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Portraits / Interviews

Dans nos archives… rencontre avec Daniel Negreanu

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En 2014, Daniel Negreanu avait pris la rédaction en chef d’un numéro de Poker52… Nous republions, en ces temps de confinement, le meilleur des archives du magazine.

Cela faisait plusieurs mois que le projet couvait : Daniel Negreanu rédacteur en chef de Poker52 pour un numéro, avant le grand bond des World Series Of Poker. Le « Kid » Poker n’étant pas des plus disponibles, surtout avec le tournage en cours d’un biopic documentaire consacré à son incroyable destinée dans le monde du poker, nous avons ainsi réglé les détails à Monte-Carlo lors d’une se ses rares venues en Europe. Son joueur préféré ? Chip Reese ! Les iniatives qu’il encourage dans le poker en ligne ? Twitch et autre GPI. Son combat dans le poker ? Une meilleure gestion de la bankroll et une professionnalisation du milieu. En tout, un entretien inédit et passionnant avec la figure la plus populaire du monde du poker. Le Kid a la parole.

Vous vous apprêtez à partir aux World Series juste après Monte-Carlo, très en avance car c’est un rendez-vous très important pour vous. Et pourtant, parfois, la variance peut vous rattraper…

Je pars à Vegas un mois à l’avance car je veux être en forme parfaite pour le lancement des WSOP, fin mai. Je vais faire beaucoup de gym, passer enfin du temps chez moi et prendre du bon temps, faire un régime végétarien comme toujours, etc. Le poker n’est pas entièrement maîtrisable, et heureusement d’ailleurs ! Pendant les World Series, il faut pouvoir passer entre les gouttes. Je varie mon jeu smallball, pour prendre plus de risque en début de tournoi, afin de tout de suite monter un beau tapis ou sauter. C’est l’inconvénient et l’avantage des WSOP : comme il y a deux tournois minimum qui commencent chaque jour, on a tendance à gambler fortement les petits buy-in de midi et faire un late-registration dans les Championship de 17 heures… Je vais surtout privilégier les tournois mixed-games, où la variance est moindre.

Vous allez encore installer votre trailer sur le parking du Rio ?

Pourquoi, vous ne le trouvez pas beau ? (rires) Oui, je préfère avoir un havre de paix directement à côté des tournois, cela me permet de me reposer lors des pauses, et aussi d’avoir un chef personnel qui me fait de la nourriture végétarienne saine. Je sais qu’à une époque tout le monde a eu sa caravane sur le parking, ils ont tous voulu m’imiter ! (rires) Mais là, je pense qu’on ne sera plus beaucoup… Le but, c’est de me mettre dans les meilleures conditions possibles pour faire de belles performances, et cela, ça n’a pas de prix…

Cela vous rappelle lorsque vous passiez des nuits à jouer à Toronto, et qu’au retour, votre mère vous préparait à manger ?

Peut-être… En tout cas c’était une période formidable car j’étais heureux en famille. Cela a toujours énormément compté pour moi et lorsque mon père a disparu puis, plus récemment, ma mère, ces blessures m’ont véritablement brisé. C’est comme un écosystème émotif qui s’écroule, d’un coup. J’ai perdu pied, parfois, et il m’a aussi fallu du temps pour remonter la pente… J’aurais adoré, par exemple, pouvoir aller à Las Vegas avec mon père, il aurait tellement aimé cette ville. C’était un personnage haut en couleur, toujours la langue bien pendue, et qui aimait la vie.

A quoi ressemblait la scène gambling à Toronto à l’époque ?

J’ai découvert le jeu, et le pari, via le billard. J’étais très adroit, tout jeune adulte, et je passais mes heures libres à écumer les salles de billard de la ville. Toronto est une grande ville cosmopolite, avec plein de communautés différentes —asiatiques, juives, etc.— et qui aiment le jeu. Je passais des nuits entières à battre les autres (et aussi parfois à me faire avoir – rires), et j’avais une petite amie, Evelyn Ng, qui est ensuite devenue star au poker, avec qui je jouais beaucoup. Je devais jouer de 1 à 5$ la partie, mais à la fin de la journée, cela pouvait faire beaucoup, surtout à mon âge. J’ai compris que je pouvais gagner ma vie en jouant. C’était assez incroyable.

Ensuite, j’ai découvert les parties privées de Toronto, et je peux vous jurer qu’il y en avait quasiment autant que d’appartements… C’étaient des clubs clandestins, avec quelques tables. On y passait nos journées et nos nuits, alors que nous étions tout juste majeur. La variante, c’était du Limit, presqu’exclusivement, mais les écarts pouvaient être vraiment importants. Le seul souci, c’était de se faire payer et éviter de se faire braquer, ce qui m’est arrivé à quelques reprises. On ne savait jamais si c’était les propriétaires des lieux, d’ailleurs, qui organisaient cela ou pas ! (rires) Mais je peux dire, comme Doyle, qu’on m’a braqué en pleine partie de cash-game, ça me donne un côté vieux Texan…

A 21 ans, vous tentez un hit, à Las Vegas…

C’était mon premier tournoi ! J’étais bien plus tête brûlée à l’époque que maintenant, et j’y suis allé full bankroll ! C’était en 1996, je crois, et je me suis ruiné en quelques soirées. J’étais le « king » à Toronto dans les parties de Limit 5-10$ à 20-40$, mais ici à Las Vegas, j’étais un vrai « kid » ! (rires) Je ne connaissais pas beaucoup les grands joueurs de l’époque, mais en tout cas je ne leur ai absolument pas marché dessus, comme je l’avais prévu. Mais j’en ai gardé une expérience positive car je n’aime pas trop avoir le goût de la semelle d’un autre sur le visage… J’ai remis en cause tout mon jeu, j’ai refait le match, comme on dit. Et deux années plus tard, en 1998, j’y suis allé avec une bankroll plus solide, grâce à un beau gain dans le casino de Foxwoods, côte est, et surtout une motivation de dingue.

