On le tient, notre vainqueur de cet édition record du Main Event WPTDS Deauville 2018 (474 entrées, dont 111 re-entries) : Saul Berdugo, qui n’aura presque jamais lâché son statut du chipleader depuis le coup d’envoi du Jour 3. Le Parisien aura parfaitement maîtrisé son sujet lors d’une table finale loin d’être évidente au regard de son casting. Pour revivre la table finale comme il se doit, je vous invite à relire le résumé complet de celle-ci introduite ci-dessous. Et sinon, ça fait quoi de gagner 100 000 balles, Saul ?
« Je suis très content, c’est ma plus belle victoire », a réagi à chaud celui qui s’est imposé sur le DreamStack (500 €) du CCM, en mai dernier. « Il n’y a plus de tournoi à Paris, c’est pour ça que je viens à Deauville. Et je ne suis pas trop joueur de cash game. Je préfère les tournois, le jeu se veut plus subtil, et la dimension de la compétition rentre aussi en jeu », poursuit le nouveau champion. C’est bien beau de gagner 100 000 euros, mais pour en faire quoi ? « Ah bah je vais les rejouer ! », lâche le passionné avec un grand sourire.
« Vous savez, je ne voyage pas beaucoup. Je préfère jouer, rentrer et voir mon petit chat qui est d’ailleurs tombé malade en Normandie, puisque oui, je l’ai ramené avec moi ». Un amoureux des félins, qui s’est justement battu comme un lion pour parvenir à ce résultat. « Je n’ai jamais lâché mon chiplead, sauf une fois lorsque Joris avait plus de jetons. Sinon, je ne me suis pas vraiment senti en danger. Mon but : c’était d’aller le plus loin possible. Je ne pensais pas gagner, donc j’avançais palier financier par palier financier », conclut l’heureux vainqueur.
Bon, il est temps de nous quitter les amis. Un grand merci d’avoir suivi ce coverage quatre jours durant. En espérant vous avoir fait kiffer. Nous concernant… bah c’est un peu le flou : soit à l’occasion du WSOP Circuit Marrakech en janvier, soit lors du premier événement BPT de la saison 2019, et ça se passera à Bordeaux, fin février. Toujours est-il que je vous souhaite d’excellentes fêtes de fin d’année, que du bonheur, toussa toussa, vous connaissez la chanson ! Au plaisir de vous recroiser autour des tables. Peace. Greg H.
Résumé complet de la table finale
18 heures : le début de la table finale a été marqué par l’élimination rapide de Romain Hamouche, pourtant parti avec 25 BB au coup d’envoi de celle-ci. Le régulier de Gujan-Mestras a laissé de nombreuses plumes lors d’un coin-flip des plus classiques (AK<QQ) joué contre Joris Mahe. Crippled, Romain se heurtera ensuite au chipleader Saul Berdugo, a qui il laissera ses dix dernières blindes avant de quitter cette finale en 9e position (10 200 €).
Romain Hamouche
Mohamed Mamouni a bien failli l’imiter, lui qui ne détenait qu’une petite poignée de blindes au milieu de level 27 (18h10-19h10) après s’être délesté de quelques jetons à droite à gauche. Mais Mamouni a doublé ses 295 000 jetons, sur les blindes 25 000 – 50 000, aux dépens de Saul Berdugo, grâce à un 40/60 (K7>A8) remporté avec un poil de réussite. De quoi lui donner un peu d’air et ainsi doubler aux alentours de 700 000 jetons, soit une quinzaine de blindes.
Près d’une heure plus tard, la seconde élimination de cette dernière ligne droite avait lieu : Jean-Baptiste Albertini, tombé à moins de quatre blindes à la suite de quelques coups défavorables, n’est pas parvenu à remonter la pente. Clément Carreira s’est chargé d’engloutir ses quelques dernières jetons lors d’un 30/70. Résultats des courses : 11 800 euros pour cette belle 8e place.
Jean-Baptiste Albertini
Puis tout est allé à la vitesse de la lumière : 10 minutes plus tard (19h25), Mohamed Mamouni les imitait. Shortstack une bonne partie de la table finale, Momo’ s’est retrouvé en 30/70 pour sauver sa dizaine de blindes restantes, contre Saul Berdugo. Malheureusement pour lui, le croupier ne l’a pas vraiment aidé, stoppant son parcours en 7e position pour un gain de 14 504 euros.
