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Portraits / Interviews

Rencontre : Stefanie Ungar, la fille du génie du poker

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S’il est une figure sombre qui brille dans la galaxie poker, c’est bien Stu Ungar : champion dès la préadolescence, hypermnésique dévoré par ses démons, addict à tout ce qui passait —de la cocaïne aux courses de chevaux—, ce personnage hors norme a régné en trou noir sur une constellation de joueurs déjà hauts en couleur. Mort à la quarantaine sans le moindre dollar en poche, celui qui aura fait passé littéralement des milliards de dollars entre ses doigts, aura été retrouvé mort d’une overdose dans un motel miteux du Downtown de Vegas, quelques semaines après son dernier tournoi des WSOP. Sa fille, Stefanie, témoigne pour la première fois à propos de ce père démiurge qu’elle aura tant aimé, malgré ses absences, ses failles et ses fulgurances. Rencontre Paris-Vegas.

Par Jérôme Schmidt

 

Quel est le plus ancien souvenir que vous gardez de votre père, Stu Ungar ?

Du plus loin que je m’en souvienne, c’était lorsqu’il venait à chacun de mes spectacles de danse quand j’étais encore toute petite fille, environ vers 4 ans. Il n’en a jamais manaqué un. Il m’emmenait aussi à Disneyland, et nous nous amusions beaucoup sur les manèges les plus grisants. Lorsque je vivais en Floride, il passait me prendre et nous montions dans un petit avion pour aller aux Bahamas. Il adorait aller là avec moi, car je m’amusais dans la piscine sous l’œil des maitre-nageurs pendant qu’il allait jouer au casino ! Et puis nous passions beaucoup de temps dans les restaurants. Nous étions assis l’un à côté de l’autre, et nous discutions, de tout. Il me parlait des gens, de leur psychologique, de la vie en général. Il m’a énormément appris.

 

Quand avez-vous compris que votre père était l’un des plus grands joueurs au monde ?

Dès mon plus jeune âge. Je me souviens de tous ces types qui passaient chez nou pour jouer au backgammon, par exemple. Et lorsqu’il allait jouer au poker dans les casinos, il me disait qu’il « allait travailler », sans cacher la nature des activités. Mais c’est vrai qu’adolescente, j’ai compris que ce n’était pas la même vie que celle des parents de mes amis, qui étaient avocats ou médecins… Lorsque j’étais à Las Vegas, je voyais bien que mon pè !re était une star. Il était le plus jeune homme à avoir remporté les WSOP, et je savais également qu’il était le champion hors catégorie du Gin Rami… Lorsque nous entrions dans un casino, tout le monde venait lui parler et lui serrer la main. Il était gentil avec tout le monde. Il était très généreux, avec tout le monde. Il disait toujours qu’on ne savait pas quelle était la vie des gens, et dans quelle situation ils pouvaient être. Dans le doute, il fallait donner, tant qu’on pouvait.

Quelles anecdotes vous racontait-il à l’époque ?

Moin père adorait me raconter son enfance à New York. Il me disait toujours qu’il était le gamin le plus maigrelet et maladif de toute la ville, mais qu’il avait plein d’ami car c’était un bon sportif. Sa mère était si inquiète de sa carcasse si fragile qu’elle l’avait emmené chez le médecin pour voir si ses os pourraient tout de même se développer. Il me racontait la première fois où il avait joué aux cartes, et qu’au bout de trois jours, il avait maîtrisé ce jeu que des types de 40 ans n’avaient toujours pas compris. Il disait aussi que son propre père voulait absolument qu’il n’apprenne jamais à jouer, et que cela lui avait fait mal. Lorsqu’il avait eu douze ans, son père est mort, et c’est à ce moment qu’il avait pu enfin jouer autant qu’il veuille.

 

Quelle était la vie quotidienne de vos parents ?

Je n’ai jamais été confronté à une vie de famille, car mes parents ont divorcé lorsque j’avais quatre ans. J’ai vécu avec maman et mon frère avec mon père. Lorsque j’allais chez lui, nous passions beaucoup de temps à regarder des dessins animés ensemble, ou jouer à des jeux comme les échecs et le monopoly, avant d’aller dîner dehors ou faire un peu de shopping. Je ne me souviens que de ces moments géniaux.

 

Qui étaient les meilleurs amis de Stu Ungar ? Avez-vous gardé le contact ?

Ses meilleurs amis étaient Mike Sexton, Chip Reese, Danny Robinson, Jean notre femme de ménage, et ma mère. Ma mère et mon père sont restés très bons amis, même après leur divorce. L’ami de mon père avec qui je suis restée la plus proche est Mike Sexton, et ce jusqu’à ses derniers jours. Je l’ai encore eu au téléphone quelques jours avant son décès qui m’a rendu si triste, cette année.

Vous vivez toujours à Las Vegas… Qu’y faites-vous ?

Je produis des films pour la télévision à Las Vegas. Je travaille d’ailleurs sur un film documentaire autour de la vie de mon père, et aussi un film de fiction. J’adore Vegas, j’y suis née. J’y aime ses restaurants, ses spectacles, les gens qui y habitent… bref, toute la culture de Las Vegas !

 

Aimez-vous également jouer ? Votre père vous a-t-il formée aux jeux de casinos ?

Je ne suis pas du tout joueuse. Mon père n’a jamais voulu m’apprendre le pokeR. Juste avant sa disparition, je lui avait demandé s’il m’apprendrait un jour le poker, et il m’avait répondu que jamais, ô grand jamais, il ne le ferait, car il ne voulait pas que je vive cette vie. Il est mort trois semaines plus tard. Je n’ai jamais appris les règles de ce jeu, et je me suis promise de toujours honorer cette promesse et respecter sa volonté.

 

Etes-vous parfois nostalgique de ces années en famille ? Qu’est-ce qui vous manque le plus ?

Je pense souvent à mon père. Tant de fois, dans ma vie, j’aurais voulu décrocher le téléphone et lui parler pour lui demander un avis ou simplement parler avec mon père. Il a toujours été là pour moi, on parlait des heures et des heures. Son rire et son intelligence me manquent énormément.

PORTRAIT

Stu Ungar, le Bobby Fischer du poker

 

Le jeu, l’action, Stu Ungar l’a dans le sang. Lorsqu’il naît en 1953 dans le Lower East de New York, un quartier à la limite du Little Italy des grandes familles mafieuses, Stu est le docile aîné d’une famille plongée corps et âme dans le jeu. Son père, Isidore « Ido » Ungar, est un coureur doublé d’un joueur invétéré. Pour financer ses deux passions onéreuses, il ouvre dans l’arrière de son bar, le Fox’s Corner, une activité de bookmaker. Ce fils d’immigrés juifs ne met pas longtemps à fédérer une large clientèle, principalement parmi ses amis italiens qui gravitent dans le giron de la famille mafieuse la plus puissante de l’époque, les Genovese. Ses amis ? Fat Joe, Philly « The Brush » Tartaglia ou Victor Romano. Tous passent leur journée à taper le carton dans l’arrière-salle du Fox’s Corner, ou à passer des paris hippiques, de football ou de baseball auprès d’Ido. L’argent, liquide, coule à flot, malgré le prélèvement mafieux en échange de la « protection » du lieu. La police New-Yorkaise n’est d’ailleurs pas la dernière à prélever sa dîme : avant Serpico et la grande curée de la NYPD, les forces de l’ordre étaient sûrement les plus touchées par l’appât du gain illégal.