Vous devenez ainsi le plus jeune vainqueur des World Series…

C’est à cause de cela que l’on m’a surnommé le « Kid » du poker mais, cette fois, c’était positif ! C’est la première fois où je gagnais si gros, 170 000$. Todd Brunson, le fils de Doyle, m’avait stacké suite à un satellite, et je l’avais joué, ce tournoi PLHE à 2000$, sans absolument penser à la pression du gain et de la victoire. A l’époque, le field était restreint mais il y avait tous les sharks, tout le monde se connaissait… sauf moi !

Comment avez-vous rebondi par la suite, et comment avez-vous évolué ?

Comme les jeunes de maintenant sur internet : j’ai discuté, des nuits blanches durant, avec les joueurs qui m’impressionnaient le plus. Des types comme Ivey, lorsque vous le voyez débarquer soudainement dans les années 2000, vous comprenez très vite qu’il va changer la manière de jouer le poker. C’était aussi le début des grosses équipes et des sponsors, de légendes comme Ferguson, Juanda, Mortensen, Seidel et autres. Il suffit de regarder Phil Ivey ou Erik Seidel pour vite apprendre d’autres façons de jouer le poker. Nous étions vraiment la nouvelle génération et nous voulions déboulonner les anciens champions —enfin, surtout prendre leur argent ! (rires) Même si, en parallèle, nous les respections énormément, tous les Chip Reese, les Doyle Brunson, les Stu Ungar même, avant sa mort en 1997. C’était comme un passage de témoin, mais les anciens ne voulaient pas trop le lâcher, le témoin… (rires)

Comment expliquez-vous, dans une carrière, une année comme celle de 2004, où vous sembliez imbattable ?

(Rires) C’est vrai que 2004 a été tout bonnement incroyable. C’est bien simple, je faisais toujours les bons calls sur des bluffs, je couchais des mains énormes battues par d’autres encore plus fortes et je gagnais tous mes coinflips ! C’est impossible de perdre dans ce cas là. Cela avait commencé dès janvier, au PCA qui était encore un WPT, où je finis troisième. Déjà à ce moment-là, les médias s’intéressent à moi, et au lieu de me disperser, cela m’aide à me concentrer. J’avais tellement galéré les années suivantes que j’ai senti que c’était mon « spot ». Et puis, dès mars, je finis runner-up d’un autre WPT. Ensuite, je dois signer six places payées aux World Series, dont cinq tables finales et un bracelet ! Incroyable, non ? (rires). Et comme cela ne m’a pas suffit, j’ai enchaîné sur le Main Event à 10 000$ du Plaza, et presqu’immédiatement, le WPT Borgata, que je gagne, et le Five Diamond, où personne n’a pu m’arrêter… C’était un rush incroyable… J’étais jeune, j’avais une motivation sans borne, et je savais déjà que j’étais le meilleur joueur au monde (rires). Enfin, après Phil Hellmuth !

Hellmuth, justement, avait réussi à revenir en force aux World Series avec une toute nouvelle attitude, beaucoup plus sereine et humble, et cela lui a réussi…

Je ne sais pas si Phil est plus humble mais en tout cas, il tilte beaucoup moins depuis quelques temps! Vous avez raison en tout cas, Phil a fait de super World Series, et pour être honnête, j’aurais aimé qu’il gagne un bracelet il y a deux ans, même s’il nous aurait cassé les oreilles pendant des mois ensuite. Il le méritait, car c’est une figure du poker que tout le monde aime détester, et qu’il a su se remettre en cause cette année. Ca a marché, et je pense qu’il devrait vite arrêter de finir runner-up !

Quelle a été votre plus grande déception aux WSOP ?

Sans hésiter, le Main Event en 2001, avant le grand bouleversement Moneymaker. On est 12 joueurs left, et je suis contre Carlos Mortensen et un joueur allemand, qui sur-relance très fort avant le flop. Je touche As-Roi en blinde, et je relance pour faire folder tout le monde. Mais l’Allemand me met à tapis avec une paire de 6, que je paye… Et ca tient, malheureusement. J’étais chipleader avant le coup, et après je saute très vite. Sans ça, peut-être aurais-je pu remporter le Main Event —c’est Carlos qui a gagné, finalement— et déclencher le poker-boom, qui sait ?

Quelle scène la plus folle avez-vous vécu à Las Vegas ?

