fbpx
Connect with us
center>

Portraits / Interviews

Rencontre avec… Julien Martini

Published

on

Il y a tout juste an, nous consacrions une couverture à Julien Martini, récent détenteur d’un quatrième bracelet, aux WSOP 2022, en Championship Razz à 10 000$. Pour l’occasion, nous publions  à nouveau cet entretien in extenso de l’Ambassadeur de PMU Poker !

 

Julien Martini est un des spécialistes mondiaux de cash game en hautes limites, mais c’est son explosion en tournois ces dernières années qui l’a fait connaître aux yeux du grand public – notamment son bracelet gagné au Omaha Hi-Lo 8 or Better des WSOP 2018. Devenu un streamer régulier de la chaîne Twitch de PMU, il a mis en vente début mai sa « Méthode Cashgame » (990 euros) mise au point spécifiquement pour crusher les tables françaises online. Il a bien voulu aborder avec nous son actualité récente et les secrets de sa méthode iconoclaste.

 Est-ce que tu peux rappeler rapidement rappeler ton parcours, comment tu t’es lancé dans le poker ? Quelles sont parmi tes performances celles dont tu es le plus fier ?

J’ai commencé à jouer au poker il y a 15 ans, quand j’avais 14 ans, dans le milieu associatif, à Achères, en banlieue parisienne, au club poker 78. J’ai essayé une première expérience en tant que professionnel lorsque j’ai atteint ma majorité, qui ne s’est pas forcément bien passée. Je suis ensuite rentré dans la vie active. En 2017, je suis parti à Taïwan et j’ai fait toutes mes armes, c’était le début des solvers, j’ai été un des premiers à les utiliser et ça s’est très bien passé, j’ai eu beaucoup de réussite. Je jouais principalement en cash game. Je suis passé de tables mid stakes à des tables super high stakes en l’espace d’un an (de la 1-2 à la 100-200), c’était une sacrée ascension. En 2018, j’étais exilé à Taïwan et je voulais justifier vis-à-vis de ma famille, de mes amis, que l’argent ne tombait pas du ciel, et j’ai donc essayé de me mettre aux tournois, je me suis concentré là-dessus. J’avais comme idée de jouer les WSOP en 2018, j’ai fait un gros entraînement, j’ai eu énormément de réussite et de chance, j’ai gagné un bracelet cette année-là. J’ai été ensuite second de l’EPT national à Barcelone ; quelques mois plus tard, j’ai été second du PSPC 25K Players Championship aux Bahamas.

La crise a beaucoup changé ta pratique du jeu ?

Complètement, puisque je faisais surtout du cash game live, et là je suis passé online. Ça se passe très bien, mais c’est du changement. Le principal étant de ne pas voyager. Avant la crise, je me rendais sur 3-4 spots, Los Angeles, Las Vegas et Macao, qui sont les 3 pôles des high stakes en cash game, et de temps en temps Taïwan. Alors que là, je vis en Angleterre et je reste à la maison toute la journée.

Maintenant que tu as pratiqué extensivement les deux, est-ce que tu as une préférence entre le live et le online ?

C’est très différent. Je préfère le live parce que je trouve ça plus humain, il y a plus d’interactions sociales et ça rend le jeu plus humain aussi ; ce n’est pas que des pseudos, que des clics, on prend les jetons, on regarde l’adversaire dans les yeux, c’est une interaction. Mais je prends du plaisir aussi à jouer online, et à jouer au poker en général.

Tu es donc installé à Manchester ?

Oui, j’y vis depuis décembre 2018.

Y a-t-il une raison pour laquelle tu as préféré Manchester à Londres ? C’est à cause du football ?

Il y a une part de ça. Depuis que je suis gamin, je suis fan de United, et je me suis dit que c’était la bonne occasion. Dans le cadre de mon ancien métier, je me déplaçais beaucoup à Londres, et c’est une ville où il y a beaucoup de stress, et pour un joueur de poker, vu qu’on peut jouer n’importe où, j’avais l’impression que Manchester était le meilleur compromis pour vivre en Angleterre, et la ville est plutôt sympa.

Peux-tu nous parler de ta collaboration avec PMU ?

Je suis très content de collaborer avec PMU puisque ça me permet vraiment de diffuser des choses, de partager, mais je n’ai pas d’obligations vis-à-vis d’eux, je suis ce qu’ils appellent ambassadeur.

Tu as commencé à streamer sous l’impulsion de PMU ou tu le faisais déjà de ton côté ?

J’avais ma chaîne sur laquelle de temps en temps je streamais tard la nuit, à 3-4 heures du matin, des super high stakes, ce qui plaisait énormément aux gens. Au début j’avais 50 personnes, puis 60, 150, 200 puis 300 et j’essayais de partager le plus possible. Très rapidement, ça s’est su, et du coup des joueurs contre qui je jouais prenaient beaucoup d’informations, et j’essayais de le faire mais de manière très ponctuelle et sans forcément avertir. Là où je me suis vraiment mis à streamer plus, c’est lorsqu’on avait monté de l’argent avec Davidi Kitai et Romain Lewis pour la Fondation de France, pour aider les gens du personnel hospitalier avec un soutien psychologique, et on avait monté 6-7000 euros, et là je streamais tous les jours, de manière régulière, de 16 à 23 heures. C’était sur ma chaîne d’abord et maintenant c’est plus sur PMU.

Est-ce que tu t’imposes un certain volume de stream par rapport à ton audience ?

Pas du tout. Généralement, je commence à stream lorsque les gens me disent : ça fait longtemps, ce serait quand même cool que tu le fasses, même si avec PMU, on a essayé de mettre en place deux streams par mois au minimum, pour créer une certaine continuité, pour capitaliser sur les viewers, évidemment c’est ce qui les intéresse, et je comprends ça. C’est un rythme qui me va parfaitement.

Est-ce que tu considères que ça a une influence sur ton jeu ? Sur ta concentration ?

Bien sûr, quand je ne streame pas, je joue entre 8 et 12 tables, focus à fond, et rien ne m’échappe. Quand je streame, j’explique les coups, je parle au chat, je lui répond, je bégaye quand je joue 4 tables, ça n’a rien à voir. Je suis beaucoup plus productif hors stream.

Est-ce que tu apprécies d’avoir une communauté de followers ? C’est important pour toi ?

Ce n’est pas important, mais je suis content que ça plaise aux gens. C’est-à-dire que je ne cherche pas à monter des followers, mais je suis ravi quand quelqu’un me dit : c’était génial, j’ai vraiment envie de jouer, j’ai appris plein de trucs, tu m’as redonné la passion. Par contre, mon nombre de followers, de viewers, ça intéresse les gens qui organisent les streams, mais pas moi.