 

Une éducation

Stuey Ungar grandit dans l’ambiance survoltée de ce bar ouvert jour et nuit, peuplés de gros bras, tueurs à gage, maquereaux et trafiquants divers. Malgré l’éducation dure de son père, intraitable sur l’éducation de son fils aîné, il passe plus de temps à prendre les paris des mafieux du Fox’s Corner qu’à faire ses devoirs. Dès l’âge de neuf ans, il est juché sur un tabouret de bar et noircit des cahiers de bookmaker, comprends le principe des cotes qui évoluent, des lignes qui évoluent, la psychologie des éternels perdants et l’adrénaline des lignes d’arrivées au finish. Chétif et malingre, il se surnomme lui-même « monkey », un petit singe savant qui semble tout connaître du monde à même pas dix ans, et surtout de sa face la plus sombre. Car même sa mère, pourtant effacée derrière son époux, a le démon du jeu : « Je m’asseyais derrière elle et la regardais jouer au seven card stud. Elle était nulle, jouant chaque main, littéralement toutes les mains : la valeur de ses trois premières cartes n’importait pas, elle payait tout le temps. J’ai vu ma mère perdre, et le visage des autres joueurs qui ricanaient par-derrière en la regardant et qui lui tendaient des pièges pour la plumer. Ils pensaient être les caïds à table, mais ils n’étaient pas vraiment meilleurs qu’elle. À l’époque, je m’en rendais déjà compte. En fait, ils gagnaient de l’argent uniquement parce qu’elle jouait encore moins bien qu’eux. Je n’aimais pas la voir comme ça, ça m’attristait vraiment. J’avais envie de les battre, de les humilier pour leur faire payer ce qu’ils infligeaient à ma mère. », témoigne Stu Ungar dans l’excellente biographie de Nolan Dalla et Peter Alson, « Joueur-Né » (récemment réédité aux éditions Sonatine). La défaite, cette haine ancrée au plus profond de lui-même, cette chute sans fond que connaît chaque joueur jamais vraiment habitué aux montagnes russes émotionnelles propre à la passion du jeu qui leur est chevillée au corps.

 

Premiers pas sur le tapis vert

A 13 ans, Stuey connaît par cœur toutes les variantes de poker, et même s’il se heurte encore à bien plus fort que lui, il apprend les premières arnaques, celles qui se jouent sur le béton fendu des back alleys américaines plus que dans le cadre feutré des tables de jeu à tapis vert. Le cash, cette fièvre des billets qui craquent dans la main, ce plaisir pur de l’argent mal gagné —ou gagné, au mieux, par pur hasard— coule dans ses veines.  Stu se souvient de ces enveloppes qu’il a tant de fois par jour entre ses doigts, avant de pouvoir goûter au nectar absolu à son tour : « Il y avait tellement de mafieux à ma bar-mitsva que les agents fédéraux auraient payé cher pour pouvoir récupérer l’album photo. Une fois la fête finie, je suis monté au quinzième étage de l’hôtel, dans la suite de mon père. Même si je n’en avais pas le droit, j’ai commencé à ouvrir toutes les enveloppes qu’on m’avait offertes. C’était du cash, et seulement ça, dont j’avais besoin. » Très vite, un personnage important de la Grande Pieuvre de la famille Genovese le repère : Victor Romano. A plus de quarante ans, Romano a vécu la moitié de sa vie en prison, après avoir tué un policier à Brooklyn. Un malheureux incident, résume-t-il, mais qui ne fait que ponctuer sa trajectoire jonchée de crimes crapuleux, de trafics en tous genres et de cercles de jeux interdits. Romano a de l’affection pour le « Kid », comme il l’appelle. Il connaît Ido depuis des années, passe ses journées au Fox’s Corner, et prend Stuey sous la coulpe après le décès accidentel d’Ido Ungar. Stuey est désorienté, a abandonné presque totalement ses études et passe le plus clair de son temps dans des cercles clandestins du Queens, de Brooklyn et du Midtown East Manhattan. C’est là, justement, où Romano tient le Jovialite, un « social club » légal d’apparence, mais où transitent des millions de dollars prêts à blanchir pour les Genovese. « J’étais un phénomène de foire, un peu comme Bobby Fischer aux échecs. À 15 ans, je massacrais mes adversaires qui pratiquaient le jeu depuis trente ans. Je ne faisais pas de quartier. Mais c’était naturel pour moi. Je variais les jeux selon les périodes du jour et de la nuit. Peu importait l’heure, il y avait toujours une partie en cours. Une fois, j’ai joué pendant quatre jours sans discontinuer. Je gagnais, mais à la fin j’étais sur les rotules. J’ai demandé aux autres types à table de me laisser me reposer quelques instants. Ils m’ont apporté un fauteuil, et l’ont installé dans un coin afin que je puisse y dormir. Au moment où je me suis assis, mes yeux se sont fermés. Je me suis réveillé le lendemain, alors que la partie était encore en cours. J’ai sorti de l’argent de ma poche et je me suis remis à jouer. Je pouvais jouer au gin pendant trois jours d’affilée sans problème. Au début, c’était 20 dollars la partie, puis 50 dollars, et même 100 dollars. Je m’asseyais à table et pouvais ne pas me lever pendant une journée entière. Une fois que j’avais gagné 400 ou 500 dollars, je sautais dans un métro pour aller sur les pistes de courses de Yonkers ou Roosevelt claquer tous mes gains. »

 

L’école du gin rami

C’est au gin rami, justement, que Stuey se fait un nom. Le Kid est sur toutes les lèvres à New York, et devient l’homme —l’enfant, plutôt— à abattre. Le protégé de Romano peut tout faire, battre quiconque, tant que Romano veille sur lui. Un adversaire lui a manqué de respect ? Il est retrouvé quelques jours plus tard, une balle dans la tête, dans une usine désaffectée du Queens. Besoin d’une voiture ? D’un permis de conduire, même ? Quelques billets de 100$ et Stu peut parader à 15 ans avec un permis adoubé par la mairie de New York et une Cadillac volée flambant neuve. Envie d’assouvir ses besoins adolescents de sexualité priapique ? Un tour au « Plato’s Retreat », un salon de massage des Genovese, où toutes les filles l’appellent par son prénom.  « Ce que j’aimais, c’était l’action. Ce n’est pas marrant de gagner quand la victoire est simple. Il me fallait des défis, et je n’éprouvais aucune joie à éclater des mauvais joueurs au pinocle ou au gin. Par contre, trouver le gagnant de la troisième course de l’Aqueduct, en lisant le Daily Racing Form, ça me bottait vraiment. Une sacrée excitation, ouais. C’est pour ça que j’aimais apprendre à maîtriser un nouveau jeu de cartes. J’en voulais toujours plus. », se souvient Ungar. Sa réputation dépasse très vite les frontières trop étroites pour lui de l’Hudson River. Romano, fatigué par un accident cardiaque, passe la main et confie son protégé à Philly Tartaglia, une montagne de muscles connu pour ses diverses exécutions pour le compte de la famille Genovese. Tartaglia organise des parties de gin contre tous les grands noms du moment, Harry « Yonkie » Stein, Nat « The Bronx Express » Stein ou Teddy Price. Tous ont trois ou quatre fois son âge, mais ils se font irrémédiablement écraser par l’adolescent pas encore majeur. Stuey voit dans leur jeu comme un livre ouvert ; il pratique à l’époque un jeu uniquement défensif : il ne cherche pas à faire gin, mais bien à empêcher les autres d’avancer dans la composition de leur jeu, ne leur laissant aucune chance de respirer dans ce duel psychologique que le gamin remporte à chaque fois. Stein, le meilleur joueur de l’époque, arrête le gin après avoir été battu, dès la première partie, par le Kid. Avec un score sans appel : 86 à 0. « Le gin est très différent des autres jeux de cartes. Ce n’est pas comme le poker : tu ne peux pas bluffer, ou influencer le jeu de ton adversaire. Le gin est un jeu de contrôle. Je détruisais mes adversaires. Ils s’écroulaient devant mes yeux. J’adore ce moment, quand leur petit sourire s’efface de leur visage et qu’ils ont la peur au ventre. Ils arrivaient bien habillés, avec une cravate, les cheveux coiffés et, après cinq heures, ils avaient défait le nœud de leur cravate et s’étaient arraché les cheveux. Et dans leurs yeux, on pouvait lire : « Jamais je ne vais gagner. » Putain, qu’est-ce que c’était beau ! »

