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Portraits / Interviews

Interview Damien Lhommeau/Poker52 : "Je vais être dans les meilleures conditions pour jouer mon meilleur poker"

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En remportant le Pro Dream, Damien Lhommeau vient de rejoindre l’une des Team Pro françaises les plus prestigieuses. Révélation tricolore lors des WSOP 2012, cet ancien professeur de piano réalise le rêve de tous joueurs de poker.

Rencontre avec le nouveau coéquipier de Brian Benhamou, Erwann Pecheux et Rebecca Gérin.

Comment as-tu réagi à l’annonce de ta victoire ?

Je suis allé prendre ma mère dans mes bras. Elle qui m’avait fait de bons petits plats au début du challenge, lorsque j’étais scotché à mon PC. Ensuite, je suis parti boire des coups avec des potes. Il était grand temps pour moi de décompresser ! Cette concrétisation après tant d’efforts, c’est rare dans une vie. J’ai apprécié chaque instant, c’était magique.

Quelle a été la réaction des autres finalistes ?

J’ai trouvé que tout le monde était très fair-play. En tout cas, personne n’a « ragé » et c’est un hommage qu’il faut leur rendre car ce n’est pas simple. J’ai eu notamment Léo, Antho et Laurent sur Facebook et ils m’ont encouragé pour la suite. Je sais que c’était sincère.

Intégrer une Team Pro, qu’est-ce que cela représente pour toi ?

C’est très valorisant de voir ces gens qui vous font confiance. Car c’est aussi de ça qu’il s’agit, je vais être dans les meilleures conditions pour jouer mon meilleur poker. Je n’aurai aucune excuse et j’en suis ravi. J’ai tout pour me dépasser. Côtoyer les autres membres de la Team me fait très plaisir, ça va être top d’évoluer à leurs côtés. Et le PMU est une très grosse écurie qui se donne de gros moyens, évoluer dans une telle structure est une chance incroyable. Erwann, Brian et moi, nous avons ce parcours commun chez Mypokersquad et on se connaît déjà très bien donc je prends la chose comme une continuité. Je vais aussi beaucoup apprendre à leurs côtés, c’est certain.

A quoi ressemblait ta vie en tant que joueur de poker avant Pro Dream ?
Tournois, cash game, online…

J’ai beaucoup joué ces derniers temps et j’aime bien m’aérer en faisant du sport même si c’est clair que j’en fais carrément moins. Il faut que je m’y remette… Il faut bien reconnaître que le poker est très chronophage à mesure que l’on se fixe des objectifs ambitieux. Sinon, c’est important pour moi de beaucoup sortir, voir mes amis et passer de bons moments avec eux. Pour ce qui est du jeu, je suis un pur joueur de Tournois que ce soit online ou en live. Le cash game, c’est quelque chose que j’ai toujours mal appréhendé, ça ne correspond pas à mon style de jeu parfois débridé. Ceci étant lorsque j’ai décidé de « bien faire », ça se passe pas mal notamment en live. Je pense avoir bien progressé même si les tournois restent ce pourquoi je joue et ce pourquoi le poker me fait vibrer.

Quels sont les joueurs qui t’ont inspiré à tes débuts ?

Franchement aucun. Je ne fonctionne pas comme ça, sans doute grâce ou à cause d’un fort égo, j’assume ça. Ah si ! Mike McDermott et pas qu’un peu en fait. Je dois bien reconnaître que, comme d’autres de ma génération, ce film (Les Joueurs : « Rounders ») m’a chamboulé.

Sinon j’aime beaucoup le joueur qu’est Phil Helmutt parce que c’est un vrai gosse avec une grande gueule. Je le trouve attachant. Ça doit être un sacré kif de le taquiner. Et c’est un mythe ! Comme d’autres, il est critiqué mais ce qu’il a réussi à faire est sidérant. C’est clairement le joueur que je préfère. On ne s’ennuie pas avec lui et je suis persuadé que ce mec est adorable malgré son surnom de « Poker Brat ». Il en joue et excelle dans cet exercice. Avec lui, le mauvais goût a de la gueule. Je le trouve génial.

