Portraits / Interviews
Benjamin Chalot revient sur sa victoire historique de 2 millions !
Published
5 ans agoon
C’est sur partypoker que se tenait mi-décembre le second plus grand tournoi en ligne de l’histoire, avec un prizepool ahurissant : plus de 21 millions de dollars ! Benjamin Chalot, aperçu aux WSOP avec une belle casquette de capitaine floquée d’un logo Poker Académie (notre partenaire en termes de stratégie poker depuis plusieurs années), a bataillé ferme face aux quelque 21 000 joueurs, et a finalisé un beau deal en heads-up d’une finale relevée où l’on notait un nom bien connu du poker mondial, John Duthie, président de partypokerLive et Advisory Board Member (en compagnie de Mike Sexton et Bruno Fitoussi). Rencontre avec un heureux millionnaire du online.
Pouvez-vous nous décrire quelques coups « clés » de votre tournoi amenant la victoire ? Votre stratégie, votre pensée et votre analyse ?
Avec le recul, il y a deux mains qui m’ont marqué :
– 88. HJ open off 30 BB, CO call off 30 BB aussi, je décide de juste call en SB off 20 BB au lieu de squeeze shove parce que la range de flat de CO me paraissait avoir trop de traps à cause des trois stacks à 20 BB derrière.
Flop : J92ccs Qo 5o
Ça check jusqu’à la river. Le CO décide de miser mi-pot. Je pense qu’il ne se rend pas compte qu’il représente une range de value super étroite. AJ KJ bet flop, AQ KQ turn. QTs peut bet flop. Il représente surtout 55 et il va transformer trop de 22-66 Axs en bluff parce que le board touche sa range perçue de flat de broadways.
Je call et il montre A4ss.
Cette main est importante mentalement parce que j’avais déjà catch ce mec 30 minutes avant et perdu la main. Malgré ça et les enjeux, je suis resté assez lucide et j’ai quand même exécuté le play que je pensais correct. À ce moment-là, je me suis rendu compte que j’étais vraiment dans la zone.
-k6ss. Une erreur monumentale qui aurait pu me coûter le titre. En gros, je n’ai pas raise la nuts river. On est 7 left. J’ai 50 BB et je suis second. Le chip leader a 80 BB. Il y a quatre joueurs en dessous de 15 BB. BTN chip leader open BTN je call K6ss SB. AJ8ssh. BTN C-Bet cher 60 %, je call.
Turn 2o. Check, check.
River 2s. Je checke. Y a pas d’intérêt à bet : BTN vs SB il est censé bet assez polarisé dans cette configuration de ranges et surtout une fois qu’il prend ce size flop il arrive pas avec middle paire ou bottom paire qui peuvent call une mise river.
Il arrive avec surtout des airs, de rares Ax et quelques flush.
Il a une range assez polarisée river en fait. Tout ce qu’il va call vs bet va bet lui-même et potentiellement bet/call.
Je check mais là il overbet 15 BB dans 10 BB. Et c’est là que j’ai paniqué. Des fulls sont possibles sur ce board. Mais il check jamais turn des brelans. Le seul full qui fait sens est AA, mais il ne prend pas ce size flop et même xback flop certainement.
Du coup j’ai just call la nuts et il show seconde nut flush. À ce moment, les sommes en jeu m’ont brouillé le cerveau !
Comment avez-vous découvert le poker pour la première fois ?
Mes premières vacances en camping avec des potes. On avait 16 ans. Je voulais sortir, ils voulaient jouer au poker. Ils m’ont montré le jeu avec des allumettes en guise de jetons. Autant dire que je ne les ai plus laissés sortir les autres soirs. J’étais séduit instantanément !
Comment avez-vous évolué et vous êtes-vous formé ?
J’étais obsédé par l’idée de m’améliorer à ce jeu. Quand j’ai dû trouver mon premier stage en école de commerce, mon unique intérêt était de me mettre dans une situation où je côtoierais les meilleurs. J’ai donc trouvé un stage chez PokerStrategy.com. Là-bas, j’ai rencontré Adil « Siete777 » Sbail – meilleur Allemand en cash-game jusqu’en 1k à l’époque – et Patrick Leonard « pads1161 ».
Et après ça, ça a toujours été ma priorité : m’entourer des meilleurs. J’avais la chance d’être très bon en allemand et en anglais. L’école française était très en retard à l’époque et j’avais rapidement décidé de travailler avec les Allemands.
À quel point Poker Académie vous a aidé à évoluer ?
