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Portraits / Interviews

Adrian Mateos dégrippe la machine

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En l’espace d’un mois, Adrian Mateos a enchaîné quatre ITM, pour trois victoires et une troisième place, aux partypoker Millions Bahamas et à l’EPT Prague. S’il est vrai que le Team Pro Winamax nous a habitué à des performances pantagruéliques, celui que l’on surnomme « la Maquina » semblait néanmoins connaître quelques grippages en 2019… Avec cette passe de quatre réalisée lors de tournois de standing international, au field massif et de grande qualité, le prodige espagnol remet les pendules à l’heure et s’affirme un peu plus comme l’un des patrons du poker High Stake mondial. Retour sur l’un des joueurs les plus talentueux de sa génération.

A cheval sur deux continents, l’incroyable good run d’Adrian Mateos ne connaît ni frontière, ni repos. Des Bahamas à la République tchèque, le joueur semble passer sans difficulté aucune du climat tropical des Caraïbes au froid austère des plaines glacées d’Europe centrale.

Avec trois titres et un podium, Adrian Mateos frappe un grand coup. Le buy-in moyen sur ces quatre tournois s’élève à un peu plus de 25 000 dollars et son gain moyen sur ces événements s’élève à près de 560 000 dollars ! N’en jetez plus, les chiffres sont affolants. A tout juste 25 ans, Adrian flirte déjà avec la barre des vingt millions de dollars de gain en tournoi live !

Déjà propriétaires de quatre breloques estampillées WSOP et EPT, Adrian a commencé par compléter sa collection aux Bahamas, à l’occasion des partypoker LIVE MILLIONS Caribbean Poker Party. Dans l’enceinte du Resort Baha Mar, à Nassau, capitale de l’archipel des Bahamas, Adrian s’adjuge coup sur coup le High-Roller à 25 500 $ et le Main Event à 10 300 $.

Cette double victoire en l’espace d’une semaine intervient alors que le joueur semblait connaître une traversée du désert. De son propre aveu, Adrian estimait être au creux de la vague en cette fin d’année.

« Cette victoire est particulière parce qu’elle intervient à un moment difficile de ma carrière. » confiera le Team Pro Winamax à l’issue de son double succès bahaméen. « Je vivais le plus gros downswing de ma carrière je pense et c’est incroyable d’enchaîner deux succès dans une période si difficile. Je n’ai jamais perdu la confiance dans mon jeu et ce succès fait un bien fou au moral ! ». Et au portefeuille, puisque cette double victoire lui rapporte environ 1 700 000 dollars. De quoi payer quelques cocktails sur la plage…

Retour sur un mois de folie

La renaissance prend forme lors du High Roller, un format que Mateos connaît très bien et sur lequel il a réalisé ses plus grandes performances. Devant un parterre de 125 concurrents, Adrian parvient à se hisser jusqu’en finale. Oui mais voilà : c’est bien sur les dernières marches qu’Adrian a tendance à trébucher ces derniers mois. Avec le cinquième tapis à l’entame de la table finale, le joueur espagnol voit enfin les cartes tourner en sa faveur, à l’instar de cette quinte trouvée runner runner face à Michael Zhang dès les premières mains de la finale.

Après l’élimination du Britannique Fraser en troisième place, Wilson et Mateos décident de s’accorder sur un deal, autorisé dans ces contrées exotiques. Si l’Américain possède environ 80 % des jetons en jeu, il décide de composer face au talentueux Adrian. Il faut dire que le meilleur résultat de Wilson en tournoi live est un gain de 65 000 dollars. Un complexe d’infériorité parfaitement légitime face à l’ogre ibérique est probablement à l’origine de ce deal très équilibré, puisque Brock repart à la maison avec 619 536 dollars garantis et que Mateos s’assure de son côté 520 464 $. Le trophée se joue sur quelques coins flip en faveur de l’Espagnol, vainqueur du tournoi mais avec un gain inférieur à son dauphin ! Mais l’essentiel était probablement ailleurs pour Adrian, qui renoue enfin avec la victoire après une disette qui aura duré un an et demi, sa dernière victoire sur le circuit remontant à juillet 2018.