Mohamed Mamouni
Le rythme n’a pas pour autant fléchi. Car 10 minutes après la sortie de Mamouni, un autre busto rejoignait le rail (19h35) : Abdelakim Laidouni, lui aussi en mode short stack ninja. Son bourreau ? Joris Mahe, auteur d’une exceptionnelle remontada (de 400 000 à 3,2 millions de jetons) grâce à un premier double up susmentionné (contre Romain Hamouche), suivi d’un second double-up face à Saul Berdugo, dans un coup plus développé que je vous invite à consulter ici-même. Avant d’éliminer Laidouni en 6e place, pour 19 355 €.
S’en est suivi une période d’accalmie d’une heure, durant laquelle le tapis de Joris Mahe a littéralement fondu comme neige au soleil. Mais c’est finalement Rabah Ait Abdelmalek (22h40), le shortstack du dernier quator, qui a raté de peu le podium, éliminé par un Abdelhamid El Khayati très en forme. Sa 4e place lui a rapporté la somme de 35 435 €.
Rabah Ait Abdelmalek
Quelques instants plus tard, et a peine le trio final formé, un autre protagoniste de cette finale rendait les armes. Joris Mahe, pourtant chipleader au moment du dinner-break. Le degrind aura eu raison de lui, pour finalement voir Saul Berdugo s’accaparer de ses derniers jetons (3e, 47 090 €) pour laisser place à un heads-up qui s’annonçait folklorique et à l’avantage de ce dernier (8 525 000 contre 6 630 000, sur les blindes 50 000 – 100 000, Big Blinde Ante de 100 000).
Joris Mahe
Pouvait alors commencer le duel final (vers 23h10), au cours duquel les deux hommes, amateur de trashtalk durant une bonne partie de la soirée, se sont quelques peu renvoyés la balle. Si le début du HU a tourné à l’avantage d’Abdelhamid El Khayati, qui est parvenu à renverser la vapeur en termes de jetons, la suite a été toute autre : Saul Berdugo a de nouveau dominé les débats pour récupérer l’ensemble de ses jetons perdus, avant de crucifier son adversaire au bout d’une heure et dix minutes de heads-up.
Abdelhamid El Khayati s’incline en seconde place de ce Main Event, au cours d’une semaine assez folle pour le sympathique vainqueur du BPT Bordeaux 2018 : jeudi, El Khayati est en effet parvenu à se hisser sur la seconde place du classement de l’Opener, pour un peu plus de 8000 balles. Un festival lucratif, vous avez dit ? Je crois bien que oui.
Abdelhamid El Khayati, runner-up
Tous les résultats du Main Event
Vainqueur : Saul Bergudo – 100 000 €, dont un package de 2000 euros pour un événement final du circuit WPTDS
Runner-up : Abdelhamid El Khayati – 63 595 €
3e : Joris Mahe – 47 090 €
4e : Rabah Ait Abdelmalek – 35 435 €
5e : Clément Carreira – 26 695 €
6e : Abdelakim Laidouni – 19 355 €
7e : Mohamed Mamouni – 14 504 €
8e : Jean-Baptiste Albertini – 11 800 €
9e : Romain Hamouche – 10 200 €
10e : Cédric Cavalier – 8800 €
11e : Baptiste Carteau – 7465 €
12e : Miroslav Alilovic – 7465 €
13e : Madi Macalou – 6195 €
14e : Samy Ouellani – 6195 €
15e : David Dana – 5170 €
16e : Amin Charef – 5170 €
17e : Michael Duche – 4200 €
18e : Yves Hallague – 4200 €
19e : Pierre Chiarelli – 4200 €
20e : Bruno Benveniste – 4200 €
Ewen Trévidy aura tenu aussi longtemps qu’il aura pu sur un tapis famélique, mais il sort finalement à la 4ème position.
Reste alors Luis Cabello, le dernier espagnol, à un peu moins de 15 millions, Christophe Beyer, le Red Diamond, autour de 25, et Issam Benhaddou à plus de 55. Luis Cabello ouvre un coup en relançant à 1,2 million. Christophe tri-bet à 4 millions, Issam jette rapidement, tapis annoncé côté Luis, payé dans la seconde par Christophe. Les jeux : K-10 de carreau opur Luis, K-Q de pique pour Christophe.
Il y a une grosse ambiance dans la salle, entre les supporters de Christophe et les Espagnols, également en nombre. Le board n’aide personne et les supporters du Français laissent éclater leur joie. Luis rejoint le rail, où il est interviewé par l’équipe Winamax.