Énormément. C’est à ce moment que la communauté française a rattrapé son retard et j’ai eu la chance d’y avoir accès via la meilleure école de poker française ! J’ai pu échanger avec Zugzwang, Camilero et surtout Clément aka bibibiaaaaatch.
Comment s’est passée votre expérience à Vegas lors des WSOP 2019 ?
Très frustrante. C’était la troisième année consécutive où je faisais les WSOP et cette fois on avait un plus grand groupe, avec une villa. Donc logistiquement parlant c’était bien plus agréable, on était dans de meilleures conditions. Pokeristiquement, par contre, c’était frustrant. J’ai bullé deux TF : à une carte près dans le 3k Shootout où dans le dernier HU je pars all-in turn 88 vs KdK sur 8xxddd To river… Jd. Donc une première bullet TF. Deux jours plus tard je m’arrête à 10 left du 1 500 $ KO, 15 minutes avant le début des caméras. Ma famille était bien dégoûtée !
Et enfin je fais 16 left du 10k Bellagio avec 400k à la gagne en fin de séjour.
Bref, c’est pas passé loin trois fois cet été.
Par contre j’ai pu consolider mes liens avec mes potes hongrois high-stakes, joué encore plus cher que l’année précédente et bataillé avec l’élite. C’est pour ces tournois que je joue le live.
Quelle différence faites-vous entre le jeu live et online ? En termes de tactique ? De gestion de bankroll ?
Techniquement parlant, ça reste le même jeu, c’est juste qu’il faut assigner des ranges un peu différentes. L’élément random est bien plus important en live. Une différence importante est l’absence de tracker et de données sur les Villains. Du coup, il faut faire soi-même sa propre base de données et rester hyper concentré sur tout ce qui se passe à la table même quand on n’est pas impliqué dans la main.
On peut également beaucoup plus soul read les adversaires : l’aspect dynamique est amplifié et le moindre historique peut être exploité. La réaction des joueurs est plus prévisible, donc on peut jouer plus proche du « perfect poker ». J’ai également commencé à travailler sur les live reads, une facette que j’avais beaucoup ignorée jusqu’à présent.
En ce qui concerne la bankroll, le live est évidemment fait pour prendre des shots. On ne joue qu’un ou deux tournois par jour, donc c’est important de jouer plus cher et c’est aussi bien plus excitant de jouer quand il y a un million à la gagne ! Après, j’ai la chance de pouvoir vendre n’importe quelle action et de swap avec des joueurs excellents. C’est hyper important de jouer en live en équipe vu la hauteur des investissements. Les swaps bien placés sont cruciaux ! Que ce soit pour la bankroll ou pour la santé mentale…
Avez-vous eu des modèles dans le poker ? Des idoles ? Une team ?
Des modèles dans le style Phil Ivey ou Antonius, pas vraiment. Par contre j’ai eu des mentors sans qui je ne serais pas là aujourd’hui. Je pense surtout à ma rencontre avec Siete777.
Il y a aussi des noms de coachs poker dont les vidéos ont chamboulé mon jeu : sauce1234, Krabs et Doug Polk. Deux joueurs que j’estime énormément aujourd’hui sont Petrangelo et Chidwick. Ces mecs sont des phénomènes du jeu.
Mais c’est surtout être en team qui est le plus important. Si Clément et moi nous ne nous étions pas rencontrés, n’avions pas été aussi compétitifs l’un envers l’autre et aussi solidaires, on n’en serait clairement pas là aujourd’hui. Créer notre team AimTheMillions a aussi joué un rôle crucial. Pour créer la meilleure team de MTT française, on est obligé d’être hyper exigeant envers soi-même. Comment pourrait-on donner de l’edge à nos gars sans rester en avance, sans être les plus bosseurs, sans être les plus rigoureux, sans être les plus ouverts d’esprit ?
Quel est votre programme à venir après une telle victoire ?
Bosser mieux, m’améliorer et jouer encore plus cher. Mon but, personnellement, est de jouer les 100k live. Et en ce qui concerne ATM, d’apporter encore plus de valeur à nos gars. On va repartir en bootcamp poker avec Clément, s’isoler tous les trois-quatre mois pour étudier le jeu intensément. On ne partagera nos secrets qu’avec nos gars [rires] !
Avez-vous encore des rêves poker ?