Que dirais-tu aujourd’hui à un jeune joueur qui souhaite se lancer en tant que professionnel ?

Bien souvent je lui dirais que ce n’est pas une bonne idée. C’est très rare les personnes capables de consentir à autant d’efforts, d’apprécier et de pouvoir le faire. C’est une discipline ultra exigeante et souvent les gens ne se rendent pas compte. Même avec les bagages techniques indispensables, il faut tenir la distance et il peut parfois se passer énormément de temps sans gagner, à fortiori en MTT. La variance, ce n’est pas rien. Ça peut vous plomber le moral si vos épaules ne sont pas assez solides.  Par contre, chez certains avec de gros moyens, je leur dirais de ne pas perdre de vue le plaisir de jouer, c’est un des gros secrets de la réussite. Ne pas se lasser, garder l’envie c’est ce qui fait aller loin et aide à se relever. C’est indispensable au poker plus qu’ailleurs, le mental est déterminant c’est une composante essentielle du joueur gagnant. La remise en question avec un savant dosage est quelque chose de pas si facile à roder aussi. Ne pas trop se poser de questions tout en remettant son jeu en cause lorsque la situation l’exige.

J’imagine que tes objectifs sont désormais bousculés. En tant que Pro, quels sont-ils ?

A la base, les deux rêves de consécration que j’avais, c’était intégrer une Team Pro prestigieuse et gagner un bracelet. Il n’en reste plus qu’un et ça n’est pas près de changer tant que je n’y serais pas arrivé que ça prenne 2 mois ou 10 ans. Je suis passé près voire tout près 3 fois aux WSOP, je sais que j’en suis capable. J’ai aussi cette ambition à mon échelle et sans prétention, de contribuer à améliorer l’image du jeu. Alors je fais ce que je peux mais j’essaie de faire attention à la table d’avoir une certaine éthique tout en restant moi-même avec parfois des coups de sang, je ne suis pas parfait. L’image qu’on donne nous les joueurs pro, à fortiori sponsorisés, est essentielle dans ce qu’elle véhicule. Le poker se démocratise et c’est tant mieux donc c’est important de montrer un exemple qui va dans le bon sens de ce qui rend le poker attrayant, ludique et convivial. Sans être tout lisse c’est important d’être dans le respect, le plaisir et l’échange.

A part ça, une place payée au Main à Vegas me tient très à coeur. Et puis atteindre en gains le montant du contrat PMU est un minimum que j’espère atteindre car ce n’est pas si évident, pour ensuite jouer plus « relâché ».

Quel lien entretiens-tu avec les autres membres ?

Je ne connais pas bien encore Rebecca même si on s’est croisé plusieurs fois. Quant à Erwann et Brian, ce sont des potes. On a quelques sorties ensemble à notre actif, et j’espère qu’on aura un tas de choses à fêter cette année 😉

Tu étais musicien avant de t’orienter vers le poker. Quelle relation as-tu avec la musique aujourd’hui ?

Je ne lâche pas complètement le piano même si je n’en fais plus beaucoup. Il n’y a pas mieux pour moi pour évacuer le stress que peut parfois procurer le poker.  Lorsque j’étais au conservatoire c’était le contraire… Maintenant je suis dans le plaisir.

Un jour cela redeviendra sans doute une priorité, écrire sans arrière-pensée de réussite ou de reconnaissance est quelque chose de très important pour moi. Je mets cela entre parenthèses pour une durée indéterminée mais j’y reviendrai forcément.

La table idéale selon toi, elle ressemble à quoi ?

Déjà il faut une table de 6-max :). Je dirai Phill Helmutt, son comparse Mike Matusow, Phil Ivey, Johnny Moss, Stu Ungar, Doyle Brunson et moi-même. Oui ça fait 7 je leur distribuerai les cartes pour pas qu’ils se disent « c’est qui ce mec ?? » 😀

Roger Hairabedian t’a vivement soutenu. Quels sont vos liens ?

