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Portraits / Interviews

Interview Poker52/Paul-François Tedeschi : "Je veux m'amuser, pas me brûler les ailes"

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Il appartient à la jeune garde du poker français et rien ne semble l’arrêter. A seulement 23 ans, Paul-François Tedeschi a déjà remporté 457 088 $ sur le circuit. Il y a quelques jours, il a ajouté une nouvelle ligne à son élogieux palmarès en terminant runner-up du WPT National Gruissan.

Nous l’avons rencontré pour qu’il revienne plus en détails sur son parcours et ses récents résultats.

Poker52 : Heureux ou déçu par cette place de runner-up ?

Paul-François Tedeschi : Franchement je suis assez content de cette seconde place. Certes un peu déçu de ne pas décrocher la victoire, mais je pense avoir joué correctement tout au long de ce tournoi. En dehors du HU, j’ai eu beaucoup de réussite alors que je ne partais pas favori avant la table finale.

Poker52 : Comment s’est déroulé le tournoi ?

Paul-François Tedeschi : Le tournoi s’est vraiment bien déroulé.  J’ai pu doubler mon tapis de départ au Day 1 ce qui m’a permis d’avoir un stack confortable lors du Day 2. Je n’ai pas eu besoin de prendre beaucoup de spots high variance et j’ai pu jouer pas mal de petits pots. J’ai fini la journée dans le top 3 à 21 left.

Les choses se sont un peu compliquées à 11 left lorsque j’ai changé de table. Alors que tout se passait bien, je me suis retrouvé à la table d’Ilan Boujenah et Jonathan Hamard qui avaient tous les deux pas mal de jetons. Je n’ai pratiquement pas gagné un coup et je me suis retrouvé en table finale avec le plus petit stack.

A partir de ce moment, la tendance s’inverse et je double deux fois avec les As. Je touche beaucoup de jeu et je gagne tous mes coups. J’arrive même à craquer les As de mon adversaire quand je flop un tirage couleur avec seconde paire. Bref j’arrive en HU avec plus de 60% des jetons.

Poker52 : Il t’a manqué quoi contre Ilan ?

Paul-François Tedeschi : Tout d’abord, bravo à Ilan. C’est toujours sympa de se retrouver avec un pote à la fin d’un tournoi. Je ne suis pas tombé sur le premier venu et je savais que ce tête-à-tête s’annonçait difficile.

Je regrette un peu que ce duel ait été assez court. J’estime avoir bien suivi mon plan, mais pas mal de coups étaient inévitables. Il a très bien joué et run assez good. Il était difficile de faire mieux.

On a fini la soirée avec Ilan lors d’une grosse session online avec le Main Event des FCOOP.

Poker52 : Qu’as-tu pensé de la prestation de Sylvain Loosli pendant la finale des WSOP ?

Paul-François Tedeschi : Je félicite Sylvain Loosli pour sa belle 4e place. Il s’est bien préparé pour cette finale en analysant en détail tous ses adversaires. Il a bien représenté le poker tricolore.

Poker52 : Remporter le Main Event est-il pour toi le but ultime en tant que joueur de poker ?

Paul-François Tedeschi : Remporter le Main Event WSOP c’est le rêve de tous les joueurs de poker. Ce tournoi est cependant l’un des plus longs et présente un très grand nombre de participants. Il faut donc pas mal de réussite pour arriver au bout. Je me consolerais bien avec un petit bracelet hors Main Event… dans un premier temps (rires).

Poker52 : Quelles étaient tes ambitions quand tu as débuté le poker ?

Paul-François Tedeschi : Prendre du plaisir ! Quand j’ai commencé à jouer au poker, je n’avais pas vraiment de grosses ambitions. Je jouais en parallèle de mes études sans me fixer d’objectif. C’était un passe-temps. Evidemment, les finales WSOP, EPT, ou WPT me faisaient rêver, mais j’étais conscient que pour pouvoir débourser 5000 $ ou 10 000 $ dans un tournoi, la route serait longue.

Poker52 : Comment as-tu commencé à jouer ?

Paul-François Tedeschi : J’ai appris le poker avec des amis au lycée. J’ai directement accroché. Du coup je me suis inscrit online, tout d’abord en fictif, puis quelques mois après, je faisais mon premier dépôt pour passer en réel.