 

La valeur argent

A 18 ans, après avoir monnayé via les Genovese son exemption du service militaire, Stuey Ungar part à Miami sous les conseils de Tartaglia : là-bas, il trouvera des adversaires à sa taille qui risqueront de parier plusieurs dizaines milliers de dollars contre lui. Mais Stuey s’ennuie au soleil : l’action y est moins grande qu’à New York, et le niveau encore plus faible pour lui. Il passe son temps aux champs de course en compagnie de sa petite amie de l’époque, Madeline, qui voit d’un mauvais œil cette passion dévorante. Habitué de l’Aqueduct dans le New Jersey, il découvre à Miami les courses de nuit et les milliers de dollars perdus en quelques minutes. Les rouleaux de billets de 100$ chèrement gagnés au poker et au gin disparaissent en fumée au contact de la fièvre du champ de course. Très vite, il veut retourner à New York, ne supportant pas l’indolence des lieux. Il veut de l’action, plus haute encore. Et seule Las Vegas semble être à la hauteur de ses attentes.

 

Le cadeau de ses 21 ans

En 1974, Stuey a tout juste 21 ans, et peut donc enfin goûter à une ville construite uniquement pour lui, Las Vegas. Direction, le Caesars, pour y voir Sinatra, un autre inféodé aux Genovese. Le temps de se changer, après s’être posé à McCarran, et le show était prévu deux heures plus tard. Mais Stuey a d’autres plans : il s’asseoit à la table de blackjack : « On n’est jamais allés voir Sinatra. Qu’est-ce que je serais allé foutre dans une salle à rester assis pour mater un spectacle, alors que je venais de me refaire de 60 000 dollars en moins d’une heure ? Philly aurait dû m’attacher au siège ou me mettre une camisole de force. Au lieu de ça, il a organisé une partie de gin de l’autre côté de la rue. Il y avait ce type riche à millions, Johnny Hawk, et on est allés le voir. Je l’ai rincé. Après ça, il s’est tourné vers moi et m’a demandé : « Tu veux jouer avec du vrai blé, maintenant ? – Du VRAI argent ? – Ouais, j’ai un ami qui aime jouer pour beaucoup. » Hawk a pris le téléphone et a appelé un type dont je n’avais jamais entendu parler auparavant. Il s’appelait Danny Robison. Hawk m’a averti que Robison était sûrement le meilleur joueur de gin de Vegas. Je lui ai répondu : « Dis à Robison qu’il n’a pas encore ren- contré le meilleur joueur de gin. » Robison m’a entendu à travers le téléphone, et a dit qu’il serait au Dunes dans l’heure. On a joué toute la nuit, et je lui ai pris 100 000 dollars. Je ne l’ai pas battu : je l’ai humilié. » Ungar ne reviendra jamais vraiment de ce voyage. Il s’y installe quelques mois plus tard avec Madeline.

 

Le virage du poker

C’est à Vegas, et au Dunes plus particulièrement qu’Ungar opère le grand changement de sa vie de joueur : interdit de Blackjack par les plus grands casinos qui ne veulent pas laisser à un joueur doté d’une telle mémoire photographique la possibilité de battre la banque, sans adversaire au gin rami, discipline qu’il a tué de sa maestria, il s’asseoit à la table des « big boys », la grosse partie du Dunes. A l’époque, le Dunes est la mecque du poker. Situé en lieu et place de l’actuel Bellagio, à quelques mètres du Caesars, il s’asseoit tout de suite aux plus hautes limites, en mixed-games et en Stud principalement. Le No Limit Hold’Em ? Personne n’y joue à l’époque et Stu fait ses armes face à Chip Reese, Doyle Brunson, Amarillo Slim, Jack Straus et consorts. Beaucoup parlent de parties truquées, de croupiers complices ; Stuey s’en fiche pas mal et connaît les hauts et les bas des parties high-stakes. Seule certitude, de la bouche des habitués de la partie : il a la classe des plus grands et le caractère intrépide des vainqueurs sans lendemain. « Un jour, je jouais au backgammon avec Puggy Pearson. Je l’ai tellement humilié qu’il voulait en venir aux mains. On a dû le retenir pour qu’il ne me frappe pas. En fait, quand je joue contre quelqu’un, je dois trouver ce que je n’aime pas en lui. Chez Puggy, par exemple, c’est l’arrogance. Il peut vraiment être énervant. C’est physique. Quand il remporte un pot, il vous toise comme s’il était Einstein en personne, comme s’il vous avait baladé sur cette putain de main, alors qu’en fait vous auriez joué le coup exactement pareil. Une fois, il avait une paire d’as en main, et moi une paire de rois. Sa paire a tenu, et il m’a lancé un regard du genre : quel pauvre type tu fais ! Son sourire de petit con m’a toujours rendu fou. »

Pendant des mois, il affine son jeu, et fait des allers-retours quotidiens au terrain de course, pour brûler le plus vite possible ses gains. En 1980 arrive la dixième édition des World Series Of Poker. Stuey a alors 26 ans, et ses « backers » sont toujours à chercher du côté de la famille Genovese. Il est le plus jeune du field, face à des Texans qui sont ses aînés de plus de trente ans. Ungar n’a joué qu’une poignée de fois au NLHE, mais son goût du jeu, son instinct naturel et son agressivité sans égale déconcertent les plus aguerris des Texans. Dans la grande salle du Horseshoe, le gamin devenu adulte a beau être toujours aussi chétif, il semble marcher sur les tables. Il fait vibrer Romano et Tartaglia qui ne le lâchent pas d’une semelle : le Kid a beau avoir un million de dollars en poche, gagnés en cash-game à Reno les mois précédents, mieux vaut l’empêcher d’aller trop souvent miser ses poches pleines de rouleaux de 100$ aux courses hippiques. Stu passe le jour 3 et se hisse en finale. Puis en heads-up, contre la légende du moment, un certain Doyle Brunson. Ungar le piétine en quelques coups seulement. Il rafle son premier titre de champion du monde, ainsi que les 365 000$ qui vont avec. A Gabe Kaplan qui lui demande ce qu’il va faire de tout cet argent, Ungar répond avec sincérité : « Je vais le jouer ».

