Portraits / Interviews
Rencontre : Le nouveau Phil Hellmuth est arrivé !
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3 ans agoon
Magie noire ou magie blanche, personne ne saurait le déterminer, mais s’il existe un champion mythique du poker qui reste compétiteur dans l’âme, c’est bien Phil Hellmuth, enterré à de maintes reprises par ses congénères, et toujours ressuscité à la force de son mental. Récent auteur d’un livre qui met en exergue l’importance d’être « PO-SI-TIF », le sale gosse du poker s’est petit à petit débarrassé des oripeaux de sa grande gueule médiatique pour redevenir le garçon poli et éduqué qu’il a toujours été au plus profond de lui-même. Alors qu’il achève pour la chaîne online PokerGO une série de heads-up contre son ami Antonio Esfandiari (et mène la bataille), il nous a accordé un entretien exclusif, actuel et rétrospectif. Respect.
Par Jérôme Schmidt
Vous venez tout juste de publier un ouvrage qui parle de « positivité ». Pouvez-vous revenir pour nous lecteurs sur le concept de ce livre, et en quoi « penser positif » a changé votre manière de vivre… et de jouer ?
Durant toute ma vie, j’ai dû connaître les affres du doute, depuis mes années d’étudiant qui n’y arrivait pas toujours facilement et qui ne croyait pas en lui, jusqu’à mon statut autoproclamé de « plus grand joueur de poker au monde » ; de mes fautes de grammaire lors de mes cours d’anglais à New York, au moment où je suis devenu un écrivain à best-sellers ; de joueur débutant qui voulait devenir professionnel, à vainqueur de bracelets WSOP. Pour cette dernière phase, cela a été plutôt rapide ! Mon épouse, que j’ai rencontré juste après ma victoire lors du Main Event des WSOP en 1989, disait de moi que j’étais un « diamant encore brut et mal taillé ».
Dans mon livre #POSITIVITÉ, je révèle huit axiomes de la vie, huit choses qui ont rendu ma trajectoire possible. Ces axiomes m’ont aidé à escalader des montagnes au poker ; la moitié de ces axiomes sont des tactiques et des processus que j’utilisais bien avant ma victoire au Main Event des WSOP en 1989. Dès le début, ils m’ont aidé à voir grand, à m’attaquer à des défis énormes et, finalement, à réussir ! Je vais vous en dévoiler un pour vos lecteurs : couchez tout simplement vos « objectifs annuels » sur le papier, ceux de l’année 2021 à venir, et scotchez-les à côté de votre miroir dans la salle de bain. Avec ces objectifs annuels que vous verrez tous les jours, et même plusieurs fois par jour, vous allez vous motiver, consciemment et inconsciemment. J’ai des centaines de lecteurs qui m’envoient des messages pour me remercier, car ils viennent d’atteindre l’un ou l’autre de ces objectifs annuels !
Ces axiomes sont très simples à réaliser, et mon livre prend une grosse heure à lire, et ils m’ont pourtant profondément changé ! Pourquoi n’aurais-je pas le droit de devenir le plus grand joueur de poker de tous les temps ? Avec ces axiomes, je sais désormais que je suis quelqu’un de bien, et que j’ai le droit de réaliser de bonnes choses. Lorsque je regarde en arrière et que j’analyse mon histoire personnelle, je me rends compte que ces axiomes m’ont autorisé à me dire : « Et pourquoi ce ne serait pas à mon tour ? » Ils m’ont motivé !
Vous êtes considéré comme l’un des plus grands joueurs de poker de l’histoire, surtout dans le domaine des tournois. Comment expliquez-vous cette constance dans l’excellence ?
Les axiomes dont je viens de vous parler, et que j’ai dévoilé dans mon livre, m’ont énormément aidé dans ma trajectoire, mais il n’y a pas qu’eux. Je crois que disposer d’une très bonne capacité de lecture de son adversaire m’ont permis de ne pas m’enferrer dans toutes les théories du poker qui sont à la mode, et qui ensuite passent de mode. Cette lecture de mon adversaire, je l’appelle « Magie Blanche ». Pourquoi ? Il y a dix ans environ, lors d’un tournoi des WSOP, j’étais en grosse blinde, et tout le monde rend ses cartes jusqu’au joueur de petite blinde, qui va à tapis. J’ai 12 BB devant moi, et je sais qu’en théorie, je dois payer instantanément. Mais plutôt que de m’exécuter de suite, je réfléchis, et demande à mon jeune adversaire une question anodine, puis je réfléchis à nouveau, et je comprends qu’il me bat, alors je rends les cartes. Il était très agacé, car je crois qu’il me battait de loin !
Le même jour, je discutais avec un jeune joueur très respecté, et je lui expliquais que j’étais bien dans le tournoi, et je lui ai alors évoqué ce fold. Il était très surpris : « Hein ? Mais tu dois payer tout de suite ! C’est mathématique. » Et je lui ai répondu : « Selon moi, il avait As-Valet. » Lui, « Je ne comprends pas ta réaction… » Et moi, je me disais, « Mais il ne sait pas ce que c’est de lire son adversaire ? C’est de la Magie Noire pour lui, on dirait… Mes lectures, c’est de la Magie Noire pour ce type super intelligent qui est tellement bon au poker ; il a des vraies œillères ! Il ne comprend rien au jeu ! » Ma génération a été formée ainsi au poker, tout sur la lecture de l’autre. On ne peut pas prétendre être un grand joueur sans développer cette qualité. La nouvelle génération vient du online. Il sont incollables sur les maths, les stats et la théorie du jeu, mais la plupart ne sait pas lire le jeu de son adversaire.