J’ai un très grand respect pour lui et son parcours. C’est un immense joueur, le premier français à gagner 2 bracelets qui plus est en deux ans. C’est un « livetard », un vrai de vrai, et c’est très bon pour le poker, ça l’humanise. Il s’implique beaucoup dans ce qu’il entreprend à Chypre et Marrakech notamment. Il a très bien compris ce que semble être l’avenir du poker dans cet aspect de démocratisation et que le fait d’en vivre est loin d’être une finalité à considérer en premier lieu pour l’immense majorité. Son discours c’est l’accès au plaisir pour le joueur amateur de jouer de très beaux tournois pour des buy in modérés avec en point d’orgue un Main un peu plus cher. Et tout cela sur fond de superbes destinations dans les meilleures conditions.

On s’était déjà joué plusieurs fois et ça se sent direct que Roger est humain, je me suis dit que je n’avais pas grand chose à perdre de lui demander si un petit mot de soutien sur mon mûr le dérangerait, ou quelque chose de ce genre. Je me suis dit qu’il comprendrait ma démarche, à défaut d’y répondre favorablement. Alors quand j’ai vu la vidéo qu’a postée Jackie Balsamo, j’étais vraiment aux anges, on peut dire qu’il fait pas les choses à moitié Roger. Ce n’est pas rien un tel soutien, surtout avec la manière employée.

Ressens-tu une certaine pression à l’idée de porter les couleurs PMU ?

Oui une grosse pression, mais dans ce cas précis c’est parfait ! Cette pression-là elle me plaît et me fera me dépasser j’en suis convaincu. Elle est basée sur la confiance et ça change tout de la « mauvaise pression ». Il y aura des moments de doute probablement mais avec un staff autour de soi comme ça, c’est idéal.

Un dernier mot ?

Merci 🙂

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Portraits / Interviews

Rencontre exclusive : Barny Boatman, vainqueur de l’EPT Paris

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Barny Boatman, « One for the good guys »

Il est des figures du poker dont on apprécie la seule existence. Des personnalités qu’on aime suivre sur les réseaux sociaux pour leur intelligence, leur modestie, leur humour et leur humanité. Et quand on les retrouve en table finale d’un tournoi majeur du circuit international, on peut passer sa nuit à le soutenir, anonymement, sur les streaming des compétitions. En finissant vainqueur du fabuleux EPT Paris, organisé conjointement par les casinos Barrière et PokerStars, Barny Boatman a fait plaisir à tous les vrais amoureux du poker. Quelques jours après son succès incontestable en terres parisiennes, le champion anglais nous a accordé un entretien exclusif.

Vous venez de remporter l’une des compétitions les plus relevées de la saison poker, l’EPT Paris. A quel moment pensiez-vous que ce titre était pour vous ?

Je pense que la plupart des joueurs de poker sont plein d’optimisme lorsqu’ils s’inscrivent à un tournoi, autrement ça ne vaut pas le coup de s’acquitter du buy-in ! (rires) En tout cas , c’est mon cas… Ce n’est cependant qu’à mi-journée du Day 2 où j’ai compris que j’arriverais sans doute à la bulle du tournoi avec un joli tapis devant moi, même si j’ai attendu le Day 4, à son début, pour visualiser plus clairement ma place en table finale. A la fin de cette journée-là, j’étais même persuadé que la gagne était envisageable.

Quels ont été les moments pivots de votre tournoi ?

Il y en a eu quelques-uns… J’ai eu plusieurs mains où je suis tombé sur le flop avec une overpaire, et où j’ai réussi à faire coucher la main de mes adversaires en représentant quelque chose de plus fort qu’en réalité. Dans au moins l’une de ces situations, je n’aurais même jamais tenté cela si j’avais su ce que l’autre joueur avait en face ! Il y a eu deux grosses mains qui m’ont assuré le tournoi. La première, à la fin du Day 4, où je paye un bluff avec une main faible dans un très gros pot qui me donne le chiplead, et une autre en finale, où je pousse Kauffman à se lancer dans un énorme bluff alors que j’avais un full contre ses deux paires. Nous n’étions plus que trois, et j’ai été à nouveau propulsé en tête. Ensuite, je n’ai jamais regardé derrière moi ! (rires)

Comment avez-vous fêté cette victoire ?