C’est lorsque j’ai suivi pendant près de quatre journées complètes le match en heads-up de Ted Forrest et Hamid Dastmalchi, au Mirage, à la fin des années 1990. Je connaissais bien Ted, et je les ai observés s’affronter à des sommes folles. Hamid, un Iranien qui était assez doué et avait fait ses preuves lors de précédents WSOP, n’arrêtait pas de boire de l’alcool et de faire des allers-retours aux toilettes pour s’envoyer de la drogue. Ils ont duré comme ça trois jours et quatre nuits, c’était juste dingue. Hamid n’arrêtait pas de parler, il a même vendu son bracelet WSOP, pendant le match, à Forrest, pour une poignée de dollars. A la fin, Hamid s’est littéralement écroulé sur place et une ambulance est venu le chercher. Il était inconscient. Quelques heures plus tard, il sortait de l’hôpital, et allait s’asseoir à une autre partie…

Vous vous battez aussi pour les joueurs de tournoi…

J’irai même plus loin : j’ai toujours lutté contre les tricheurs de tout bord —il n’y a qu’à voir avec Men The Master Nguyen, que j’ai attaqué frontalement pour son réseau de joueurs et de chipdumping—, mais la triche fait aussi partie du poker, comme de toute activité sociale. C’est malheureux, mais c’est ainsi… Je suis pour une lutte des plus efficaces, mais pas au détriment du jeu.

Quels jeunes joueurs vous impressionnent le plus ?

Récemment, je dirais Sam Trickett, Georges Danzer ou encore Ole Schemion. Mais j’ai l’impression à chaque Super High Roller qu’il y a des types de plus en plus jeunes qui viennent poser 100 000$ sur la table ! (rires) Ca doit bien vouloir dire qu’ils savent jouer… ou alors ils ont gagné à la loterie.

L’émergence du poker online peut-elle rebondir avec Twitch ?

Avec la révolution de Twitch, le poker va se démocratiser encore plus vite chez les gamers. C’est fou, quand vous y pensez, qu’il puisse y avoir des millions de spectateurs d’une partie en live sur Twitch. Cela va amener une nouvelle génération encore plus technique, peut-être avec une personnalité moins exubérante mais de super techniciens. Des personnages comme Devilfish, qui vient de malheureusement disparaître, ou Gus Hansen ou mon ami Mike Matusow, cela ne se fait plus. Et il ne faut pas être nostalgique, car il ne faut se créer de personnages, il faut rester ce que l’on est en son for intérieur et se concentrer sur le jeu. Jason Sommervillen, par exemple, a un public dingue sur Twitch, et je m’y mets depuis quelques temps…

Un mot, à propos des joueurs français que vous croisez sur le circuit…

Il y a toute une école française, si l’on peut dire, qui ont bien réussi sur le circuit international. Je pense à des gens comme Fabrice Soulier, Bruno Fitoussi ou ElkY. Et Davidi Kitai, également ! Ah non…Il n’est pas Français, c’est ça ? Belge ?  C’est pareil ! (rires) Ces joueurs sont très créatifs, ils veulent faire de beaux gestes, inventer des choses, c’est vraiment très étonnant. Après, il faudrait parfois qu’ils se retiennent, mais c’est aussi ce qui fait la force de leur poker. Pour David, c’est un gambler hors-norme et un très bon joueur. Je crois que le monde entier l’a vu dans les saisons de High Stakes Poker, où il pratique un très bon jeu de cash-game. C’est un joueur imprévisible, lui aussi, qui pratique un jeu très créatif, plus encore qu’Ivey je pense. Sûrement son côté artiste de Français ! (rires) En tout cas, c’est celui qui m’impressionne le plus lorsque je le regarde jouer, avec des types comme Ivey ou Dwan. Il a leur envergure, et c’est surtout un joueur-né, cela se sent dans chacune de ses actions.

 

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Portraits / Interviews

[Rencontre] Isabelle « NoMercy » Mercier, 20 ans dans le tourbillon du poker

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Isabelle Mercier a été l’une des figures les plus médiatisées du poker, joueuse humaine et attachante parmi les joueurs old school des années 2000. Celle qui passe la majeure partie de son temps du côté de la crypto ou à théoriser l’Open Face Chinese Poker, un format qu’elle adore depuis une dizaine d’années, revient sur sa carrière riche en émotions, anecdotes et coulisses du monde du poker sur deux décennies. Avec son co-auteur David Nathan, elle livre des « Chroniques d’une joueuse de poker passionnantes. Rencontre, depuis Las Vegas où elle vient de renouer avec les WSOP pour quelques jours.

Presque vingt ans après le succès de ton premier livre, paru chez Flammarion et écrit avec Marina Rozenman, quelle était la volonté derrière ce projet d’écriture avec David Nathan ?
C’était avant tout une volonté de revenir sur mes années poker, mais de façon ludique, à travers un format (36 chroniques) qui permettait de raconter les coulisses d’une joueuse de poker professionnelle, mais avec une certaine légèreté. David Nathan, qui a écrit beaucoup de chansons, notamment pour Garou qui est un ami commun, a très bien su trouver le ton juste pour retranscrire avec beaucoup d’humour ce que j’avais envie de raconter. 

Ce livre c’est aussi une façon de dire que je reviens sur la scène poker. C’est vrai que j’ai mis mes activités de joueuse en live entre parenthèses pendant plusieurs années, je me suis tenue loin des casinos, et je dois reconnaître que ça m’a beaucoup manqué. 