 

The rise and fall

En 1981, comme une évidence, Ungar remporte à nouveau le titre de champion du monde. Il n’a que 27 ans et dans le monde du poker, seules les étoiles d’Amarillo Slim, Johnny Moss ou Doyle Brunson peuvent rivaliser de lumière avec lui. Il n’est pas qu’une étoile filante, il est un joueur qui a tout gagné, qui accepte tous les paris les plus fous et les gagne, ne craint rien ni personne —et même pas encore lui-même. L’argent coule à flot et les grandes périodes de déprime, dues au manque d’adrénaline ou à la tristesse de sa mère malade, à l’autre bout du pays, poussent Stuey dans la drogue. Un premier rail, puis de la cocaïne par coupelles entières : « La première fois que je suis allé à Vegas, la ville entière était recouverte de poudre. Partout, les gens sniffaient de la cocaïne – en tout cas, les gens qui en avaient les moyens. Des dealers étaient derrière chaque gros joueur. Peu importait l’heure de la journée, vous étiez sûrs de trouver de quoi vous faire une ligne. C’était normal et festif. Cela n’a pas changé ma façon d’être. Grâce à la cocaïne, je pouvais rester plus longtemps à table, mais cela n’affectait en rien mon jeu. J’ai vu des gens se détruire avec ça, dont certains très grands joueurs de poker. Vous connaissez cette chanson : « The Pusher », de Steppenwolf ? « Des types qui se baladent avec des tombes dans les yeux » ? Certains gars étaient comme dans cette chanson. Un jour, j’ai acheté un kilo de pure dope. On a fait une fête dans une chambre d’hôtel. Des types que je connaissais pas sont rentrés. Des filles. Des fêtards. Ils se précipitaient sur ce tas comme une meute de coyotes sur une carcasse. Après cette soirée, j’ai décidé de ne plus acheter pour 20 000 dollars de came pour la laisser partir en fumée de cette façon. J’ai commencé à en prendre seul, en privé. » Ungar, père de deux enfants, commence à perdre pied : l’argent gagné au poker part plus vite encore chez ses dealers ou aux paris sportifs. A la fin des années 1980, il dépense plus de 1200$ de cocaïne par semaine et les dettes s’accumulent. Sa santé se dégrade et ses amis les plus fidèles, comme Mike Sexton, Doyle Brunson ou Chip Reese font tout pour qu’il décroche. Sa femme, Madeline, veut s’éloigner de cette relation vénéneuse, empirée par le drame de la vie de Stuey : le suicide, en 1989, du fils de Madeline, Richie, qu’il avait adopté de tout son cœur. Le Main Event des WSOP de 1990 semblent être l’apogée pour lui de sa descente aux enfers. Financé par le magnat de la finance Billy Baxter, il marche une fois de plus sur les tables et se hisse en finale, jouant comme un zombie. Nolan Dalla relate la suite dans son livre : « Le lendemain, quelques minutes après midi, Billy Baxter reçut un appel d’urgence. C’était Jack McClelland :

« Stuey n’est pas là.

– Il n’est pas arrivé ? Comment ça se fait ? Il a un des plus gros tapis des World Series ! »

C’était d’autant plus étonnant que l’hôtel de Stuey était situé juste en face du Binion’s. Où avait-il pu passer ? Baxter quitta sa maison précipitamment et se dépêcha de rejoindre la salle de poker du Horseshoe. Il traversa ensuite Fremont Street en courant jusqu’à la réception du Golden Nugget, informa les responsables qu’il y avait urgence, que quelque chose n’allait pas et qu’il devait absolument rentrer dans la chambre de Stuey.

Un agent de sécurité l’accompagna à la chambre 341. L’officier de sécurité frappa à la porte et, comme personne ne répondait, il l’ouvrit avec son passe. Stuey était étalé par terre, en sous-vêtements, inconscient et respirant à peine. » Stuey ne reviendra jamais vraiment de cette overdose : il a trahi son plus fidèle ami et financier et révèle au grand jour une addiction que beaucoup faisaient semblant de ne pas voir. Il s’écarte des tables pendant quelques mois, mais a toujours le désir de jouer chevillé au corps.

 

Un come-back ?

En 1991, Stu Ungar revient sur le devant de la scène lors d’une série de heads-up à 50 000$ avec un vieux routier du jeu, Mansour Matloubi. C’est Phil Hellmuth qui raconte la scène : « Stuey a payé à la river avec hauteur 10 un bluff de Matloubi ! Mansour avait pourtant bien joué : il avait vu juste dans le jeu de Stuey et avait tenté un bon bluff : « Je me suis fait marcher dessus. Comme si un bulldozer m’était rentré dedans. J’apprécie beaucoup Stuey mais là, je n’ai rien vu venir. » Des années plus tard, Mansour résume la situation ainsi : « Quand un type vous paye avec une telle main, il vaut mieux laisser tomber. C’est comme s’il vous volait le vent qui souffle dans vos voiles. J’ai décidé de ne plus jouer de match en tête à tête en No Limit Hold’em, plus jamais. » Les années qui suivent, Ungar se bat contre lui-même, sans succès. Mais en 1997, alors que plus personne ne lui prête le moindre sou, Baxter accepte un geste de plus : 10 000$ pour le Main Event. Par pitié et amitié plus que par goût de l’investissement, Baxter sort les billets dans la grande salle du Horseshoe. Quatre jours plus tard, celui qui avouait ne « pas pouvoir faire deuxième, car ça n’aurait rien résolu », devient, dix-sept ans après son premier titre, à nouveau champion du monde. Avec 1 000 000$ en poche.

 

La fin du Kid

Si les journaux titraient le lendemain de sa victoire « Le retour du kid », c’est vers le triste point final de sa vie que Stuey se dirige. Il prend plus de drogue encore et passe son temps dans les squats à crack de Glitter Gulch, à quelques mètres du Horseshoe. Ruiné, défoncé, il squatte des chambres à 10$, comme au Gold Coast, sur Flamingo Road. Avec zéro dollar pour jouer, et donc se refaire.