Oui. Mon rêve de gosse était d’être un champion (sportif). Je considère le poker comme un sport. Un joueur est un champion quand il a prouvé sa régularité. Ce score est une très belle perf, mais je n’ai encore prouvé aucune régularité en high stakes et n’ai jamais joué de 25k ni de 100k. Concrètement, un heads-up contre Chidwick sur un 100k live, ce serait quand même le kiff ultime !
À partir de quel moment pensiez-vous avoir la victoire en ligne de mire ?
La victoire jamais, mais le gros score, à 10 left. Depuis 24 left, j’oscillais entre 10 et 25 BB et puis en demi-finale, j’ai joué un coup où je me suis rendu compte que j’étais dans un sick spot.
Je défends JTo BB vs BTN. T7x98. Check, check flop. Je bet 60 % turn, il call. River, je check, il turn A8o en bluff.
À ce moment-là je passe à 50 BB et large chip leader de ma table. Avec trois ultra short-stacks restants et un palier à 130k, j’ai pu voler plein de petits pots. Une fois que la bulle de la TF éclate, je chatte le seat draw sur le chip leader et je suis deuxième loin devant le troisième, avec quatre stacks en dessous de 15 BB. À ce moment-là, j’ai compris que je ferais rarement moins bien que 5e. Et quand j’ai regardé le prix de la 5e place… Irréel !
ENCADRÉ
- frenchsniperrr – 2 259 113 $
- Lucio – 2 222 511 $
- nomeansyes – 1 370 850 $
- Rank 1 Global – 1 107 225 $
- John_Duthie – 869 962 $
- Cloudking – 659 062 $
- PalPal012015 – 474 525 $
- BillKluka – 316 350 $
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Portraits / Interviews
Interview : Davidi Kitai, le génie à plein temps
Published
1 mois agoon
23 mai 2025Nous n’avions jamais rencontré de génie dans notre vie, c’est désormais chose faite : Davidi Kitai, l’homme aux 11.5 millions de gains nous a accordé un entretien en marge du Sismix, compétition qu’il a déjà remporté lors de la toute première édition en 2014.
- Comment se passe le festival ? Vous restez jusqu’au 26 ? Grosse remontada hier sur le Main, non ?
Oui, je reste jusqu’au 26, tout se passe très bien, j’ai réussi à me qualifier pour le Day 2 et à monter des jetons sans avoir à re-entry. D’habitude, je re-entry un maximum pour pouvoir me qualifier, mais là, j’ai pu passer le Day 1A sans avoir à remettre la main au portefeuille, donc je vais pouvoir me prendre deux jours off.
Effectivement, j’étais descendu très bas, en passant du starting stack (50k) à 20k jetons en tout début de Day, mais on était encore assez deep donc tout est relatif. J’ai réussi à remonter 80k juste avant le dinner break, et ensuite, ça s’est très bien goupillé ! J’ai été patient, et finalement, je clôture le Day à plus de 800k.
- Vous serez aux WSOP cette année, à quelle fréquence allez-vous jouer ?
Oui effectivement j’y serai ! Je ne vais pas tout jouer, mais quand même, je vais rester plus d’un mois, du 15 juin au 17 juillet, donc ça va être quand même assez intense. Je suis très motivé et je le sens bien cette année ! D’ailleurs, j’ai fait le break le plus important de ma carrière cette année, j’ai pris 3 mois de pause entre janvier et Mars étant donné que l’EPT Paris a été annulé, et en dehors de ça, il n’y avait pas de tournois très excitants. J’en ai donc profité pour travailler mon jeu, que ce soit la technique, mais surtout le mental ! Je me sens vraiment bien !
- On parle souvent de vous comme étant un “joueur instinctif”. Comment définissez-vous cet instinct ? Est-ce inné ou ça se travaille ?
Je pense que c’est un peu naturel chez moi. Tout le monde a de l’instinct en réalité, mais certains l’ont plus développé que d’autres. J’ai vite compris que l’instinct, le côté psychologie, et l’analyse des tells faisaient partie de mes qualités et que je devais appuyer là-dessus pour avoir un avantage sur les autres. La plupart des joueurs de poker sont globalement plus attirés par le côté mathématique, et délaissent souvent le côté instinctif.
Enfaite, selon les personnes, je conseille parfois de ne pas trop écouter leur instinct, surtout quand je sens que ce n’est pas spécialement leur qualité. Moi je ressens quelque chose dans les décisions importantes, un instinct assez fort, alors avec l’expérience, j’essaye d’écouter cet instinct de plus en plus, surtout si j’arrive à mettre un raisonnement derrière. Parfois, on a envie de payer un bet à la river, mais ce n’est pas toujours pour les bonnes raisons, donc prudence.
