé, depuis tes débuts ? Quels bouleversements as-tu constaté ?

Le poker a beaucoup évolué, j’en ai bien conscience. Je ne me suis pas encore plongée à 100% dans la GTO, mais c’est un aspect technique que je veux explorer. Cela dit, je ne me vois pas devenir et une folle de la théorie et je ne veux pas que PioSOLVER soit mon meilleur ami ! J’assume être une joueuse à l’ancienne qui joue exploitant. Je fais confiance à mes lectures à table, mais je vais quand même muscler mon jeu théorique dans les prochains mois. Si Adrian fait du coaching, je ne suis pas contre! (rires). En ce qui concerne les changements et les choses qui sont restées les mêmes dans le milieu du poker, j’ai été agréablement surprise de constater qu’il y avait beaucoup moins de ce que j’appelle les Hoodie Boys, ces joueurs qui disparaissent littéralement dans leur capuche, derrière des lunettes de soleil et qui ne parlent jamais. Depuis la crise, j’ai remarqué que cette catégorie de joueurs tendait à disparaître, qu’il y avait chez les gens une envie, un besoin de se reconnecter, de plus parler aux tables notamment plutôt que de jouer au roi du silence. 

Dans ton livre, tu parles des personnes et des moments qui ont marqué ta vie de joueuse… Si tu ne devais NE RETENIR que les plus marquants, quels seraient-ils ?
Il y a évidemment mon ami Bruno Fitoussi, c’est lui qui m’a donné ma chance dans le monde du poker en m’intronisant en 1999 à l’Aviation Club de France (ACF) pour développer le club. C’est aussi lui qui m’a permis de faire mon premier tournoi à Amsterdam et c’est précisément CE tournoi qui m’a décidé à passer pro, donc je lui dois vraiment énormément. 

Gus Hansen, il a été mon mentor à mes débuts, j’ai beaucoup appris de son style agressif, à l’époque il faut se rappeler que le 3-bet et le c-bet étaient des nouveautés ! 

Impossible de ne pas mentionner Tony G, un ami de très longue date grâce à qui je suis devenue ambassadrice OFC pour TonyBet tout d’abord puis pour CoinPoker depuis 2017. C’est un joueur qui a toujours été avant-gardiste et avec une forte fibre entrepreneuriale, il m’a beaucoup inspiré. 

En ce qui concerne les moments les plus marquants, je dirais mon titre au WPT Ladies Night Out, car c’est grâce à ce tournoi que j’ai reçu de la part de Mike Sexton mon surnom de joueuse, une pensée pour lui. Autre moment gravé à jamais en moi, mais pas pour les bonnes raisons : la table finale du 5 000$ NLHE des WSOP en 2006, j’ai fait une énorme erreur en ne mettant pas Phil Hellmuth à tapis alors que j’étais en bluff. J’ai eu peur de mettre mon tournoi à risque et cette erreur me hante encore, j’étais si près d’un bracelet… J’ai pris la cinquième place. Enfin il y a eu mon titre en OFC progressif à Prague en 2015 dont je suis très fière, d’autant que la structure était… disons… assez lente, on a joué de 18h00 à 10h00 du matin, autant vous dire que je n’étais pas très fraîche pour jouer moins de cinq heures plus tard le Main Event !  

Ton livre débute par un bad beat, et sur le tilt… Comment t’es tu forgée un mental d’acier ? Est-ce que cela t’a aidé dans ta vie personnelle, hors des tables de poker ?
C’est en forgeant qu’on devient forgeron et c’est en prenant des tonnes de bad beats qu’on finit par prendre la variance avec beaucoup plus de détachement. Mais en toute honnêteté, ça m’a pris des années pour avoir un bon mental à table, pour être capable de me reconcentrer rapidement après un coup violent. C’est le principe de l’hormèse qu’on retrouve au poker : plus on est confronté à un stress mental, en l’occurrence le bad beat, plus on se renforce et mieux on le gère les fois suivantes. Cette solidité mentale me sert dans la vie de tous les jours, je gère mieux les imprévus, j’ai développé un certain stoïcisme.