« Là ne peux pas jouer. Je suis coincé dans cette chambre d’hôtel de merde. Il est 15 heures, et c’est le dernier lieu au monde où j’ai envie d’être. À ce moment précis, à moins d’un kilomètre, ils jouent les plus grosses parties de poker qui aient jamais existé. La plupart des joueurs sont des branques. Ils ne savent pas jouer, putain ! Ce sont des touristes pleins aux as ou des producteurs de cinéma de LA. Que Dieu les bénisse ! Je pourrais tous les éclater. Mais au lieu d’être au Mirage, je suis ici, coincé, sans possibilité de jouer. À sec. Ouais, vraiment à sec. J’ai exactement 4 cents dans ma poche. Il y a un an, j’avais 1 million de dollars devant moi au Horseshoe, et je buvais du Dom Perignon avec Jack Binion. J’ai merdé sur toute la ligne. Je suis resté trop de temps dans cette chambre d’hôtel. Plusieurs semaines, je crois, mais je n’en suis plus sûr. J’ai cramé trop d’occasions, agacé trop de gens. Il y a quelques jours, je n’en pouvais plus. Les murs semblaient se rapprocher. Je suis descendu et j’ai traversé le casino. Ça m’a vraiment fait du bien de sortir de la chambre. Je n’avais pas d’argent sur moi : je regardais juste les touristes aux tables de black-jack. Ils étaient tous là à miser 5 dollars par 5 dollars, à perdre sur les meilleures cartes et à s’arrêter à 17. Qu’est-ce qui se passe dans la tête de ces gens ? Ils ne connaissent pas les stratégies de base, ou quoi ? Ça m’a donné envie de vomir. Je suis remonté, et j’ai dormi pendant douze heures. Ensuite, j’ai regardé la télévision toute la nuit. C’était quel jour ? Mercredi ? Jeudi ? Merde, j’en sais plus rien, moi. Je confonds tous ces jours. Je ne sais même pas s’il fait nuit ou s’il fait jour, je devrais ouvrir les rideaux pour voir s’il y a de la lumière. Je suis en train de devenir dingue dans cette chambre. C’est un énorme bordel. Ça sent mauvais. Je ne me souviens même pas de la dernière fois où je me suis rasé, ni de ma dernière douche. La femme de chambre est venue le mois dernier. Elle a changé les draps, mais je lui ai dit de laisser tout le reste comme c’était. Je ne veux plus être dérangé. J’ai mis le signe sur la porte. Les seules fois où j’ouvre, c’est pour rendre les plateaux du room-service. Ne pas avoir d’argent pour jouer, c’est le pire des trucs. Un joueur est obligé d’avoir du blé. Sans ça, il n’est rien. Comme si t’étais Pavarotti, mais aphone. C’est à ça que je travaille depuis des mois : lever assez d’argent pour retourner jouer. C’est pour ça que j’en suis là. Tant que je n’ai rien à me mettre sous la dent, je ne peux pas jouer. Il me faudrait 20 000 pour commencer. Mais j’ai trahi des gens, et au jeu c’est la chose à ne pas faire. Ne surtout pas enculer les autres. Surtout ceux qui te font confiance. C’est la règle. Il y a un vieux proverbe au poker qui dit qu’à table ton pire ennemi, c’est toi-même. Je vais te dire un truc : cette phrase a été inventée pour moi. » Trois mois plus tard, on le retrouvait mort à l’Oasis Motel. Stuey Ungar avait 45 ans, et entrait dans l’éternité.

 

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En quelques années, la marque Texapoker, fondée parApo(stolos) Chantzis, est devenue un incontournable du poker hexagonal, jusqu’à devenir quasiment hégémonique depuis la reprise d’activité après la pandémie Covid. Entouré de François Lascourrèges, fidèle depuis des années, et Mickaël Lesage, nouvel arrivant dans la galaxie Texapoker, Apo crée, dirige et assure désormais plus de 1600 tournois par an. Rencontre du triumvirat qui fait battre le cœur du poker français.

Le poker a d’unique qu’il accueille sans différence aucune tous les profils de joueurs, mais aussi d’organisateurs. Souvent attirés par les sirènes du tapis vert, ceux qui en font désormais tourner le business ont un seul point commun, l’amour du beau jeu, et autant de destins que de personnalités. À tout juste 70 ans, Apo en est le plus pur produit: «Je suis un autodidacte qui s’est créé tout seul», confie-t-il. «Je n’ai même pas suivi de formation de casinotier, au départ je jouais pas mal au poker fermé (le Draw), et j’ai gagné quelques tournois en Espagne, avant de me mettre à pratiquer le Limit Hold’em début 2000, puis de fréquenter le casino de Barcelone… Je suis empirique, et j’ai toujours travaillé très simplement. À chaque tournoi, je me fais un petit tableau pour déterminer les besoins en ressources humaines : tant de croupiers, tant de chefs de partie, tant de TD, etc. Je détermine un budget prévisionnel qui me permettra d’atteindre l’objectif. En fait, c’est simple: le cœur de mon métier, c’est de remplir chaque jour les salles.» Bien lui en a pris puisque, depuis le début de l’aventure Texapoker, pas un tournoi n’a fini dans le rouge: «Ma devise, c’est “Un tournoi près de chez vous”, et je ne déroge pas à cette règle. C’est mon système économique, pour que les clients puissent s’y retrouver, sans dépenser trop d’argent dans les hébergements ou dans de la nourriture. Ils peuvent même rentrer chez eux, puisqu’avec le maillage de casinos partenaires sur tout le territoire, ils trouveront un casino à moins de 150km de chez eux.»

L’EXPÉRIENCE POKER À PORTÉE DE TOUS

Ses débuts, comme François Lascourrèges, directeur de production chez Texapoker, Apo les a faits en province, bien loin du brouhaha parisien et des luttes de pouvoir entre casinotiers. Apo vient de Perpignan, d’où il continue de conceptualiser et d’articuler ses centaines de tournois, tandis que François Lascourrèges vient d’un peu plus au nord, en Gironde. C’est dans l’associatif que François Lascourrèges a fait ses premières armes: «Études à Bordeaux en BTS, et avec le temps libre qu’il me restait, j’écumais toutes les associations de la région en tant que jeune joueur passionné. Les casinos commençaient à organiser des tournois dans la région, jusqu’au moment où l’un d’entre eux m’a invité à travailler en tant que croupier extra. Les casinos recrutaient auprès des amateurs de poker pour former des croupiers, et j’ai débuté ainsi vers 2008-2009 en distribuant le jeu à table.» Parallèlement à ses études, il se frotte au cash-game, joueur gagnant aux petites limites, à Gujan-Mestras, puis découvre les tournois live, ne goûtant que peu au online. «J’étais très investi dans le poker associatif, notamment en tant que président du club d’Arcachon pendant cinq ans, jusqu’en 2011.Dans ce cadre, on a créé une sorte de ligue de poker, le 3+3, regroupant tous les joueurs amateurs, et organisé des tournois gratuits dans tous les casinos de la région. L’aventure s’est arrêtée sur le deuxième tournoi à Gujan, lorsqu’il m’a proposé de travailler pour eux. On a fini par se sédentariser à Gujan, qui avait un énorme potentiel, en organisant des freerolls sur place. On m’a ensuite proposé la place de MCD/directeur de tournoi, une énorme opportunité, et avec le travail, ça a payé…» Vient alors la rencontre avec le monde du poker professionnel: premier FPS en 2012 à Gujan, et grâce aux équipes locales, la collaboration avec Apo et Texapoker. La rencontre entre les deux hommes était actée ,et dès 2018, François Lascourrège rejoint à temps plein la structure, quittant un travail sédentaire pour une vie sur les routes, à passer de casinos en clubs de jeux, pour assurer le suivi de production parfait de la marque.