J’ai passé beaucoup de temps à travailler l’Open Face Chinese Poker, qui est devenu un de mes jeux de prédilection (NDLR: Isabelle a remporté le premier championnat du monde d’OFC format progressif en 2015) et étrangement, l’intérêt pour le No Limit Hold’em, un format que je n’aimais plus vraiment, est revenu grâce à YouTube et à la série Dans la tête d’un pro que je trouve vraiment addictive. J’ai une préférence pour les épisodes avec Adrian Mateos, de loin mon préféré. Je ne jouais plus du tout au NLHE et petit à petit, je me suis mise à refaire des tournois en ligne et en live. Je rejoue les Sunday Million de PokerStars, j’ai joué le Moneymaker Poker Tour au Playground de Montréal et je vais même parfois faire des petits tournois au casino de Wôlinak près de chez moi, un bon plan au passage pour tous les européens qui sont de passage au Québec. 

Tu viens de participer aux WSOP à Las Vegas ; quel attachement portes-tu à cette compétition ? Quels tournois joues-tu ?

C’est une banalité de le dire, mais décrocher un titre sur un WSOP est un rêve absolu, c’est un des titres les plus prestigieux du circuit avec les WPT. Las Vegas, c’est aussi beaucoup de souvenirs, ça me rappelle évidemment la période de ma vie, que j’évoque d’ailleurs beaucoup dans le livre, celle où je vivais littéralement dans mes valises, d’hôtel en hôtel. Chaque été je passais plusieurs mois au Bellagio et Las Vegas était devenue ma troisième ville d’adoption après Paris et Monaco. En ce qui concerne ces WSOP, je n’ai fait qu’un passage éclair d’une semaine, j’étais là notamment pour mon travail avec CoinPoker. J’ai joué le 1 500$ Freezeout et j’ai mis une bullet dans le Millionnaire Maker, malheureusement pas d’ITM. En revanche, j’ai pu faire du Cash Game en OFC et rien que pour ça, ça valait le coup d’être là !

Comment réussis-tu à te maintenir à jour niveau « technique » ? Qu’est-ce qui n’a pas changé, depuis tes débuts ? Quels bouleversements as-tu constaté ?

Le poker a beaucoup évolué, j’en ai bien conscience. Je ne me suis pas encore plongée à 100% dans la GTO, mais c’est un aspect technique que je veux explorer. Cela dit, je ne me vois pas devenir et une folle de la théorie et je ne veux pas que PioSOLVER soit mon meilleur ami ! J’assume être une joueuse à l’ancienne qui joue exploitant. Je fais confiance à mes lectures à table, mais je vais quand même muscler mon jeu théorique dans les prochains mois. Si Adrian fait du coaching, je ne suis pas contre! (rires). En ce qui concerne les changements et les choses qui sont restées les mêmes dans le milieu du poker, j’ai été agréablement surprise de constater qu’il y avait beaucoup moins de ce que j’appelle les Hoodie Boys, ces joueurs qui disparaissent littéralement dans leur capuche, derrière des lunettes de soleil et qui ne parlent jamais. Depuis la crise, j’ai remarqué que cette catégorie de joueurs tendait à disparaître, qu’il y avait chez les gens une envie, un besoin de se reconnecter, de plus parler aux tables notamment plutôt que de jouer au roi du silence. 

Dans ton livre, tu parles des personnes et des moments qui ont marqué ta vie de joueuse… Si tu ne devais NE RETENIR que les plus marquants, quels seraient-ils ?
Il y a évidemment mon ami Bruno Fitoussi, c’est lui qui m’a donné ma chance dans le monde du poker en m’intronisant en 1999 à l’Aviation Club de France (ACF) pour développer le club. C’est aussi lui qui m’a permis de faire mon premier tournoi à Amsterdam et c’est précisément CE tournoi qui m’a décidé à passer pro, donc je lui dois vraiment énormément. 

Gus Hansen, il a été mon mentor à mes débuts, j’ai beaucoup appris de son style agressif, à l’époque il faut se rappeler que le 3-bet et le c-bet étaient des nouveautés ! 

Impossible de ne pas mentionner Tony G, un ami de très longue date grâce à qui je suis devenue ambassadrice OFC pour TonyBet tout d’abord puis pour CoinPoker depuis 2017. C’est un joueur qui a toujours été avant-gardiste et avec une forte fibre entrepreneuriale, il m’a beaucoup inspiré. 

En ce qui concerne les moments les plus marquants, je dirais mon titre au WPT Ladies Night Out, car c’est grâce à ce tournoi que j’ai reçu de la part de Mike Sexton mon surnom de joueuse, une pensée pour lui. Autre moment gravé à jamais en moi, mais pas pour les bonnes raisons : la table finale du 5 000$ NLHE des WSOP en 2006, j’ai fait une énorme erreur en ne mettant pas Phil Hellmuth à tapis alors que j’étais en bluff. J’ai eu peur de mettre mon tournoi à risque et cette erreur me hante encore, j’étais si près d’un bracelet… J’ai pris la cinquième place. Enfin il y a eu mon titre en OFC progressif à Prague en 2015 dont je suis très fière, d’autant que la structure était… disons… assez lente, on a joué de 18h00 à 10h00 du matin, autant vous dire que je n’étais pas très fraîche pour jouer moins de cinq heures plus tard le Main Event !  