Tu organises souvent des parties de « Marbles » pour offrir des cadeaux à tes viewers, comment cela t’es venu ?

Marbles, c’est un truc que j’ai vu en suivant le stream d’un joueur qui s’appelle ToD ; c’est Yoan Merlo, un des plus grands joueurs de l’histoire de Warcraft III, peut-être le plus grand joueur, il est français. Je suis souvent sur son stream, parce qu’on est très proches, et quand j’ai vu ça, je me suis dit : c’est génial, il faut qu’on introduise ça dans le milieu du poker et je vois que c’est repris de plus en plus et tant mieux parce que je trouve ça super fun. Quand on joue au poker, on est un petit peu gambler, et je trouve que les courses de billes, c’est le summum du gamble, et en même temps, c’est simple et drôle.

Tu as dit dans une interview que tu avais depuis longtemps le désir de faire une masterclass. Au moment de la préparer, est-ce que tu avais toi-même eu recours au coaching dans ta carrière ? Est-ce que tu avais déjà été coach pour des gens ?

Quand je suis parti vivre à Taïwan en 2017, c’était parce que j’avais rencontré quelqu’un qui s’appelle James Chen, qui jouait à l’époque les plus grosses parties de Macau, et qui m’a dit : j’ai besoin d’un partenaire d’entraînement, mais il faut que cette personne-là ne soit pas un concurrent direct. Et lui, il mettait les sous pour toutes les ressources possibles et imaginables, et on a travaillé à deux sur les nouveaux outils tels que les solvers, et en ça je dirais que c’était une forme de coaching dans le sens où lui venait des très high stakes live, moi je jouais en low stakes mid stakes, en online, et j’ai eu ce mentoring pendant toute ma progression, j’ai vu un mec qui était parti de 50 dollars et qui a monté des dizaines de millions. Il connaît le chemin, il m’a montré le chemin, et en ça je considère que c’est du coaching.

Et avant de faire cette masterclass, j’ai pris sous mon aile quelqu’un d’autre en tournois, qui s’appelle Sébastien Grax, c’est un ancien joueur de foot. Je le coache depuis septembre, ça fait huit mois. On a déjà passé des centaines et des centaines d’heures à étudier le jeu, c’est du one-to-one, et c’est la première et la dernière fois que je fais ça c’est clair, parce que ça me prend énormément de temps. C’est beaucoup de plaisir, mais c’est vraiment très prenant, c’est comme mon enfant presque : j’ai vraiment envie qu’il en sache le plus possible.

Par rapport à la partie masterclass, après que j’ai gagné mon bracelet, je voulais tout simplement arrêter le poker. J’étais trop la tête dans le guidon, j’avais gagné énormément d’argent, et je me suis dit peut-être que c’est le moment de faire autre chose de ma vie, de découvrir si je n’ai pas d’autres passions, et je voulais laisser quelque chose derrière moi, apporter à la communauté, sans partir avec toutes les connaissances que j’ai acquises et qu’elles soient perdues. En décembre 2018, je suis parti dans un projet beaucoup trop ambitieux en MTT, je voulais vraiment faire un truc de fou, 100 heures de vidéos, une masterclass pour apprendre de A à Z. J’ai commencé à la faire et au bout de 10 heures de record qui m’avait pris 50 heures, je me suis dit que c’était un projet trop important. J’avais mis le grind de côté, j’avais arrêté de travailler le jeu, et je perdais beaucoup trop de temps par rapport aux autres, et donc j’avais mis ce projet de côté et je l’avais complètement abandonné. Et puis pendant le covid, j’ai reçu de très nombreux messages m’encourageant à en profiter pour faire ma masterclass. Je me suis mis à grind online, notamment sur le .fr, et je me suis dit pourquoi pas faire ma masterclass là-dessus, pour relever globalement le niveau de jeu et faire ce que j’appelle « la méthode cash game ». C’est vraiment une masterclass très différente de ce que je voulais faire dans mon premier modèle sur le MTT : à l’époque, je m’étais lancé avec une approche très philosophique et globale du jeu. Là, c’est vraiment très exploitant, comment faire pour gagner : ça, ça fonctionne, on le fait ensemble et on vous montre que ça marche. C’est plus dans cette optique-là.

Tu considères donc que c’est plus facile de donner des conseils pour le cash game ?

Oui, les gens considèrent que le cash game est plus difficile mais aujourd’hui on voit que le tournoi est infiniment plus complexe, parce qu’il y a plein de tailles de stack différentes, on est plus ou moins proche de la bulle, il y a plus ou moins d’ICM. Le tournoi est très dur à expliquer globalement, en tout cas pour moi. Il y a de très bonnes masterclass qui sont sorties sur le .com, je pense à Nick Petrangelo, à Patrick Leonard par exemple, mais moi je n’en suis pas capable.

Lors du test de ta méthode que tu as mené sur février-mars 2021, tu as joué 125000 mains pour un gain de 47000 euros (soit 8,7 BB pour 100 mains). Tu as dit que c’était un échantillon peu important mais que tu étais prêt à prendre des paris avec qui que ce soit sur sa rentabilité à long terme. Est-ce que tu vas quand même continuer le test de ton côté ?

En ce moment, je m’occupe des gens qui ont acheté la méthode, par exemple il y a des vidéos où les gens demandent plus d’explications, donc je refais les vidéos, je passe beaucoup de temps pour le moment à faire du « service après-vente », mais je parlerais plutôt d’accompagnement autour de la méthode. Ensuite je vais être en préparation intensive pour les WSOP, et puis je continue à côté de ça mes parties de super high stakes, des parties privées sur internet qui me prennent du temps, de l’énergie. Donc pour moi, ou pour le plaisir, ou pour gagner de l’argent, je ne le ferai pas, mais si quelqu’un veut bet contre moi, je le ferai sans problème. Je trouverai le temps et les moyens. Je garantis que je fais plus de 5 BB au 100 en appliquant strictement la méthode en NL200+, sur 300 ou 400000 mains, je n’ai pas de souci à prendre n’importe quel bet à n’importe quel tarif là-dessus.

Peux-tu nous décrire brièvement le contenu de ta masterclass, et le public à laquelle elle s’adresse ?