Comme je trouve que le terme « Magie Noire » est connoté de façon négative, je préfère utiliser celui de « Magie Blanche ». On ne peut pas apprendre le poker de très haut niveau sans se donner d’une bonne lecture des autres. Ces jeunes sont des petits génies en math, s’améliorent chaque jour du côté de la théorie, et abusent de stratégies qui ne leur permettent d’éviter qu’un territoire : celui de la psychologie et de la lecture. En fait, ils développent et inventent des nouvelles théories afin de ne pas s’aventurer là-dedans…. C’est brillant. Admirable. Payant, pour un temps. Mais cela ne suffit pas. Pas si vous voulez être parmi les meilleurs. Je suis encore là grâce à ma lecture des autres. Je dois me tenir au courant des dernières théories en vogue, bien sûr, afin de pouvoir contre-attaquer ces jeunes. Je ne fais pas partie de leur monde, je suis à part, dans ma bulle. La masse avance groupée, ce qui rend ma stratégie de contre-attaque plus aisée. Le poker n’est pas simple ! Mais si tout le monde pense pareil, c’est plus simple d’aller à contre-courant.
Comment avez-vous vécu l’annulation des WSOP en live cette année ? Pensez-vous que le monde du poker sera le même après cette pandémie ?
Heureusement pour nous, il y a des personnes très intelligentes dans le monde et qui font tout pour résoudre des problèmes apparemment impossibles. J’espère, et je crois, que l’on va trouver bientôt un vaccin efficace. Et que les protocoles de soin pour les patients vont s’améliorer énormément. Au fur et à mesure que ces données vont ainsi être compilées, et que de plus en plus de gens vont être testés, le taux de mortalité va plonger. Ces trois évolution —vaccin, protocoles améliorés, mortalité en baisse— vont nous ramener à un monde meilleur !
J’espère que je pourrai ainsi participer en personne aux WSOP en 2021 à Las Vegas ! Et je suis vraiment persuadé qu’au pire, l’édition de 2022 aura lieu. Au-delà des WSOP, avec les améliorations en terme de tests, nous allons pouvoir en parallèle filmer des centaines d’heures de nouveau contenu dans les studios de Poker Go, ce qui a déjà commencé !
Vous êtes actuellement en train de tourner une série de heads-up avec Antonio Esfandiari pour Poker Go… Quelles sont les faiblesses du « Magicien » ? Comment avez-vous tenté de les exploiter ?
Antionio est une terreur absolue ! Tout le monde le sait, d’ailleurs… C’est un sacré mano a mano. Je ne le sous-estime à aucun moment ! Lors du premier match, j’ai dû ajuster mon jeu en temps réel et sortir quelque gros bluffs. Il fallait aller au charbon ! S’il m’avait payé avec son brelan de roi à un moment de la partie, j’étais fini. Mais j’ai réussi à convertir ma petite paire en bluff, et c’est passé… On va jouer le 3ème Round dans quelques jours, avec 400 000$ à la gagne…
Quelles sont les qualités essentielles pour être un grands joueur ?
Lecture, psychologie et esprit mathématique.
Comment continuez-vous à étudier et pratiquer le poker depuis chez vous ? En jouant online ? En discutant entre professionnels ?
En fait, et cela pourra vous étonner, mais je ne parle stratégie, tactique et concept qu’avec une seule personne, mon ami Mike « The Mouth » Matusow. Mike m’a énormément appris en Omaha Hi-Lo et Stud Hi-Lo. En 2018, lors d’un tournoi à Los Angeles au Commerce Casino, Mike et moi nous sommes retrouvés en tête à tête d’un tournoi Hi-Lo Stud et Omaha. Cinquante joueurs au départ seulement, mais c’était chouette car j’ai fini par le remporter. Je parle aussi beaucoup de stratégie NLHE avec lui. Mike est un esprit brillant, et il fera d’ailleurs partie du Hall of Fame un de ces jours. Il sait s’adapter à tout type de situations, n’est jamais dogmatique et il reste ouvert à tout ce qui pourrait l’aider à s’améliorer.
Il y a quelques années de cela, j’avais dit à Mike qu’il se sous-estimait beaucoup trop ; qu’il était bien meilleur en NLHE de tournoi qu’il ne le croyait. Après avoir participé à quelques WPT, il a enfin compris qu’il était très bon dans ce format également. Et en analysant son jeu sur les rediffusions Poker Go, il a vu les grosses erreurs que les joueurs faisaient habituellement. Il s’est réveillé à ce moment-là. On passe des milliers d’heure à parler tactique au téléphone ensemble.
Que pensez-vous de l’affrontement prévu entre Daniel Negreanu et Doug Polk, en heads-up online : est-ce bon pour l’image du poker ?