Tout cet argent va changer la vie de ma compagne et moi-même. Cela tombait bien, on cherchait une maison avec l’eau courante, cela devrait être possible désormais… On a fêté ça avec un très bon repas au Fouquet’s, sur les Champs-Elysées, et ensuite je trouverai bien l’occasion de fêter avec des amis cette belle victoire à Londres, Dublin et même Madrid. Je voudrais partager cette joie avec autant d’amis que possible. Et maintenant que j’ai goûté à la victoire sur l’EPT, je devrais sûrement avoir encore plus envie de remettre ça…

Comment avez-vous débuté le poker, en Grande-Bretagne ?

A l’école, tout simplement. Et ensuite, le circuit classique des parties privées, puis des casinos, mais aussi des cercles de jeux et des cash-games plus élevés avec des hommes d’affaires. J’ai joué dans à peu près tous les endroits possibles au monde : des pubs qui sentaient la bière chaude, des arrière-salles et des clubs luxueux. Où qu’il y ait de l’action, j’y vais, et je franchissais même la Manche souvent afin de voir mon ami Bruno Fitoussi à l’Aviation Club de France, à l’époque.

Quel est l’état de la scène poker britannique en 2024 ?

La culture du poker a toujours été très présente en Grande-Bretagne. De gros circuits sont toujours actifs, comme l’UKIPT qui va débuter à Dublin très prochainement. C’est surtout la scène tournois qui fonctionne très bien, ce qui permet à de jeunes talents de se révéler et de faire de belles performances à l’international.

Vous faites partie du quatuor qui a créé le fameux site de classement HendonMob, qui a changé le monde du poker…

Au début des années 1990, mon frère Ross —qui est un acteur assez connu en Grande-Bretagne— et moi-même avions une partie privée vers le quartier d’Archway, tandis que Joe Beevers et Ram Vaswani en avaient une autre, bien plus chère et sérieuse, dans un autre quartier du nom de Hendon. On est allés jouer là-bas, et uqelques mois plus tard, on s’est retrouvés à faire le tour du monde ensemble. On nous a surnommés à l’époque « The Hendon Mob » (la bande de Hendon, ndlr) même si je suis persuadé encore aujourd’hui que « The Archway Mob » aurait mieux sonné ! (rires)

Pourquoi aviez-vous choisi le poker comme mode de vie ?

C’est la liberté, tout simplement. Seul le poker pouvait m’offrir cela : les voyages, les amis, les défis incessants. Cela vous pousse à toujours réfléchir et apprendre, sans cesse.

Le poker est un jeu d’argent —comment vous en accommodez-vous à un niveau personnel et politique, vous qui êtes très engagé dans le social ?

Il existe bien des façons de gagner sa vie, certains sont plus productives et socialement enrichissantes que d’autres. Je n’ai jamais passé ma vie à simplement jouer au poker. J’essaie toujours d’être impliqué dans des projets plus créatifs, comme l’écriture, mais surtout d’utiliser mon temps et mes ressources financières pour soutenir et aider les personnes et les causes qui me tiennent à cœur. A certains moments de ma vie, lorsque mon indépendance financière et ma disponibilité étaient au mieux, j’ai ainsi pu vraiment être là auprès de mes amis et ma famille.

Comment avez-vous su vous adapter au fil de toutes ces années ?

Vu que je viens de devenir le plus vieux des champions EPT, je suppose que je n’ai pas tout perdu ! (rires) Ce jeu, c’est un jueu d’adaptation, autant face à des joueurs individuels à votre table, mais aussi aux changements de dynamiques d’un jeu ou d’un tournoi, mais aussi aux évolutions des concepts, des styles de jeu et des stratégies qui régissent le poker. Le plus important, je pense, c’est de relever le défi en y prenant du plaisir, de toujours apprendre, et surtout d’improviser selon les circonstances. Je n’étudie pas à proprement parler le jeu, même si je devrais sûrement, et je ne me considère absolument pas comme un des top joueurs de mon époque, mais à certains moments, mon expérience me permet de m’en sortir assez pour que je n’aie pas envie de me mettre à étudier formellement le poker. On me parle souvent du « bon vieux temps du poker », comme si c’était il y a des siècles, mais franchement, gagner un des plus beaux tournois de la saison, dans une des plus belles villes du monde, en magnifique compagnie, ce ne serait pas ÇA les bons vieux jours ? (rires)

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Dans La Tête d’un Pro revient en force sur Winamax !