UNE ÉQUIPE COMPACTEET SOUDÉE

Malgré le nombre exponentiel de tournois organisés par sa structure depuis la sortie du Covid, Apo reste confiant quant au fonctionnement inhérent à Texapoker: «La sortie de la pandémie a été un moment clé et un défi vraiment fou pour l’entreprise. On voulait reprendre les tournois et initier le retour du poker le plus tôt possible afin de permettre aux croupiers et aux équipes des casinos de survivre au mieux», résumeFrançois Lascourrèges. «Ça a été un moment clé, où il y a eu beaucoup de débats en interne, mais on en est ressortis encore plus fort. Apo a été le premier à avoir le courage et la détermination de retourner au front, c’était impressionnant. Les croupiers, c’est le nerf de la guerre, car ils sont volatils et voyagent énormément.» Apo plussoie:«On fait travailler un peu moins de 100 croupiers en simultané, à partir d’un pool de 130 à 140, qui inclut le personnel étranger. Il ne fallait pas les laisser sur la touche.» Le facteur humain, depuis, est d’ailleurs devenu la clé de toute entreprise poker: la formation (en interne chez Texapoker, chapeautée par Élodie Martin), mais aussi la gestion humaine, prise très au sérieux avec deux employés dédiés à cette tâche: «L’équipe comprend également Nicolas Pinna, qui s’occupe de tout le back-office web et le suivi réservation, deux responsables des ressources humaines, François Lascourrèges en directeur de production, Florence Mazet à la communication et désormais Mickaël Lesage, directeur d’exploitation.» Mickaël Lesage, justement, vient de rejoindre le navire Texapoker (Apo, quant à lui, parlerait plutôt de voilier, en grand amoureux de la mer), après une belle carrière dans le poker parisien:«J’ai commencé en 2006 au sein d’un cercle de jeux, le Cercle Concorde en tant que croupier poker. Puis j’ai été appelé par unautre cercle, le Cercle Clichy-Montmartre, afin de démarrer une activité poker où j’ai évolué jusqu’au poste de MCD, directeur des tournois. J’ai eu ensuite la chance de pouvoir travailler avec la plupart des acteurs du marché (PMU, WSOP, WPT,DSO Unibet…) et même de voyager afin de me perfectionner dans mon métier. J’ai commencé à travailler avec Texapoker lors d’un Event WSOPC à Cannes en 2017. Ensuite nous ne nous sommes plus lâchés, nous avons travaillé en collaboration durant trois ans sur différents festivals lorsque j’étais MCD au Club Montmartre.»

2023, TOUJOURS PLUS HAUT

Le poste de Mickaël Lesage, qui vient d’être créé en décembre 2022, était indispensable au bon développement de l’entreprise pour l’année qui débute: «Apo m’a proposé d’être directeur d’exploitation de Texapoker en sachant que j’avais quitté mon poste au sein du Club Montmartre. J’ai effectué quelques événements pour Texapoker en ac-ord avec mon ancien employeur et cela s’est toujours très bien passé. Dans l’entreprise, je garde mon poste de directeur de tournoi, mais je suis également en charge de la programmation et de la coordination des événements avec François. Nous collaborons tous les deux étroitement à l’exploitation des licences et partenariats qu’Apo a signés pour le compte de Texapoker.» L’année 2023 s’annonce assez folle en termes de développement et de consolidation du marché pour Apo: «Nous travaillons en France avec 22 casinos et clubs, et nous sommes complets pour toute l’année au minimum. Le seul développement immédiat supplémentaire concerne l’Europe, avecl a Belgique, à Namur peut-être, mais aussi l’Autriche, avec Baden. Notre concurrence est simple et saine: c’est le Barrière Poker Tour, et nous respectons beaucoup leur travail et leur offre. Je préfère avancer de notre côté, dans un écosystème poker qui est sain pour tout le monde.» Il faut dire que l’année 2022, qui vient de se clore, a été riche en émotions: «Les WSOPC à Cannes, par exemple, étaient hallucinants, avec la nouvelle salle à l’étage et sa cinquantaine de tables au lieu de vingt-cinq», se souvient, ému, François Lascourrèges. Une collaboration unique avec le casino cannois dirigé par Alain Fabre, figure attachante et charismatique parmi les casinotiers français: «Avec Alain Fabre,on se connaît depuis des années, et on travaille main dans la main. Les WSOPC 2023, du 12 au 25 avril, devraient aussi beaucoup faire parler d’eux!» sourit Apo. «Quant àSan Remo, on a confié la direction quotidienne à Alex Angossi, pur produit Texapoker, qui travaille depuis six ans en étroite collaboration avec moi. Cette année 2023 va être très belle là-bas: l’IPO, qui a lieu du 1er au 10 mai, mais aussi le WPT Prime, du 5 au 11 juin, ainsi que le DSO du 11 au 16 juillet.» À la clé de l’année à venir, le nouveau deal exclusif à Paris avec le Club Circus qui débute en fanfare dès janvier, avec le WPT Prime, une nouvelle signature qui réjouit toute l’équipe: «Le retour du WPT Prime en France et en Italie, par Texapoker, c’est une nouvelle extraordinaire», ajoute François Lascourrèges, tandis qu’Apo rêve encore et toujours plus haut. «Je veux faire revenir un WPT Global avec le Main Event à 3500€ à Paris. On va également lancer des qualifications dans toute la France avec douze qualifiés pour un package à 12000€ offrant le tournoi du WPT Championship de décembre 2023 au Wynn à LasVegas, à partir de tournois qualificatifs à quelques centaines d’euros.C’est du long terme, avec le WorldPoker Tour, comme avec tous les partenaires avec qui nous travaillons.» Car la force de Texapoker réside également dans sa fidélité à de nombreux acteurs du marché: PMU et Unibet côté online, qui ont vu leur fréquentation exploser depuis deux ans, mais aussi des franchises telles que le WPT, le FPO, les DSO, les satellites pour l’EPT ou les FPS, des casinotiers indépendants ou ralliés à des groupes. «L’important», conclut Apo, «c’est que tout le monde s’y retrouve. Et que l’on travaille tous ensemble dans la même dynamique positive qui nous anime depuis le départ.»

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Barriere Poker Tour

Rencontre avec… Lucille Denos, directrice du poker chez Barrière

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C’est l’un des événements iconiques du poker hexagonal qui revient enfin au-devant de la scène : le Barrière Poker Tour, fort de ses cinq étapes en 2023, fait beaucoup de bien à la communauté poker. En alliant, comme le Groupe Barrière sait si bien le faire, excellence de l’accueil hôtelier et savoir-faire humain aux tables, le BPT devrait à nouveau remporter un large succès. Lucille Denos, directrice des tournois Barrière Poker, nous détaille l’offre de cette nouvelle saison.

Quel est le programme de l’édition 2023 du Barrière Poker Tour ?

Le programme 2023 s’inspire des valeurs du BPT de base. Nous gardons le middle buy-in Main Event à 570 € et bien sûr le tournoi Masters à 1 000 €, mais nous ajoutons un Mystery Bounty à 300 € et un « Little BPT » le dimanche. Le BPT sous ses différentes formes existe en France sans interruption depuis 2007. Seul le Covid l’a interrompu pendant deux ans.