Le contenu est très simple, c’est 4 heures de théorie, c’est volontairement extrêmement court. Il faut savoir que pour chaque heure, j’ai passé entre 3 et 4 heures à enregistrer, parce qu’en fait c’est monté, coupé, on va aux explications essentielles, il y a 5 minutes de Piosolver seulement, c’est un peu différent de ce qui se fait aujourd’hui, où dans toutes les masterclass, les mecs ouvrent des tables au Pio, ils commentent ce qu’ils voient. Pour moi, c’est vraiment : voici ce qui fonctionne, et pourquoi ça fonctionne, voici dans quel cas de figure vous devez l’appliquer. Et ça, c’est le process à chaque fois, et pendant 4 heures et sur toutes les phases de jeu. On ne va pas en détail dans la compréhension du jeu. On va dans ce qu’il faut faire pour que ça fonctionne. En fait, je donne des armes aux gens qui sont déjà rodées, et ils les appliquent, dans tel ou tel cas de figure. Ensuite, il y a 31 heures de live play, où je suis en session, j’ai 4 tables, et je commente en temps réel. Ce n’est pas un commentaire après coup, parce que c’est trop facile, tu as déjà vu la main adverse ; je commente, j’applique la méthode et je décris les difficultés que je rencontre et les explications sur mes actions.  Le fait de commenter en live fait que tu vas rencontrer les mêmes problèmes que la personne et que tu ne connais pas le résultat et donc quand tu dis qu’un bluff ou un value fonctionne très souvent, et que ça marche, tu as la récompense directe. Dans tes explications, tu ne dois pas te tromper et je trouvais l’exercice super cool parce que j’ai été mis en difficulté, je me suis pris des bad beats, les gens ont fait des hero calls face à moi et globalement sur les 30 heures, on a crush, on a gagné plein de sous, et la méthode s’est appliquée de manière très satisfaisante.

Il me reste 5 heures à faire où je vais coacher des gens qui ont acheté la méthode et on va mettre ça dans le cadre de la masterclass. Donc je commenterai leurs erreurs éventuelles et les choses qu’ils peuvent faire pour les corriger. Au total, le contenu fera 40 heures.

Tu as adapté la méthode aux salles françaises, dont le field semble démontrer des faiblesses importantes. N’as-tu pas peur que les joueurs s’adaptent et rendent de ce fait ta méthode obsolète à terme ?

C’est sûr qu’au bout d’un certain temps la méthode sera obsolète. De toute façon, c’est comme tout, le poker est un jeu où on est en permanente adaptation. Il y a 4 ou 5 ans, on disait qu’on avait atteint le summum du niveau du poker, que plus personne ne pourrait battre les tables de cash game, et depuis il n’y a jamais eu autant de nouveaux joueurs qui sont apparus avec des nouvelles façons de jouer et qui ont tout défoncé. Je pars quand même du principe que sur le .fr, le field et les pros sont très en retard par rapport au .com : une table en 5-10 sur le .fr, ça vaut une table en 1-2 sur le .com. Clairement, il y a un gap de niveau absolument immense, et c’est lié au fait que les joueurs récréatifs sont toujours les mêmes, les pros aussi, ça fait maintenant 5 ou 10 ans qu’ils jouent ensemble dans le même écosystème et les pros n’ont jamais eu besoin de s’améliorer pour gagner plus ou battre le field. Ils ont des tendances qui fonctionnent bien, mais ce sont des joueurs qui sont trop passifs et trop tight. Je ne dis pas que tous les français sont nuls : il y a des joueurs exceptionnels et il y a des joueurs vraiment très bons, mais cela représente une poignée, et généralement ils ne jouent qu’en 5-10 ou en 10-20. Mais la masterclass est destinée à des gens qui vont jouer en NL50, NL100 et NL200 et ça va leur permettre de step up et de booster leur win rate. On appuie sur les défauts principaux, le jeu tight et passif, et on met l’accent sur comment gagner de l’argent contre ces joueurs-là.

Dans ta promo, tu sembles indiquer que la rentabilité de la méthode tient au fait d’aller le moins souvent possible au showdown, pour remporter des petits pots qui vont finir par s’accumuler pour former de gros gains.

Voilà, l’idée est d’aller le moins souvent possible au showdown, et pour ça, j’explique comment il faut faire. Mais du coup, quelle est la différence entre un joueur récréatif et nous ? Parce que lui aussi, il va essayer de bluffer toutes les mains. Justement, l’idée que j’explique dans ma méthode est qu’on est face à des joueurs passifs et qui vont systématiquement commettre les mêmes erreurs, sur lesquelles on va appuyer, pour gagner ces pots-là. En revanche, sur d’autres actions, sur d’autres run-outs par exemple, lorsque notre adversaire a touché, il faut juste garder le pot le plus petit possible, ou même se coucher. Donc l’idée est de voler tous les pots que les gens ne veulent pas, et les gros pots où les gens ont les nuts ou des gros jeux, de vraiment les identifier et d’essayer de mettre le moins d’argent possible lorsqu’ils arrivent. C’est une approche qui est très différente de ce qu’on voit aujourd’hui sur le .fr, très peu de joueurs jouent comme ça.

Tu es content des premiers retours sur ta masterclass ?

Pour le moment, 60 masterclass ont été vendues, ce qui est vraiment bien, même si je n’avais pas d’espérance en termes de résultat : je suis content du contenu, et maintenant je peux mourir demain, il y aura quelque chose de moi disponible. Et les gens sont heureux, on a un Discord privé sur lequel ils échangent beaucoup. Ils ont vraiment le sentiment de progresser et que ça se passe bien, même si pour le moment, ça ne fait que quinze jours et qu’on est sur du très court terme, donc je dis à tout le monde de se calmer et d’attendre d’avoir fait beaucoup plus de mains. Il y a deux choses importantes pour moi : déjà les gens qui me disent qu’ils s’étaient mis au PLO parce qu’ils n’avaient plus de plaisir à jouer et qu’ils l’ont retrouvé avec la méthode, qu’ils ont de nouveau hâte de commencer leurs sessions : je trouve ça génial, parce qu’en plus que les membres gagnent plus d’argent, ils prennent du plaisir et ça c’est très important, surtout quand les gens veulent en faire leur métier ou en tout cas si c’est leur passion ; et la deuxième chose, c’est que j’ai joué pendant ces deux mois des joueurs professionnels de hautes limites, et parmi eux, il y en a une partie qui a également acheté la masterclass et être reconnu par ses pairs, c’est quelque chose de génial. Ils me disent, « tu fais chier, tu as dévoilé plein de trucs », c’est marrant ; ou bien « ça je ne savais pas », ou « ça j’avais un doute et ça m’a réconforté dans mon idée », et ça c’est vraiment du bonheur pour moi.

Est-ce que les échanges sur Discord, le fait de conseiller les gens, de voir leurs propres idées, apportent à ton jeu ? Est-ce que tu crées des liens avec certains d’entre eux ?

C’est marrant que tu en parles, parce qu’on se donne rendez-vous tous les dimanches pendant une heure et demie pour des reviews de mains en vocal, on en parle tous ensemble. Il y a vraiment des mecs qui ont super bien assimilé la méthode et notamment un gars qui m’a bouleversé, il a fait un play, je n’y avais pas pensé mais c’était génial. Donc la réponse est oui. Pour le moment, je suis encore beaucoup derrière eux, je réponds à toutes les questions et ils me demandent toujours confirmation, mais je pense qu’au bout d’un moment, ça ne va plus être un rapport professeur-élève, ça va plutôt être un échange et ça va être encore plus présent pour moi.