Les deux finalistes sont connus et disparaissent rapidement pour négocier un deal – autorisé au Maroc. Ils décident de partager 787500 dirhams chacun et de se disputer 150000 dirhams (le restant) et le trophée.
Photo Winamax
Cette dernière phase va être expéditive, gagnée en quelques coups par Issam, qui aura finalement marché sur l’eau lors de cette 3ème journée. Avec cette victoire d’un local de l’étape, l’ambiance est à la liesse dans le casino. Tout le monde est très heureux de la manière dont ce Sismix – qui reprenait une tradition suspendue pendant un long moment – s’est déroulé et rendez-vous est pris pour remettre ça rapidement.
Le High Roller ne compte plus que 11 participants, parmi lesquels Mustapha Kanit, qui a bien gonflé son tapis famélique de début de journée. Il est à la gauche de nul autre qu’Anas Tadini, qui continue d’animer la table comme à son habitude. Mustapha dit que c’est un très bon joueur, très agressif.
Côté Main Event, le field a continué de se réduire (très) régulièrement toute la journée et ce grâce à un joueur en particulier : Issam Benhaddou (en accroche). Et ça commence avec Javier Ortiz (« ElGenio »), Red Diamond, sorti à la 15ème place, sur un bluff qui n’a pas fonctionné contre Issam. Enis Chetita, qui était arrivé assez short, a tenu jusqu’à la 14ème place. Il part avec 74000 dirhams.
Enis Chetita (photo Winamax)
Victor de Sa Camboa finit 13ème, avec 74000 dirhams également. Puis Icham Benhaddou ajoute un nouveau joueur à son tableau de chasse en éliminant Rachid El Yaacoubi (12ème place, 74000). C’est ensuite au tour d’Inigo Naveiro de prendre la porte à la 11ème place pour 91000 dirhams. Antoine Guidez, qui était bien remonté avant de prendre la pente descendante, est sorti par Mehdi Chaoui en 10ème place, suivi par Sylvain Neiroud, le chip leader de début de journée, sorti avec paire de Rois contre As-Q d’Icham Benhaddou qui font carré (!) à la river. Il sort avec 110000 dirhams, tout comme Mohamed Mehalleg, 8ème, également éliminé par Icham, qui est le bourreau officiel de la table.
Photo Winamax
Issam continue d’imprimer sa marque sur cette table finale en sortant Alexis Plumet (ci-dessus) en 7ème, avec As-J qui trouvent une quinte contre paire de 3 d’Alexis, malgré un brelan au board.
Après l’élimination de Gonzalo Serrano par Luis Cabello en 6ème position (200000 dirhams), c’est ensuite au tour de Mehdi Chaoui de faire les frais du rush d’Issam, qui le paye avec As-7 contre paire de 8. Qu’à cela ne tienne, Issam trouve deux 7 sur le board, et ils ne sont plus que 4 à table. Mehdi empoche 270000 dirhams.
Au High Roller, on compte parmi les survivants au Day 2 Antoine Goutard, en bonne position, Nicolas Dumont, Davidi Kitai, Mustapha Kanit (avec un petit tapis), Alexane Najchaus et bien sûr Anas Tadini, plutôt bien lui aussi.
Au Main Event, le plateau avec les trois derniers tables est malheureusement difficile d’accès, dans un espace étroit encombré de matériel et de photographes. J’ai quand même pu me faufiler pour ramener quelques photos. Ici, Ewan Trevidy (7,8M de jetons) et Rachid El Yaacoubi (3,5M). En accroche, « ElGenio » à gauche, puis Antoine Guidez, Mohamed Mehalleg et Issam Benhaddou (6M) au tout premier plan.
Il y a déjà des sortants : Adil OubAAous, qui peut repartir grinder on line, et Rui Tiago Pinto Campo qui passe un palier à la 17ème place avec 58000 dirhams. Le prochain palier est à la 14ème place, avec 74000 dirhams, puis à la 11ème avec 91000. SirJGarcia, un gros reg online espagnol (candidat à la Top Shark Academy ibère) sort à la 16ème place.
Comme il sera difficile pour moi de continuer à partager le déroulement des coups avec vous, vous pouvez suivre le stream sur la table 1, avec Mehdi Chaoui sur https://www.twitch.tv/winamax ou https://www.youtube.com/watch?v=QDdW02KoD_M