Qu’est-ce qui aurait pu être mieux fait, selon toi, dans ta carrière de joueuse ? Dans l’évolution de l’industrie du poker ?
Je trouve que la structure de certains tournois pourrait être améliorée. Je ne veux pas blâmer particulièrement les WSOP, c’est simplement l’exemple le plus récent que j’ai à donner, mais le fait de devoir jouer 14h00 par jour sans pause dîner dans une salle qui fait moins mille degrés, comme c’était le cas avec dans le Millionaire Maker, c’est très intense pour ne pas dire désagréable en tant que joueur ! Quand il y avait des tournois à Paris, à l’ACF, les pause repas était de 1H30, les joueurs avaient vraiment le temps de manger et je me suis très vite habituée à ce rythme. Je trouve que les pauses dîner de 45 minutes, quand tu dois traverser le casino pour aller au resto, faire la queue pour aller aux toilettes, c’est mission impossible pour faire un vrai repas, la plupart des joueurs mangent d’ailleurs un hot-dog à la va-vite. Il y a de la place pour améliorer les structures et pas uniquement la pause dîner.

Avec le recul, penses-tu que tu étais « destinée » à cette vie de joueuse ? Raconte-nous les moments qui ont fait basculer ta vie vers le poker…
Oui je pense que c’était ma destinée. Toute ma vie, le poker n’a pas arrêté de venir me faire de l’œil. Quand j’avais sept ans, mon père et mon oncle m’ont appris les rudiments des jeux de cartes. Quand j’ai fini mon stage à la Caisse de dépôt et placement du Québec après mes études de droit, on m’a proposé un poste à temps plein, mais le même soir, Bruno Fitoussi m’appelait pour me proposer un essai à l’ACF. Je n’ai pas hésité longtemps, j’ai dit oui au poker. Quand j’y repense, je me dis que si à l’époque (internet était encore balbutiant), j’avais su qu’il existait des championnats du monde de poker, je n’aurais sûrement jamais fini ma licence de droit et j’aurais pris le premier vol pour jouer Las Vegas.

Actuellement, et ce depuis plusieurs années, tu es active dans le monde de l’écriture et de la crypto – quelles sont tes activités en 2025 ? Quels sont tes projets ?
Je suis en train de finir un livre technique sur l’OFC qui va sortir avant la fin de l’année et on est en train de faire traduire Chroniques d’une joueuse de poker en anglais pour un lancement officiel du livre à Las Vegas en décembre. En ce qui concerne le poker, je vais être plus présente sur le circuit, je veux jouer l’EPT de Monaco et d’autres tournois majeurs. Sur le plan perso, je m’occupe de mes quatre poules, de mon jardin et je regarde pour monter ma maison d’édition. Dernier point perso, je vais faire le trip de ma vie en partant en croisière en Alaska avec mes deux amies d’enfance… et nos mères ! Wow, 6 filles en bateau, je sens qu’on va avoir du fun au casino!

Si tu devais « monter » une table pour passer une soirée amicale, qui inviterais-tu, et pourquoi ?
La vraie question, c’est de savoir si je veux passer une soirée poker sympa ou si je veux que la soirée soit rentable, parce que si j’invite mes joueurs préférés, ça risque d’être une table difficile. Mais idéalement, je ferais un six-max avec David « Devilfish » Ulliott, c’est un joueur et un ami qui était un vrai personnage comme on ne les fait plus, j’adorais son côté exubérant, il me manque beaucoup. Évidemment, il y aurait Doyle Brunson à ma table. Il avait toujours tout un tas d’anecdotes poker à raconter et c’était un homme absolument adorable à table, comme en privé, c’était un des meilleurs ambassadeurs pour le poker et je n’oublierai jamais le jour où il m’a choisi en premier dans la catégorie féminine pour être dans son équipe dans le cadre de la Professional Poker League. Mon père, qui m’a appris à jouer, ferait aussi partie de ce six-max idéal et imaginaire, c’est le genre de joueur vraiment fun à une table de poker et il n’a pas peur de bluffer et d’être agressif ! J’aimerais aussi que mon personnage de fiction préféré soit à la table, c’est Johnny Lawrence (Karate Kid / Cobra Kai), tu ne peux pas t’ennuyer avec ce personnage à une table de poker, il va trash talker tous les joueurs, mais avec tellement d’humour. Impossible de parler de trash talk sans penser à Tony G qui complèterait parfaitement la table. Shuffle up and Deal !

Livre paru : Chroniques d’une joueuse de poker, éditions 21M. Disponible en français sur Amazon.

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