Évidemment, on crée des liens, on partage nos succès, nos défaites, on essaye de tous s’entraider, ça crée une forme de communauté, et ça me donne envie de faire une sorte d’école ou de coacher des gens et de les aider sur le long terme. La réalité, c’est que je n’ai juste pas le temps, mais il faudrait que je le fasse un jour. C’est quelque chose qui me plairait clairement parce que c’est plaisant de voir des mecs qui jouent en NL25, qui montent et qui dans 6 mois seront en NL100, etc. Le fait de transmettre est une part du bonheur et c’est peut-être le seul secteur dans la vie que j’ai suffisamment travaillé pour réussir à transmettre quelque chose.

Est-ce que tu as envie de marquer l’histoire du poker ? Et penses-tu que cela passe par d’autres résultats dans des gros tournois comme les WSOP ?

Que je marque ou pas l’histoire, ce sont les gens qui décident. En revanche, ce que je vais essayer de faire, c’est de gagner le plus de bracelets possible, mais c’est un objectif personnel. C’est peut-être la chose qui me fait aujourd’hui le plus vibrer, je vais tout faire pour. Ce qui est important lorsque tu passes autant de temps dans un domaine, c’est de ne pas seulement le faire pour toi, mais c’est aussi de le faire pour ceux qui veulent apprendre. Il y a quelqu’un qui m’a montré le chemin et ça m’a permis d’y arriver. Si je peux permettre à d’autres gens d’y arriver, ou au contraire, de leur éviter les erreurs que j’ai pu faire, je le fais naturellement.

Quant à marquer l’histoire du poker, je pense vraiment que la différence entre un inconnu et un champion, c’est 3 jours de run good. Gagner un tournoi, c’est juste avoir de la chance pendant 4 jours et rien de plus. Alors après, mettre toutes ses chances de son côté avant le tournoi, en travaillant, en se préparant, c’est le prérequis. Je le fais, mais il y a des dizaines d’autres joueurs qui le font, et celui qui gagnera le tournoi, ça sera le plus chanceux sur son run.

Contrairement à de nombreux joueurs pros français, qui préfèrent grinder là où ils sont sûrs d’avoir un edge sur le reste du field, tu sembles aimer affronter les joueurs des très hautes limites.

Je comprends leur point de vue et ce sont peut-être eux qui ont raison, si tu es dans l’optique de jouer au poker pour gagner de l’argent, tu préfères qu’il y est 5 joueurs qui soient moins forts que toi, plutôt que 3 qui soient meilleurs que toi, un qui soit à peu près pareil, et un qui soit légèrement plus faible. Je joue en NLHE jusqu’à 100-200 online sur le .com, donc je joue vraiment les plus gros joueurs ; de manière régulière, je joue la 25-50. Ce sont des limites où il y a des joueurs qui sont largement plus forts que moi et je pense que si jamais ils ne faisaient pas du poker, ils construiraient des fusées, ce sont de vraies génies. C’est le challenge de toujours être up sur ces limites-là qui me passionne, ce n’est pas gagner de l’argent. C’est vraiment toujours d’être au top niveau en cash game et d’être gagnant, même si j’ai bien conscience que je ne suis pas le plus gros gagnant dans ces limites-là. Je fais entre 2,5 et 3 BB au 100 – par comparaison, sur le .fr, dans le cadre de la méthode j’ai bien runné, j’ai fait 8,5 sans rake back mais en dehors de la méthode, quand je joue A-game, je fais du 12 ou 13 BB, ça n’a rien à voir. Ces limites sont beaucoup plus dures, mais le challenge de jouer les meilleurs, c’est aussi ce qui me fait vibrer. Aujourd’hui, malheureusement, il y a toutes ces histoires de RTA, donc je joue des parties qui sont un petit peu plus sélects, je ne vais jouer que des gens que je connais en live et dont je sais qu’ils sont éthiquement corrects. C’est possible, GG notamment le fait très bien. En mix games, en ce moment je joue une game en 800-1600, c’est une très grosse game. Alors après, j’ai fait de très grosses games à Macao, aujourd’hui j’ai un peu plus de maturité et l’excès ne me va pas. Je n’ai plus envie de faire des swings à 500k en une journée. D’abord parce que je peux mettre en péril ma bankroll et ensuite, humainement, c’est indécent. Ma mère travaille 35 heures par semaine pour gagner 1300 euros, et tu te retrouves dans des parties où son salaire mensuel, c’est une big blind, c’est ridicule. Ce n’est pas censé exister. Je joue ces parties-là parce que je peux affronter les meilleurs, mais si je pouvais les jouer en 1-2, je le ferai.

Est-ce que tu peux citer quelques joueurs qui te donnent mal à la tête ?

En tournoi, je dirais Chidwick, que tout le monde connaît ; peut-être en moins connu, il y a Michael Addamo, un Australien, qui est redoutable, et son meilleur ami, Michael Zhang. Il y a une tripotée de joueurs qui sont mille fois meilleurs que moi et qui sont vraiment impressionnants. En cash game, c’est pareil, je suis toujours époustouflé par le niveau des autres et ce qu’ils arrivent à trouver, c’est une compétition permanente, mais on se respecte beaucoup les uns les autres, on a tous plus ou moins le niveau, tout le monde a ses qualités et ses défauts, mais il y a des joueurs qui sont parfaits, du type Linus Löliger, qui est absolument époustouflant.

Tu continues de beaucoup travailler ton jeu ?

Il faut renouveler son jeu en permanence, observer ce que les autres font et ne jamais être en retard. Dès qu’une main un peu bizarre a été jouée, la première chose qu’on va faire, c’est la checker, on a des groupes de travail qui permettent de mettre ça en commun, de regarder ce que le joueur a fait, on cherche à comprendre, on passe du temps dessus. L’idée est vraiment de ne jamais rater le train qui avance.

Est-ce qu’il y a des variantes de poker que tu n’aimes pas ? D’autres que tu apprécies particulièrement ?

Je joue à tous les mix games, sauf le PLO. Je joue à quelque chose comme 25 jeux, mais pas le PLO, parce qu’aujourd’hui c’est une discipline à part entière, et généralement les tournois et le cash game sont full PLO, et du coup, je ne veux pas passer des centaines d’heures juste pour devenir un joueur moyen dans un jeu. Je vais plutôt me concentrer pour maîtriser 5 ou 6 jeux et devenir un des meilleurs dans ces variantes qui sont peut-être moins jouées.