Poker52 : Comment s’est passée ton ascension dans le poker ?

Paul-François Tedeschi : Au début, je n’avais aucune notion de la gestion de bankroll et sans trop savoir jouer je me retrouvais sur des tables de 25/50 PLO H/L avec 2000$ de roll. Forcément, je n’ai pas fait long feu. Après trois ou quatre dépôts peu concluants, j’ai décidé d’arrêter les frais et de repartir sur les tournois freeroll. Petit à petit, grâce à une gestion bien plus rigoureuse et quelques belles performances en tournois online, j’ai réussi à amasser un capital qui m’a permis de faire la transition vers le live tout en restant un amateur.

Poker52 : La vie d’un joueur de poker qui écume les tournois ressemble t-elle à celle que tu avais imaginé ?

Paul-François Tedeschi : Je n’avais pas vraiment imaginé la vie d’un joueur de poker. Mais une chose est sûre, pour un jeune de mon âge, le fait de pouvoir voyager dans le monde entier et pratiquer sa passion, on ne pouvait pas rêver mieux.

Après, il est vrai que certaines périodes sont plus dures que d’autres. Heureusement, j’ai d’autres centres d’intérêts que le poker afin de rester positif dans les mauvais cycles. Je vois des amis, ma copine et j’essaie de faire du sport de temps en temps pour pouvoir décompresser. Avoir comme seule activité le poker ne peut pas être bon à long terme.

Poker52 : Tu fais désormais partie des jeunes Français qui réussissent bien sur le circuit. Quel regard portes-tu sur le poker actuel ?

Paul-François Tedeschi : Le poker a beaucoup évolué. Actuellement les étapes majeures comme les EPT, WPT ou bien WSOP sont devenues assez relevées, on retrouve de plus en plus de joueurs compétents qui écument le circuit… De même pour le poker online, il est devenu très difficile de tirer son épingle du jeu.

Poker52 : As-tu le sentiment qu’il est devenu plus compliqué de jouer au poker en France ?

Paul-François Tedeschi : Il est en effet devenu plus compliqué de jouer en France, que ce soit online avec un marché cloisonné et une baisse du trafic qui ne cesse d’empirer, ou en live, avec ce flou fiscal concernant les joueurs de poker.

Poker52 : Tu préfères le live ou le online ?

Paul-François Tedeschi : Je préfère vraiment le live car je m’y sens beaucoup plus à l’aise, et puis le contact humain est quand même plus attrayant. C’est toujours plus intéressant de rencontrer des gens et de pouvoir échanger avec eux aux tables plutôt que de grinder des heures derrière un ordinateur.

Cependant je n’oublie pas le online, c’est là que j’ai commencé et où j’ai beaucoup appris. Pour continuer à progresser, j’y consacre encore pas mal de temps.

De plus, même si le live est ma priorité, j’essaie le plus possible de passer par des qualifications online pour ne pas faire de trop gros écarts au niveau de la bankroll. Des séries comme les EPT par exemple coûtent cher et je pense que sur le long terme, elles sont dures à assumer pour un joueur qui paye ses frais et ses buy-in.

Poker52 : Quels sont les joueurs qui t’ont donné envie de jouer au poker ?

Paul-François Tedeschi : Je dirais Phil Ivey ou Tom Dwan dans des émissions comme Poker After Dark où ils s’échangent des coups impressionnants.

Après j’ai eu l’occasion de jouer contre des joueurs comme Jason Mercier, Phil Hellmuth, Joseph Cheong (en finale des WSOPE), Ole Schemion, Dan Smith (en demi-finale du Partouche Poker Tour) et Roger Hairabedian (en heads up au mixed max Wsope lors de mes premiers live). Ces joueurs m’ont donné envie de progresser et de continuer dans ce milieu.

Poker52 : Que penses-tu de la victoire et du 2ème bracelet de Roger aux WSOPE ?

Paul-François Tedeschi : Je pense que cette victoire est méritée pour Roger, je suis très content pour lui. C’est un joueur qui m’a beaucoup appris en live, notamment pendant mon HU contre lui. Il est capable de très vite s’adapter à son adversaire, de changer de vitesse, et surtout de détecter le moindre signe de faiblesse. Les livetards sont souvent critiqués par la génération d’internet, mais l’expérience est un facteur clé dans ce jeu.