Ton livre débute par un bad beat, et sur le tilt… Comment t’es tu forgée un mental d’acier ? Est-ce que cela t’a aidé dans ta vie personnelle, hors des tables de poker ?
C’est en forgeant qu’on devient forgeron et c’est en prenant des tonnes de bad beats qu’on finit par prendre la variance avec beaucoup plus de détachement. Mais en toute honnêteté, ça m’a pris des années pour avoir un bon mental à table, pour être capable de me reconcentrer rapidement après un coup violent. C’est le principe de l’hormèse qu’on retrouve au poker : plus on est confronté à un stress mental, en l’occurrence le bad beat, plus on se renforce et mieux on le gère les fois suivantes. Cette solidité mentale me sert dans la vie de tous les jours, je gère mieux les imprévus, j’ai développé un certain stoïcisme.

Qu’est-ce qui aurait pu être mieux fait, selon toi, dans ta carrière de joueuse ? Dans l’évolution de l’industrie du poker ?
Je trouve que la structure de certains tournois pourrait être améliorée. Je ne veux pas blâmer particulièrement les WSOP, c’est simplement l’exemple le plus récent que j’ai à donner, mais le fait de devoir jouer 14h00 par jour sans pause dîner dans une salle qui fait moins mille degrés, comme c’était le cas avec dans le Millionaire Maker, c’est très intense pour ne pas dire désagréable en tant que joueur ! Quand il y avait des tournois à Paris, à l’ACF, les pause repas était de 1H30, les joueurs avaient vraiment le temps de manger et je me suis très vite habituée à ce rythme. Je trouve que les pauses dîner de 45 minutes, quand tu dois traverser le casino pour aller au resto, faire la queue pour aller aux toilettes, c’est mission impossible pour faire un vrai repas, la plupart des joueurs mangent d’ailleurs un hot-dog à la va-vite. Il y a de la place pour améliorer les structures et pas uniquement la pause dîner.

Avec le recul, penses-tu que tu étais « destinée » à cette vie de joueuse ? Raconte-nous les moments qui ont fait basculer ta vie vers le poker…
Oui je pense que c’était ma destinée. Toute ma vie, le poker n’a pas arrêté de venir me faire de l’œil. Quand j’avais sept ans, mon père et mon oncle m’ont appris les rudiments des jeux de cartes. Quand j’ai fini mon stage à la Caisse de dépôt et placement du Québec après mes études de droit, on m’a proposé un poste à temps plein, mais le même soir, Bruno Fitoussi m’appelait pour me proposer un essai à l’ACF. Je n’ai pas hésité longtemps, j’ai dit oui au poker. Quand j’y repense, je me dis que si à l’époque (internet était encore balbutiant), j’avais su qu’il existait des championnats du monde de poker, je n’aurais sûrement jamais fini ma licence de droit et j’aurais pris le premier vol pour jouer Las Vegas.

Actuellement, et ce depuis plusieurs années, tu es active dans le monde de l’écriture et de la crypto – quelles sont tes activités en 2025 ? Quels sont tes projets ?
Je suis en train de finir un livre technique sur l’OFC qui va sortir avant la fin de l’année et on est en train de faire traduire Chroniques d’une joueuse de poker en anglais pour un lancement officiel du livre à Las Vegas en décembre. En ce qui concerne le poker, je vais être plus présente sur le circuit, je veux jouer l’EPT de Monaco et d’autres tournois majeurs. Sur le plan perso, je m’occupe de mes quatre poules, de mon jardin et je regarde pour monter ma maison d’édition. Dernier point perso, je vais faire le trip de ma vie en partant en croisière en Alaska avec mes deux amies d’enfance… et nos mères ! Wow, 6 filles en bateau, je sens qu’on va avoir du fun au casino!

Si tu devais « monter » une table pour passer une soirée amicale, qui inviterais-tu, et pourquoi ?
La vraie question, c’est de savoir si je veux passer une soirée poker sympa ou si je veux que la soirée soit rentable, parce que si j’invite mes joueurs préférés, ça risque d’être une table difficile. Mais idéalement, je ferais un six-max avec David « Devilfish » Ulliott, c’est un joueur et un ami qui était un vrai personnage comme on ne les fait plus, j’adorais son côté exubérant, il me manque beaucoup. Évidemment, il y aurait Doyle Brunson à ma table. Il avait toujours tout un tas d’anecdotes poker à raconter et c’était un homme absolument adorable à table, comme en privé, c’était un des meilleurs ambassadeurs pour le poker et je n’oublierai jamais le jour où il m’a choisi en premier dans la catégorie féminine pour être dans son équipe dans le cadre de la Professional Poker League. Mon père, qui m’a appris à jouer, ferait aussi partie de ce six-max idéal et imaginaire, c’est le genre de joueur vraiment fun à une table de poker et il n’a pas peur de bluffer et d’être agressif ! J’aimerais aussi que mon personnage de fiction préféré soit à la table, c’est Johnny Lawrence (Karate Kid / Cobra Kai), tu ne peux pas t’ennuyer avec ce personnage à une table de poker, il va trash talker tous les joueurs, mais avec tellement d’humour. Impossible de parler de trash talk sans penser à Tony G qui complèterait parfaitement la table. Shuffle up and Deal !