J’adore le Deuce to Seven single draw NL, j’ai fait 3ème sur le 10k Championship RAZZ aux WSOP, j’aime aussi le Deuce to Seven triple draw, l’Omaha Hi-Lo, le RAZZ 2-7, le Badugi. Je préfère les mix games au NLHE. Il y a quelques mix games que je n’aime pas : le Limit Hold’em, le Stud Hi-Lo, et le Stud d’une manière générale.

 

 

 

Continue Reading
Advertisement
Click to comment

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

News

Apo, une équipe au service du poker

Published

on

En quelques années, la marque Texapoker, fondée parApo(stolos) Chantzis, est devenue un incontournable du poker hexagonal, jusqu’à devenir quasiment hégémonique depuis la reprise d’activité après la pandémie Covid. Entouré de François Lascourrèges, fidèle depuis des années, et Mickaël Lesage, nouvel arrivant dans la galaxie Texapoker, Apo crée, dirige et assure désormais plus de 1600 tournois par an. Rencontre du triumvirat qui fait battre le cœur du poker français.

Le poker a d’unique qu’il accueille sans différence aucune tous les profils de joueurs, mais aussi d’organisateurs. Souvent attirés par les sirènes du tapis vert, ceux qui en font désormais tourner le business ont un seul point commun, l’amour du beau jeu, et autant de destins que de personnalités. À tout juste 70 ans, Apo en est le plus pur produit: «Je suis un autodidacte qui s’est créé tout seul», confie-t-il. «Je n’ai même pas suivi de formation de casinotier, au départ je jouais pas mal au poker fermé (le Draw), et j’ai gagné quelques tournois en Espagne, avant de me mettre à pratiquer le Limit Hold’em début 2000, puis de fréquenter le casino de Barcelone… Je suis empirique, et j’ai toujours travaillé très simplement. À chaque tournoi, je me fais un petit tableau pour déterminer les besoins en ressources humaines : tant de croupiers, tant de chefs de partie, tant de TD, etc. Je détermine un budget prévisionnel qui me permettra d’atteindre l’objectif. En fait, c’est simple: le cœur de mon métier, c’est de remplir chaque jour les salles.» Bien lui en a pris puisque, depuis le début de l’aventure Texapoker, pas un tournoi n’a fini dans le rouge: «Ma devise, c’est “Un tournoi près de chez vous”, et je ne déroge pas à cette règle. C’est mon système économique, pour que les clients puissent s’y retrouver, sans dépenser trop d’argent dans les hébergements ou dans de la nourriture. Ils peuvent même rentrer chez eux, puisqu’avec le maillage de casinos partenaires sur tout le territoire, ils trouveront un casino à moins de 150km de chez eux.»

L’EXPÉRIENCE POKER À PORTÉE DE TOUS

Ses débuts, comme François Lascourrèges, directeur de production chez Texapoker, Apo les a faits en province, bien loin du brouhaha parisien et des luttes de pouvoir entre casinotiers. Apo vient de Perpignan, d’où il continue de conceptualiser et d’articuler ses centaines de tournois, tandis que François Lascourrèges vient d’un peu plus au nord, en Gironde. C’est dans l’associatif que François Lascourrèges a fait ses premières armes: «Études à Bordeaux en BTS, et avec le temps libre qu’il me restait, j’écumais toutes les associations de la région en tant que jeune joueur passionné. Les casinos commençaient à organiser des tournois dans la région, jusqu’au moment où l’un d’entre eux m’a invité à travailler en tant que croupier extra. Les casinos recrutaient auprès des amateurs de poker pour former des croupiers, et j’ai débuté ainsi vers 2008-2009 en distribuant le jeu à table.» Parallèlement à ses études, il se frotte au cash-game, joueur gagnant aux petites limites, à Gujan-Mestras, puis découvre les tournois live, ne goûtant que peu au online. «J’étais très investi dans le poker associatif, notamment en tant que président du club d’Arcachon pendant cinq ans, jusqu’en 2011.Dans ce cadre, on a créé une sorte de ligue de poker, le 3+3, regroupant tous les joueurs amateurs, et organisé des tournois gratuits dans tous les casinos de la région. L’aventure s’est arrêtée sur le deuxième tournoi à Gujan, lorsqu’il m’a proposé de travailler pour eux. On a fini par se sédentariser à Gujan, qui avait un énorme potentiel, en organisant des freerolls sur place. On m’a ensuite proposé la place de MCD/directeur de tournoi, une énorme opportunité, et avec le travail, ça a payé…» Vient alors la rencontre avec le monde du poker professionnel: premier FPS en 2012 à Gujan, et grâce aux équipes locales, la collaboration avec Apo et Texapoker. La rencontre entre les deux hommes était actée ,et dès 2018, François Lascourrège rejoint à temps plein la structure, quittant un travail sédentaire pour une vie sur les routes, à passer de casinos en clubs de jeux, pour assurer le suivi de production parfait de la marque.

UNE ÉQUIPE COMPACTEET SOUDÉE

Malgré le nombre exponentiel de tournois organisés par sa structure depuis la sortie du Covid, Apo reste confiant quant au fonctionnement inhérent à Texapoker: «La sortie de la pandémie a été un moment clé et un défi vraiment fou pour l’entreprise. On voulait reprendre les tournois et initier le retour du poker le plus tôt possible afin de permettre aux croupiers et aux équipes des casinos de survivre au mieux», résumeFrançois Lascourrèges. «Ça a été un moment clé, où il y a eu beaucoup de débats en interne, mais on en est ressortis encore plus fort. Apo a été le premier à avoir le courage et la détermination de retourner au front, c’était impressionnant. Les croupiers, c’est le nerf de la guerre, car ils sont volatils et voyagent énormément.» Apo plussoie:«On fait travailler un peu moins de 100 croupiers en simultané, à partir d’un pool de 130 à 140, qui inclut le personnel étranger. Il ne fallait pas les laisser sur la touche.» Le facteur humain, depuis, est d’ailleurs devenu la clé de toute entreprise poker: la formation (en interne chez Texapoker, chapeautée par Élodie Martin), mais aussi la gestion humaine, prise très au sérieux avec deux employés dédiés à cette tâche: «L’équipe comprend également Nicolas Pinna, qui s’occupe de tout le back-office web et le suivi réservation, deux responsables des ressources humaines, François Lascourrèges en directeur de production, Florence Mazet à la communication et désormais Mickaël Lesage, directeur d’exploitation.» Mickaël Lesage, justement, vient de rejoindre le navire Texapoker (Apo, quant à lui, parlerait plutôt de voilier, en grand amoureux de la mer), après une belle carrière dans le poker parisien:«J’ai commencé en 2006 au sein d’un cercle de jeux, le Cercle Concorde en tant que croupier poker. Puis j’ai été appelé par unautre cercle, le Cercle Clichy-Montmartre, afin de démarrer une activité poker où j’ai évolué jusqu’au poste de MCD, directeur des tournois. J’ai eu ensuite la chance de pouvoir travailler avec la plupart des acteurs du marché (PMU, WSOP, WPT,DSO Unibet…) et même de voyager afin de me perfectionner dans mon métier. J’ai commencé à travailler avec Texapoker lors d’un Event WSOPC à Cannes en 2017. Ensuite nous ne nous sommes plus lâchés, nous avons travaillé en collaboration durant trois ans sur différents festivals lorsque j’étais MCD au Club Montmartre.»