Poker52 : Tu t’étais qualifié pour les WSOPE sur BarrierePoker. Comment as-tu réagi à l’annonce de la fermeture ?

Paul-François Tedeschi : Je suis déçu par cette fermeture. C’est là que j’ai pu me qualifier pour mes premiers tournois live, et  réaliser ma plus belle performance à l’heure actuelle (6eme place au Main Event WSOPE).

Puis forcément une room qui ferme, ce n’est jamais une bonne nouvelle pour le marché du poker en France.

Poker52 : Es-tu à la recherche d’un sponsor ?

Paul-François Tedeschi : Avoir la chance de représenter une room et leurs couleurs serait un honneur. Je pense pouvoir apporter pas mal de visibilité à un sponsor avec mon volume actuel sur les différentes étapes française et internationales. Je suis un joueur sérieux et respectueux, et j’ai une bonne image à la table. Je pense que les gens m’apprécient. De plus je suis très motivé à l’idée de remporter un titre majeur.

Poker52 : Peux-tu nous dire quelle va être la suite de ton programme poker ?

Paul-François Tedeschi : Au niveau de mon programme, j’enchaîne sur le FPS Paris et le High Roller, l’Unibet Riga et en fin d’année l’EPT et le WPT Prague. Eventuellement quelques sides events si les choses ne se déroulent pas comme prévu lors des tournois principaux.

Poker52 : Ils ont annoncé qu’un nouveau Big One For One Drop allait voir le jour. Aimerais-tu jouer ce genre de compétition ?

Paul-François Tedeschi : Oui évidement. Ce serait un rêve de pouvoir jouer un tel tournoi et de se confronter aux meilleurs joueurs de la planète. Mais il faut prendre les choses étape par étape. Je veux m’amuser, pas me brûler les ailes.

Poker52 : Merci Paul et bonne chance pour la suite.

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Portraits / Interviews

Rencontre exclusive : Barny Boatman, vainqueur de l’EPT Paris

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Barny Boatman, « One for the good guys »

Il est des figures du poker dont on apprécie la seule existence. Des personnalités qu’on aime suivre sur les réseaux sociaux pour leur intelligence, leur modestie, leur humour et leur humanité. Et quand on les retrouve en table finale d’un tournoi majeur du circuit international, on peut passer sa nuit à le soutenir, anonymement, sur les streaming des compétitions. En finissant vainqueur du fabuleux EPT Paris, organisé conjointement par les casinos Barrière et PokerStars, Barny Boatman a fait plaisir à tous les vrais amoureux du poker. Quelques jours après son succès incontestable en terres parisiennes, le champion anglais nous a accordé un entretien exclusif.

Vous venez de remporter l’une des compétitions les plus relevées de la saison poker, l’EPT Paris. A quel moment pensiez-vous que ce titre était pour vous ?

Je pense que la plupart des joueurs de poker sont plein d’optimisme lorsqu’ils s’inscrivent à un tournoi, autrement ça ne vaut pas le coup de s’acquitter du buy-in ! (rires) En tout cas , c’est mon cas… Ce n’est cependant qu’à mi-journée du Day 2 où j’ai compris que j’arriverais sans doute à la bulle du tournoi avec un joli tapis devant moi, même si j’ai attendu le Day 4, à son début, pour visualiser plus clairement ma place en table finale. A la fin de cette journée-là, j’étais même persuadé que la gagne était envisageable.

Quels ont été les moments pivots de votre tournoi ?

Il y en a eu quelques-uns… J’ai eu plusieurs mains où je suis tombé sur le flop avec une overpaire, et où j’ai réussi à faire coucher la main de mes adversaires en représentant quelque chose de plus fort qu’en réalité. Dans au moins l’une de ces situations, je n’aurais même jamais tenté cela si j’avais su ce que l’autre joueur avait en face ! Il y a eu deux grosses mains qui m’ont assuré le tournoi. La première, à la fin du Day 4, où je paye un bluff avec une main faible dans un très gros pot qui me donne le chiplead, et une autre en finale, où je pousse Kauffman à se lancer dans un énorme bluff alors que j’avais un full contre ses deux paires. Nous n’étions plus que trois, et j’ai été à nouveau propulsé en tête. Ensuite, je n’ai jamais regardé derrière moi ! (rires)

Comment avez-vous fêté cette victoire ?