J’apprécie beaucoup les deux joueurs, et même si chacun m’a déjà critiqué avec véhémence, je partagerai un dîner avec plaisir avec l’un ou l’autre, n’importe quand. Et tous deux font beaucoup pour le poker, surtout Daniel.
Il y a longtemps, on m’avait dit que si je me disputais avec un autre grand joueur, cela serait positif pour l’un et l’autre. On m’avait alors proposé d’organiser cet affrontement, mais je respectais beaucoup cet autre joueur en question pour accepter. J’ai préféré être en paix avec lui.
Mais là, ce n’est pas artificiel : Polk et Negreanu ne s’aiment vraiment pas du tout ! Ils arrivent chacun à se faire disjoncter mutuellement ! Ils passent leur temps à ça sur les réseaux sociaux. En fait, Doug se comporte également comme le faisait Daniel il y a dix ans ! Daniel incarnait un personnage agressif, et là, il est devenu la proie de Doug. Daniel avait jusqu’alors réussi à ne pas se défendre des attaques de Doug, car il ne voulait pas lui offrir trop de médiatisation. C’était ce qu’il fallait faire : ne pas donner trop de lumière à son détracteur.
Daniel affirme qu’il n’a jamais dit ce que Polk lui reproche depuis des années : « Augmenter le prélèvement est bon pour le poker. » Mais tout le monde sait que Daniel touchait 3 000 000$ de prélèvement par an en provenance de PokerStars à l’époque où ils ont décidé d’augmenter le taux de prélèvement. Daniel ne pouvait pas tenir cette position, et même s’il n’a peut-être pas utilisé cette formule exacte, c’était ce qu’il voulait dire : il était pour que le prélèvement augmente. Techniquement, il n’a pas dit ces mots, je le sais pertinemment, mais dans l’idée, c’était le sens. Daniel a commis une erreur ce jour-là. Il aurait dû réagir différemment. Il voulait surement dire que le prélèvement était bon dans des parties privées de cash-game. Mais pourquoi se prononcer sur ce sujet ? Il est passé pour un bon petit soldat de son sponsor, PokerStars. Doug a attaqué Daniel sur ce sujet… « Augmenter le prélèvement est bon pour le poker… » 99% du monde du poker a cru que c’était ce que pensait Daniel…
Si le match se passait en live, Daniel serait un large favori. Et en plus, il est très bon en raisonnement mathématique. Sauf qu’online, c’est ce qui domine. Mais Doug est excellent, et si ca se passe mal, il saura s’adapter très vite. Cet affrontement est bon pour le poker, car cela redonne un peu d’action dans ce monde très ennuyeux en ce moment.
Avant la pandémie, vous passiez votre temps à traverser le monde… Comment faites-vous actuellement ?
J’ai fait plusieurs fois le tour du monde pour le poker, en effet ! De Las Vegas à Los Angeles, de San Jose à Sacramento, du Connecticut (Foxwoods) à Atlantic City, de Londres à Paris (la ville-lumière), de Baden (et son Casino Austria) à Vienne (le Concord, à seulement 40 minutes), d’Amsterdam à Cannes, du Pays de Galles à Malte, d’Alabama à Jacksonville et Miami, d’une croisière dans les Caraïbes à Melbourne, de Venise à Aruba, de Lafayette en Louisiane à l’Océan Pacifique et ses bateaux-casinos, de Rio de Janeiro à Pampano Beach en Floride.
Heureusement, ces derniers temps, j’ai fait de bons investissements hors du poker. J’ai beaucoup investi dans des toutes jeunes entreprises ainsi que des grands noms bien installés. Du côté des jeunes pousses, je fais désormais partie de neuf conseils d’administration ! Et l’une d’elles (End Game Talent Agency) vaut désormais 100 millions de dollars (je possède 5% des parts). Une autre, Lasso Gear, fabrique des chaussettes médicalisées portées par la star de la NFL Cam Newton ! Tout comme James Harden, une star NBA, qui les met à chaque match ! Et tout ça sans être même sponsorisés…
Côté entreprises bien installées, j’ai investi 300 000$ dans DMYT, en tant que sponsor spécial, ce qui veut dire que je peux tout perdre si dans les 18 mois, nous n’avons pas trouvé une société acquéreuse. Mais si nous en trouvons une, je peux gagner une somme à sept chiffres… Et, coup de chance, on a trouvé un acquéreur ! Rush Street Interactive, la plus grosse société américaine de casino en ligne. Avec à la clé, un accord à 2 milliards de dollars ! DMYT et Rush Street m’ont payé pour avoir fait le lien entre eux ; c’était aussi payant que de finir à la 4ème place du Main Event des WSOP en 2019. J’ai ensuite investi 500 000$ dans une seconde compagnie DMYD, et la même somme dans une autre tout récemment. Je suis dans un vortex d’investissements très positif ! Mais même si tout se passe bien de ce côté, je ne voyage quasiment plus. J’ai pas mal de temps libre afin de me remettre au poker en ligne. J’ai remporté 700 000$ sur divers sites en ligne. De février à août, j’ai beaucoup gagné en cash-game high-stakers et mid-stakes.