2023, TOUJOURS PLUS HAUT

Le poste de Mickaël Lesage, qui vient d’être créé en décembre 2022, était indispensable au bon développement de l’entreprise pour l’année qui débute: «Apo m’a proposé d’être directeur d’exploitation de Texapoker en sachant que j’avais quitté mon poste au sein du Club Montmartre. J’ai effectué quelques événements pour Texapoker en ac-ord avec mon ancien employeur et cela s’est toujours très bien passé. Dans l’entreprise, je garde mon poste de directeur de tournoi, mais je suis également en charge de la programmation et de la coordination des événements avec François. Nous collaborons tous les deux étroitement à l’exploitation des licences et partenariats qu’Apo a signés pour le compte de Texapoker.» L’année 2023 s’annonce assez folle en termes de développement et de consolidation du marché pour Apo: «Nous travaillons en France avec 22 casinos et clubs, et nous sommes complets pour toute l’année au minimum. Le seul développement immédiat supplémentaire concerne l’Europe, avecl a Belgique, à Namur peut-être, mais aussi l’Autriche, avec Baden. Notre concurrence est simple et saine: c’est le Barrière Poker Tour, et nous respectons beaucoup leur travail et leur offre. Je préfère avancer de notre côté, dans un écosystème poker qui est sain pour tout le monde.» Il faut dire que l’année 2022, qui vient de se clore, a été riche en émotions: «Les WSOPC à Cannes, par exemple, étaient hallucinants, avec la nouvelle salle à l’étage et sa cinquantaine de tables au lieu de vingt-cinq», se souvient, ému, François Lascourrèges. Une collaboration unique avec le casino cannois dirigé par Alain Fabre, figure attachante et charismatique parmi les casinotiers français: «Avec Alain Fabre,on se connaît depuis des années, et on travaille main dans la main. Les WSOPC 2023, du 12 au 25 avril, devraient aussi beaucoup faire parler d’eux!» sourit Apo. «Quant àSan Remo, on a confié la direction quotidienne à Alex Angossi, pur produit Texapoker, qui travaille depuis six ans en étroite collaboration avec moi. Cette année 2023 va être très belle là-bas: l’IPO, qui a lieu du 1er au 10 mai, mais aussi le WPT Prime, du 5 au 11 juin, ainsi que le DSO du 11 au 16 juillet.» À la clé de l’année à venir, le nouveau deal exclusif à Paris avec le Club Circus qui débute en fanfare dès janvier, avec le WPT Prime, une nouvelle signature qui réjouit toute l’équipe: «Le retour du WPT Prime en France et en Italie, par Texapoker, c’est une nouvelle extraordinaire», ajoute François Lascourrèges, tandis qu’Apo rêve encore et toujours plus haut. «Je veux faire revenir un WPT Global avec le Main Event à 3500€ à Paris. On va également lancer des qualifications dans toute la France avec douze qualifiés pour un package à 12000€ offrant le tournoi du WPT Championship de décembre 2023 au Wynn à LasVegas, à partir de tournois qualificatifs à quelques centaines d’euros.C’est du long terme, avec le WorldPoker Tour, comme avec tous les partenaires avec qui nous travaillons.» Car la force de Texapoker réside également dans sa fidélité à de nombreux acteurs du marché: PMU et Unibet côté online, qui ont vu leur fréquentation exploser depuis deux ans, mais aussi des franchises telles que le WPT, le FPO, les DSO, les satellites pour l’EPT ou les FPS, des casinotiers indépendants ou ralliés à des groupes. «L’important», conclut Apo, «c’est que tout le monde s’y retrouve. Et que l’on travaille tous ensemble dans la même dynamique positive qui nous anime depuis le départ.»

Continue Reading

Barriere Poker Tour

Rencontre avec… Lucille Denos, directrice du poker chez Barrière

Published

on

C’est l’un des événements iconiques du poker hexagonal qui revient enfin au-devant de la scène : le Barrière Poker Tour, fort de ses cinq étapes en 2023, fait beaucoup de bien à la communauté poker. En alliant, comme le Groupe Barrière sait si bien le faire, excellence de l’accueil hôtelier et savoir-faire humain aux tables, le BPT devrait à nouveau remporter un large succès. Lucille Denos, directrice des tournois Barrière Poker, nous détaille l’offre de cette nouvelle saison.

Quel est le programme de l’édition 2023 du Barrière Poker Tour ?

Le programme 2023 s’inspire des valeurs du BPT de base. Nous gardons le middle buy-in Main Event à 570 € et bien sûr le tournoi Masters à 1 000 €, mais nous ajoutons un Mystery Bounty à 300 € et un « Little BPT » le dimanche. Le BPT sous ses différentes formes existe en France sans interruption depuis 2007. Seul le Covid l’a interrompu pendant deux ans.

Naturellement, nous le reprenons avec des nouveautés qui tiennent compte des nouvelles tendances les plus appréciées des joueurs : satellites win your seat, tournois bounties et des structures et prizepools actualisés en commençant par le principe d’être ITM à la fin du Jour 2 au Main Event. Nous avons ajouté des tournois la journée du jeudi, ce qui permet d’offrir un festival plus complet qui vaut vraiment le déplacement ! Brian Benhamou travaille maintenant avec moi sur le BPT et sera présent pendant les différentes étapes. Enfin, l’une des nouveautés concerne la League Barrière qui est remplacée par un challenge permettant de faire gagner un sponsoring de 15 000 € pour la saison 2024 !

Comment fonctionne votre partenariat avec FiveBet ?

Je connais Benjamin Camps et Thomas Gimie depuis de nombreuses années et je les ai vus grandir ! Je sais que nous avons la même vision du poker et que nous partageons les mêmes valeurs, centrées sur la valorisation des joueurs, ce qui nous permet de continuer à offrir aux joueurs, mais également au personnel, la meilleure expérience possible au sein des établissements Barrière. Nous organiserons deux étapes de leur propre tour : le FiveBet Festival à Deauville et à Paris. Ils seront associés avec nous pour le BPT 2023, et ils ont participé avec Brian et moi-même à l’élaboration du programme. Nous travaillons également ensemble au recrutement des croupiers ainsi qu’à l’aspect « animation » sur les étapes. Le BPT et le FiveBet Festival resteront cependant deux tours de poker bien distincts et complémentaires.