- Quel est le plus grand défi que vous ayez rencontré dans votre carrière ? Vous êtes vous déjà senti distancé techniquement par de jeunes joueurs ? Quelle adaptions avez-vous réalisées pour rester compétitif ?
Au fil de ma carrière, j’ai réalisé pas mal d’adaptations pour pouvoir rester au top niveau. La dernière adaptation a surtout été en rapport avec la GTO. Maintenant, les jeunes réussissent à rattraper très très vite le retard grâce aux logiciels et autres. À l’époque, il était impossible de rattraper le niveau d’un joueur d’expérience en si peu de temps, alors que maintenant, c’est tout à fait possible. En travaillant beaucoup, un jeune joueur peu réussir à devenir très bon techniquement.
À titre personnel, maintenant que je suis père de famille, j’ai naturellement moins de temps à consacrer au travail du jeu, en comparaison avec des jeunes joueurs qui peuvent consacrer 100 % de leur temps au poker. J’ai donc un petit désavantage face à eux de ce côté-là, mais par contre, j’ai tout de même 20 ans d’expérience en tant que joueur de poker, du coup, j’ai quand même confiance en ma technique. Le challenge est donc de réussir à optimiser mon temps, et de travailler moins, mais mieux. Je ne vais pas travailler 10h par jour, mais quand je bosse, j’essaye de travailler intelligemment.
L’année dernière, je n’ai pas fait une très bonne année, donc je me suis beaucoup remis en question. J’ai surtout travaillé mon mental avec Stephane Matheu. Le poker est un jeu très cruel, avec beaucoup de variance, donc il est absolument crucial d’être solide mentalement. Il faut accepter les coups durs et être capable de revenir sans être trop affecté, que ce soit par les mauvais résultats, ou même les bons d’ailleurs !
- Avez-vous déjà pensé à coacher ou à écrire un livre sur votre vision du jeu ? Vous êtes quand même le joueur le plus titré d’Europe ! Vous auriez des choses à raconter !
J’y ai vaguement pensé effectivement, des gens sont venus vers moi pour me proposer des choses, mais je pense que le temps n’est pas encore venu. Je pense que ça viendra, mais en fin de carrière. Puis en dehors de ça, je pense que ça n’est plus forcément un format idéal pour transmettre de l’information. C’était plus le cas il y a 20 ans. Je partage à ma manière, en faisant du stream, des interviews, en échangeant avec les joueurs, ou même en réalisant des blogs etc…
Mon temps est important et limité, je ne peux pas tout faire, donc j’essayer de prioriser.
- Avez-vous une routine mentale ou physique pour rester au top, notamment lors des gros tournois ?
Je n’ai jamais vraiment eu de routine, mais effectivement, avec l’âge, ça devient un peu plus dur, surtout par rapport à la concentration et à l’aspect physique. Durant le Main Event, il y a deux ans, j’avais fait Day 5 et j’ai vraiment ressenti la fatigue. J’éprouvais le besoin de me lever régulièrement et J’avais un peu mal partout physiquement. Ce sont des journées de 12h, c’est assez éprouvant !
Maintenant, j’essaye de m’imposer quelques petits exercices, même si je ne suis pas un grand sportif. Avec Stephane Matheu, j’ai pas mal travaillé pour optimiser ma concentration. J’ai appris à m’économiser et à me déconcentrer entre les mains. Il m’a enseigné des techniques qui me permettent de tenir toute une journée, et de gérer au mieux mon énergie. Maintenant, je laisse un peu passer quelques informations à la table pour pouvoir être à 100 % quand je joue une main.
- Comment travaillez-vous votre jeu ?
J’ai un coach mental qui est Stephane Matheu, que je fréquente depuis très longtemps. On s’entretient une fois par semaine et on bosse plus la théorie. Il est très fort dans ce domaine, et il a d’ailleurs sorti un livre qui s’appelle « vous avez les cartes en main ». Il explique tout sur le coaching mental en général, et il est vraiment très très bon. Son coaching est très personnalisé, en fonction de mes besoins.
J’ai aussi un mentor, qui est un peu mon coach stratégie, qui est dans le milieu des affaires. Il m’aide beaucoup et a une vision très utile pour le milieu du poker. On sort de la technique pure, et on travaille le côté stratégique de manière globale. D’ailleurs à mon sens, cet aspect du jeu est encore très largement sous-estimé par les jeunes joueurs. Moi, j’appuie plutôt là-dessus, même si je continue de travailler la technique à ma manière, en regardant par exemple des tables finales ou en faisant un peu de solver deux ou trois fois par semaine.