A ce jour, mi-octobre, je suis dans une grosse partie 10-20-40$ qui propose des swings de plus de 100 000$ par soir. Lorsque je me sens bien, je joue là. Si j’étais encore un pro du poker à plein temps, j’y serais 24h/24, mais vie n’est pas celle-là, et je ne joue plus que lorsque j’en ai vraiment envie.
Revenons un peu sur votre carrière… Comment évoqueriez-vous le gamin que vous étiez encore lors de votre victoire au Main Event des WSOP en 1989 ? Quels sont vos souvenirs les plus vivaces de cette période qui a constitué un tournant dans votre vie ?
En 1988, il y avait seulement quatre tournois qui faisaient rêver tous les joueurs : le Main Event des WSOP, le Main Event du « Hall of Fame of Poker », le Diamond Jim Brady (au Bicycle) et le Super Bowl of Poker d’Amarillo Slim. Et, bien sûr, n’importe quel tournoi avec un bracelet WSOP. J’avais remporté le Diamond Jim de 1988, après avoir fini runner-up du NLHE 1000$. Lors de la finale, j’avais dû affronter Erik Seidel ! On a joué en heads-up pendant des heures, avant qu’il ne remporte le titre. Je m’en voulais énormément car j’avais fait beaucoup d’erreurs ! Non pas que je veuille diminuer l’excellence d’Erik Seidel, mais j’avais commis énormément de fautes, et cela m’avait rendu dingue. On avait passé un accord afin de partager l’argent à parts égales. Après le match, je suis parti courir longuement dans le quartier de Bells Garden à 2h du matin —ce qui est une très mauvaise idée !—, et je repassais en tête toutes les erreurs que j’avais pu faire. En courant, je me souviens que je me suis dit : « Tu vas peut-être devoir attendre pas mal de temps avant de te retrouver à nouveau en heads-up et pouvoir corriger ton jeu. » J’avais tort !
Le lendemain, on a débuté le Main Event à 5000$. Tous les grands noms étaient là. Je me souviens que les trois meilleurs joueurs de poker du monde (en tournois) étaient en table finale avec moi ! Il y avait Johnny Chan (champion en titre), TJ Cloutier et Jack Keller. On s’est vite retrouvés à trois joueurs. Le premier remportait 145 000$ (contrairement à ce qu’indique HendonMob). J’ai demandé à Jack Keller si on pouvait passer un accord, avec le dernier en lice, Glen Abney. A l’époque, c’était encore 40% pour le premier, 20% pour le second et 10% pour le troisième. Jack a voulu nous arnaquer ! J’ai refusé. Il m’a dit, « Si je prends un gros pot, on est à égalité ». Je me suis dit, « J’ai pas intérêt à le laisser revenir… » Jack jouait très agressif, et j’ai fini par le payer avec As-Dame, auteur As. Et ca a tenu, et il est sorti ! J’étais très loin devant, et j’ai repensé à mon dernier heads-up, 44 heures plus tôt. « Finis-le tout de suite, Phil ! » J’ai gagné, puis suis allé à Sapgos. Je faisais la couverture de tous les magazines de poker. Chan, Seidel et moi étions considérés comme la nouvelle génération de moins de trente ans. Et je disais à qui voulait l’entendre que j’allais remporter le Main Event des WSOP de 1989 !
Mon père voulait venir à Las Vegas pour me voir au Main Even. Il n’avait pas du tout approuvé mon choix de devenir joueur de poker, mais comme il voyait que je gagnais très bien ma vie, il changeait petit à petit d’avis. C’était la première fois qu’il venait me voir jouer. Il est arrivé à Vegas un vendredi soir, a foncé tout droit au Horseshoe et… j’étais en table finale ! Pour un tournoi de Pot Limit Omaha, dont je sors cinquième vers 22h30. Je suis sorti sur la même main que TJ Cloutier. Le Main Event commençait lundi et finissait jeudi. Je dormais au Golden Nugget et j’ai demandé à mon père de venir me réveiller tous les matins à 11h. Le premier jour, il ne m’a pas amené le petit-déjeuner que je lui avais demandé, et j’étais très énervé. Il ne s’est pas trompé les jours suivants… Une petite chaîne que personne ne connaissait alors, ESPN, filmait le Main Event pour la première fois, uniquement la table finale.
Il y avait Johnny Chan (qui était en lice pour remporter le titre pour la troisième fois d’affilée), Lyle Berman, le pro Don Zewin, Steve Lott et le futur champion du monde Noel Furlong. A quatre joueurs restants, j’ai relancé avec Ax-10x, Don a payé avec paire de 10, Steve a fait tapis pour 91 000 jetons depuis la BB, et après réflexion, j’ai payé. Et là, Don va à tapis à son tour ! D’un point de vue mathématique, je dois payer immédiatement, mais j’ai pris mon temps, et j’ai fini par payer, en pensant que Don avec paire de 9 ou de 8 ou Valets. Don avec paire de 10, Steve paire de 2, et au flop, tout de suite un As ! J’ai éliminé les deux adversaires, et je me suis retrouvé en heads-up contre Johnny Chan.