Tout cet argent va changer la vie de ma compagne et moi-même. Cela tombait bien, on cherchait une maison avec l’eau courante, cela devrait être possible désormais… On a fêté ça avec un très bon repas au Fouquet’s, sur les Champs-Elysées, et ensuite je trouverai bien l’occasion de fêter avec des amis cette belle victoire à Londres, Dublin et même Madrid. Je voudrais partager cette joie avec autant d’amis que possible. Et maintenant que j’ai goûté à la victoire sur l’EPT, je devrais sûrement avoir encore plus envie de remettre ça…

Comment avez-vous débuté le poker, en Grande-Bretagne ?

A l’école, tout simplement. Et ensuite, le circuit classique des parties privées, puis des casinos, mais aussi des cercles de jeux et des cash-games plus élevés avec des hommes d’affaires. J’ai joué dans à peu près tous les endroits possibles au monde : des pubs qui sentaient la bière chaude, des arrière-salles et des clubs luxueux. Où qu’il y ait de l’action, j’y vais, et je franchissais même la Manche souvent afin de voir mon ami Bruno Fitoussi à l’Aviation Club de France, à l’époque.

Quel est l’état de la scène poker britannique en 2024 ?

La culture du poker a toujours été très présente en Grande-Bretagne. De gros circuits sont toujours actifs, comme l’UKIPT qui va débuter à Dublin très prochainement. C’est surtout la scène tournois qui fonctionne très bien, ce qui permet à de jeunes talents de se révéler et de faire de belles performances à l’international.

Vous faites partie du quatuor qui a créé le fameux site de classement HendonMob, qui a changé le monde du poker…

Au début des années 1990, mon frère Ross —qui est un acteur assez connu en Grande-Bretagne— et moi-même avions une partie privée vers le quartier d’Archway, tandis que Joe Beevers et Ram Vaswani en avaient une autre, bien plus chère et sérieuse, dans un autre quartier du nom de Hendon. On est allés jouer là-bas, et uqelques mois plus tard, on s’est retrouvés à faire le tour du monde ensemble. On nous a surnommés à l’époque « The Hendon Mob » (la bande de Hendon, ndlr) même si je suis persuadé encore aujourd’hui que « The Archway Mob » aurait mieux sonné ! (rires)

Pourquoi aviez-vous choisi le poker comme mode de vie ?

C’est la liberté, tout simplement. Seul le poker pouvait m’offrir cela : les voyages, les amis, les défis incessants. Cela vous pousse à toujours réfléchir et apprendre, sans cesse.

Le poker est un jeu d’argent —comment vous en accommodez-vous à un niveau personnel et politique, vous qui êtes très engagé dans le social ?

Il existe bien des façons de gagner sa vie, certains sont plus productives et socialement enrichissantes que d’autres. Je n’ai jamais passé ma vie à simplement jouer au poker. J’essaie toujours d’être impliqué dans des projets plus créatifs, comme l’écriture, mais surtout d’utiliser mon temps et mes ressources financières pour soutenir et aider les personnes et les causes qui me tiennent à cœur. A certains moments de ma vie, lorsque mon indépendance financière et ma disponibilité étaient au mieux, j’ai ainsi pu vraiment être là auprès de mes amis et ma famille.

Comment avez-vous su vous adapter au fil de toutes ces années ?

Vu que je viens de devenir le plus vieux des champions EPT, je suppose que je n’ai pas tout perdu ! (rires) Ce jeu, c’est un jueu d’adaptation, autant face à des joueurs individuels à votre table, mais aussi aux changements de dynamiques d’un jeu ou d’un tournoi, mais aussi aux évolutions des concepts, des styles de jeu et des stratégies qui régissent le poker. Le plus important, je pense, c’est de relever le défi en y prenant du plaisir, de toujours apprendre, et surtout d’improviser selon les circonstances. Je n’étudie pas à proprement parler le jeu, même si je devrais sûrement, et je ne me considère absolument pas comme un des top joueurs de mon époque, mais à certains moments, mon expérience me permet de m’en sortir assez pour que je n’aie pas envie de me mettre à étudier formellement le poker. On me parle souvent du « bon vieux temps du poker », comme si c’était il y a des siècles, mais franchement, gagner un des plus beaux tournois de la saison, dans une des plus belles villes du monde, en magnifique compagnie, ce ne serait pas ÇA les bons vieux jours ? (rires)

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Dans La Tête d’un Pro revient en force sur Winamax !