Naturellement, nous le reprenons avec des nouveautés qui tiennent compte des nouvelles tendances les plus appréciées des joueurs : satellites win your seat, tournois bounties et des structures et prizepools actualisés en commençant par le principe d’être ITM à la fin du Jour 2 au Main Event. Nous avons ajouté des tournois la journée du jeudi, ce qui permet d’offrir un festival plus complet qui vaut vraiment le déplacement ! Brian Benhamou travaille maintenant avec moi sur le BPT et sera présent pendant les différentes étapes. Enfin, l’une des nouveautés concerne la League Barrière qui est remplacée par un challenge permettant de faire gagner un sponsoring de 15 000 € pour la saison 2024 !

Comment fonctionne votre partenariat avec FiveBet ?

Je connais Benjamin Camps et Thomas Gimie depuis de nombreuses années et je les ai vus grandir ! Je sais que nous avons la même vision du poker et que nous partageons les mêmes valeurs, centrées sur la valorisation des joueurs, ce qui nous permet de continuer à offrir aux joueurs, mais également au personnel, la meilleure expérience possible au sein des établissements Barrière. Nous organiserons deux étapes de leur propre tour : le FiveBet Festival à Deauville et à Paris. Ils seront associés avec nous pour le BPT 2023, et ils ont participé avec Brian et moi-même à l’élaboration du programme. Nous travaillons également ensemble au recrutement des croupiers ainsi qu’à l’aspect « animation » sur les étapes. Le BPT et le FiveBet Festival resteront cependant deux tours de poker bien distincts et complémentaires.

À l’heure où le personnel de table (croupiers, etc.) est rare, comment fidélisez-vous les équipes Barrière ?

Il faut toujours s’assurer que les conditions de base soient correctes. Chez Barrière, les croupiers et floors sont rémunérés en forfait journalier, ils sont nourris et logés. Nous travaillons avec FiveBet sur le recrutement et nous adhérons à leur politique d’élaboration des nouvelles grilles de salaires suite à des évaluations de compétences. La rationalisation du recrutement avec FiveBet permet aux croupiers de mieux enchaîner les différents événements et, ainsi, de nous assurer d’avoir constamment un personnel de qualité irréprochable et les effectifs nécessaires.

Quel regard portez-vous sur le secteur du poker de tournoi en France ?

Le groupe Barrière reste fidèle à sa volonté d’organiser des tournois de poker de qualité dans ses établissements en France et à l’étranger. Ces casinos souhaitent organiser des événements qui animent leur établissement, et les joueurs de toutes les régions sont plus que jamais demandeurs de tournois live après la période Covid. Un tournoi de poker chez Barrière est un moyen de conquérir et de fidéliser des joueurs en ayant comme obsession constante de valoriser leur expérience. En pratique, le « roadshow » Barrière Poker consiste à déplacer beaucoup de matériel afin de transformer nos belles salles en salles de poker. Nous avons investi dans le remplacement de nos écrans, notre matériel informatique, notre système vidéo, etc. Notre objectif pour l’organisation des tournois poker au sein du groupe Barrière demeure donc ambitieux sur le moyen et le long terme.

Quel bilan tirez-vous du poker au sein du groupe Barrière sur 2022, après le Covid ? Et au sein du Club ?

La reprise du poker n’a pas été immédiate au groupe Barrière. Nous avons préféré attendre l’arrêt de toutes les restrictions liées aux contraintes sanitaires pour programmer des tournois organisés dans de bonnes conditions pour tous. La reprise des tournois au Club se traduit notamment par le retour du 500 le mercredi et l’organisation de plusieurs festivals par an.

Peut-on s’attendre à d’autres événements poker au sein des casinos Barrière, hors BPT ?

Oui, nous avons plusieurs casinos qui relancent des tournois de poker réguliers comme à Bordeaux, Toulouse, Cassis, Paris mais aussi Montreux. Et surtout, nous continuons de travailler activement avec des partenaires pour organiser prochainement des tournois d’envergure internationale !

 

Les dates

Barrière Poker Tour, demandez le programme !

Bordeaux, du 12 au 15 janvier 2023

Ribeauvillé, du 23 au 26 mars 2023

Toulouse, du 6 au 9 juillet 2023

Paris, du 28 septembre au 9 octobre 2023

Deauville, du 2 au 5 novembre 2023

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Interviews

Matthieu Duran, l’homme derrière le Winamax Poker Tour

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 C’est le symbole d’un écosystème poker qui renaît, plus fort encore qu’auparavant : l’organisation d’une nouvelle saison du Winamax Poker Tour, inaugurée en grande pompe, comme il se doit, à La Villette, les 29 et 30 octobre 2022. Il faut dire qu’après les années Covid et la suspension du live, le grand freeroll hexagonal organisé pro bono par Winamax fait du bien à tous, amateurs, débutants et passionnés de tous les niveaux. Matthieu Duran, le Live Event Manager du leader français du poker online, revient pour nous sur ce qui va rythmer toute la saison 2022-2023, avec comme mot d’ordre : le plaisir et la convivialité avant tout.

En tant que responsable de l’organisation des épreuves « live » de Winamax, il aura fallu attendre un peu avant le grand redémarrage de tous vos projets…

Juste avant le Covid, nous avions été victimes d’une procédure judiciaire de très mauvaise foi, entreprise par les casinotiers, qui nous avait bloqués quant au Winamax Poker Tour, qui est le seul freeroll existant en live… Heureusement, à chaque fois, la justice française nous a donné raison, ce qui était tout à fait logique. Quant à la reprise post-Covid, nous avons appliqué une règle valable aussi bien sur le freeroll que sur les tournois payants comme le WPO : on ne le fait que si on peut le faire aussi bien, voire mieux, qu’à l’habitude. Il a fallu attendre un peu, mais désormais nous sommes revenus à plein régime !

 

Comment se sont déroulés les premiers WPO de cette nouvelle ère, justement ?

Le WPO Madrid était tout bonnement phénoménal. D’ailleurs, on a battu des records dans tous les sens, et c’était tellement génial de retrouver cette ambiance unique que crée Winamax à chacun de ses événements live. Il y avait une grande terrasse, on avait organisé des Déglingos absolument déjantés… En fait, tout le monde, joueurs et organisateurs, était tellement heureux de se retrouver après ces mois de disette que c’était, positivement, explosif !

 

Vous êtes actuellement, à l’heure où nous bouclons ces lignes, en pleine dernière ligne droite du WPO Bratislava…

En effet, je suis en partance pour Bratislava, et les seuls soucis sont des soucis de riche ! [rires] On voulait créer cette étape pour rééquilibrer l’étape de Dublin qui commençait à saturer, mais comme l’Irlande a dû annuler tout ce genre d’événements au City West pour accueillir – et c’est bien plus important, évidemment – quelque sept cents familles ukrainiennes, on a dû tout transférer sur l’organisation du WPO Bratislava. On cherchait des formules à prix très modérés pour nos joueurs. À Bratislava, pour 5 €, on peut manger une bonne pizza, et l’hôtel est all-inclusive à 80 €. Ça change tout pour les joueurs qui n’ont pas une énorme bankroll.