Au bout de vingt minutes environ, j’ai dit à Johnny, « Je vais jouer parfaitement. Il va falloir que tu sois au maximum de ton niveau et qu’en plus tu aies de la chance si tu veux me battre. » Au bout de 31 minutes, au blindes 5-10 000, je mise 35 000 avec As-7 de carreau. Chan sur-relance à 165 000. Grosse relance ! Je me suis dit… « Il veut changer de vitesse. » Quatre mains plus tard, je découvre une paire de 9, et mise à nouveau 35 000, et je savais déjà ce que j’allais faire si Chan me sur-relançait à nouveau. Chan a relancé comme prévu à 165 000, et j’ai tout de suite annoncé tapis. On trouve facilement cette scène sur YouTube : je vais à tapis d’un mouvement des deux mains, sans toucher les jetons.
Je suis resté immobile. Chan devait avoir 600 000 devant lui, et moi 1 200 000. Je m’étais entraîné à ne pas bouger d’un iota. Alors que le temps s’écoule, je me demande : « Est-ce que j’ai envie d’être payé ? Pas certain. Il aurait déjà payé avec n’importe quelle paire. Ou avec As-10 et mieux. » Il avait peut-être une main comme Roi-Dame. Je n’ai rien dit et l’ai laissé réfléchir. Si je l’avais poussé à rendre ses cartes, cela aurait pu me couter mon rêve de toujours : un titre WSOP au Main Event ! Au bout de trois minutes, Chan a annoncé : « C’est le moment de prendre des risques. C’est payé. » Et il a retourné As-7 de pique.
J’étais large favori… Le flop est tombé : Roi-Roi-10. Turn, une Dame. J’étais pourtant certain que Chan allait toucher un As ou un Valet à la dernière. Je l’avais vu faire ça trois fois lors de son premier titre et ses deux Hall of Fame. Et pourtant, à la river, juste un 6 ! J’ai levé les mains au ciel, et j’ai cherché du regard mon père dans la salle. Les gardes l’ont laissé venir courir vers moi sans souci (il y avait seulement un dollar symbolique sur la table !) et je l’ai pris dans mes bras !
Qui étaient les grands noms de l’époque ?
Johnny Chan, TJ Coutier Jack Keller, Chip Reese et Doyle Brunson, Berry Johnston, Lyle Berman, Bobby Baldwin, Yosh Nakano… pour n’en citer qu’une poignée.
Quels ont été les autres grands moments de votre carrière ?
Chaque victoire aux WSOP ! Le NBC Heads Up de 2005, aussi. Et le Main Event des WSOPE bien sûr. Ainsi que le Diamond Jim Brady du début, en 1988. Et parmi mes objectifs dans ma vie, c’était d’entrer dans la liste des best-sellers du New York Times, ce que j’ai fait ! Et de continuer à être toujours au top niveau dans le poker.
Quel regard portez-vous sur la scène poker actuelle ? Avez-vous des regrets quant au passé ?
Je respecte beaucoup tous ces jeunes qui jouent en hautes limites, mais ce ne sont pas les meilleurs joueurs au monde ! Soyons clair : certains d’entre eux font partie de la crème de la crème, mais la plupart, non. C’est une autre façon de jouer. Je pense que je me débrouillerais bien contre eux, sans aucun souci.
Fedor Holz a récemment déclaré que j’avais balancé plusieurs fois des buy-in de tournois à 300 000$, sans bien jouer. J’ai tout de suite abondé en son sens. Cela m’est arrivé. Dans l’un des cas, en Day 2, j’étais exténué et j’ai joué n’importe comment. Mais ce n’est pour autant qu’il faut oublier toutes mes victoires ! J’aimerais beaucoup que ces jeunes puissent voir mes cartes lors des compétitions des années 80 à maintenant. S’ils avaient pu voir tout ce que je faisais, tous mes bluffs, ma patiences et les hero-calls que j’ai pu faire, je crois qu’ils penseraient tout autre chose de moi ! On n’atteint pas mon statut sans avoir un instinct affûté et un jeu subtil, en nuances !
Pour finir, qui inviteriez-vous pour une partie de poker amicale et une soirée agréable ?
Un cash-game chez mon ami Chamath, avec mes meilleurs amis comme Chamath Palihapitiya, Bill Lee, Sky Dayton, et David Sacks.
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Barriere Poker Tour
Rencontre avec… Lucille Denos, directrice du poker chez Barrière
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12 mois agoon
5 décembre 2022C’est l’un des événements iconiques du poker hexagonal qui revient enfin au-devant de la scène : le Barrière Poker Tour, fort de ses cinq étapes en 2023, fait beaucoup de bien à la communauté poker. En alliant, comme le Groupe Barrière sait si bien le faire, excellence de l’accueil hôtelier et savoir-faire humain aux tables, le BPT devrait à nouveau remporter un large succès. Lucille Denos, directrice des tournois Barrière Poker, nous détaille l’offre de cette nouvelle saison.
Quel est le programme de l’édition 2023 du Barrière Poker Tour ?