Livre paru : Chroniques d’une joueuse de poker, éditions 21M. Disponible en français sur Amazon.

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Portraits / Interviews

Interview : Davidi Kitai, le génie à plein temps

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Nous n’avions jamais rencontré de génie dans notre vie, c’est désormais chose faite : Davidi Kitai, l’homme aux 11.5 millions de gains nous a accordé un entretien en marge du Sismix, compétition qu’il a déjà remporté lors de la toute première édition en 2014. 

  • Comment se passe le festival ? Vous restez jusqu’au 26 ? Grosse remontada hier sur le Main, non ?

Oui, je reste jusqu’au 26, tout se passe très bien, j’ai réussi à me qualifier pour le Day 2 et à monter des jetons sans avoir à re-entry. D’habitude, je re-entry un maximum pour pouvoir me qualifier, mais là, j’ai pu passer le Day 1A sans avoir à remettre la main au portefeuille, donc je vais pouvoir me prendre deux jours off.

Effectivement, j’étais descendu très bas, en passant du starting stack (50k) à 20k jetons en tout début de Day, mais on était encore assez deep donc tout est relatif. J’ai réussi à remonter  80k juste avant le dinner break, et ensuite, ça s’est très bien goupillé ! J’ai été patient, et finalement, je clôture le Day à plus de 800k.

  • Vous serez aux WSOP cette année, à quelle fréquence allez-vous jouer ?

Oui effectivement j’y serai ! Je ne vais pas tout jouer, mais quand même, je vais rester plus d’un mois, du 15 juin au 17 juillet, donc ça va être quand même assez intense. Je suis très motivé et je le sens bien cette année ! D’ailleurs, j’ai fait le break le plus important de ma carrière cette année, j’ai pris 3 mois de pause entre janvier et Mars étant donné que l’EPT Paris a été annulé, et en dehors de ça, il n’y avait pas de tournois très excitants. J’en ai donc profité pour travailler mon jeu, que ce soit la technique, mais surtout le mental ! Je me sens vraiment bien !

  • On parle souvent de vous comme étant un “joueur instinctif”. Comment définissez-vous cet instinct ? Est-ce inné ou ça se travaille ?

Je pense que c’est un peu naturel chez moi. Tout le monde a de l’instinct en réalité, mais certains l’ont plus développé que d’autres. J’ai vite compris que l’instinct, le côté psychologie, et l’analyse des tells faisaient partie de mes qualités et que je devais appuyer là-dessus pour avoir un avantage sur les autres. La plupart des joueurs de poker sont globalement plus attirés par le côté mathématique, et délaissent souvent le côté instinctif.

Enfaite, selon les personnes, je conseille parfois de ne pas trop écouter leur instinct, surtout quand je sens que ce n’est pas spécialement leur qualité. Moi je ressens quelque chose dans les décisions importantes, un instinct assez fort, alors avec l’expérience, j’essaye d’écouter cet instinct de plus en plus, surtout si j’arrive à mettre un raisonnement derrière. Parfois, on a envie de payer un bet à la river, mais ce n’est pas toujours pour les bonnes raisons, donc prudence.

  • Quel est le plus grand défi que vous ayez rencontré dans votre carrière ? Vous êtes vous déjà senti distancé techniquement par de jeunes joueurs ? Quelle adaptions avez-vous réalisées pour rester compétitif ?

Au fil de ma carrière, j’ai réalisé pas mal d’adaptations pour pouvoir rester au top niveau. La dernière adaptation a surtout été en rapport avec la GTO. Maintenant, les jeunes réussissent à rattraper très très vite le retard grâce aux logiciels et autres. À l’époque, il était impossible de rattraper le niveau d’un joueur d’expérience en si peu de temps, alors que maintenant, c’est tout à fait possible. En travaillant beaucoup, un jeune joueur peu réussir à devenir très bon techniquement.

À titre personnel, maintenant que je suis père de famille, j’ai naturellement moins de temps à consacrer au travail du jeu, en comparaison avec des jeunes joueurs qui peuvent consacrer 100 % de leur temps au poker. J’ai donc un petit désavantage face à eux de ce côté-là, mais par contre, j’ai tout de même 20 ans d’expérience en tant que joueur de poker, du coup, j’ai quand même confiance en ma technique. Le challenge est donc de réussir à optimiser mon temps, et de travailler moins, mais mieux. Je ne vais pas travailler 10h par jour, mais quand je bosse, j’essaye de travailler intelligemment.

L’année dernière, je n’ai pas fait une très bonne année, donc je me suis beaucoup remis en question. J’ai surtout travaillé mon mental avec Stephane Matheu. Le poker est un jeu très cruel, avec beaucoup de variance, donc il est absolument crucial d’être solide mentalement. Il faut accepter les coups durs et être capable de revenir sans être trop affecté, que ce soit par les mauvais résultats, ou même les bons d’ailleurs !

  • Avez-vous déjà pensé à coacher ou à écrire un livre sur votre vision du jeu ? Vous êtes quand même le joueur le plus titré d’Europe ! Vous auriez des choses à raconter !