Dès le lendemain de cette victoire, le joueur est à nouveau en lice sur le Main Event, tournoi sur lequel là encore Adrian a su adopter la bonne attitude face à de coriaces adversaires très actifs. Après les éliminations en demie-finale de redoutables prétendants à la victoire finale, comme Ryan Riess (13ème), Alex Foxen (12ème), ou le pro partypoker Philipp Gruissem (9ème), Mateos fait le dos rond face aux incessantes agressions de Chris Hunichen. Ce dernier possède environ 75% des jetons lorsque le podium est connu ! Mais les stacks s’équilibrent finalement et au retour d’un break, les trois joueurs annoncent avoir conclu un deal à l’ICM, parfaitement légal et homologué par l’organisation. Chris Hunichen s’octroie la part du lion avec 1 097 195 dollars, laissant à Adrian 1 062 805 $ et à Van Blarcum 970 000 $. Le titre allait donc se jouer pour la gloire et un enjeu de 100 000 $ tout de même. Le dénouement est dès lors rapide et de peu d’incidence et la victoire revient à Adrian, qui aura donc connu coup sur coup deux victoires à l’issue de négociations et d’un arrangement !

A noter également que le joueur espagnol n’aura éliminé qu’un seul adversaire lors de cette table finale, lors du heads-up évidemment.

A peine le temps de prendre quelques jours de repos à la maison et voilà Adrian Mateos de nouveau sur les routes du circuit. Destination Prague cette fois, pour un grand classique de l’hiver européen. La République Tchèque a toujours été une terre de poker et les projets pharaoniques de Leon Tsoukernik à Rozvadov et plus récemment à Prague ne font que renforcer cette tendance. Et dès son arrivée dans la capitale tchèque, Adrian nous refait le coup ! Devant un field limité mais très dense, le Team Pro Winamax remporte son troisième trophée de suite, le premier de ce festival. Si le gain est moindre, là encore, l’essentiel est ailleurs. Le retour en forme se confirme, dans une ambiance parfaitement opposée à ce qu’Adrian a connu aux Bahamas. La confiance est de nouveau à son maximum, avec des résultats qui s’enchaînent. Et pour conclure ce retour en grâce, Adrian signe un nouveau résultat quatre jours plus tard, en se hissant sur la troisième marche du podium du Super High Roller, un tournoi monstre à 50 000 euros de buy-in, réservé à l’élite la plus fortunée du poker international. Mais cette fois, la victoire se refuse et Mateos doit se contenter du bronze. Il est vrai qu’il avait fort à faire face à Bertrand Grospellier, runner-up et renouant également avec des résultats dignes de son standing, et Stephen Chidwick, numéro 1 mondial au classement GPI.

Un bilan plus que positif

Adrian s’est imposé sur les plus grandes tables de la planète poker : il a ainsi remporté au moins un titre majeur dans les principales capitales du jeu de la planète, comme Monaco, Macau, Vegas, Marrakech ou encore Deauville. Il s’est également imposé dans des circonstances qui lui tenaient particulièrement à cœur, comme sa victoire « a casa » à Madrid pour son premier tournoi live en 2012 ou lors du Main Event du Sismix 2018, tournoi emblématique de son sponsor historique, Winamax.

Adrian Mateos s’est frotté aux meilleurs. Et l’a très souvent emporté, montrant ainsi qu’il savait parfaitement gérer la pression et la concurrence. Ainsi de ses dernières tables finales à Prague, où il s’est retrouvé face à Bertrand Grospellier (deux fois), le Français qui affiche lui aussi un retour en grande forme, Steve O’Dwyer, l’Américain aux 30 millions de dollars de gain en tournoi ou encore l’Anglais Stephen Chidwick, numéro 1 mondial au classement GPI et véritable épouvantail de cette année 2019 avec six titres à son compteur !