À l’heure où le personnel de table (croupiers, etc.) est rare, comment fidélisez-vous les équipes Barrière ?

Il faut toujours s’assurer que les conditions de base soient correctes. Chez Barrière, les croupiers et floors sont rémunérés en forfait journalier, ils sont nourris et logés. Nous travaillons avec FiveBet sur le recrutement et nous adhérons à leur politique d’élaboration des nouvelles grilles de salaires suite à des évaluations de compétences. La rationalisation du recrutement avec FiveBet permet aux croupiers de mieux enchaîner les différents événements et, ainsi, de nous assurer d’avoir constamment un personnel de qualité irréprochable et les effectifs nécessaires.

Quel regard portez-vous sur le secteur du poker de tournoi en France ?

Le groupe Barrière reste fidèle à sa volonté d’organiser des tournois de poker de qualité dans ses établissements en France et à l’étranger. Ces casinos souhaitent organiser des événements qui animent leur établissement, et les joueurs de toutes les régions sont plus que jamais demandeurs de tournois live après la période Covid. Un tournoi de poker chez Barrière est un moyen de conquérir et de fidéliser des joueurs en ayant comme obsession constante de valoriser leur expérience. En pratique, le « roadshow » Barrière Poker consiste à déplacer beaucoup de matériel afin de transformer nos belles salles en salles de poker. Nous avons investi dans le remplacement de nos écrans, notre matériel informatique, notre système vidéo, etc. Notre objectif pour l’organisation des tournois poker au sein du groupe Barrière demeure donc ambitieux sur le moyen et le long terme.

Quel bilan tirez-vous du poker au sein du groupe Barrière sur 2022, après le Covid ? Et au sein du Club ?

La reprise du poker n’a pas été immédiate au groupe Barrière. Nous avons préféré attendre l’arrêt de toutes les restrictions liées aux contraintes sanitaires pour programmer des tournois organisés dans de bonnes conditions pour tous. La reprise des tournois au Club se traduit notamment par le retour du 500 le mercredi et l’organisation de plusieurs festivals par an.

Peut-on s’attendre à d’autres événements poker au sein des casinos Barrière, hors BPT ?

Oui, nous avons plusieurs casinos qui relancent des tournois de poker réguliers comme à Bordeaux, Toulouse, Cassis, Paris mais aussi Montreux. Et surtout, nous continuons de travailler activement avec des partenaires pour organiser prochainement des tournois d’envergure internationale !

 

Les dates

Barrière Poker Tour, demandez le programme !

Bordeaux, du 12 au 15 janvier 2023

Ribeauvillé, du 23 au 26 mars 2023

Toulouse, du 6 au 9 juillet 2023

Paris, du 28 septembre au 9 octobre 2023

Deauville, du 2 au 5 novembre 2023

Continue Reading

Interviews

Matthieu Duran, l’homme derrière le Winamax Poker Tour

Published

on

 C’est le symbole d’un écosystème poker qui renaît, plus fort encore qu’auparavant : l’organisation d’une nouvelle saison du Winamax Poker Tour, inaugurée en grande pompe, comme il se doit, à La Villette, les 29 et 30 octobre 2022. Il faut dire qu’après les années Covid et la suspension du live, le grand freeroll hexagonal organisé pro bono par Winamax fait du bien à tous, amateurs, débutants et passionnés de tous les niveaux. Matthieu Duran, le Live Event Manager du leader français du poker online, revient pour nous sur ce qui va rythmer toute la saison 2022-2023, avec comme mot d’ordre : le plaisir et la convivialité avant tout.

En tant que responsable de l’organisation des épreuves « live » de Winamax, il aura fallu attendre un peu avant le grand redémarrage de tous vos projets…

Juste avant le Covid, nous avions été victimes d’une procédure judiciaire de très mauvaise foi, entreprise par les casinotiers, qui nous avait bloqués quant au Winamax Poker Tour, qui est le seul freeroll existant en live… Heureusement, à chaque fois, la justice française nous a donné raison, ce qui était tout à fait logique. Quant à la reprise post-Covid, nous avons appliqué une règle valable aussi bien sur le freeroll que sur les tournois payants comme le WPO : on ne le fait que si on peut le faire aussi bien, voire mieux, qu’à l’habitude. Il a fallu attendre un peu, mais désormais nous sommes revenus à plein régime !

 

Comment se sont déroulés les premiers WPO de cette nouvelle ère, justement ?

Le WPO Madrid était tout bonnement phénoménal. D’ailleurs, on a battu des records dans tous les sens, et c’était tellement génial de retrouver cette ambiance unique que crée Winamax à chacun de ses événements live. Il y avait une grande terrasse, on avait organisé des Déglingos absolument déjantés… En fait, tout le monde, joueurs et organisateurs, était tellement heureux de se retrouver après ces mois de disette que c’était, positivement, explosif !

 

Vous êtes actuellement, à l’heure où nous bouclons ces lignes, en pleine dernière ligne droite du WPO Bratislava…

En effet, je suis en partance pour Bratislava, et les seuls soucis sont des soucis de riche ! [rires] On voulait créer cette étape pour rééquilibrer l’étape de Dublin qui commençait à saturer, mais comme l’Irlande a dû annuler tout ce genre d’événements au City West pour accueillir – et c’est bien plus important, évidemment – quelque sept cents familles ukrainiennes, on a dû tout transférer sur l’organisation du WPO Bratislava. On cherchait des formules à prix très modérés pour nos joueurs. À Bratislava, pour 5 €, on peut manger une bonne pizza, et l’hôtel est all-inclusive à 80 €. Ça change tout pour les joueurs qui n’ont pas une énorme bankroll.

 

Le calendrier 2023 s’annonce d’ores et déjà très chargé de votre côté…

Le calendrier 2023 est compliqué à organiser car on a deux finales qui sont fixées : celle du Winamax Poker Tour en France, ainsi qu’en Espagne au mois de mars. Quant à la deuxième quinzaine de mai, et celle de septembre, on est traditionnellement sur des WPO. Il est très difficile de trouver des sites adéquats, avec au minimum 130 tables. Il n’y a pas beaucoup de casinos en Europe qui sont capables de faire ça ! À Lloret de Mar, par exemple, depuis que l’actionnariat a changé et que c’est un fonds de pension américain aux commandes, ils ne peuvent plus suivre : passer de 400 clients par jour à 3 000 joueurs de poker, c’est trop d’investissement pour eux. Et puis, il faut dire qu’on n’arrive pas très légers… On a trois semi-remorques qui nous suivent constamment. C’est une logistique folle, mais là encore, c’est un vrai plaisir d’avoir de tels problèmes de riche !