Le programme 2023 s’inspire des valeurs du BPT de base. Nous gardons le middle buy-in Main Event à 570 € et bien sûr le tournoi Masters à 1 000 €, mais nous ajoutons un Mystery Bounty à 300 € et un « Little BPT » le dimanche. Le BPT sous ses différentes formes existe en France sans interruption depuis 2007. Seul le Covid l’a interrompu pendant deux ans.
Naturellement, nous le reprenons avec des nouveautés qui tiennent compte des nouvelles tendances les plus appréciées des joueurs : satellites win your seat, tournois bounties et des structures et prizepools actualisés en commençant par le principe d’être ITM à la fin du Jour 2 au Main Event. Nous avons ajouté des tournois la journée du jeudi, ce qui permet d’offrir un festival plus complet qui vaut vraiment le déplacement ! Brian Benhamou travaille maintenant avec moi sur le BPT et sera présent pendant les différentes étapes. Enfin, l’une des nouveautés concerne la League Barrière qui est remplacée par un challenge permettant de faire gagner un sponsoring de 15 000 € pour la saison 2024 !
Comment fonctionne votre partenariat avec FiveBet ?
Je connais Benjamin Camps et Thomas Gimie depuis de nombreuses années et je les ai vus grandir ! Je sais que nous avons la même vision du poker et que nous partageons les mêmes valeurs, centrées sur la valorisation des joueurs, ce qui nous permet de continuer à offrir aux joueurs, mais également au personnel, la meilleure expérience possible au sein des établissements Barrière. Nous organiserons deux étapes de leur propre tour : le FiveBet Festival à Deauville et à Paris. Ils seront associés avec nous pour le BPT 2023, et ils ont participé avec Brian et moi-même à l’élaboration du programme. Nous travaillons également ensemble au recrutement des croupiers ainsi qu’à l’aspect « animation » sur les étapes. Le BPT et le FiveBet Festival resteront cependant deux tours de poker bien distincts et complémentaires.
À l’heure où le personnel de table (croupiers, etc.) est rare, comment fidélisez-vous les équipes Barrière ?
Il faut toujours s’assurer que les conditions de base soient correctes. Chez Barrière, les croupiers et floors sont rémunérés en forfait journalier, ils sont nourris et logés. Nous travaillons avec FiveBet sur le recrutement et nous adhérons à leur politique d’élaboration des nouvelles grilles de salaires suite à des évaluations de compétences. La rationalisation du recrutement avec FiveBet permet aux croupiers de mieux enchaîner les différents événements et, ainsi, de nous assurer d’avoir constamment un personnel de qualité irréprochable et les effectifs nécessaires.
Quel regard portez-vous sur le secteur du poker de tournoi en France ?
Le groupe Barrière reste fidèle à sa volonté d’organiser des tournois de poker de qualité dans ses établissements en France et à l’étranger. Ces casinos souhaitent organiser des événements qui animent leur établissement, et les joueurs de toutes les régions sont plus que jamais demandeurs de tournois live après la période Covid. Un tournoi de poker chez Barrière est un moyen de conquérir et de fidéliser des joueurs en ayant comme obsession constante de valoriser leur expérience. En pratique, le « roadshow » Barrière Poker consiste à déplacer beaucoup de matériel afin de transformer nos belles salles en salles de poker. Nous avons investi dans le remplacement de nos écrans, notre matériel informatique, notre système vidéo, etc. Notre objectif pour l’organisation des tournois poker au sein du groupe Barrière demeure donc ambitieux sur le moyen et le long terme.
Quel bilan tirez-vous du poker au sein du groupe Barrière sur 2022, après le Covid ? Et au sein du Club ?
La reprise du poker n’a pas été immédiate au groupe Barrière. Nous avons préféré attendre l’arrêt de toutes les restrictions liées aux contraintes sanitaires pour programmer des tournois organisés dans de bonnes conditions pour tous. La reprise des tournois au Club se traduit notamment par le retour du 500 le mercredi et l’organisation de plusieurs festivals par an.
Peut-on s’attendre à d’autres événements poker au sein des casinos Barrière, hors BPT ?
Oui, nous avons plusieurs casinos qui relancent des tournois de poker réguliers comme à Bordeaux, Toulouse, Cassis, Paris mais aussi Montreux. Et surtout, nous continuons de travailler activement avec des partenaires pour organiser prochainement des tournois d’envergure internationale !
Les dates
Barrière Poker Tour, demandez le programme !
Bordeaux, du 12 au 15 janvier 2023
Ribeauvillé, du 23 au 26 mars 2023
Toulouse, du 6 au 9 juillet 2023
Paris, du 28 septembre au 9 octobre 2023
Deauville, du 2 au 5 novembre 2023
Interviews
Matthieu Duran, l’homme derrière le Winamax Poker Tour
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1 an agoon
1 octobre 2022C’est le symbole d’un écosystème poker qui renaît, plus fort encore qu’auparavant : l’organisation d’une nouvelle saison du Winamax Poker Tour, inaugurée en grande pompe, comme il se doit, à La Villette, les 29 et 30 octobre 2022. Il faut dire qu’après les années Covid et la suspension du live, le grand freeroll hexagonal organisé pro bono par Winamax fait du bien à tous, amateurs, débutants et passionnés de tous les niveaux. Matthieu Duran, le Live Event Manager du leader français du poker online, revient pour nous sur ce qui va rythmer toute la saison 2022-2023, avec comme mot d’ordre : le plaisir et la convivialité avant tout.