A Nassau, la concurrence avait été tout aussi rude et ses adversaires n’étaient pas venus pour les plages ou les fiestas déjantées qui ont fait la réputation de la destination caraïbéenne. Avec des noms tels que Davidi Kitai, un autre Team Pro Winamax, le Français Benjamin Pollak, habitué des High-Rollers, les Américains William Foxen (numéro 2 mondial au dernier pointage GPI juste devant… Adrian Mateos !) et Ryan Riess, champion du monde WSOP, auxquels on se doit d’ajouter le toujours redoutable contingent allemand (emmené par Rainer Kempe, Philipp Gruissem et autres Manig Loeser), le spot balnéaire n’avait décidément rien d’une sinécure !

A 25 ans, quelle suite va désormais connaître sa carrière ?

Déjà en tête de la fameuse All Time Money List de son pays depuis 2017, Adrian conforte sa position, avec quasiment huit millions de dollars de gain d’avance sur son dauphin, le légendaire Carlos Mortensen. La place bronzée revient pour le moment à Sergio Aido, très ami avec Adrian sur le circuit et en dehors, et également très performant en 2019, avec notamment une victoire au Super High Roller sur l’EPT Monte-Carlo en avril dernier pour un gain de plus de 1,7 millions de dollars !

Au niveau mondial, ces performances permettent à Adrian d’intégrer le top 30 des plus gros gains de l’histoire du poker. Il dépasse désormais des joueurs qu’il croise régulièrement aux tables high-stake de la planète, comme le Russe Igor Kurganov, l’Allemand Dominik Nitsche ou l’Américain Jason Mercier. En ligne de mire, et une fois dépassée la barre symbolique des vingt millions de dollars de gain en tournoi, figurent désormais les Allemands Christoph Vogelsang (21ème place), Rainer Kempe (24ème position) ou encore l’Anglais en semi-retraite Sam Trickett (23ème du All Time Money List mondial).

Alors avec un palmarès aussi conséquent à seulement 25 ans, qu’est-ce qui pousse encore le jeune prodige à arpenter la planète poker toute l’année ?

Bien sûr, l’Espagnol a encore quelques trophées et records à aller chasser. Ainsi, un titre de numéro un mondial au classement Global Poker Index (GPI) peut être un objectif majeur, au même titre qu’une triple couronne (c’est-à-dire posséder un titre EPT, WSOP et WPT).

Compte tenu des niveaux de buy-in que le joueur pratique, il peut également viser une place dans le top du top des plus gros gains en tournoi. A l’heure actuelle, c’est l’Américain Bryn Kenney qui trône au sommet de la fameuse All Time Money List avec plus de 56 millions de dollars amassés en tournois live (dont plus de 20 millions glanés lors de sa seconde place obtenue sur le tournoi le plus cher de l’histoire du poker, le Triton Poker Super High Roller Series de Londres cette année, au faramineux buy-in de plus de 1 million de livres sterling).

Mais finalement, le moteur d’Adrian est peut-être tout simplement son appétit insatiable pour la compétition. Cette soif de victoire est en soi une motivation suffisante pour continuer à jouer à ce niveau. Si Adrian est indéniablement doué pour ce jeu, c’est aussi un travailleur acharné qui ne cesse d’améliorer son jeu, d’affiner son analyse, d’étudier les tendances émergentes. Il possède également une hygiène de vie digne d’un sportif de haut niveau lorsqu’il est en compétition. Enfin, il semble évoluer dans un environnement personnel, affectif, familial et amical stable et sain, ce qui contribue grandement à éloigner les sources de stress quotidien.  Il en est de même de son staff professionnel, à commencer par les équipes de son sponsor Winamax, qui gère l’essentiel des questions logistiques et avec lesquelles il passe de longs moments en tournoi ou en séminaire.