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Après la douloureuse élimination d’Alexane Najchaus sur le Freezeout à 3 000 $ lors des WSOP, la série mythique Dans La Tête d’un Pro de Winamax tourne sa caméra vers Mustapha Kanit. Dans cette série de 7 épisodes, le numéro 1 italien prend le relais pour remettre d’équerre cette nouvelle saison, sur l’un des tournois emblématiques des WSOP !

Après 13 ans d’existence, la série Dans la Tête d’un Pro reste fidèle à ses débuts avec un concept fort : transporter les passionnés et la communauté poker dans la peau d’un membre du Team Winamax sur les tournois les plus prestigieux et les plus difficiles de la planète poker.

Le thème WSOP de cette année pour le Team Winamax : surpasser les 3 millésimes précédents, durant lesquels pas moins de 6 bracelets au total ont été remportés.

Le jovial de l’équipe se lance sur l’emblématique 6-Max

Mustapha Kanit, élu clown officiel du Team Winamax est aussi redoutable cartes en mains qu’hilarant durant les pauses-dîner. Lors de cette série d’épisodes, les spectateurs pourront suivre le numéro 1 italien sur l’un des tournois les plus emblématiques de l’ère moderne des WSOP, le 6-max à 5 000 $ l’entrée, où plus de 1 000 joueurs sont attendus.

Retrouvez le premier épisode de la série DLTDP avec Mustapha Kanit dès aujourd’hui sur la chaîne YouTube de Winamax. 

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Apo, une équipe au service du poker

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En quelques années, la marque Texapoker, fondée parApo(stolos) Chantzis, est devenue un incontournable du poker hexagonal, jusqu’à devenir quasiment hégémonique depuis la reprise d’activité après la pandémie Covid. Entouré de François Lascourrèges, fidèle depuis des années, et Mickaël Lesage, nouvel arrivant dans la galaxie Texapoker, Apo crée, dirige et assure désormais plus de 1600 tournois par an. Rencontre du triumvirat qui fait battre le cœur du poker français.

Le poker a d’unique qu’il accueille sans différence aucune tous les profils de joueurs, mais aussi d’organisateurs. Souvent attirés par les sirènes du tapis vert, ceux qui en font désormais tourner le business ont un seul point commun, l’amour du beau jeu, et autant de destins que de personnalités. À tout juste 70 ans, Apo en est le plus pur produit: «Je suis un autodidacte qui s’est créé tout seul», confie-t-il. «Je n’ai même pas suivi de formation de casinotier, au départ je jouais pas mal au poker fermé (le Draw), et j’ai gagné quelques tournois en Espagne, avant de me mettre à pratiquer le Limit Hold’em début 2000, puis de fréquenter le casino de Barcelone… Je suis empirique, et j’ai toujours travaillé très simplement. À chaque tournoi, je me fais un petit tableau pour déterminer les besoins en ressources humaines : tant de croupiers, tant de chefs de partie, tant de TD, etc. Je détermine un budget prévisionnel qui me permettra d’atteindre l’objectif. En fait, c’est simple: le cœur de mon métier, c’est de remplir chaque jour les salles.» Bien lui en a pris puisque, depuis le début de l’aventure Texapoker, pas un tournoi n’a fini dans le rouge: «Ma devise, c’est “Un tournoi près de chez vous”, et je ne déroge pas à cette règle. C’est mon système économique, pour que les clients puissent s’y retrouver, sans dépenser trop d’argent dans les hébergements ou dans de la nourriture. Ils peuvent même rentrer chez eux, puisqu’avec le maillage de casinos partenaires sur tout le territoire, ils trouveront un casino à moins de 150km de chez eux.»