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Après la douloureuse élimination d’Alexane Najchaus sur le Freezeout à 3 000 $ lors des WSOP, la série mythique Dans La Tête d’un Pro de Winamax tourne sa caméra vers Mustapha Kanit. Dans cette série de 7 épisodes, le numéro 1 italien prend le relais pour remettre d’équerre cette nouvelle saison, sur l’un des tournois emblématiques des WSOP !

Après 13 ans d’existence, la série Dans la Tête d’un Pro reste fidèle à ses débuts avec un concept fort : transporter les passionnés et la communauté poker dans la peau d’un membre du Team Winamax sur les tournois les plus prestigieux et les plus difficiles de la planète poker.

Le thème WSOP de cette année pour le Team Winamax : surpasser les 3 millésimes précédents, durant lesquels pas moins de 6 bracelets au total ont été remportés.

Le jovial de l’équipe se lance sur l’emblématique 6-Max

Mustapha Kanit, élu clown officiel du Team Winamax est aussi redoutable cartes en mains qu’hilarant durant les pauses-dîner. Lors de cette série d’épisodes, les spectateurs pourront suivre le numéro 1 italien sur l’un des tournois les plus emblématiques de l’ère moderne des WSOP, le 6-max à 5 000 $ l’entrée, où plus de 1 000 joueurs sont attendus.

Retrouvez le premier épisode de la série DLTDP avec Mustapha Kanit dès aujourd’hui sur la chaîne YouTube de Winamax. 

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Apo, une équipe au service du poker

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En quelques années, la marque Texapoker, fondée parApo(stolos) Chantzis, est devenue un incontournable du poker hexagonal, jusqu’à devenir quasiment hégémonique depuis la reprise d’activité après la pandémie Covid. Entouré de François Lascourrèges, fidèle depuis des années, et Mickaël Lesage, nouvel arrivant dans la galaxie Texapoker, Apo crée, dirige et assure désormais plus de 1600 tournois par an. Rencontre du triumvirat qui fait battre le cœur du poker français.

Le poker a d’unique qu’il accueille sans différence aucune tous les profils de joueurs, mais aussi d’organisateurs. Souvent attirés par les sirènes du tapis vert, ceux qui en font désormais tourner le business ont un seul point commun, l’amour du beau jeu, et autant de destins que de personnalités. À tout juste 70 ans, Apo en est le plus pur produit: «Je suis un autodidacte qui s’est créé tout seul», confie-t-il. «Je n’ai même pas suivi de formation de casinotier, au départ je jouais pas mal au poker fermé (le Draw), et j’ai gagné quelques tournois en Espagne, avant de me mettre à pratiquer le Limit Hold’em début 2000, puis de fréquenter le casino de Barcelone… Je suis empirique, et j’ai toujours travaillé très simplement. À chaque tournoi, je me fais un petit tableau pour déterminer les besoins en ressources humaines : tant de croupiers, tant de chefs de partie, tant de TD, etc. Je détermine un budget prévisionnel qui me permettra d’atteindre l’objectif. En fait, c’est simple: le cœur de mon métier, c’est de remplir chaque jour les salles.» Bien lui en a pris puisque, depuis le début de l’aventure Texapoker, pas un tournoi n’a fini dans le rouge: «Ma devise, c’est “Un tournoi près de chez vous”, et je ne déroge pas à cette règle. C’est mon système économique, pour que les clients puissent s’y retrouver, sans dépenser trop d’argent dans les hébergements ou dans de la nourriture. Ils peuvent même rentrer chez eux, puisqu’avec le maillage de casinos partenaires sur tout le territoire, ils trouveront un casino à moins de 150km de chez eux.»