Je vais par exemple essayer d’aller trouver des solutions sur des spots qui me posent problème. Je n’ai jamais eu recours à un coach technique, j’ai toujours préféré être indépendant dans ce domaine.
- On ne vous voit pas encore sur des festivals comme les Tritons, est-ce que vous seriez tenté de les jouer dans le futur ?
À vrai dire, je ne me presse pas. Je me dis que si ça doit se faire, ça se fera naturellement. Pour l’instant, je suis à l’aise sur les buy-ins jusqu’à 25.000 €. Pour les tournois plus chers, je pourrais vendre des parts, mais j’ai un peu peur de ne pas être 100 % confortable sur ces buy-ins. Il y a 7 ou 8 ans, j’avais déjà joué ces buy-ins pendant un ou deux ans, et ça ne s’était pas spécialement bien passé, donc j’avais décidé de stopper.
Et puis il faut dire que les rendements sur ces tournois ne sont pas énormes, donc je n’ai pas spécialement envie de gamble dessus. Les organisateurs des Tritons ont annoncé qu’ils proposeraient des buy-ins un peu moins chers, donc si ça devient le cas dans le futur, je pense que j’irai les jouer plus souvent.
- Si on devait faire un film sur votre vie de joueur, qui jouerait Davidi Kitai ? (question un peu fun pour clôturer)
Question intéressante ! Pendant un temps, beaucoup de gens disaient que je ressemblais un peu à Adrien Brody. En plus, c’est un excellent acteur ! Ce serait un honneur qu’il puisse jouer mon rôle, pourquoi pas !
Portraits / Interviews
WithMyCap : le défi de la saison WiPT 2025
Published
6 mois agoon
26 décembre 2024A 29 ans, le Streamer Etienne Brault s’est lancé un défi sous l’œil de sa caméra : décrocher une qualification 100% gratuite au Main Event du Winamax Poker Tour. Défi relevé, et réussi, dès la première étape de la saison, à Lille ! Retour sur une aventure humaine qui n’a pas dit son dernier mot…Comment est né ce défi singulier ?
Trois raisons m’ont motivé au départ. La première : dans l’univers du streaming, le contact entre les viewers (notre public) et nous (les vidéastes) se fait surtout par écran interposé, de manière virtuelle. J’ai donc cherché un moyen de partir à la rencontre des personnes qui me suivent. Étant donné que je joue des petits buy-ins sur internet, je pense que mon audience fait en majorité partie du monde amateur. Il était donc évident pour moi que le meilleur endroit pour les rencontrer était le plus grand événement live amateur du monde : le Winamax Poker Tour. La deuxième : étant donné que je n’ai pas une grosse bankroll, j’ai rarement l’occasion de jouer en live. Je me suis donc dit que ce serait super de me lancer un défi « live » inédit : jouer toutes les étapes du Winamax Poker Tour et tenter de me qualifier sur l’une d’entre elles. De plus, j’ai streamé toutes les étapes en direct sur ma chaîne Twitch. Partager ma table, en live, sans délai, permettait à mon audience de vivre l’événement de l’intérieur. La troisième, enfin : Ma chaîne YouTube étant encore vierge, j’avais envie de créer du contenu pour la lancer. J’ai donc pensé qu’il serait sympa de réaliser un vlog par étape afin de partager mon aventure.
Comment s’est passée l’étape de Lille, où vous avez décroché tout de suite votre qualification ?
L’étape de Lille, c’était incroyable ! Déjà parce que c’était la première fois que l’équipe de streamers de la chaîne Winamax (le Streamgang) se réunissait presque au complet. J’ai passé un super moment avec eux.
Et bien sûr, c’était aussi incroyable car j’ai réussi à décrocher la qualification en passant les deux journées du tournoi sur la table télévisée commentée par PonceP et Damien.
Me qualifier dès la première étape a été un moment fort en émotions. D’une part, c’était une vraie perf’ pour moi en live. D’autre part, j’étais soutenu par toute l’équipe de streamers, ainsi que par de nombreux viewers, sur place et sur les réseaux. Enfin, mon défi WiPT ne pouvait pas mieux démarrer ! Cela m’a donné beaucoup de visibilité immédiatement et j’en garde un souvenir mémorable
Que pensez-vous de l’ambiance du WiPT ?