L’EXPÉRIENCE POKER À PORTÉE DE TOUS

Ses débuts, comme François Lascourrèges, directeur de production chez Texapoker, Apo les a faits en province, bien loin du brouhaha parisien et des luttes de pouvoir entre casinotiers. Apo vient de Perpignan, d’où il continue de conceptualiser et d’articuler ses centaines de tournois, tandis que François Lascourrèges vient d’un peu plus au nord, en Gironde. C’est dans l’associatif que François Lascourrèges a fait ses premières armes: «Études à Bordeaux en BTS, et avec le temps libre qu’il me restait, j’écumais toutes les associations de la région en tant que jeune joueur passionné. Les casinos commençaient à organiser des tournois dans la région, jusqu’au moment où l’un d’entre eux m’a invité à travailler en tant que croupier extra. Les casinos recrutaient auprès des amateurs de poker pour former des croupiers, et j’ai débuté ainsi vers 2008-2009 en distribuant le jeu à table.» Parallèlement à ses études, il se frotte au cash-game, joueur gagnant aux petites limites, à Gujan-Mestras, puis découvre les tournois live, ne goûtant que peu au online. «J’étais très investi dans le poker associatif, notamment en tant que président du club d’Arcachon pendant cinq ans, jusqu’en 2011.Dans ce cadre, on a créé une sorte de ligue de poker, le 3+3, regroupant tous les joueurs amateurs, et organisé des tournois gratuits dans tous les casinos de la région. L’aventure s’est arrêtée sur le deuxième tournoi à Gujan, lorsqu’il m’a proposé de travailler pour eux. On a fini par se sédentariser à Gujan, qui avait un énorme potentiel, en organisant des freerolls sur place. On m’a ensuite proposé la place de MCD/directeur de tournoi, une énorme opportunité, et avec le travail, ça a payé…» Vient alors la rencontre avec le monde du poker professionnel: premier FPS en 2012 à Gujan, et grâce aux équipes locales, la collaboration avec Apo et Texapoker. La rencontre entre les deux hommes était actée ,et dès 2018, François Lascourrège rejoint à temps plein la structure, quittant un travail sédentaire pour une vie sur les routes, à passer de casinos en clubs de jeux, pour assurer le suivi de production parfait de la marque.

UNE ÉQUIPE COMPACTEET SOUDÉE

Malgré le nombre exponentiel de tournois organisés par sa structure depuis la sortie du Covid, Apo reste confiant quant au fonctionnement inhérent à Texapoker: «La sortie de la pandémie a été un moment clé et un défi vraiment fou pour l’entreprise. On voulait reprendre les tournois et initier le retour du poker le plus tôt possible afin de permettre aux croupiers et aux équipes des casinos de survivre au mieux», résumeFrançois Lascourrèges. «Ça a été un moment clé, où il y a eu beaucoup de débats en interne, mais on en est ressortis encore plus fort. Apo a été le premier à avoir le courage et la détermination de retourner au front, c’était impressionnant. Les croupiers, c’est le nerf de la guerre, car ils sont volatils et voyagent énormément.» Apo plussoie:«On fait travailler un peu moins de 100 croupiers en simultané, à partir d’un pool de 130 à 140, qui inclut le personnel étranger. Il ne fallait pas les laisser sur la touche.» Le facteur humain, depuis, est d’ailleurs devenu la clé de toute entreprise poker: la formation (en interne chez Texapoker, chapeautée par Élodie Martin), mais aussi la gestion humaine, prise très au sérieux avec deux employés dédiés à cette tâche: «L’équipe comprend également Nicolas Pinna, qui s’occupe de tout le back-office web et le suivi réservation, deux responsables des ressources humaines, François Lascourrèges en directeur de production, Florence Mazet à la communication et désormais Mickaël Lesage, directeur d’exploitation.» Mickaël Lesage, justement, vient de rejoindre le navire Texapoker (Apo, quant à lui, parlerait plutôt de voilier, en grand amoureux de la mer), après une belle carrière dans le poker parisien:«J’ai commencé en 2006 au sein d’un cercle de jeux, le Cercle Concorde en tant que croupier poker. Puis j’ai été appelé par unautre cercle, le Cercle Clichy-Montmartre, afin de démarrer une activité poker où j’ai évolué jusqu’au poste de MCD, directeur des tournois. J’ai eu ensuite la chance de pouvoir travailler avec la plupart des acteurs du marché (PMU, WSOP, WPT,DSO Unibet…) et même de voyager afin de me perfectionner dans mon métier. J’ai commencé à travailler avec Texapoker lors d’un Event WSOPC à Cannes en 2017. Ensuite nous ne nous sommes plus lâchés, nous avons travaillé en collaboration durant trois ans sur différents festivals lorsque j’étais MCD au Club Montmartre.»