J’y ai vaguement pensé effectivement, des gens sont venus vers moi pour me proposer des choses, mais je pense que le temps n’est pas encore venu. Je pense que ça viendra, mais en fin de carrière. Puis en dehors de ça, je pense que ça n’est plus forcément un format idéal pour transmettre de l’information. C’était plus le cas il y a 20 ans. Je partage à ma manière, en faisant du stream, des interviews, en échangeant avec les joueurs, ou même en réalisant des blogs etc…

Mon temps est important et limité, je ne peux pas tout faire, donc j’essayer de prioriser.

  • Avez-vous une routine mentale ou physique pour rester au top, notamment lors des gros tournois ?

Je n’ai jamais vraiment eu de routine, mais effectivement, avec l’âge, ça devient un peu plus dur, surtout par rapport à la concentration et à l’aspect physique. Durant le Main Event, il y a deux ans, j’avais fait Day 5 et j’ai vraiment ressenti la fatigue. J’éprouvais le besoin de me lever régulièrement et J’avais un peu mal partout physiquement. Ce sont des journées de 12h, c’est assez éprouvant !

Maintenant, j’essaye de m’imposer quelques petits exercices, même si je ne suis pas un grand sportif. Avec Stephane Matheu, j’ai pas mal travaillé pour optimiser ma concentration. J’ai appris à m’économiser et à me déconcentrer entre les mains. Il m’a enseigné des techniques qui me permettent de tenir toute une journée, et de gérer au mieux mon énergie. Maintenant, je laisse un peu passer quelques informations à la table pour pouvoir être à 100 % quand je joue une main.

  • Comment travaillez-vous votre jeu ?

J’ai un coach mental qui est Stephane Matheu, que je fréquente depuis très longtemps. On s’entretient une fois par semaine et on bosse plus la théorie. Il est très fort dans ce domaine, et il a d’ailleurs sorti un livre qui s’appelle « vous avez les cartes en main ». Il explique tout sur le coaching mental en général, et il est vraiment très très bon. Son coaching est très personnalisé, en fonction de mes besoins.

J’ai aussi un mentor, qui est un peu mon coach stratégie, qui est dans le milieu des affaires. Il m’aide beaucoup et a une vision très utile pour le milieu du poker. On sort de la technique pure, et on travaille le côté stratégique de manière globale. D’ailleurs à mon sens, cet aspect du jeu est encore très largement sous-estimé par les jeunes joueurs. Moi, j’appuie plutôt là-dessus, même si je continue de travailler la technique à ma manière, en regardant par exemple des tables finales ou en faisant un peu de solver deux ou trois fois par semaine.

Je vais par exemple essayer d’aller trouver des solutions sur des spots qui me posent problème. Je n’ai jamais eu recours à un coach technique, j’ai toujours préféré être indépendant dans ce domaine.

  • On ne vous voit pas encore sur des festivals comme les Tritons, est-ce que vous seriez tenté de les jouer dans le futur ?

À vrai dire, je ne me presse pas. Je me dis que si ça doit se faire, ça se fera naturellement. Pour l’instant, je suis à l’aise sur les buy-ins jusqu’à 25.000 €. Pour les tournois plus chers, je pourrais vendre des parts, mais j’ai un peu peur de ne pas être 100 % confortable sur ces buy-ins. Il y a 7 ou 8 ans, j’avais déjà joué ces buy-ins pendant un ou deux ans, et ça ne s’était pas spécialement bien passé, donc j’avais décidé de stopper.

Et puis il faut dire que les rendements sur ces tournois ne sont pas énormes, donc je n’ai pas spécialement envie de gamble dessus. Les organisateurs des Tritons ont annoncé qu’ils proposeraient des buy-ins un peu moins chers, donc si ça devient le cas dans le futur, je pense que j’irai les jouer plus souvent.

  • Si on devait faire un film sur votre vie de joueur, qui jouerait Davidi Kitai ? (question un peu fun pour clôturer)

Question intéressante ! Pendant un temps, beaucoup de gens disaient que je ressemblais un peu à Adrien Brody. En plus, c’est un excellent acteur ! Ce serait un honneur qu’il puisse jouer mon rôle, pourquoi pas !

 

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Portraits / Interviews

WithMyCap : le défi de la saison WiPT 2025

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A 29 ans, le Streamer Etienne Brault s’est lancé un défi sous l’œil de sa caméra : décrocher une qualification 100% gratuite au Main Event du Winamax Poker Tour. Défi relevé, et réussi, dès la première étape de la saison, à Lille ! Retour sur une aventure humaine qui n’a pas dit son dernier mot…Comment est né ce défi singulier ?

Trois raisons m’ont motivé au départ. La première : dans l’univers du streaming, le contact entre les viewers (notre public) et nous (les vidéastes) se fait surtout par écran interposé, de manière virtuelle. J’ai donc cherché un moyen de partir à la rencontre des personnes qui me suivent. Étant donné que je joue des petits buy-ins sur internet, je pense que mon audience fait en majorité partie du monde amateur. Il était donc évident pour moi que le meilleur endroit pour les rencontrer était le plus grand événement live amateur du monde : le Winamax Poker Tour. La deuxième : étant donné que je n’ai pas une grosse bankroll, j’ai rarement l’occasion de jouer en live. Je me suis donc dit que ce serait super de me lancer un défi « live » inédit : jouer toutes les étapes du Winamax Poker Tour et tenter de me qualifier sur l’une d’entre elles. De plus, j’ai streamé toutes les étapes en direct sur ma chaîne Twitch. Partager ma table, en live, sans délai, permettait à mon audience de vivre l’événement de l’intérieur. La troisième, enfin : Ma chaîne YouTube étant encore vierge, j’avais envie de créer du contenu pour la lancer. J’ai donc pensé qu’il serait sympa de réaliser un vlog par étape afin de partager mon aventure.