Après avoir été un modèle de précocité, Adrian Mateos sera-t-il également un modèle de longévité ? Compte tenu de ce que le joueur a prouvé au cours de ces sept années passées sur le circuit professionnel, on ne peut pas douter du sérieux de la gestion de sa carrière. Dès lors, la question à poser est davantage « voudra-t-il avoir une carrière longue dans le poker ? » que « le pourra-t-il ? ». Choisira-t-il la voie d’un Elky, dont la reconversion des jeux vidéo au poker date déjà de 2005, et qui a récemment retrouvé le chemin du succès aux tables après avoir vécu des années de disette ? Ou optera-t-il plutôt pour celle d’un Fedor Holz qui annonçait en 2016 vouloir prendre du champ avec le poker, à seulement 22 ans, afin de voyager et de diversifier ses activités ?

Les premières échéances de 2020 devraient nous donner quelques indications sur l’avenir du prodige espagnol. Mais au vu des résultats accumulés au cours de sa jeune carrière, et de ses toutes récentes performances, nul doute qu’Adrian Mateos a les armes pour écrire encore quelques pages de l’histoire du poker.

 

La carrière d’Adrian Mateos en quelques chiffres

 

19 984 937 $ de gain en tournois live en carrière

 

2012, l’année de sa première victoire dans un tournoi. C’était à Madrid, lors du tournoi Main Event CNP770, au buy-in de 600 euros. Adrian avait empoché un peu plus de 36 000 euros pour sa performance. Il s’agissait également de… sa première participation à un tournoi puisque le joueur était âgé d’à peine 18 ans !

 

25 ans, l’âge qu’a eu Adrian le 1er juillet dernier

 

17 victoires en tournoi depuis le début de sa carrière en 2012

 

3 bracelets WSOP (Main Event WSOPE 2013 pour 1 000 000 €, Event #33 Summer Solstice WSOP 2016 pour 409 000 $ et Event #15 WSOP 2017 pour 336 000 $)

 

1 victoire EPT (EPT Main Event Grand Final Monte-Carlo 2015 pour 1 082 000 €)

 

 

 

Retour en chiffres sur les quatre performances XXL d’Adrian Mateos

 

Top 10 du Super High Roller partypoker Millions World Bahamas (25 500$ No Limit Hold’Em – 18-19 Novembre 2019)

Entrées : 125

Prize-pool : 3 125 000 $

* après deal

 

Vainqueur : Adrian Mateos (Espagne) – 520 464 $*

 

Runner-up : Brock Wilson (Etats-Unis) – 619 536 $*

3ème : Christopher Fraser (Angleterre)- 326 250 $

4ème : David Eldridge (Etats-Unis) – 255 000 $

5ème : Niall Farrell (Ecosse) – 200 000 $

6ème : Benjamin Pollak (France) – 160 000 $

7ème : Orpen Kisacikoglu (Turquie) – 135 000 $

8ème : Michael Zhang (Angleterre) – 115 000 $

9ème : Darren Elias (Etats-Unis) – 100 000 $

10ème : Jeremy Ausmus (Etats-Unis) – 90 000 $

 

 

Top 10 du Main Event partypoker Millions World Bahamas (10 300$ No Limit Hold’Em – 19-23 Novembre 2019)

Entrées : 948

Prize-pool : 9 480 000 $

* après deal ICM

 

Vainqueur : Adrian Mateos (Espagne) – 1 162 805 $*

Runner-up : Aaron Van Blarcum (Etats-Unis) – 970 000 $*

3ème : Chris Hunichen (Etats-Unis) – 1 097 195 $*

4ème : Scott Wellenbach (Canada) – 650 000 $

5ème : William Blais (Canada) – 500 000 $

6ème : Oleg Mandzjuk (Allemagne) – 350 000 $

7ème : Peter Jetten (Canada) – 250 000 $

8ème : Gregory Baird  (Etats-Unis) – 180 000 $

9ème : Philipp Gruissem (Allemagne) – 140 000 $

10ème : Oskar Prehm (Allemagne) – 100 000 $

 

