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WSOP 2012 : Un joueur normal (journal des WSOP / 8 juin)

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Aux World Series, le joueur normal (l’ « average Joe », en V.O.) est à la mode depuis des années déjà. Son apogée ? La victoire de Chris Moneymaker lors du Main Event des WSOP en 2003. Ce type suinte la normalité, jusqu’à l’excès : originaire du sud des USA (en Géorgie) avant de déménager dans le Tennessee, il arbore le physique de sa profession (cadre très moyen, section comptabilité), les ambitions et les folies limitées d’un bon père de famille qui dépensent quelques dizaines de dollars online, l’embonpoint de l’Américain moyen et sa garde-robe de casino assez basique, sandales, chaussettes des port, t-short XXL, lunettes réfléchissantes.

Cette victoire du normal n’avait pas, à cette époque, envahi toute la communauté poker pour autant. Bien sûr, le flot d’Average Joe avait décuplé dès l’année suivante puisque le rêve, celui vendu par les stars télévisées, devenait enfin tangible à toute une catégorie —nombreuse, intarissable même— de joueurs qui ne se seraient jamais rêvés millionnaires au jeu. De normal, Moneymaker (seul son nom, au final, était hors catégorie) est passé à un rang d’icône, sans pour autant bouger d’un iota sa banalité apparente. On aura d’ailleurs beaucoup glosé sur le crash de Moneymaker, ses nuits alcoolisées à l’excès, son angoisse des médias : il n’était, et ne sera jamais, prêt à cette exposition, à ce nouveau statut et n’aura d’ailleurs jamais été pris en flagrant délit de brag pendant toutes ces années de poker star, contrairement à un Jamie Gold (même patronyme, autre trajectoire) qui a pulvérisé ses 12 millions de gains (dont la moitié partie en backing) la faute à un ego en surmultipliée.

Hier, au casino Rio, dans la Brasilia Room, les tables de l’event 16, un NLHE 6-handed à 1 500€ ont débordé sur l’Amazon Room et son tournoi de Stud-8 à 5 000$. Deux salles complètes, à ras bord, mais un sentiment de quasi-vide étrange, rarement présent lors des World Series. Et, au beau milieu des foules d’anonymes, tous les grands noms du poker : Ivey, Hellmuth, Negreanu, Doyle Brunson même. Seule différence : eux aussi sont redevenus des joueurs normaux.

Hellmuth est le premier à avoir fait, sciemment, ce virage à 180 degrés. L’an dernier, le « Brat » (celui qui chambre, raille, critique, ouvre sa gueule) avait remisé son costume de mauvais garçon pour endosser celui de mari aimant (à peu près dix déclarations d’amour à sa femme par jour), peu enclin aux médias (un sourire pincé aux lèvres, il fendait la foule des couloirs du Rio pour s’asseoir sans mot dire à sa table), tourné uniquement vers le jeu. Bien lui en a pris : en 2011, il signait sa meilleure année depuis très longtemps, dont trois places incroyables de runner-up (inclus le prestigieux Player’s Championship). En devant Hellmuth le normal, Phil est redevenu le chouchou des foules, le joueur qu’on adore aimer, et plus celui qu’on se vante de détester.

Ce jeudi, quelques minutes avant le démarrage du Day 2 du Stud-8, Doyle Brunson roulait doucement dans le couloir menant à l’Amazon Room sur son scooter électrique, à petite allure afin que sa fille Anjela puisse marcher à ses côtés. C’est son premier tournoi de l’édition 2012, et le vieux Rounder a déclaré qu’il n’en ferait pas plus d’une demie douzaine —sûrement les Stud et Razz à fort buy-in ainsi que les mixed-games, voire le One Drop. Sur la centaine de mètres séparant du parking du Rio et l’Amazon Room, pas un passant pour arrêter la légende encore vivante du poker. Dans un calme total, seulement troublé par le bourdonnement du moteur électrique de sa chaise roulante, Brunson s’est dirigé vers sa table, un large sourire aux lèvres, plus en forme que jamais, stetson visé sur la tête. Le premier à le saluer ? Ivey lui-même, détendu, sans le moindre logo sur lui, prêt à en découdre dans une relaxation absolue qui rappelle les gros cash-games de Vegas.