En tant que responsable de l’organisation des épreuves « live » de Winamax, il aura fallu attendre un peu avant le grand redémarrage de tous vos projets…
Juste avant le Covid, nous avions été victimes d’une procédure judiciaire de très mauvaise foi, entreprise par les casinotiers, qui nous avait bloqués quant au Winamax Poker Tour, qui est le seul freeroll existant en live… Heureusement, à chaque fois, la justice française nous a donné raison, ce qui était tout à fait logique. Quant à la reprise post-Covid, nous avons appliqué une règle valable aussi bien sur le freeroll que sur les tournois payants comme le WPO : on ne le fait que si on peut le faire aussi bien, voire mieux, qu’à l’habitude. Il a fallu attendre un peu, mais désormais nous sommes revenus à plein régime !
Comment se sont déroulés les premiers WPO de cette nouvelle ère, justement ?
Le WPO Madrid était tout bonnement phénoménal. D’ailleurs, on a battu des records dans tous les sens, et c’était tellement génial de retrouver cette ambiance unique que crée Winamax à chacun de ses événements live. Il y avait une grande terrasse, on avait organisé des Déglingos absolument déjantés… En fait, tout le monde, joueurs et organisateurs, était tellement heureux de se retrouver après ces mois de disette que c’était, positivement, explosif !
Vous êtes actuellement, à l’heure où nous bouclons ces lignes, en pleine dernière ligne droite du WPO Bratislava…
En effet, je suis en partance pour Bratislava, et les seuls soucis sont des soucis de riche ! [rires] On voulait créer cette étape pour rééquilibrer l’étape de Dublin qui commençait à saturer, mais comme l’Irlande a dû annuler tout ce genre d’événements au City West pour accueillir – et c’est bien plus important, évidemment – quelque sept cents familles ukrainiennes, on a dû tout transférer sur l’organisation du WPO Bratislava. On cherchait des formules à prix très modérés pour nos joueurs. À Bratislava, pour 5 €, on peut manger une bonne pizza, et l’hôtel est all-inclusive à 80 €. Ça change tout pour les joueurs qui n’ont pas une énorme bankroll.
Le calendrier 2023 s’annonce d’ores et déjà très chargé de votre côté…
Le calendrier 2023 est compliqué à organiser car on a deux finales qui sont fixées : celle du Winamax Poker Tour en France, ainsi qu’en Espagne au mois de mars. Quant à la deuxième quinzaine de mai, et celle de septembre, on est traditionnellement sur des WPO. Il est très difficile de trouver des sites adéquats, avec au minimum 130 tables. Il n’y a pas beaucoup de casinos en Europe qui sont capables de faire ça ! À Lloret de Mar, par exemple, depuis que l’actionnariat a changé et que c’est un fonds de pension américain aux commandes, ils ne peuvent plus suivre : passer de 400 clients par jour à 3 000 joueurs de poker, c’est trop d’investissement pour eux. Et puis, il faut dire qu’on n’arrive pas très légers… On a trois semi-remorques qui nous suivent constamment. C’est une logistique folle, mais là encore, c’est un vrai plaisir d’avoir de tels problèmes de riche !
La formule 2022-2023 du WIPT a-t-elle été revue à la baisse ?
Absolument pas. On a voulu marquer les esprits avec un concept tout simple : ne rien changer à notre formule. C’est toujours un immense casting national sur 40 étapes et plus de vingt villes différentes. On estime à plus de 10 000 joueurs le nombre de participants à ces freerolls monstrueux en live, dont celui de La Villette et ses quelque 2 500 joueurs assis au même moment lors du « Shuffle Up & Deal ». C’est tout de même un rêve de voir ça ! Ensuite, en province, dans les grandes villes, on atteindra même les 600 joueurs en simultané, puis dans les villes plus petites (Agen, Dunkerque, Poitiers, Mulhouse, etc.), on part sur du 120 joueurs. La finale qui aura lieu au mois affiche toujours 1 000 000 € garantis, ce qui dit bien toute la folie et la dimension gigantesque de cet événement.
Le Winamax Poker Tour, c’est peut-être la plus grande fête du poker amateur ?
En tout cas, le WIPT n’a jamais été affaire de recrutement de nouveaux joueurs pour nous ; c’est plus une fidélisation de nos joueurs, et une marque d’attention envers toute la communauté des freerollers et des micro-stakers. Beaucoup des participants sont des joueurs occasionnels qui viennent sur notre site pour le King5 entre amis, puis se qualifier pour les étapes locales du WIPT. D’un point de vue communautaire, nous voulons offrir l’expérience du live à ceux qui ne jouent qu’online. En 2011, 70 % faisaient leur premier live sur un WiPT, et en 2017, on était encore à 50 %. Les premiers tremplins ont rencontré un engouement incroyable, avec des caps à 5 000 joueurs, qui est technique et technologique, car on ne pensait jamais les atteindre. Le Covid a amené énormément de nouveaux joueurs qui ont continué à jouer, et on pense que ce sont tous ces nouveaux qui débarquent actuellement. On en reparle en décembre ! À Paris, on aura en tout cas tout le Team Winamax, avec juste un doute sur Adrián Mateos qui sera dans un SHR à 300k à Vegas, et je lui souhaite de ne pas avoir le temps de nous rejoindre !