 

Résultats du High Roller EPT Prague (10 300€ No Limit Hold’Em 8-Handed – 6-7 Décembre 2019)

Entrées : 61

Prize-pool : 591 700 €

 

Vainqueur : Adrian Mateos (Espagne) – 177 500 €

Runner-up : Anton Yakuba (Russie) – 128 400 €

3ème : Derek Ip (Hong-Kong) – 82 840 €

4ème : Vladimir Troyanovskiy (Russie) – 62 720 €

5ème : Bertrand « Elky » Grospellier (France) – 48 520 €

6ème : Tsugunari Toma Japon) – 37 870 €

7ème : Orpen Kisacikoglu (Turquie) – 30 180 €

8ème : Arsenii Karmatckii (Russie) – 23 670 €

 

Résultats du Super High Roller EPT Prague (50 000€ No Limit Hold’Em – 9-11 Décembre 2019)

Entrées : 44

Prize-pool : 2 134 440 €

 

Vainqueur : Stephen Chidwick (Angleterre)- 725 710 €

Runner-up : Bertrand « Elky » Grospellier (France) – 501 590 €

3ème : Adrian Mateos (Espagne) – 320 170 €

4ème : Steve O’Dwyer (Etats-Unis) – 245 460 €

5ème : Jean-Noël Thorel (France) – 192 100 €

6ème : Ben Heath (Angleterre) – 149 410 €

 

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Portraits / Interviews

Vincent Reynaert lance le média « Les Enjeux »

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Vincent Reynaert, ancien de PMU Poker et du Groupe Barrière, vient de lancer un média pas comme les autres : Les Enjeux, une plateforme qui analyse un monde du gaming en pleine mutation. Rencontre.

Pouvez-vous nous rappeler votre parcours dans le monde du gaming ?

J’ai découvert l’univers du jeu en 2010, à un moment clé : celui de l’ouverture du marché français. À l’époque, tout était à construire. C’est dans ce contexte que j’ai rejoint Everest Poker, pour développer les partenariats sur un marché qui s’inventait chaque jour. C’était une période excitante, un peu folle aussi, avec beaucoup d’expérimentations et une vraie effervescence autour du poker en ligne.

Un peu moins de 2 ans plus tard, j’ai rejoint le PMU. 8 années passionnantes pendant lesquelles j’ai eu la chance de travailler sur le développement du poker dans une entreprise dont ce n’est pas le coeur de métier. C’est à ce moment-là qu’est né le France Poker Open (FPO), un circuit que nous avons créé avec l’ambition de surfer sur l’ADN poker live, la marque de fabrique de PMU Poker.

En 2020, j’ai intégré le groupe Barrière pour piloter le développement de leur offre digitale. L’objectif : préparer le futur des casinos physiques dans un monde de plus en plus connecté. Et juste avant de lancer Les-Enjeux.com, j’ai occupé le poste de directeur marketing et communication chez Texapoker, une aventure courte mais intense, au cœur de la plus belle scène du poker live. Ces expériences m’ont donné une vision globale du secteur, à la fois côté opérateurs, événementiel et communication et surtout une conviction : celle que l’industrie du jeu a besoin d’être mieux racontée.

Quelle est la volonté derrière “Les Enjeux” ?

Le jeu est un secteur fascinant, en pleine mutation. On assiste à une recomposition de fond : des acteurs comme Winamax ou Betclic ont complètement bouleversé les codes, les casinos physiques amorcent une transition vers le digital, la filière hippique doit se réinventer pour séduire une nouvelle génération de joueurs, et la régulation évolue vers plus d’ouverture, notamment avec la possible arrivée des casinos en ligne, le jeu est de moins en moins un tabou.