 

La formule 2022-2023 du WIPT a-t-elle été revue à la baisse ?

Absolument pas. On a voulu marquer les esprits avec un concept tout simple : ne rien changer à notre formule. C’est toujours un immense casting national sur 40 étapes et plus de vingt villes différentes. On estime à plus de 10 000 joueurs le nombre de participants à ces freerolls monstrueux en live, dont celui de La Villette et ses quelque 2 500 joueurs assis au même moment lors du « Shuffle Up & Deal ». C’est tout de même un rêve de voir ça ! Ensuite, en province, dans les grandes villes, on atteindra même les 600 joueurs en simultané, puis dans les villes plus petites (Agen, Dunkerque, Poitiers, Mulhouse, etc.), on part sur du 120 joueurs. La finale qui aura lieu au mois affiche toujours 1 000 000 € garantis, ce qui dit bien toute la folie et la dimension gigantesque de cet événement.

 

Le Winamax Poker Tour, c’est peut-être la plus grande fête du poker amateur ?

En tout cas, le WIPT n’a jamais été affaire de recrutement de nouveaux joueurs pour nous ; c’est plus une fidélisation de nos joueurs, et une marque d’attention envers toute la communauté des freerollers et des micro-stakers. Beaucoup des participants sont des joueurs occasionnels qui viennent sur notre site pour le King5 entre amis, puis se qualifier pour les étapes locales du WIPT. D’un point de vue communautaire, nous voulons offrir l’expérience du live à ceux qui ne jouent qu’online. En 2011, 70 % faisaient leur premier live sur un WiPT, et en 2017, on était encore à 50 %. Les premiers tremplins ont rencontré un engouement incroyable, avec des caps à 5 000 joueurs, qui est technique et technologique, car on ne pensait jamais les atteindre. Le Covid a amené énormément de nouveaux joueurs qui ont continué à jouer, et on pense que ce sont tous ces nouveaux qui débarquent actuellement. On en reparle en décembre ! À Paris, on aura en tout cas tout le Team Winamax, avec juste un doute sur Adrián Mateos qui sera dans un SHR à 300k à Vegas, et je lui souhaite de ne pas avoir le temps de nous rejoindre !

 

Retrouvera-t-on la toute dernière recrue du Team W ?

Alexane « LaSirenita » Najchaus nous a rejoints il y a quelques jours, et c’est une joueuse du confinement, qui a pris une tout autre dimension en observant jouer son frère qui était Red Diamond. Elle a voulu comprendre comment ça marchait, et comme elle a une tête très bien faite, elle a bossé son jeu à toute allure. Dans les Expresso, avec un jeu de moindre profondeur, il y a une recette simple : c’est de bosser. Elle a été repérée en ligne, puis en live à Madrid, et c’est top d’avoir un nouvel apport dans le Team W !

 

((sur une page))

ENCADRÉ 1

Qualifiez-vous en ligne gratuitement pour le live

Le WiPT est de retour : d’octobre 2022 à février 2023, participez gratuitement au plus grand circuit de poker live jamais organisé et gagnez votre place pour la Grande Finale parisienne garantissant 1 000 000 € de prix ! Avec 40 étapes partout en France, il y a forcément un tournoi gratuit près de chez vous. Le Winamax Poker Tour débutera en live les 29 et 30 octobre lors d’une grande étape inaugurale à Paris où 2 500 joueurs sont attendus. Qualifiez-vous dès maintenant sur Winamax.fr pour une des nombreuses étapes live !

STADE 1 – Sit & Go STARTING BLOCK* (6 joueurs)
1er : un ticket Tremplin

2e : un ticket Starting Block

STADE 2 – Tournois TREMPLIN
Tremplin Paris Tremplin Lille, Strasbourg, Montpellier, Lyon, Rennes et Bordeaux Tremplins autres villes
1er au 75e : un siège pour l’étape de Paris

76e au 155e : un ticket Tremplin

156e au 240e : un ticket Starting Block

1er au 50e : un siège pour l’étape live choisie

51e au 110e : un ticket Tremplin

111e au 200e : un ticket Starting Block

1er au 25e : un siège pour l’étape live choisie

26e au 55e : un ticket Tremplin

56e au 100e : un ticket Starting Block

STADE 3 – Étapes live
Étape live de Paris Étapes Lille, Strasbourg, Montpellier, Lyon, Rennes et Bordeaux Autres étapes live
1er au 42e : un siège pour la Finale

43e au 45e : un ticket à 150 €

46e au 49e : un ticket à 100 €

50e au 75e : un ticket à 50 €

76e au 110e : un ticket à 30 €

111e au 170e : un ticket à 20 €

171e au 250e : un ticket à 10 €

1er au 11e : un siège pour la Finale

12e : un ticket à 150 €

13e au 14e : un ticket à 100 €

15e au 20e : un ticket à 50 €

21e au 27e : un ticket à 30 €

28e au 40: un ticket à 20 €

45e au 62e : un ticket à 10 €

1er et 2e : un siège pour la Finale

3e : un ticket à 100 €

4e : un ticket à 50 €

5e et 6e : un ticket à 30 €

7e au 9e : un ticket à 20 €

10e au 12e : un ticket à 10 €

 

GRANDE FINALE à Paris : 1 000 000 € GARANTIS

 

((sur une page))

ENCADRÉ 2

Les dates des qualifications live

 

Dates Étapes principales
29/10/2022 PARIS LA VILLETTE
30/10/2022
12/11/2022 Rouen 1 Toulouse 1 Dunkerque Dijon 1
13/11/2022 Rouen 2 Toulouse 2 Dijon 2
19/11/2022 LILLE
20/11/2022
26/11/2022 Nantes 1 Agen Orléans Grenoble 1
27/11/2022 Nantes 2 Grenoble 2
03/12/2022 STRASBOURG
04/12/2022
10/12/2022 Caen Biarritz 1 Nancy 1 Nice 1
11/12/2022 Biarritz 2 Nancy 2 Nice 2
07/01/2023 MONTPELLIER
08/01/2023
14/01/2023 LYON
15/01/2023
21/01/2023 Brest 1 Perpignan 1 Mulhouse Clermont Ferrand
22/01/2023 Brest 2 Perpignan 2
28/01/2023 RENNES
29/01/2023
04/02/2023 Poitiers 1 Limoges Reims 1 Marseille 1
05/02/2023 Poitiers 2 Reims 2 Marseille 2
11/02/2023 BORDEAUX
12/02/2023
Mars 2023 FINALE WIPT – PARIS

 

 

Continue Reading
Advertisement

Buzz

POKER52 Magazine - Copyright © 2018 Game Prod. Design by Gotham Nerds.