L’EXPÉRIENCE POKER À PORTÉE DE TOUS

Ses débuts, comme François Lascourrèges, directeur de production chez Texapoker, Apo les a faits en province, bien loin du brouhaha parisien et des luttes de pouvoir entre casinotiers. Apo vient de Perpignan, d’où il continue de conceptualiser et d’articuler ses centaines de tournois, tandis que François Lascourrèges vient d’un peu plus au nord, en Gironde. C’est dans l’associatif que François Lascourrèges a fait ses premières armes: «Études à Bordeaux en BTS, et avec le temps libre qu’il me restait, j’écumais toutes les associations de la région en tant que jeune joueur passionné. Les casinos commençaient à organiser des tournois dans la région, jusqu’au moment où l’un d’entre eux m’a invité à travailler en tant que croupier extra. Les casinos recrutaient auprès des amateurs de poker pour former des croupiers, et j’ai débuté ainsi vers 2008-2009 en distribuant le jeu à table.» Parallèlement à ses études, il se frotte au cash-game, joueur gagnant aux petites limites, à Gujan-Mestras, puis découvre les tournois live, ne goûtant que peu au online. «J’étais très investi dans le poker associatif, notamment en tant que président du club d’Arcachon pendant cinq ans, jusqu’en 2011.Dans ce cadre, on a créé une sorte de ligue de poker, le 3+3, regroupant tous les joueurs amateurs, et organisé des tournois gratuits dans tous les casinos de la région. L’aventure s’est arrêtée sur le deuxième tournoi à Gujan, lorsqu’il m’a proposé de travailler pour eux. On a fini par se sédentariser à Gujan, qui avait un énorme potentiel, en organisant des freerolls sur place. On m’a ensuite proposé la place de MCD/directeur de tournoi, une énorme opportunité, et avec le travail, ça a payé…» Vient alors la rencontre avec le monde du poker professionnel: premier FPS en 2012 à Gujan, et grâce aux équipes locales, la collaboration avec Apo et Texapoker. La rencontre entre les deux hommes était actée ,et dès 2018, François Lascourrège rejoint à temps plein la structure, quittant un travail sédentaire pour une vie sur les routes, à passer de casinos en clubs de jeux, pour assurer le suivi de production parfait de la marque.

UNE ÉQUIPE COMPACTEET SOUDÉE

Malgré le nombre exponentiel de tournois organisés par sa structure depuis la sortie du Covid, Apo reste confiant quant au fonctionnement inhérent à Texapoker: «La sortie de la pandémie a été un moment clé et un défi vraiment fou pour l’entreprise. On voulait reprendre les tournois et initier le retour du poker le plus tôt possible afin de permettre aux croupiers et aux équipes des casinos de survivre au mieux», résumeFrançois Lascourrèges. «Ça a été un moment clé, où il y a eu beaucoup de débats en interne, mais on en est ressortis encore plus fort. Apo a été le premier à avoir le courage et la détermination de retourner au front, c’était impressionnant. Les croupiers, c’est le nerf de la guerre, car ils sont volatils et voyagent énormément.» Apo plussoie:«On fait travailler un peu moins de 100 croupiers en simultané, à partir d’un pool de 130 à 140, qui inclut le personnel étranger. Il ne fallait pas les laisser sur la touche.» Le facteur humain, depuis, est d’ailleurs devenu la clé de toute entreprise poker: la formation (en interne chez Texapoker, chapeautée par Élodie Martin), mais aussi la gestion humaine, prise très au sérieux avec deux employés dédiés à cette tâche: «L’équipe comprend également Nicolas Pinna, qui s’occupe de tout le back-office web et le suivi réservation, deux responsables des ressources humaines, François Lascourrèges en directeur de production, Florence Mazet à la communication et désormais Mickaël Lesage, directeur d’exploitation.» Mickaël Lesage, justement, vient de rejoindre le navire Texapoker (Apo, quant à lui, parlerait plutôt de voilier, en grand amoureux de la mer), après une belle carrière dans le poker parisien:«J’ai commencé en 2006 au sein d’un cercle de jeux, le Cercle Concorde en tant que croupier poker. Puis j’ai été appelé par unautre cercle, le Cercle Clichy-Montmartre, afin de démarrer une activité poker où j’ai évolué jusqu’au poste de MCD, directeur des tournois. J’ai eu ensuite la chance de pouvoir travailler avec la plupart des acteurs du marché (PMU, WSOP, WPT,DSO Unibet…) et même de voyager afin de me perfectionner dans mon métier. J’ai commencé à travailler avec Texapoker lors d’un Event WSOPC à Cannes en 2017. Ensuite nous ne nous sommes plus lâchés, nous avons travaillé en collaboration durant trois ans sur différents festivals lorsque j’étais MCD au Club Montmartre.»