Bref, c’est un moment charnière. Et pourtant, il n’existait pas de média francophone pour documenter ces transformations. Les informations circulent, mais souvent de façon éclatée, entre des communiqués institutionnels, des sites d’actualité très spécialisés ou des analyses en anglais.

Avec Les Enjeux, on veut justement combler ce vide. Notre ambition est de devenir un point de convergence : un lieu où les différents acteurs, opérateurs, fournisseurs, régulateurs, start-up, juristes, etc. peuvent se retrouver, échanger, comprendre les grandes tendances, et surtout prendre du recul sur leurs métiers.

C’est aussi un média qui parle à tous les passionnés de jeux, pas seulement aux professionnels. On veut raconter les succès, les innovations, les débats, mais aussi les enjeux humains, économiques et sociétaux derrière cette industrie souvent caricaturée.

Que va apporter une telle publication en ligne, et quelle équipe va y travailler ?

Aujourd’hui, dans le monde francophone, il n’y a pas de média de référence capable de couvrir l’ensemble de l’écosystème du jeu, comme le font des titres anglo-saxons tels que iGaming Business ou EGR.
Nous, on veut occuper cette place.

Notre couverture sera large : la France, bien sûr, mais aussi la Belgique, la Suisse, le Luxembourg, et une partie de l’Afrique francophone, notamment le Maroc, où l’activité casino et hippique est très dynamique. L’idée, c’est de créer un réseau francophone du jeu.

Mais au-delà de l’actu, Les Enjeux veut surtout changer la perception du secteur. Trop souvent, le jeu est résumé à ses excès ou à ses risques, alors qu’il s’agit d’un univers d’innovation, de savoir-faire et d’excellence française. Des milliers de personnes y travaillent, des start-ups y inventent la tech de demain, des groupes investissent dans la RSE, la data, la sécurité ou la formation.

Pour construire ce regard global, je m’entoure d’experts : des avocats fiscalistes, des consultants spécialisés, des technophiles, des pros du casino, du poker ou du pari hippique. Ce sont eux qui apporteront la rigueur, la crédibilité et la diversité de points de vue.

Et enfin, un point qui me tient à cœur : Les Enjeux veut aussi inspirer. En mettant en lumière les réussites, on espère attirer de nouveaux talents, de nouvelles idées et de nouvelles énergies vers le secteur.

Quelle est votre vision du jeu à 1, 5 ou 10 ans en France et en Europe ?

La France, c’est un marché paradoxal : très encadré, parfois rigide, mais incroyablement riche. On compte plus de 200 casinos, soit le maillage le plus dense d’Europe. On a deux opérateurs historiques, la FDJ et le PMU, qui ont su se réinventer pour devenir de véritables acteurs digitaux et européens. D’ailleurs, la FDJ vient de franchir un cap avec le rachat de Kindred Group, propriétaire d’Unibet : un signal fort de l’ambition française.

Dans les cinq prochaines années, on va assister à une recomposition majeure du paysage du jeu en ligne. L’ouverture du marché des casinos en ligne est, à mon sens, inévitable. La vraie question, ce sera : sur quel modèle ? Et avec quelles garanties de protection et de responsabilité ?
Plusieurs visions vont s’affronter : celle des opérateurs terrestres, celle des acteurs déjà en ligne, celle du régulateur, du politique et des moralisateurs… Ce sera un moment clé, comparable à ce qu’a été l’ouverture du marché des paris en 2010.

Sur le long terme, je crois que le secteur va continuer à se professionnaliser et à s’ouvrir. On va vers un écosystème plus mature, plus connecté à la tech, à la data et à l’expérience client. Et je pense aussi qu’on va assister à une forme de réconciliation entre le jeu et la société. Parce que le jeu, au fond, c’est aussi du divertissement, de la culture, et parfois même du patrimoine.