Je connaissais déjà le WiPT avant de lancer ce projet. Mais en le vivant de l’intérieur, comme je l’ai fait cette année, j’ai appris à le découvrir encore plus ! Les joueurs se sont qualifiés gratuitement et je pense que la majorité d’entre eux réalisent que c’est un « cadeau » que leur fait Winamax. Tout le monde est super heureux d’être là, l’ambiance à table est géniale. Pour une partie des joueurs, c’est leur première fois en live, et comme c’est du self-deal (sans croupiers), les joueurs s’entraident et apprennent parfois à se connaître. J’ai vu plein de personnes arriver seules et repartir avec des contacts, et c’est ça la beauté de l’événement. Mais l’ambiance du WiPT ne serait pas ce qu’elle est sans le staff et tous ceux qui travaillent énormément sur cet événement. Je tiens vraiment à les remercier car j’ai pu voir leur investissement de près : logistique, floors, team event Winamax, journalistes, photographes, team pro W, WIP… Et un immense merci à Jachara Ungell (Relations Presse) qui a tout mis en œuvre pour que je sois dans les meilleures conditions afin de créer mon contenu.
Comment travaillez-vous votre poker ?
Cela fait un peu plus de deux ans que je joue. J’avoue que pendant longtemps, je n’ai pas du tout travaillé mon jeu. Je me considérais avant tout comme un streamer, plus que comme un joueur de poker, même si c’était mon jeu principal sur Twitch. Mais ces derniers temps, je m’y suis mis plus sérieusement en m’entourant d’un coach : Johnny Bambou (ancien joueur pro Hearthstone, aujourd’hui joueur pro de poker ABI 40/60). Avec lui, je réalise chaque mercredi un stream sur ma chaîne Twitch, où je partage mon coaching en direct avec ma communauté. L’idée est d’aider mes viewers à progresser en même temps que moi, pour permettre à ceux qui n’auraient pas les moyens de se payer un coach de quand même apprendre et progresser.
Avez-vous d’autres idées pour amener un plus large public au poker ?
Actuellement, j’ai un autre projet en cours, que je réalise pour la seconde année consécutive en collaboration avec Winamax sur ma chaine Twitch. L’idée est d’emmener gratuitement, tous frais payés, un abonné de ma chaîne Twitch tiré au sort à Las Vegas pour jouer plusieurs tournois des WSOP ! Avec ce projet Vegas, ajouté au WiPT, mon emploi du temps est déjà bien rempli ! Mais il y aura sans doute d’autres projets à venir. J’ai déjà des idées, mais il est encore trop tôt pour en parler. Tout ce que je peux dire, c’est que chaque projet que je réaliserai sera toujours dans l’optique de partager un maximum avec ma communauté. Ce que je veux, c’est qu’à la fin de ma « carrière » de streamer, je puisse me dire que j’ai fait des choses pour les gens et que j’ai partagé ça avec eux. Pour moi, le stream, c’est du partage, et c’est ce que je veux laisser derrière moi !
Quelle est votre stratégie et vos objectifs lors de cette finale ?
Déjà, le fait d’avoir fait toutes les étapes freeroll, j’ai l’impression que je suis beaucoup plus à l’aise en live à table, avec beaucoup moins d’appréhension. J’ai moins de difficulté à compter les stacks, à gérer mes émotions. Donc ma stratégie sera simple : jouer mon jeu, donner le meilleur de moi-même à table, être concentré sur chaque main, même celles où je ne suis pas impliqué, et recueillir un maximum d’informations sur mes adversaires.
Et pour les objectifs, je crois qu’on a tous le même : gagner la finale. Je rêve de pouvoir soulever l’épée (trophée du WiPT) et la ramener dans mon set-up de stream (rires). J’ai commencé ce projet en beauté en me qualifiant dès la première étape, alors je veux le finir de la même manière !
Alors que la fin d’année est chargée d’actualité pour PMU Poker, Poker52 a eu l’occasion d’échanger avec Hugo Seveste, Chef de Produit en charge des événements live PMU Poker et des partenariats. Rencontre.
Julien Martini vient de remporter la dernière étape du Hip Poker Tour, après également une victoire en FPO… Comment expliquez-vous la constance de votre joueur dans tous les formats ?