2023, TOUJOURS PLUS HAUT

Le poste de Mickaël Lesage, qui vient d’être créé en décembre 2022, était indispensable au bon développement de l’entreprise pour l’année qui débute: «Apo m’a proposé d’être directeur d’exploitation de Texapoker en sachant que j’avais quitté mon poste au sein du Club Montmartre. J’ai effectué quelques événements pour Texapoker en ac-ord avec mon ancien employeur et cela s’est toujours très bien passé. Dans l’entreprise, je garde mon poste de directeur de tournoi, mais je suis également en charge de la programmation et de la coordination des événements avec François. Nous collaborons tous les deux étroitement à l’exploitation des licences et partenariats qu’Apo a signés pour le compte de Texapoker.» L’année 2023 s’annonce assez folle en termes de développement et de consolidation du marché pour Apo: «Nous travaillons en France avec 22 casinos et clubs, et nous sommes complets pour toute l’année au minimum. Le seul développement immédiat supplémentaire concerne l’Europe, avecl a Belgique, à Namur peut-être, mais aussi l’Autriche, avec Baden. Notre concurrence est simple et saine: c’est le Barrière Poker Tour, et nous respectons beaucoup leur travail et leur offre. Je préfère avancer de notre côté, dans un écosystème poker qui est sain pour tout le monde.» Il faut dire que l’année 2022, qui vient de se clore, a été riche en émotions: «Les WSOPC à Cannes, par exemple, étaient hallucinants, avec la nouvelle salle à l’étage et sa cinquantaine de tables au lieu de vingt-cinq», se souvient, ému, François Lascourrèges. Une collaboration unique avec le casino cannois dirigé par Alain Fabre, figure attachante et charismatique parmi les casinotiers français: «Avec Alain Fabre,on se connaît depuis des années, et on travaille main dans la main. Les WSOPC 2023, du 12 au 25 avril, devraient aussi beaucoup faire parler d’eux!» sourit Apo. «Quant àSan Remo, on a confié la direction quotidienne à Alex Angossi, pur produit Texapoker, qui travaille depuis six ans en étroite collaboration avec moi. Cette année 2023 va être très belle là-bas: l’IPO, qui a lieu du 1er au 10 mai, mais aussi le WPT Prime, du 5 au 11 juin, ainsi que le DSO du 11 au 16 juillet.» À la clé de l’année à venir, le nouveau deal exclusif à Paris avec le Club Circus qui débute en fanfare dès janvier, avec le WPT Prime, une nouvelle signature qui réjouit toute l’équipe: «Le retour du WPT Prime en France et en Italie, par Texapoker, c’est une nouvelle extraordinaire», ajoute François Lascourrèges, tandis qu’Apo rêve encore et toujours plus haut. «Je veux faire revenir un WPT Global avec le Main Event à 3500€ à Paris. On va également lancer des qualifications dans toute la France avec douze qualifiés pour un package à 12000€ offrant le tournoi du WPT Championship de décembre 2023 au Wynn à LasVegas, à partir de tournois qualificatifs à quelques centaines d’euros.C’est du long terme, avec le WorldPoker Tour, comme avec tous les partenaires avec qui nous travaillons.» Car la force de Texapoker réside également dans sa fidélité à de nombreux acteurs du marché: PMU et Unibet côté online, qui ont vu leur fréquentation exploser depuis deux ans, mais aussi des franchises telles que le WPT, le FPO, les DSO, les satellites pour l’EPT ou les FPS, des casinotiers indépendants ou ralliés à des groupes. «L’important», conclut Apo, «c’est que tout le monde s’y retrouve. Et que l’on travaille tous ensemble dans la même dynamique positive qui nous anime depuis le départ.»

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