Retrouvera-t-on la toute dernière recrue du Team W ?
Alexane « LaSirenita » Najchaus nous a rejoints il y a quelques jours, et c’est une joueuse du confinement, qui a pris une tout autre dimension en observant jouer son frère qui était Red Diamond. Elle a voulu comprendre comment ça marchait, et comme elle a une tête très bien faite, elle a bossé son jeu à toute allure. Dans les Expresso, avec un jeu de moindre profondeur, il y a une recette simple : c’est de bosser. Elle a été repérée en ligne, puis en live à Madrid, et c’est top d’avoir un nouvel apport dans le Team W !
((sur une page))
ENCADRÉ 1
Qualifiez-vous en ligne gratuitement pour le live
Le WiPT est de retour : d’octobre 2022 à février 2023, participez gratuitement au plus grand circuit de poker live jamais organisé et gagnez votre place pour la Grande Finale parisienne garantissant 1 000 000 € de prix ! Avec 40 étapes partout en France, il y a forcément un tournoi gratuit près de chez vous. Le Winamax Poker Tour débutera en live les 29 et 30 octobre lors d’une grande étape inaugurale à Paris où 2 500 joueurs sont attendus. Qualifiez-vous dès maintenant sur Winamax.fr pour une des nombreuses étapes live !
STADE 1 – Sit & Go STARTING BLOCK* (6 joueurs) | ||
1er : un ticket Tremplin
2e : un ticket Starting Block |
||
STADE 2 – Tournois TREMPLIN | ||
Tremplin Paris | Tremplin Lille, Strasbourg, Montpellier, Lyon, Rennes et Bordeaux | Tremplins autres villes |
1er au 75e : un siège pour l’étape de Paris
76e au 155e : un ticket Tremplin 156e au 240e : un ticket Starting Block |
1er au 50e : un siège pour l’étape live choisie
51e au 110e : un ticket Tremplin 111e au 200e : un ticket Starting Block |
1er au 25e : un siège pour l’étape live choisie
26e au 55e : un ticket Tremplin 56e au 100e : un ticket Starting Block |
STADE 3 – Étapes live | ||
Étape live de Paris | Étapes Lille, Strasbourg, Montpellier, Lyon, Rennes et Bordeaux | Autres étapes live |
1er au 42e : un siège pour la Finale
43e au 45e : un ticket à 150 € 46e au 49e : un ticket à 100 € 50e au 75e : un ticket à 50 € 76e au 110e : un ticket à 30 € 111e au 170e : un ticket à 20 € 171e au 250e : un ticket à 10 € |
1er au 11e : un siège pour la Finale
12e : un ticket à 150 € 13e au 14e : un ticket à 100 € 15e au 20e : un ticket à 50 € 21e au 27e : un ticket à 30 € 28e au 40e : un ticket à 20 € 45e au 62e : un ticket à 10 € |
1er et 2e : un siège pour la Finale
3e : un ticket à 100 € 4e : un ticket à 50 € 5e et 6e : un ticket à 30 € 7e au 9e : un ticket à 20 € 10e au 12e : un ticket à 10 € |
GRANDE FINALE à Paris : 1 000 000 € GARANTIS |
((sur une page))
ENCADRÉ 2
Les dates des qualifications live
Dates | Étapes principales | |||
29/10/2022 | PARIS LA VILLETTE | |||
30/10/2022 | ||||
12/11/2022 | Rouen 1 | Toulouse 1 | Dunkerque | Dijon 1 |
13/11/2022 | Rouen 2 | Toulouse 2 | Dijon 2 | |
19/11/2022 | LILLE | |||
20/11/2022 | ||||
26/11/2022 | Nantes 1 | Agen | Orléans | Grenoble 1 |
27/11/2022 | Nantes 2 | Grenoble 2 | ||
03/12/2022 | STRASBOURG | |||
04/12/2022 | ||||
10/12/2022 | Caen | Biarritz 1 | Nancy 1 | Nice 1 |
11/12/2022 | Biarritz 2 | Nancy 2 | Nice 2 | |
07/01/2023 | MONTPELLIER | |||
08/01/2023 | ||||
14/01/2023 | LYON | |||
15/01/2023 | ||||
21/01/2023 | Brest 1 | Perpignan 1 | Mulhouse | Clermont Ferrand |
22/01/2023 | Brest 2 | Perpignan 2 | ||
28/01/2023 | RENNES | |||
29/01/2023 | ||||
04/02/2023 | Poitiers 1 | Limoges | Reims 1 | Marseille 1 |
05/02/2023 | Poitiers 2 | Reims 2 | Marseille 2 | |
11/02/2023 | BORDEAUX | |||
12/02/2023 | ||||
Mars 2023 | FINALE WIPT – PARIS |
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