Et nous, chez Les Enjeux, notre rôle, c’est de raconter cette évolution, d’en décrypter les ressorts et d’en faire un sujet de société à part entière.

(crédit photo : Audran Sarzier)

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Portraits / Interviews

Rencontre : Fivebet, poker et vision d’avenir avec Thomas Gimie

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Alors que le poker live connaît un nouvel essor en France, certains acteurs se démarquent par leur énergie et leur volonté de dynamiser le milieu. C’est le cas de Fivebet, une jeune structure qui s’impose peu à peu comme un nom à suivre dans l’univers du poker live. À sa tête, Thomas Gimie et benjamin Camps, passionnés de la première heure, entendent proposer une expérience différente : plus humaine, plus structurée, et résolument tournée vers les joueurs.

  • Pouvez-vous présenter votre société et vos activités, ainsi que votre parcours dans le poker ?

Avec benjamin, mon associé et co-fondateur, on s’est rencontrés il y a plus de 15 ans, et on a eu une carrière qui nous a fait beaucoup travailler ensemble, même si on était dans des endroits différents. On travaillait dans les tournois, partout dans le monde, et un peu à tous les postes.

Benjamin a pris des postes à plein temps, et moi, j’ai toujours été très indépendant en étant sur des tournois dans un cadre plutôt événementiel ! J’ai finalement dirigé beaucoup de tournois avant de monter Fivebet avec Benjamin.

  • Comment interagissez-vous avec vos équipes, celle du casino et celles de Winamax ?

C’est une bonne question ! Mon rôle ici est d’être l’intermédiaire entre tout le monde. Légalement, l’organisateur, c’est le casino. Winamax est le sponsor propriétaire de la marque avec son cahier des charges et ses process, tandis que moi, je suis là pour que tout le monde puisse marcher main dans la main, et réaliser l’objectif qu’on a tous, c’est-à-dire régaler les joueurs et créer des événements qui fassent date !

Moi, j’amène tous les extras poker. Christophe (le responsable du casino) de son côté a aussi d’autres extras comme la sécurité, les barmans… Au niveau des employés de jeu, on a 250 personnes supplémentaires que je manage pour le compte de Christophe, en vue d’assurer l’événement de Winamax.

  • Quels autres grands évènements organisez-vous dans l’année ?

Ici, on a au moins deux rendez-vous importants par an, qui sont les Swiss Poker Series mais aussi les Kill Tilt Poker Series. Ce sont des festivals qui fonctionnent vraiment bien.

Aussi, il y a une stratégie d’événements qui se veulent très gros et très ambitieux, mais il y a aussi des ambitions plus humbles qui sont d’aller combler des territoires qui sont en manque de poker. C’est ce qu’on essaye aussi de faire avec d’autres marques dans d’autres endroits de France où il y a une demande, mais très peu d’offres.

  • Avec la prééminence de Texapoker dans le live, comment avez-vous trouvé votre place et qu’apportez-vous comme savoir-faire ?

Le but était de développer une nouvelle part de marché, plutôt que d’essayer d’en grignoter à TexaPoker, et je crois que c’est ce qu’on a fait ! Soit on est allé faire du poker d’une autre manière dans des établissements qui en proposaient déjà, soit on est allé en faire dans des casinos qui n’en faisaient tout simplement pas. Tu vois par exemple, on ne travaille pas sur des casinos qui travaillaient avec TexaPoker avant qu’on arrive, ce qui fait que la concurrence est bénéfique pour le marché puisqu’on fait grossir le gâteau ! C’est notre approche des choses…

Nous ne sommes pas sur la multiplication du volume, et nous n’avons pas non plus pour objectif de décliner des produits qui sont les mêmes partout. Comme on est une jeune entreprise, on essaye de valoriser notre flexibilité et de développer des produits sur mesure en fonction d’un site. Le but est de mettre un peu d’âme dans tout ça !