Le temps des stars du poker semble presqu’oublié. Le public, privé des émissions télévisées produites jusqu’à la saturation sur les chaines du câble américain, se contente désormais du World Poker Tour, et de sa cohorte de « newcomers » qui ne bénéficient pas du même capital séduction que la première génération de joueurs, Hansen, Tony G, Antonius, Negreanu en tête. Tous ces joueurs leurs ressemblent, jusqu’à rendre l’Average Joe encore plus normal qu’il ne l’était auparavant. Et les stars, désormais absentes des High Stakes Poker, Poker After Dark ou Big Game —toutes ces émissions ont sauté puisque, financées intégralement par les rooms online, elles n’avaient plus aucun moyen de production suite au Black Friday— retombent dans un anonymat qu’elles ne semblent pas détester. Où est passé le temps, encore récent, des foules en liesses postées pendant des heures derrière la table de Negreanu, dans les premiers niveaux des Day 1, applaudissant à chaque bon mot pénible du Canadien ? Que sont devenues les entrées grandiloquentes et pompeuses d’Hellmuth aux World Series, en Napoléon ou César du poker, juché sur un piédestal, doté d’une épée en plastique et accompagné de nymphes sorties d’une bacchanale de mauvais film érotique ?  Qui se souvient encore de la fièvre incroyable de la guerre des opérateurs, au milieu des années 2000, qui louaient des milliers de mètres carrés au sein du Rio, louaient les hôtesses les plus puritainement dénudées du marché, et couvraient de cadeaux (avec logos, bien sûr) tous les joueurs qui passaient quelques secondes dans leur pièce ? Dans quoi se sont reconvertis la cohorte d’agents plus ou moins légaux qui transportaient dans leurs sacs à dos invisibles des centaines de milliers de dollars pour débaucher les joueurs avant les tables finales télévisées, prêts à aligner des sommes de 5 voire 6 chiffres pour un polo et une casquette siglée PokerStars/ FullTilt/ DoylesRoom/ UltimateBet/ Bodog/ ParadisePoker, etc ? Et, même, comment s’est dissipée l’ambiance de fin du monde qui ourlait l’an dernier les World Series post-Black Friday, avec ses altercations violentes entre anciens joueurs FullTilt (Dwan menaçant Juanda au détour d’un couloir, des grinders online voulant faire la peau à Lederer ou Ferguson) et ses fields gavés jusqu’à plus soif, boostés par la frustration de ne plus pouvoir jouer autrement qu’en live ? Cette année, les World Series sont elles aussi revenues à la normale, comme un retour aux sources, à une ébauche de naïveté qui ne devrait pourtant pas durer très longtemps au regard des enjeux qui courent en coulisses : le rachat de FullTilt par PokerStars, déjà annoncé sous forme de rumeur lors de l’EPT Monte-Carlo, la légalisation du poker en ligne aux USA. Dans quelques jours, tout pourrait bien basculer.

Jérôme Schmidt

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[BPT Toulouse] Et à la fin, c'est Sofian qui gagne !

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Niveau 34 – 200k/400k ante 50k – 2 joueurs

Le heads-up aura finalement été assez rapide malgré un retour de suspens dans un match qu’on pensait à sens unique après le KO de Sofian dès le début de la finale.

Didier Logghe se sera bien battu mais s’incline au final avec Valet Sept contre la paire de Huit à l’issue d’un board : 6 7 K 2 4

Belle victoire pour Sofian, qui empoche un chèque de 35230€, tandis que Didier repart avec un gain de 23350€.

Place désormais au champagne et à la photo officielle pour célébrer le vainqueur du BPT Toulouse 2018.

Assis devant une tonne, Sofian remporte le trophée du BPT Toulouse 2018, en costaud !

 

Sofian Benaissa, vainqueur bien entouré !

 

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[BPT Toulouse] Heads-up de fête foraine

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Niveau 33 – 150k/300k ante 25k – 2 joueurs – Moyenne : 10425k

Le heads-up commence très fort par un double-up de Sofian, qui arrive à doubler avec As Six contre les Dames, une nouvelle fois, chez Didier. Le 6 au flop puis l’As turn et Didier doit se délester de 9025k, le montant du tapis adverse. Pour la plus grande joie du clan de Sofian, resté en nombre malgré l’heure tardive.

Puis Didier relance la machine et enchaîne deux double ups de suite pour revenir à niveau !

Ce heads-up commence très fort, en mode montagne russe.

Le champagne va réchauffer si les deux finalistes ne se décident pas !

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[BPT Toulouse] Soleau, 3ème, laisse place au duo final

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Niveau 33 – 150k/300k ante 25k – 3 joueurs – Moyenne 6950k

Enorme coup entre Didier Logghe et Ludovic Soleau, le premier allant sortir le second en deux coups de suite.

Le coup principal, celui qui déstacke Soleau et le laisse avec une toute petite blind, se déroule d’une façon bien étrange. Fatigue ou méconnaissance des règles, Didier de petite blind, annonce « relance » en poussant la mise initiale qu’avait posé Ludovic au bouton, soit un min-raise. Sofian en BB s’échappe du coup et après intervention rapide et efficace du floor, on n’autorise à Didier qu’une min relance, ce que s’empresse de compléter Ludovic.

Flop QJ4. All-in de Ludovic et insta call de Logghe, avec QQ pour brelan max floppé. Ludovic retourne les As, meurtris, et rien ne vient l’aider. Après avoir payé les 4420k du tapis adverse, il ne lui reste que 450k, soit à peine une BB, qu’il perdra le coup suivant contre le même adversaire.

Ludovic Soleau sort donc à la troisième place, pour un joli gain de 15720€ !

Place au heads-up final.

 

Soleau à gauche, sorti par Logghe au centre

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