Comment s’est passée l’étape de Lille, où vous avez décroché tout de suite votre qualification ?

L’étape de Lille, c’était incroyable ! Déjà parce que c’était la première fois que l’équipe de streamers de la chaîne Winamax (le Streamgang) se réunissait presque au complet. J’ai passé un super moment avec eux.
Et bien sûr, c’était aussi incroyable car j’ai réussi à décrocher la qualification en passant les deux journées du tournoi sur la table télévisée commentée par PonceP et Damien.

Me qualifier dès la première étape a été un moment fort en émotions. D’une part, c’était une vraie perf’ pour moi en live. D’autre part, j’étais soutenu par toute l’équipe de streamers, ainsi que par de nombreux viewers, sur place et sur les réseaux. Enfin, mon défi WiPT ne pouvait pas mieux démarrer ! Cela m’a donné beaucoup de visibilité immédiatement et j’en garde un souvenir mémorable

Que pensez-vous de l’ambiance du WiPT ?

Je connaissais déjà le WiPT avant de lancer ce projet. Mais en le vivant de l’intérieur, comme je l’ai fait cette année, j’ai appris à le découvrir encore plus ! Les joueurs se sont qualifiés gratuitement et je pense que la majorité d’entre eux réalisent que c’est un « cadeau » que leur fait Winamax. Tout le monde est super heureux d’être là, l’ambiance à table est géniale. Pour une partie des joueurs, c’est leur première fois en live, et comme c’est du self-deal (sans croupiers), les joueurs s’entraident et apprennent parfois à se connaître. J’ai vu plein de personnes arriver seules et repartir avec des contacts, et c’est ça la beauté de l’événement. Mais l’ambiance du WiPT ne serait pas ce qu’elle est sans le staff et tous ceux qui travaillent énormément sur cet événement. Je tiens vraiment à les remercier car j’ai pu voir leur investissement de près : logistique, floors, team event Winamax, journalistes, photographes, team pro W, WIP… Et un immense merci à Jachara Ungell (Relations Presse) qui a tout mis en œuvre pour que je sois dans les meilleures conditions afin de créer mon contenu.

Comment travaillez-vous votre poker ?

Cela fait un peu plus de deux ans que je joue. J’avoue que pendant longtemps, je n’ai pas du tout travaillé mon jeu. Je me considérais avant tout comme un streamer, plus que comme un joueur de poker, même si c’était mon jeu principal sur Twitch. Mais ces derniers temps, je m’y suis mis plus sérieusement en m’entourant d’un coach : Johnny Bambou (ancien joueur pro Hearthstone, aujourd’hui joueur pro de poker ABI 40/60). Avec lui, je réalise chaque mercredi un stream sur ma chaîne Twitch, où je partage mon coaching en direct avec ma communauté. L’idée est d’aider mes viewers à progresser en même temps que moi, pour permettre à ceux qui n’auraient pas les moyens de se payer un coach de quand même apprendre et progresser.

Avez-vous d’autres idées pour amener un plus large public au poker ?

Actuellement, j’ai un autre projet en cours, que je réalise pour la seconde année consécutive en collaboration avec Winamax sur ma chaine Twitch. L’idée est d’emmener gratuitement, tous frais payés, un abonné de ma chaîne Twitch tiré au sort à Las Vegas pour jouer plusieurs tournois des WSOP ! Avec ce projet Vegas, ajouté au WiPT, mon emploi du temps est déjà bien rempli ! Mais il y aura sans doute d’autres projets à venir. J’ai déjà des idées, mais il est encore trop tôt pour en parler. Tout ce que je peux dire, c’est que chaque projet que je réaliserai sera toujours dans l’optique de partager un maximum avec ma communauté. Ce que je veux, c’est qu’à la fin de ma « carrière » de streamer, je puisse me dire que j’ai fait des choses pour les gens et que j’ai partagé ça avec eux. Pour moi, le stream, c’est du partage, et c’est ce que je veux laisser derrière moi !

Quelle est votre stratégie et vos objectifs lors de cette finale ?

Déjà, le fait d’avoir fait toutes les étapes freeroll, j’ai l’impression que je suis beaucoup plus à l’aise en live à table, avec beaucoup moins d’appréhension. J’ai moins de difficulté à compter les stacks, à gérer mes émotions. Donc ma stratégie sera simple : jouer mon jeu, donner le meilleur de moi-même à table, être concentré sur chaque main, même celles où je ne suis pas impliqué, et recueillir un maximum d’informations sur mes adversaires.

Et pour les objectifs, je crois qu’on a tous le même : gagner la finale. Je rêve de pouvoir soulever l’épée (trophée du WiPT) et la ramener dans mon set-up de stream (rires). J’ai commencé ce projet en beauté en me qualifiant dès la première étape, alors je veux le finir de la même manière !

 

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