 

Le calendrier 2023 s’annonce d’ores et déjà très chargé de votre côté…

Le calendrier 2023 est compliqué à organiser car on a deux finales qui sont fixées : celle du Winamax Poker Tour en France, ainsi qu’en Espagne au mois de mars. Quant à la deuxième quinzaine de mai, et celle de septembre, on est traditionnellement sur des WPO. Il est très difficile de trouver des sites adéquats, avec au minimum 130 tables. Il n’y a pas beaucoup de casinos en Europe qui sont capables de faire ça ! À Lloret de Mar, par exemple, depuis que l’actionnariat a changé et que c’est un fonds de pension américain aux commandes, ils ne peuvent plus suivre : passer de 400 clients par jour à 3 000 joueurs de poker, c’est trop d’investissement pour eux. Et puis, il faut dire qu’on n’arrive pas très légers… On a trois semi-remorques qui nous suivent constamment. C’est une logistique folle, mais là encore, c’est un vrai plaisir d’avoir de tels problèmes de riche !

 

La formule 2022-2023 du WIPT a-t-elle été revue à la baisse ?

Absolument pas. On a voulu marquer les esprits avec un concept tout simple : ne rien changer à notre formule. C’est toujours un immense casting national sur 40 étapes et plus de vingt villes différentes. On estime à plus de 10 000 joueurs le nombre de participants à ces freerolls monstrueux en live, dont celui de La Villette et ses quelque 2 500 joueurs assis au même moment lors du « Shuffle Up & Deal ». C’est tout de même un rêve de voir ça ! Ensuite, en province, dans les grandes villes, on atteindra même les 600 joueurs en simultané, puis dans les villes plus petites (Agen, Dunkerque, Poitiers, Mulhouse, etc.), on part sur du 120 joueurs. La finale qui aura lieu au mois affiche toujours 1 000 000 € garantis, ce qui dit bien toute la folie et la dimension gigantesque de cet événement.

 

Le Winamax Poker Tour, c’est peut-être la plus grande fête du poker amateur ?

En tout cas, le WIPT n’a jamais été affaire de recrutement de nouveaux joueurs pour nous ; c’est plus une fidélisation de nos joueurs, et une marque d’attention envers toute la communauté des freerollers et des micro-stakers. Beaucoup des participants sont des joueurs occasionnels qui viennent sur notre site pour le King5 entre amis, puis se qualifier pour les étapes locales du WIPT. D’un point de vue communautaire, nous voulons offrir l’expérience du live à ceux qui ne jouent qu’online. En 2011, 70 % faisaient leur premier live sur un WiPT, et en 2017, on était encore à 50 %. Les premiers tremplins ont rencontré un engouement incroyable, avec des caps à 5 000 joueurs, qui est technique et technologique, car on ne pensait jamais les atteindre. Le Covid a amené énormément de nouveaux joueurs qui ont continué à jouer, et on pense que ce sont tous ces nouveaux qui débarquent actuellement. On en reparle en décembre ! À Paris, on aura en tout cas tout le Team Winamax, avec juste un doute sur Adrián Mateos qui sera dans un SHR à 300k à Vegas, et je lui souhaite de ne pas avoir le temps de nous rejoindre !

 

Retrouvera-t-on la toute dernière recrue du Team W ?

Alexane « LaSirenita » Najchaus nous a rejoints il y a quelques jours, et c’est une joueuse du confinement, qui a pris une tout autre dimension en observant jouer son frère qui était Red Diamond. Elle a voulu comprendre comment ça marchait, et comme elle a une tête très bien faite, elle a bossé son jeu à toute allure. Dans les Expresso, avec un jeu de moindre profondeur, il y a une recette simple : c’est de bosser. Elle a été repérée en ligne, puis en live à Madrid, et c’est top d’avoir un nouvel apport dans le Team W !

 

((sur une page))

ENCADRÉ 1

Qualifiez-vous en ligne gratuitement pour le live

Le WiPT est de retour : d’octobre 2022 à février 2023, participez gratuitement au plus grand circuit de poker live jamais organisé et gagnez votre place pour la Grande Finale parisienne garantissant 1 000 000 € de prix ! Avec 40 étapes partout en France, il y a forcément un tournoi gratuit près de chez vous. Le Winamax Poker Tour débutera en live les 29 et 30 octobre lors d’une grande étape inaugurale à Paris où 2 500 joueurs sont attendus. Qualifiez-vous dès maintenant sur Winamax.fr pour une des nombreuses étapes live !

STADE 1 – Sit & Go STARTING BLOCK* (6 joueurs)
1er : un ticket Tremplin

2e : un ticket Starting Block

STADE 2 – Tournois TREMPLIN
Tremplin Paris Tremplin Lille, Strasbourg, Montpellier, Lyon, Rennes et Bordeaux Tremplins autres villes
1er au 75e : un siège pour l’étape de Paris

76e au 155e : un ticket Tremplin

156e au 240e : un ticket Starting Block

1er au 50e : un siège pour l’étape live choisie

51e au 110e : un ticket Tremplin

111e au 200e : un ticket Starting Block

1er au 25e : un siège pour l’étape live choisie

26e au 55e : un ticket Tremplin

56e au 100e : un ticket Starting Block

STADE 3 – Étapes live
Étape live de Paris Étapes Lille, Strasbourg, Montpellier, Lyon, Rennes et Bordeaux Autres étapes live
1er au 42e : un siège pour la Finale

43e au 45e : un ticket à 150 €

46e au 49e : un ticket à 100 €

50e au 75e : un ticket à 50 €

76e au 110e : un ticket à 30 €

111e au 170e : un ticket à 20 €

171e au 250e : un ticket à 10 €

1er au 11e : un siège pour la Finale

12e : un ticket à 150 €

13e au 14e : un ticket à 100 €

15e au 20e : un ticket à 50 €

21e au 27e : un ticket à 30 €

28e au 40: un ticket à 20 €

45e au 62e : un ticket à 10 €

1er et 2e : un siège pour la Finale

3e : un ticket à 100 €

4e : un ticket à 50 €

5e et 6e : un ticket à 30 €

7e au 9e : un ticket à 20 €

10e au 12e : un ticket à 10 €

 

GRANDE FINALE à Paris : 1 000 000 € GARANTIS

 

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ENCADRÉ 2

Les dates des qualifications live

 

Dates Étapes principales
29/10/2022 PARIS LA VILLETTE
30/10/2022
12/11/2022 Rouen 1 Toulouse 1 Dunkerque Dijon 1
13/11/2022 Rouen 2 Toulouse 2 Dijon 2
19/11/2022 LILLE
20/11/2022
26/11/2022 Nantes 1 Agen Orléans Grenoble 1
27/11/2022 Nantes 2 Grenoble 2
03/12/2022 STRASBOURG
04/12/2022
10/12/2022 Caen Biarritz 1 Nancy 1 Nice 1
11/12/2022 Biarritz 2 Nancy 2 Nice 2
07/01/2023 MONTPELLIER
08/01/2023
14/01/2023 LYON
15/01/2023
21/01/2023 Brest 1 Perpignan 1 Mulhouse Clermont Ferrand
22/01/2023 Brest 2 Perpignan 2
28/01/2023 RENNES
29/01/2023
04/02/2023 Poitiers 1 Limoges Reims 1 Marseille 1
05/02/2023 Poitiers 2 Reims 2 Marseille 2
11/02/2023 BORDEAUX
12/02/2023
Mars 2023 FINALE WIPT – PARIS

 

 

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