 

 

 

Crédit photo : Caroline Darcourt 

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Portraits / Interviews

Rencontre : Christophe Guerin, au cœur des opérations du casino d’Aix-les-Bains

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À l’occasion du WPO d’Aix-les-Bains organisé par Winamax, nous avons pu nous entretenir pendant quelques minutes avec Christophe Guerin, responsable du Casino Grand Cercle. Entre tradition, innovations et passion pour le poker, il nous partage sa vision du métier, et les coulisses de l’organisation d’un événement d’envergure.

  • Pouvez-vous nous présenter votre casino, son offre de jeu et plus particulièrement de poker pendant l’année ?

Au niveau du poker, on a un tournoi mensuel en partenariat avec Fivebet. On s’occupe de l’organisation et de la communication par rapport à ce tournoi. On travaille avec Fivebet depuis deux ans et demi à peu près. Niveau cash game on a trois tables à l’année, et c’est principalement ce qu’on propose chez nous niveau poker. On a reçu aussi Pokerstars, et le Swiss Poker Series.

Notre société existe depuis 1824, et le casino a été construit en 1849, il fait entre 12.000 et 13.000 mètres carrés de surface développée. En offre de jeu, on a 223 machines, et 8 tables de jeu !

  • Comment s’est noué votre partenariat avec Winamax pour le WPO ? Dans quelle stratégie locale et nationale cela s’inscrit-il ?

Grâce à des contacts que Thomas avait déjà chez Winamax, on a discuté de manière ouverte avec eux pour savoir s’ils avaient de la place dans leur calendrier pour pouvoir organiser un tournoi majeur chez nous.

Ça a pris quelques mois, et on a fini par rencontrer les propriétaires de Winamax (Alexandre et Christophe). On a essayé de mettre en avant notre ville qui n’est pas une très grosse ville de province, mais avec un fort potentiel. Après avoir argumenté et plaidé en faveur du casino qui est l’un des plus beaux de France, de par sa localisation, son accessibilité et son architecture, les responsables de chez Winamax ont finalement été convaincus.

Je savais que ça pouvait être un succès et qu’on pouvait mettre tous les moyens nécessaires pour organiser un événement comme le WPO, mais aussi avoir la capacité d’accueillir un très grand nombre de joueurs.  La qualité du site n’allait pas décevoir, c’était une certitude. On a donc tout mis en œuvre pour accueillir Winamax au mieux !

Pour la démarche nationale, on reste un casino régional et nous n’avons pas encore d’ambition nationale.

  • Quels sont les points forts de votre casino et son accueil joueur ?

Le point fort du casino, c’est réellement la qualité du bâtiment, mais aussi l’offre de jeux puisqu’elle est quand même très conséquente au niveau des machines. On a une diversité de jeux qui arrive à satisfaire 95 % des joueurs.

De plus, on dispose d’un restaurant qui est tout à fait exceptionnel. On a plusieurs salles de réception et nos salariés sont parfaitement formés à l’accueil et à l’orientation des clients. On a également une offre hôtelière qui est plutôt très satisfaisante, avec SPA et piscine. On profite aussi du plus grand lac naturel de France qui se trouve juste à côté, donc on a une qualité de vie qui est très intéressante, même pour quelqu’un qui voudrait juste venir quelques jours, c’est vraiment sympa !

  • Quels sont vos prochains grands évènements pour nos lecteurs qui souhaiteraient découvrir votre établissement ?

Les chalets en décembre ! On monte une structure en extérieur pour l’hiver avec DJ, restauration, bar… C’est un immense chalet festif avec une offre alimentaire importante et plusieurs bars ! Il est possible de boire du vin chaud, ou encore de manger des huîtres, et ce, en étant à proximité du casino !

En dehors de ça, à l’année, on organise des pièces de théâtre, des spectacles, et il y a à peu près 150 jours d’animation par an au casino ! Un jour sur trois, vous pouvez donc profiter d’une animation chez nous.

 

 

Crédit photo : Gema Cristobal 

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