2023, TOUJOURS PLUS HAUT

Le poste de Mickaël Lesage, qui vient d’être créé en décembre 2022, était indispensable au bon développement de l’entreprise pour l’année qui débute: «Apo m’a proposé d’être directeur d’exploitation de Texapoker en sachant que j’avais quitté mon poste au sein du Club Montmartre. J’ai effectué quelques événements pour Texapoker en ac-ord avec mon ancien employeur et cela s’est toujours très bien passé. Dans l’entreprise, je garde mon poste de directeur de tournoi, mais je suis également en charge de la programmation et de la coordination des événements avec François. Nous collaborons tous les deux étroitement à l’exploitation des licences et partenariats qu’Apo a signés pour le compte de Texapoker.» L’année 2023 s’annonce assez folle en termes de développement et de consolidation du marché pour Apo: «Nous travaillons en France avec 22 casinos et clubs, et nous sommes complets pour toute l’année au minimum. Le seul développement immédiat supplémentaire concerne l’Europe, avecl a Belgique, à Namur peut-être, mais aussi l’Autriche, avec Baden. Notre concurrence est simple et saine: c’est le Barrière Poker Tour, et nous respectons beaucoup leur travail et leur offre. Je préfère avancer de notre côté, dans un écosystème poker qui est sain pour tout le monde.» Il faut dire que l’année 2022, qui vient de se clore, a été riche en émotions: «Les WSOPC à Cannes, par exemple, étaient hallucinants, avec la nouvelle salle à l’étage et sa cinquantaine de tables au lieu de vingt-cinq», se souvient, ému, François Lascourrèges. Une collaboration unique avec le casino cannois dirigé par Alain Fabre, figure attachante et charismatique parmi les casinotiers français: «Avec Alain Fabre,on se connaît depuis des années, et on travaille main dans la main. Les WSOPC 2023, du 12 au 25 avril, devraient aussi beaucoup faire parler d’eux!» sourit Apo. «Quant àSan Remo, on a confié la direction quotidienne à Alex Angossi, pur produit Texapoker, qui travaille depuis six ans en étroite collaboration avec moi. Cette année 2023 va être très belle là-bas: l’IPO, qui a lieu du 1er au 10 mai, mais aussi le WPT Prime, du 5 au 11 juin, ainsi que le DSO du 11 au 16 juillet.» À la clé de l’année à venir, le nouveau deal exclusif à Paris avec le Club Circus qui débute en fanfare dès janvier, avec le WPT Prime, une nouvelle signature qui réjouit toute l’équipe: «Le retour du WPT Prime en France et en Italie, par Texapoker, c’est une nouvelle extraordinaire», ajoute François Lascourrèges, tandis qu’Apo rêve encore et toujours plus haut. «Je veux faire revenir un WPT Global avec le Main Event à 3500€ à Paris. On va également lancer des qualifications dans toute la France avec douze qualifiés pour un package à 12000€ offrant le tournoi du WPT Championship de décembre 2023 au Wynn à LasVegas, à partir de tournois qualificatifs à quelques centaines d’euros.C’est du long terme, avec le WorldPoker Tour, comme avec tous les partenaires avec qui nous travaillons.» Car la force de Texapoker réside également dans sa fidélité à de nombreux acteurs du marché: PMU et Unibet côté online, qui ont vu leur fréquentation exploser depuis deux ans, mais aussi des franchises telles que le WPT, le FPO, les DSO, les satellites pour l’EPT ou les FPS, des casinotiers indépendants ou ralliés à des groupes. «L’important», conclut Apo, «c’est que tout le monde s’y retrouve. Et que l’on travaille tous ensemble dans la même dynamique positive qui nous anime depuis le départ.»

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