Effectivement, c’est la première fois qu’un team pro PMU remporte une étape du Hip’Poker Tour et pas des moindres car il s’agit de la finale à Vincennes, un tournoi ayant rassemblé 335 participants. Erwann Pecheux et Jonathan Therme s’étaient déjà hissés en TF sur des étapes de province mais en 10 ans de HiPT, la victoire de Julien reste un événement inédit pour un Team Pro PMU. Pour rajouter un élément de contexte, Julien a joué en sachant que la dotation était réservée aux clients sur le Hip’Poker Tour. Josiane, qui a fini deuxième de ce tournoi, a passé un moment inoubliable : disputer un HU avec un quadruple champion du monde de poker tout en étant certaine de remporter le premier prix financier. Cela en dit long sur la détermination de Julien sur chaque partie.
Comme vous l’avez mentionné, Julien a remporté un Main Event FPO à Gujan-Mestras en 2022 mais il s’est aussi imposé sur le Highroller du FPO La Grande-Motte en 2023. Julien Martini est un grand professionnel, c’est quelqu’un qui travaille beaucoup le jeu ; il est très compétent en Cash Game et dans les variantes qu’il grind tout au long de l’année mais c’est aussi un joueur de tournoi hors pair. Je pense que son secret, qui constitue sa plus grande force, c’est sa soif de victoire et son envie de mieux faire à chaque échéance. C’est un éternel insatisfait, dès qu’il s’assoit à une table de Poker il donne le meilleur de lui-même avec pour seul objectif de gagner, peu importe qu’il s’agisse d’un tournoi WSOP, un EPT, un FPO, un Hip’Poker Tour ou même le tournoi interne des employés du PMU qu’il a remporté en 2022. Par-dessus tout, Julien est un amoureux du jeu, il est constamment dans une recherche de progression et d’amélioration de son niveau de jeu.
Comment avait commencé l’aventure avec lui ? Quelles sont les plus grandes fiertés dans votre histoire en commun ?
Après l’histoire forte vécue avec Erwann Pecheux et Sarah Herzali, nous avions besoin marquer le coup car Sarah et Erwann étaient des icônes de PMU Poker. Nous avons donc cherché un profil français avec un fort potentiel niveau poker mais capable également de faire rayonner dans les médias, ou encore dans le milieu du poker associatif qui est très cher à l’ADN du PMU. Julien Martini s’est imposé à nous comme une évidence, il a démarré le Poker dans le Club d’Achères dans le 78. Avant d’être le top joueur que l’on connaît, c’est quelqu’un qui a travaillé sur un métier plus classique et qui a des valeurs en adéquation avec celles du PMU. C’est Brewenn Cariou, le Responsable du Business Sport/Poker au PMU, qui en 2021 est parvenu à négocier avec Julien de sorte que ce dernier représente la room.
Sans hésiter, les plus grandes fiertés sont ses victoires sur le circuit PMU qui montrent l’investissement qu’il peut mettre dans son sponsor mais surtout, Julien a remporté 3 de ses 4 bracelets de champion du monde avec un patch PMU sur la poitrine en tant que joueur sponsorisé et c’est une immense fierté pour la marque de l’avoir accompagné lors de ces succès.
- Le 10K razz à Vegas en juillet 2022
- Le 2K 8 Game Mix à Rozvadov en décembre 2021
- Le 2 500€ Short Deck à Rozvadov en novembre 2021
Comment s’articulent vos compétitions live principales, Hip Poker Tour et FPO ?
Le Hip’Poker Tour est un circuit de tournois gratuits avec croupier et en hippodrome. Pour y participer, les clients doivent se qualifier gratuitement sur PMU.fr. En général, les qualifs démarrent 5-6 semaines avant l’événement à raison de deux satellites par semaine. L’objectif de cet événement est de faire découvrir les courses hippiques aux joueurs de poker puis pendant la pause dîner du tournoi, ces derniers ont l’occasion de parier sur les courses depuis les salons de l’hippodrome, bien souvent avec un cocktail offert par PMU Poker. L’année 2024 a marqué l’anniversaire des 10 ans du Hip’Poker Tour (8 saisons en raison du COVID-19 en 2020/2021) pour un total de 30 étapes, près de 5 500 joueurs cumulés, 700 croupiers, plus de 200 000€ redistribués et 8 hippodromes visités.
Concernant le FPO, il s’agit de notre circuit propriétaire, en marque propre. Le tour est coorganisé depuis sa création en 2017 avec Texapoker. Le tournoi phare du festival est le Main Event à 600€. C’est tout d’abord un événement d’image pour PMU ; l’objectif initial du circuit était d’ancrer la marque dans le paysage live du poker français. L’objectif est largement atteint puisqu’en 7 ans et 31 étapes, la fréquentation a explosé aussi bien sur le Main Event, qui rassemble régulièrement entre 500 et 700 joueurs, que sur les side events qui cartonnent avec le FPO 300, le PLO ou encore le Highroller. Outre l’organisation millimétrée par les équipes de Texapoker, le succès s’est aussi construit via les satellites onlines. Sur des étapes comme Lyon ou Pornic, nous avons recensé plus de 50 joueurs directement qualifiés via PMU.fr. À La Grande-Motte, la magie a opéré pour Mickael Martin, un client qui a obtenu son ticket via les sous-satellites : il a transformé 10€ en 50 000€.
Quels sont les grands moments de la saison 2024/2025 à venir ?
Sur le Live, il va y avoir plusieurs événements pour lesquels PMU est partenaire via Texapoker. Par exemple, en décembre, au moins un joueur sera qualifié sur PMU.fr pour jouer le WPT World Championship au Wynn Las Vegas. Ce fut le cas également l’an passé où Maryline, cliente PMU Poker, après avoir remporté un satellite à 125€ puis le super satellite à 1000€, s’est retrouvée dans l’avion avec la Team Pro PMU pour aller jouer ce WPT à 10 000$. L’histoire fut magnifique puisqu’elle a fait sauter la bulle de ce tournoi et a terminé ITM pour plus de 20 000$.
Dans le même registre, nous aurons la promotion Las Vegas Experience/Super Crown qui permet aux clients qualifiés de jouer des tournois WSOP à Las Vegas pendant les championnats du monde.
Enfin, à une date encore à déterminer, un client PMU sera couronné Pro Dream afin d’intégrer la Team Pro le temps d’une saison comme ce fut le cas pour Dylan Chechowski par le passé ou plus récemment pour Jeremy Surinach qui forme un duo complémentaire avec Julien Martini.
Comment fonctionne votre partenariat avec Apo et Texapoker pour le live ?
L’association Texapoker x PMU est en vigueur depuis 2016. Les équipes dirigées par Apostolos Chantzis s’occupent de la logistique, de la promotion et de l’exploitation du France Poker Open en lien avec les casinos qui accueillent les étapes. Texapoker s’implique au-delà de ses aspects et investi avec nous sur le dispositif de l’évènement pour proposer aux joueurs la meilleure expérience possible.
Ce partenariat est surtout un modèle gagnant-gagnant qui permet aux joueurs de cumuler des tickets TPS 250 via les satellites online sur PMU.fr (initialement le tournoi phare de l’opération « un tournoi près de chez vous » de Texapoker). Ainsi, les clients peuvent cumuler des tickets afin de construire une bankroll live utilisable sur tous les tournois Texapoker en partenariat avec PMU. Le solde de la bankroll est visible quasi en temps réel sur Texapoker.net avec votre compte client. Il y a deux satellites par semaine avec 6 tickets GTD 250€ le mardi et le jeudi et un 5 tickets 100€ le dimanche. Ces tournois, accessibles depuis 3€, rencontrent un tel succès qu’ils doublent très souvent leur garantie jusqu’à fournir plus d’une vingtaine de tickets par semaine. Et cette belle histoire a encore grandi avec le soutien de PMU Poker sur les évènements WPT prime que Texapoker organise en France et à San Remo qui permettent d’enrichir les qualifications live de la room.
Le parcours d’Hugo Seveste dans l’industrie du gaming
Diplômé d’un Bachelor en commerce international et d’un Master 2 en management des organisations sportives, je suis passionné par le Poker et l’industrie des jeux d’argent depuis l’âge de 18 ans. Après mon Master 2, j’ai vécu un an et demi en Angleterre (Manchester et Leicester) où j’officiais en tant que croupier jeux traditionnels dans le groupe de casinotiers Grosvenor. Au PMU depuis bientôt 8 ans, je m’occupe des produits live majeurs de la room comme le circuit live PMU, le France Poker Open. J’ai également en charge la mise en place de la saison Hip’Poker Tour ; des tournois gratuits en hippodrome ayant pour but de faire gagner de la dotation à une cible de joueurs associatifs/récréatifs et de leur faire découvrir le monde des courses hippiques. J’ai en charge également les partenariats et c’est moi qui suis en relation directe avec Texapoker, notre partenaire majeur qui effectue un énorme travail sur les synergies live et aussi online via les satellites pour jouer des TPS près de chez vous ou de gros festivals siglés PMU.
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